[RP] Les écuries (+ Prairies)

La stratégie du soldat avait un peu trop bien marché. Le loup s'était précipité sur lui et Iroutche était maintenant obligé d'engager le combat seul contre l'animal. L'officier risquait de le blesser si il portait son attaque à cet instant.

Le Vésulien livrerait donc son premier combat contre une bête sauvage. Jusque là, il n'avait affronté que des mannequins et des cibles inertes, malgré sa mission à Dôle, qui avait surtout consisté à faire connaissance avec les autres soldats de l'armée. Il ne pouvait esquiver le loup, car cela signifierait briser le dernier obstacle qui le séparait des chevaux paniqués.

L'animal se jeta sur lui, tentant de lui sauter à la gorge, et Iroutche leva son épée à deux mains pour parer cette attaque. Evidemment, le poids de la bête le fit basculer mais le soldat se releva le plus vite possible. Il sentit alors que le loup l'avait mordu au bras droit mais n'avait pas eu le temps de le blesser profondément. Heureusement, il était gaucher et la tension de la lutte atténuait la douleur.

De son côté, l'animal écopait d'une entaille sur le flanc. Les deux combattants avaient réussi à toucher leur adversaire mais aucun d'eux n'était parvenu à le vaincre définitivement. Le soldat n'avait pas eu l'occasion de s'entrainer au combat rapproché et ne connaissait aucune technique spéciale. Par chance, le loup garda son attention sur Iroutche, ignorant les chevaux et l'Aspirant, qui n'était malheureusement plus dans le dos de la bête. Leur premier contact n'avait en définitive eu pour seul effet de faire pivoter le sens du combat d'un demi-cercle.

(hrp : je ne sais pas si un soldat sans expérience sait vaincre seul un loup donc j'ai décrit une action assez neutre...)

Après cet affrontement, la colère du loup avait encore augmenté. Iroutche remarqua le mouvement de l'Aspirant mais s'abstint de le fixer, à la fois pour surveiller son adveraire et pour ne pas indiquer à ce dernier la présence de l'officier.

Les gestes de Bensira étaient très clairs et le soldat comprit qu'il devait garder encore un instant l'attention de l'animal sur lui. Il avança donc légèrement un pied, sans provoquer le loup à l'attaquer, et la bête se tendit, prête à s'élancer.

A cet instant, l'Aspirant lui fit signe de reculer et plongea son épée dans le flanc de l'animal, qui réagit violemment. Après avoir lui-même élargi sa plaie, il se mit à attaquer l'officier en tentant de le mordre et de le griffer.

Heureusement, Bensira avait bien plus d'expérience du combat qu'Iroutche et, en pleine possession de ses moyens, parvenait pour l'instant à éviter les coups. C'était au tour du soldat de lui venir en aide et, se précipitant vers les combattants, parvint à les contourner et à enfonçer son épée dans la poitrine de la bête sauvage, fortement handicapée à cause de sa patte presque arrachée.

Cette fois, le combat semblait être terminé.

Iroutche répondit à l'officier :

-C'est à moi de vous remercier, Aspirant. Sans vous, je ne pense pas que ce combat aurait eu une issue aussi favorable.

Ensuite, le soldat regarda l'état de son uniforme, tâché de sang et largement déchiré à la manche droite. Katarina allait le tuer, ce vêtement n'avait pas plus d'une semaine. Il porta ensuite le regard sur le cadavre du loup et éprouva une sensation désagréable. Il venait de tuer son premier être vivant. Bien qu'il eût agi pour la défense des chevaux et de la vie de Bensira, ainsi que de la sienne, le Vésulien préférait toujours éviter de tuer bête ou humain.

Vu l'état de sa tenue comparée à celle de l'Aspirant, Iroutche se proposa de porter la dépouille de l'animal jusqu'au château. Il espérait ne pas effrayer encore les pauvres chevaux qui, après cette période d'abandon, vivaient de nombreux événement traumatisants.

Iroutche regarda l'Aspirant qui lui adressa un sourire. L'officier semblait content des réactions du soldat, ce qui le rassura. Toujours choqué par ce qu'il venait de faire, il resta cependant silencieux et se contenta de lui rendre son sourire et hocha la tête.

Il chargea ensuite la dépouille de l'animal sur son dos et effectua une large courbe pour se mettre derrière les chevaux, qu'il ne voulait pas effrayer davantage. Du sang continuait de s'égoutter sur l'uniforme du Vésulien qui n'en tentait plus compte vu sa tenue actuelle. Il se demandait ce que penseraient les autres militaires en les voyant rapporter un cadavre.

Sous la direction de Bensira, les bêtes se remirent en marche et Iroutche les suivit à une petite distance pour ne pas incommoder les chevaux par cette odeur.

Assez vite, ils arrivèrent au château. Le soldat espérait que les montures ne l'associeraient pas à cet événement effrayant et parviendraient à lui faire confiance lors de leur prochaine rencontre.

La promenade arrivait à son terme. Bien qu'elle n'ait pas été de tout repos, le soldat gardait une bonne impression générale de la promenade. Celle-ci lui avait permis de faire connaissance avec l'Aspirant Bensira qui lui avait appris de nombreuses choses à propos des chevaux et même du combat en groupe.

Les deux hommes remirent les animaux aux écuries où ils pourraient se reposer sans crainte. Iroutche se promit de ne jamais plus les laisser dans l'état d'abandon qu'ils avaient dû subir.

Après cela, le Vésulien répondit favorablement à la proposition de l'officier. Il aurait été idiot d'aller se changer pour retourner ensuite dépecer la dépouille du loup. Le soldat tenait à aider l'Aspirant pour le remercier de tout ce qu'il avait fait pour lui.

Iroutche déposa le cadavre du loup sur l'étal improvisé que l'Aspirant lui désigna. L'officier alla chercher un couteau de boucher et commença à dépecer l'animal. Ses gestes étaient sûrs et précis. Son expérience était visible.

Lorsqu'il n'y eut rien de plus à tirer de la carcasse, Bensira demanda au soldat de brûler ce qu'il restait. Le Vésulien partit en quête de bois et alluma le bûcher.

Durant la crémation, les deux homme discutèrent des événements de la journée. S'occuper des chevaux semblait avoir d'autres côtés que simplement les nourrir et les faire sortir. Cela ne le dérangeait pas, au contraire, ces promenades lui permettraient de faire plus ample connaissance avec les montures.

Quand le feu commença à s'éteindre, les militaires allaient se séparer et l'officier donna rendez-vous au soldat le lendemain. Ce dernier était ravi de la confiance que Bensira lui accordait. Il répondit :

-J'y serai, Aspirant ! Je serais enchanté d'assister à votre démonstration et de vous aider tant que je le pourrai ! Je vous souhaite une bonne nuit, Aspirant.

Iroutche salua réglementairement son supérieur et, avant de partir, piétina les dernières cendres rougeoyant faiblement afin d'éviter les risques d'incendie.

De retour en Franche-Comté après une campagne en Confédération Helvétique, Iroutche alla prendre soin des chevaux. Il nettoya leurs boxes et leur distribua de l'eau et de la nourriture en suffisance.

Le soldat prit également le temps de brosser chaque monture, elles en avaint bien besoin après ces jours de combat et de voyage.

A cause de ses nouvelles fonctions de Lieutenant de Vesoul, le Maréchal des Logis Bensira ne disposait plus du temps nécessaire à s'occuper pleinement des montures de l'armée. Iroutche avait donc hérité de cette charge en tant qu'assistant de l'officier.

Le soldat décida de prendre en main ses nouveaux devoirs et alla prendre soin des chevaux. Il les laissa se dégourdir les jambes à l'extérieur, le temps plus clément le permettant, pendant qu'il nettoyait les boxes et renouvellait les rations de nourriture et d'eau.

Une fois sa tâche achevée, le Vésulien fit rentrer les montures aux écuries pour la nuit.