Bureau du Lieutenant de Poligny : FERMÉ

Sachant Silver de retour, Dina décida de passer lui rendre visite.

Toc ! Toc !

Bonjour Silver ! Heureuse de vous savoir de retour !

La capitaine remarqua la triste mine du lieutenant...

Ca n'a pas l'air d'aller bien fort... Seriez-vous encore souffrant ?
Vous savez que je suis toujours là en cas de souci.

Dina s'avança dans la pièce, inquiète pour son ami.

Silver ? Si on discutait un peu de ce qui vous tracasse ?

Perdu dans ses pensées, Silver mit un temps certain à réagir à l'arrivée du capitaine. Sitôt ses esprits retrouvés, il se leva d'un bond et effectua le salut d'usage.

Mes respects Capitaine! Heureux et surtout surpris de vous voir ici... Je tiens à vous rassurer de suite, je ne suis pas souffrant. Je tiens même une bonne forme physique cela dit.

Le lieutenant jeta un coup d'oeil rapide autour de lui, insatisfait de recevoir le capitaine dans un bureau peu accueillant.

Vous vouliez parler? Je suis ravi que vous m'accordiez un peu de temps que je sais si précieux...

Dina s'appuya au bureau de Silver et croisa les bras.

Contente de vous savoir de retour et en pleine forme.

Mon temps appartient à l'armée lieutenant.

Si vous passiez nous voir à l'EM ? J'ai besoin de tous pour trouver un moyen efficace de recruter.

Votre absence m'a vraiment inquiétée, j'ai même pensé ne plus vous revoir.

Le capitaine ne savait que dire de plus... Elle connaissait Silver depuis bien longtemps, l'appréciait même.

Les jours avaient passés. Silver avait repris du poil de la bête et du coeur à l'ouvrage! Il passait beaucoup de temps à parcourir les divers parchemins laissés par son prédécesseur, se plongeait dans les archives... En résumé, le lieutenant était de retour malgré un tout petit ennui qui l'avait tenu éloigné du chateau alors que la campagne de recrutement devait redémarrer sur Poligny. L'officier rageait intérieurement de s'être fait avoir, mais heureusement sa ténacité l'avait aidé à revenir rapidement reprendre les rênes de l'ost!

S'octroyant une pause, Silver se dirigea vers la fenêtre afin de jeter un oeil sur les activités dans la cour de l'ost. Il ne put réellement apprécier le panorama car il fut surpris par une série de coups sur la porte.

Qui cela peut-il être...murmura-t-il avant de continuer d'une voix plus forte. Entrez!!

Valkyrie entendit une voie à l'intérieur l'invitant à rentrer. Il poussa la porte et se mit au garde à vous.

- Lieutenant Soldat Valkyrie, nouvellement intégré dans l'effectif de la garnison de Poligny et sous vos ordres.

Il attendit la réaction du lieutenant en gardant son garde à vous.

Valkyrie écouta avec intérêt les informations que lui donna le lieutenant bien qu'il connaissait déjà la routine de l'armée pour y avoir été durant plus d'un an sous l'ancien nom de Sologui. Question recrutement, il voulait en effet y participer afin de redonner à Poligny son activité quelle avait avant.

- Merci Lieutenant pour tout ces informations, je me suis permis de commander mon uniforme et je suis également passé à l'infirmerie afin de mettre à jour mon dossier de soldat étant un ancien de cette armée, je connais par cœur ces procédures =) Mais j'ai constaté que beaucoup de chose ont changé depuis. J'aimerais également participer à la campagne de recrutement afin de renflouer la garnison, si cela m'est permis, bien sûr.

Il réfléchit afin de savoir s'il n'avait rien oublié de dire et se rappela d'un détail.

- Je ferais également tout mon possible afin d'être présent sur le terrain d'entrainement afin de remanier mon épée .

Il attendit au garde à vous la réaction du lieutenant.

-non ,mon lieutenant ,pas de questions.je suis navrée de ne pas vous avoir saluer ,ni toqué à votre porte;je suis impardonnable!je cours chez le couturier et à l'infirmerie. Merci de votre patiente et passez une bonne fin de journée.

Minestra salua le lieutenant en sortant et en se traitant d'idiote:" ne pas saluer ,qu'est-ce-que j'avais dans la tête?"

Ce Lieutenant avait su la faire se sentir plus que bienvenue dans un nouvel Ost et cela, cela, elle n'avait pas ressenti cela depuis si longtemps, elle, la solitaire. La Sauvage, l'amazone, on l'avait surnommé en Béarn.

Ses dernières phrases, la firent rougir. Elle avait commis sa première bévue. Oo ! Il y en aurait bien d'autres mais celle-là était de taille. Prétendre qu'un Lieutenant avait du temps à perdre....ou ne pas perdre. Ben voilà que tout s'entremêlait!

Fallait corriger le tir rapidement. Combien de fois elle avait passé dans son bureau ou en baraquement à écouter ses soldats, leur problèmes de vie, leurs problèmes avec la lenteur du paiement des soldes, leur problème de coeur quoiqu'elle, son coeur, était vide alors comment elle avait bien pu les aider...Les écouter, prendre le temps..oui voilà prendre le temps.

Lieut..Lieutenant, je ne voulais surtout pas vous offusquer en prétendant que vous aviez du temps à perdre....encore une belle façon de ma part de mal m'exprimer ! Je connais vos responsabilités et...je ne voulais que prétendre que si un jour cela vous dit, je vous en dirai plus.

La Belle lui sourit, cette fois timidement, sentant ses joues s'empouprer lentement.

Je ne prendrai pas plus de votre temps et j'irai en premier voir la médicastre pour une bonne pesée. Je crois...Je crois..

La Belle se regarda, posa ses mains autour de sa taille

Je crois que j'ai perdu un peu de poids. Ce sera mieux de le savoir pour l'habit !

Elle lui sourit à nouveau mais cette fois tel un soldat ferait avant un garde à vous parfait, parfait, c'est ce qu'elle lui offrit puis sortit tout en refermant la porte derrière elle, sans non lancer, en dévalant le couloir, quelques mots qu'il comprendrait tel un murmurement.

Oui! Ce sont Fleur et Léo...oui...

Avançant rapidement, ou plus lentement que l'homme moyen, Galin erra dans la caserne à la recherche du bureau de son officier, répétant inlassablement les indications que l'aide de camp lui avait fournie. Portant son arme sur son épaule droite, un bras en appui sur le manche, comme si la hache n'était qu'un bijou décoratif, le nain bifurqua dans un couloir et observa les noms des portes.

- Silver_Ghost...Qui peut bien porter un nom pareil ?

Bientôt, il croisa une brune à la tête étrange, comme si des anciens pleurs avaient creusé des sillons sur son visage. Le nain l'observa longuement tandis qu'il la croisait, se demandant si l'officier devant lequel il allait se présenter était responsable de son état.

- Mff ! Faut bien être une femme pour pleurer dans un endroit pareil...Grommela-t-il.

L'événement tragique qui rappelait quotidiennement sa petite taille se répéta, comme au centre de recrutement, lorsqu'il découvra la poignée au-dessus de sa tête. Aprés avoir poussé un juron et s'être rappelé sa promesse de ne jamais sauter pour couvrir la distance manquante, le guerrier se servit de sa hâche pour accrocher la poignée et la faire pivoter. Le chambranle laissa la place au bureau du chef dans lequel il s'engouffra sans hésitation. Il se plaça au centre de la piéce, s'inclina légérement, la tête en avant, puis posa sa hache sur le sol, les mains sur le haut de la lame.

- Mes respects l'officier ! Je suis Galin ! J'suis venu pour casser quelques crânes !

- Pas casser de crâne hein ? Et lorsqu’une armée Ostrogoth vient violer vos femmes, bruler vos fermes et tuer vos enfants, que faites-vous donc l’ami ? Vous les accueillez avec le sourire ?

Le nain avait lâché cela d’une traite, prenant un ton amusé et dans l’intention d’en faire une blague malgré son coté quelque peu morbide. Il écouta ensuite les questions de l’officier et prit son temps pour réfléchir, choisir ses morts, bien que l’action lui était bien plus agréable.

- Je suis de parents nains, des vrais de vrais, qui savaient ce qu’était que se battre. Ma mère avait un coup de rouleau à pâtisserie a faire frémir toutes vos bigotes et aurait pu terroriser vos meilleurs guerrières. Mon père, lui, était fier guerrier et grand soldat d’Armagnac. Son levé de coude pour le concours de bière lui apporta gloire et félicité.
Jsuis né à Narbonne et j’y ai grandi. Gloyin, mon fier père, m’a enseigné l’usage et l’art du combat à la hache ! Une bien belle histoire qui m’offre un amour passionné pour ce type d’arme. Oui l’ami, ma bonne vieille hache est bien plus fidèle qu’une femme !
Je m’y ennuyais à mourir à Narbonne. On manquait de bière et de viande. Comment bien vivre sans bière et viande hein ?

Galin se tût un instant et prit sa hache à pleine main.

- Y’a eu un voyageur qui m’a dit que c’était pas mal à Poligny, que la ville était agréable à vivre et qu’il y avait bière et viande à foison ! D’ailleurs, votre capitaine a confirmé ! Alors jsuis venu ici et je m’enrôle dans votre armée pour fracasser des crânes. Il y a bien une bonne petite guerre qui va éclater un jour ou l’autre non ? Et en plus, vous avez une taverne et un terrain d’entrainement.

Le nain s’excita, il remua son arme tout en le regardant droit dans les yeux. Son accent particulier de nain résonna dans la pièce.

- Allons donc l’officier ! Vous avez besoin de bras et moi de me divertir quelque peu…moi et ma hache ! Promis, je n’abimerais pas vos précieux soldats. Mais quant à vos stocks de bière, je ne promet rien !

- Ah ! Suffit les questions l'officier ! Je préfére l'action !

Il le salua d'un signe de tête avant de lui tourner le dos.

- Je vais de ce pas dans votre infirmerie, bien que je n'y vois pas l'utilité...

Silver sourit lorsque l'individu pénétra dans son bureau. Il reconnu au premier coup d'oeil Magnusvonwolf, militaire qu'il avait déjà croisé maintes fois par le passé.

Bonjour cher ami! Ou plutôt devrais je utiliser le terme soldat... Inutile de vous être présenté, nous nous sommes cotoyé assez longtemps pour que je me rappelle encore de vous! Je ferai très simple puisque vous connaissez parfaitement les rouages de notre armée. Veillez à ce que vous puissiez être en règle rapidement, le bureau du couturier chef se trouvant au niveau des terrains d'entrainements communs à tous.
Je n'ai pour le moment qu'une seule requête. Soyez prêt pour un éventuel départ en mission! Je monte actuellement un groupe sur Saint Claude à la demande de notre capitaine par intérim.
Vous avez eu de la chance que je repasse par ici pour traiter quelques affaires avant de repartir sur Saint Claude! Bref, soyez prêt à venir me rejoindre si ce n'est pas moi qui vient vous récupérer directement sur Poligny...
Pour le reste, je fais confiance à votre expérience et votre initiative pour apporter du sang neuf qui permettrait de dynamiser un peu notre quotidien.
Si vous n'avez pas de questions particulières, vous pouvez disposer. Sinon, je reste à votre écoute soldat...

La soldate insubordinée marchait lentement les couloirs. Le discours avait été fait, les médailles habituelles remises et elle, comme elle savait si bien le faire, avait ouvertement, dans un lieu soi disant non approprié, donné son opinion. Au Béarn, Comté refuge, il était plutot interdit de se palafrer dans des plaintes en Place publique. Les Commandants et Lieutenants préfèraient que ceux que l'on protégeaient ne sachent pas les eaux troubles qui pouvaient quelques fois envahir son Ost.

Mais, elle avait parlé, elle avait dit ce qu'elle ressentait. C'est ce qui avait fait d'elle un grand Lieutenant, un Sénéchal fort et une soldate sur le champ de guerre invincible. Elle n'avait peur de rien.

Sa porte arriva devant elle plus vite que prévue et elle savait fort bien qu'il n'y serait pas de sitôt. Elle l'attendrait, elle patienterait pour le voir, lui parler et lui demander, pour faire un bel exemple et satisfaire la colère de ses pairs, les conséquences que ses actes lui emmeneraient.

Ah Non! Elle n'avait pas l'intention de quitter cet Ost pas après plus de six mois à végéter. Elle le quitterait que si on lui montrait la porte. Là et là seulement pourrait-elle passer à autre chose. Elle avait prêter serment devant Acis et ce serment elle ne l'avait pas fait à la légère, Il signifiait bien plus à ses yeux que le code militaire.

Punition elle désirait, punition comme elle le méritait pour insubordination...

Si vous saviez Lieutenant comment je suis prête à assumer pour enfin pouvoir me sentir en vie murmura-t-elle sans seulement sans rendre compte.... enfin en vie...