[RP] L'apprentissage de Spikelilou

Sous la violence de la gifle, Spikelilou fit un pas en arrière... le souffle coupé.

Ses yeux se remplirent de larmes, elle serra son poing droit et enfonça ses ongles dans la paume de sa main juste sur la petite croix.

Non, tes cauchemars ne recommenceront pas..., souffle, souffle doucement comme si tu devais remonter depuis le fond d’un étang jusqu’à la surface... se dit-elle, rappelle-toi .......
Lentement elle redressa la tête et se tourna vers le lieutenant Sirkis qui l’observait.
Le visage de Spikelilou s’était détendu, aucune expression ne pouvait s’y lire et seule la trace de la main de Sirkis sur sa joue et les larmes qui continuaient à couler pouvaient témoigner de ce qui c’était passé.

Sans bouger elle écouta les paroles du lieutenant. Elle le regardait, mais ne le voyait plus, elle percevait seulement les couleurs éclatantes des fleurs qui poussaient dans les jardins du château et surtout l’odeur capiteuse des lys. Elle continuait de serrer le poing.

Au genre de douleur qu’elle sentait maintenant au niveau de la pommette de sa joue, elle savait qu’elle avait sûrement éclaté sous le choc. Elle aurait bien voulu le vérifier, mais elle retint son geste ... Sirkis parlait toujours .... puis tout à coup le silence.
Elle savait ce qu’elle avait à faire...

Elle avança vers Sirkis et arrivée à sa hauteur elle s’arrêta...
Elle le fixa intensément de ses yeux bleus comme si elle ne voyait pas qu’il était défiguré.

Mon lieutenant, ne refaites jamais ce que vous venez de faire, où c’est vous qui serez mon ennemi... lui dit-elle avec un tremblement à peine perceptible dans la voix. Pendant quelques instants son regard resta plongé dans celui de Sirkis qui ne bougea pas.

Je choisis l’épée, c’est la seule arme que je connaisse un peu pour le moment ... continua-t-elle d’une voix maintenant plus neutre.

Elle se retourna, saisit l’épée et s’avança vers le mannequin. Elle serra un peu plus fort la poignée, sentit le cuir au contact de son tatouage et plaça sa main gauche.

Elle pensait aux conseils que lui avait donné Acis ces dernières semaines.
Elle redressa son épée ... commença par frapper l’épaule gauche, revint sur la garde de toit, puis frappa l’épaule droite. Son enchaînement ne lui semblait pas très fluide et elle le recommença par série de trois jusqu’à ce qu’elle sente son corps se détendre pour pouvoir accélérer ses gestes et les rendre plus précis... épaule gauche, garde, épaule droite... Elle n’avait pas frappé avec violence, ce n’était qu’un échauffement...

Soudain une phrase lui revient à l’esprit : "Retiens, ceci est la première leçon d'épée longue et tu dois apprendre à porter correctement tes coups des deux côtés si tu veux escrimer avec autrement plus de force et de précision", puis une deuxième : "Si tu veux faire preuve d'art, viens de ta gauche en frappant à droite. Et la gauche avec la droite, c'est ainsi que tu combattras bien fortement."
Pourtant ce n’était pas Acis qui les lui avait dite ...

Elle se replaça et donna un coup haut sur le mannequin depuis son coté droit, mais il fut mauvais et inefficace parce que la taille fut trop courte et qu’il ne finit pas sa course du bon côté, en bas devant le pied gauche.
Spikelilou recommença, mais en plaçant son pied gauche en avant... elle donna à nouveau un coup haut sur le mannequin en faisant suivre celui-ci par son pied droit...
Elle sentait que le geste était le bon et le répéta jusqu’au moment où elle sentit qu’elle pouvait l’exécuter avec justesse et plus de force.

Elle passa au côté gauche, changea son appui, frappa depuis son côté gauche, mais oublia le pied, le coup dérapa sur le mannequin, et fut inefficace.
Retiens donc bien que, quelque soit le côté d'où tu inities ton coup, tu dois le faire suivre par le pied correspondant se souvint-elle...
Elle recommença, frappa depuis son côté gauche et fit suivre la taille par le déplacement de son pied gauche, c’était déjà mieux... elle recommença son geste, inlassablement jusqu’à obtenir un coup précis et fort...

Doucement la douleur de son épaule réapparaissait. Sa respiration se fit plus rapide... Mais il lui restait encore à enchaîner les deux coups et ça elle ne l’avait pas vraiment encore travaillé...

Elle se repositionna devant le mannequin, fit le vide dans son esprit, elle ne pensait même plus à la présence de Sirkis...
Elle se mit en garde de toit, l’épée redressée le long de sa joue droite, les mains à la hauteur de l’épaule, prit ses appuis au sol, pied gauche en avant, inspira profondemment et frappa à droite tout en suivant la taille en avançant son pied droit, recula en garde, changea son appui au sol, frappa à gauche en suivant avec son pied gauche, se remit en garde, recommença à droite..., c’était lent et laborieux et forcément inefficace,... l’épée lui paraissait de plus en plus lourde, chaque fois qu’elle la redressait pour se remettre en garde.., son épaule gauche lui faisait mal, sa pommette semblait battre au rythme de son cœur..

Elle serra plus fort son épée, le contact entre la croix de sa paume et le cuir se fit plus étroit...
Elle continua, ne laissant rien paraître ...., retour en garde, changement d’appui, ... taille à gauche, recul en garde... appui...taille à gauche, suivre avec le pied, retour en garde....... taille à droite ... le pied, ... la garde... déjà ses mains ne se positionnaient plus assez haut, elle laissa retomber la pointe de son épée vers le sol et s’appuya sur la garde, le souffle court, mais immédiatement redressa la tête et regarda le lieutenant Sirkis.

Mon lieutenant, c’est tout ce que je sais faire ... c’est bien peu pour faire une bonne aspirante .... mais je suis là pour apprendre... dit-elle tout en cherchant à reprendre un respiration normale...
Elle serrait à nouveau le poing droit, tout en continuant à fixer Sirkis...

Sirkis remarqua les larmes de Spikelilou, il ne laissait rien paraitre sur sa figure, elle n'avait aucune expression sur son visage lorsqu'elle le redressa, cependant, lorsqu'elle arriva vers le lieutenant et lui dit:

Citation :

Mon lieutenant, ne refaites jamais ce que vous venez de faire, où c’est vous qui serez mon ennemi...

L'oeil droit flamboyant de Sirkis continuait de défier Spikelilou du regard...Lorsqu'elle s'éloigna, Sirkis pensa:

*Elle a un truc...J'en suis sur, elle a un petit "quelque chose" et je ne regrette nullement mon choix...Je sens que ca va être interressant...*

Citation :

Je choisis l’épée, c’est la seule arme que je connaisse un peu pour le moment ...

Sirkis avait apaisé son regard, et la regarda...

Au début elle semblait se débrouiller comme n'importe quel fantassin débutant, puis, petit à petit, Sirkis regarda une technique personnelle à la jeune femme, Sirkis resta muet durant sa longue démonstration...

Il remarqua qu'elle gardait toujours le poing droit fermé...étrange...

Citation :

Mon lieutenant, c’est tout ce que je sais faire ... c’est bien peu pour faire une bonne aspirante .... mais je suis là pour apprendre...

Lorsqu'elle sembla complètement exténué et après qu'elle ait finit sa démonstration, Sirkis lui dit:

"ce n'est pas mal, mais pas assez... Pour commencer, j'ai l'impression que l'épée longue est un peu trop lourde pour vous...Alors je crois que je vais vous trouver votre arme de prédilection...L'arme avec laquelle vous vous sentiez le mieux si vous préféré..."

"Je ne veux pas vous faire d'énormes muscles pour que vous puissiez porter avec facilité une épée d'une seule main, une femme doit garder sa féminité tout de même" dit il d'un air amusé

Sirkis alla dans le tas d'arme et en sortit trois rapières

Il expliqua à Spikelilou

Longueur: 1m; Largeur: variable, ~20cm; Arme tranchante et perforante.
La rapière est une arme que l'on trouve à partir de notre époque en Europe,bien qu'elle soit encore assez rare. Elle est maniable et légère, contrairement à toutes les épées médiévales. Sa maniabilité est telle qu'un Monsieur Muscle peut se faire mettre une raclée par un petit agile; la dextérité, la technique et le bluff sont alors les premières qualités de l'escrimeur.
La rapière est composée d'une lame fine ou large et d'un capuce ouvragé, souvent symbole de richesse. Souvent, une rapière était crée avec sa dague correspondante, la dague servant de deuxième main pour parer les attaques, désarmer, et même parfois toucher.


"essayé avec celà, à mon avis, vous devez jouer sur votre habileté... et cette épée est nettement plus légère que l'autre... Pensez que même si votre adversaire a une armure, un coup précis sur la gorge et c'est finit... Mais de plus, les armes à feu comme les fauconnettes,bombardes,etc... rendent les armures inéficaces de nos jours..."


"j'en ai prit trois, elles ont été spécialement faites pour vous... La poignée est faite à votre taille et vous devriez la prendre avec beaucoup d'aisance..."

choisissez maintenant...:

Reprenant doucement son souffle Spikelilou essayait de se concentrer sur les paroles de Sirkis.

Il venait de lui faire exploser la pommette et il lui parlait de ses muscles et de sa féminité...
Elle avait espéré qu’il la laisserait aller se soigner, mais il n’en était rien... et quand il lui présenta les rapières, elle regarda perplexe, ces objets qui ressemblaient à des épées mais qui paraissaient si fragiles.
Il veut que je me fasse tuer sur le premier champ de bataille se dit-elle, contre des épées longues je n’aurais aucune chance..., je ne pourrai même pas parer le premier coup...

Elle n’avait jamais rien vu de tel même dans ses rêves.... pourtant en réfléchissant... elle avait déjà entendu ce mot dans la bouche de soldats qui revenaient d’Italie... ou d'Espagne.

Maintenant Sirkis lui ordonnait d’en choisir une...

Spikelilou se demandait bien sur quels critères elle pourrait faire ce choix.
Elle aimait la spirale, qui servait de garde à la deuxième épée... c’était un symbole fort.
Non, se dit-elle, ce serait une erreur d’exhiber ce signe féminin qui permettait d’établir la relation avec les puissances surnaturelles..., et d’ailleurs Sirkis avait peut-être choisit cette épée en connaissant la signification de ce signe et dans le but qu’elle se dévoile...

Alors, elle regarda plus attentivement les épées,... la lame de la première était légèrement plus large et ciselée, mais cela ne ferait peut-être pas une grande différence lors d’un combat,... les gardes des deux premières se ressemblaient, mais la troisième, elle était différente avec un capuce juste avant la lame,... elle protègerait mieux ses doigts...

Lieutenant Sirkis, je choisis la troisième rapière, celle avec le capuce...

Elle hésita un moment, puis rajouta :
Mon lieutenant, je n’ai jusqu’alors travaillé sur les mannequins qu’avec des coups portés de taille, et cette arme semble être uniquement faite pour porter des coups d’estoc, je ne pourrais même pas mettre en pratique le peu que j’ai appris...

"Mais...Que savez vous de ce type d'épée Spikelilou?"

Mais je ne sais rien, mon lieutenant, je n'en avais jamais vu avant ce jour.
Il n'y en a même pas une sur le terrain d'entraînement.
Je ne vous comprends plus, ou alors je n'ai pas fait suffisamment attention à vos explications, vous me parlez du 16è et 17è siècle et là aujourd'hui nous sommes seulement dans la deuxième moitié du 15è, vous devez sûrement être devin...

Et si j'ai dit que cette arme semblait être uniquement faite pour porter des coups d’estoc, c'était simplement à cause de la souplesse de sa lame et qu'il me semblait impossible de faire la même démonstration que précédemment avec cette rapière...

Spikelilou eut à peine le temps de glisser la main dans la garde de la rapière que le lieutenant avait dégainé son épée et frappait dans sa direction. Dans un geste de protection elle releva légèrement son épée en tournant le poignet et remonta le bras...

Sirkis se retrouva avec sa lame sur le capuce de l'aspirante et la lame de la rapière était sur sa gorge... Sirkis se recula.
Un éclair passa dans les yeux de Spikelilou. Inconsciemment elle aurait aimé que son geste aille un peu plus loin pour voir perler quelques gouttes de sang sur le cou de Sirkis.

Le lieutenant ne se doutait pas que malgré les apparences il venait de gagner une première manche,... son aspirante venait de se rendre compte de l’efficacité de cette arme et avait déjà pris sa décision.

Elle avait baissé sa lame et écoutait les dernières paroles de Sirkis.
Et quand le lieutenant lui posa la question sur le choix définitif de l’arme, elle répondit sans détour., le poing droit serré

Je garde la rapière lieutenant Sirkis.

Maintenant allez à l'infirmerie si vous voulez...
Je vais voir Aleks, je n’ai pas envie de garder la trace de ..., Spikelilou ne termina pas sa phrase, mais le regard qu’elle lui lança en disait bien plus.

Avant de sortir de jardins elle se retourna et rajouta :
N’ayez aucune crainte, mon lieutenant, je reviendrai...

... et Spikelilou se dirigea vers l'infirmerie.

Spikelilou avait sursauté en entendant la voix froide du lieutenant dans son dos, s’était retournée brusquement, et l’avait heurté... L’épée avait glissé au sol. Elle le fixa un instant sans bouger, puis gênée recula...
D’où sortait-il, elle l’avait pourtant cherché du regard en entrant...

Mon lieutenant... je vous présente mes excuses dit-elle en se ressaisissant.
Sirkis se pencha, ramassa la rapière et la lui tendit.
"enfin bref, je vous offre cette rapière, elle est a vous, essayé de vous entrainé le plus souvent possible avec d'accord?"

Une étincelle passa dans les yeux de Spikelilou, elle amorça un sourire qu'elle stoppa net, ...parler lui était déjà pénible, mais sourire l’était encore plus.

Merci lieutenant Sirkis.

Cependant elle se demandait avec qui elle pourrait bien s’entraîner, les fantassins ne travaillant qu’à l’épée, la technique était bien différente...

"Maintenant dites moi, avez vous déjà tiré avec une arbalète ou un arc? vous devez être capable de faire un malheur avec cela..."
Je n’ai jamais tiré ni avec une arbalète, ni avec un arc ... comment voulez-vous que je choisisse, et pour les autres armes je ne les connais pas...

Son regard se promena lentement d’une arme à l’autre... et finalement elle prit un arc qu’elle trouva plutôt long. Il lui semblait qu’un arc long serait plus doux lors de l'allonge, plus stable et plus fluide lors du tir. Elle ramassa des flèches... convenaient-elles à l’arc qu’elle avait choisi, elle n’en savait rien et se dirigea vers les cibles.

Heureusement que l’arc était déjà bandé... Elle essaya de se rappeler ce qu’elle avait vu lors de concours de tir des les villages et encocha sa 1ère flèche choisissant dans le doute de tenir la flèche sur la corde et non la corde elle-même. Elle tendit la corde et lentement descendit l’arc de sa main gauche pour aligner la flèche avec la cible et lâcha... elle poussa un hurlement, la corde venait de frapper l’intérieur de son avant-bras et la flèche était partie dans le décor.

Elle serra les dents, encocha une nouvelle flèche, elle avait fait une erreur, mais laquelle ?
Cette fois elle écarta légèrement son coude, tendit, aligna, lâcha... encore une fois elle poussa un hurlement. Elle se mordit les lèvres et regarda son avant-bras, c’était comme une brûlure.

Elle se redressa, il fallait qu’elle y arrive, elle encocha une 3ème flèche, tendit, aligna, lâcha... et hurla, l’avant-bras lui semblait en feu, elle venait de faire 3 fois la même erreur et ne savait pas laquelle....

Je ne sais pas hurla-t-elle vers le lieutenant Sirkis en se laissant tomber sur les genoux et sanglota...

Lorsque Spikelilou avait heurté le lieutenant, elle s’était attendue à une nouvelle gifle, mais quand il avait sourit en disant
"allons, c'est plutôt moi qui devrait m'excuser , je vous ai fait sursauter..." , elle avait respiré... mais elle ne comprenait pas encore à quels moments il faudrait le craindre et à quels autres elle pourrait lui faire confiance... et elle savait que si elle devait être perpétuellement sur ses gardes elle ne progresserait pas...

Malgré la brûlure intense qu’elle ressentait, elle avait senti que Sirkis s’était rapproché d’elle
Les ongles plantés dans la paume de sa main, elle serrait le poing, il fallait qu’elle arrête de pleurer...
Le maître d’arme avança la main comme s’il voulait la prendre par l’épaule, mais il s’immobilisa, ... il devait craindre qu’elle ait la même réaction qu’à l’infirmerie après que le sergent Acis l’ait brutalement fait tomber...

Spikelilou en avait assez d’avoir l’impression de n’exister qu’à travers la douleur et quand Sirkis la regarda droit dans les yeux pendant un moment elle s’accrocha à son regard pour reprendre le contrôle sur elle-même et se calmer.

"je serais vous, j'irais un peu à l'entrainement soit des archers, soit des arbalétrier...Demandez leur conseil si vous voulez ", elle acquiesça de la tête, pendant qu’elle tentait de gérer la sensation de brûlure de son bras...

Elle fût stupéfaite d’entendre Sirkis lui dire "et puis... Soignez cette vilaine brulure à l'avant bras", lui qui ne s’était même pas rendu compte de la douleur occasionnée par l’éclatement de sa pommette et qui devait se demander pourquoi elle parlait si peu... Peut-être pensait-il simplement qu’elle avait peur de lui...

Je n’aurai pas besoin d’aller à l’infirmerie voir Aleks..., il y a tout ce qu’il faut dans les jardins, mon lieutenant..., je vais me débrouiller...

Elle s’éloigna un peu sous le regard de Sirkis...

Elle repéra l’herbe à trous autrement dit le millepertuis et ramassa quelques longues feuilles d’iris...

Assise en tailleur, le bras droit posé sur son genou, elle déposa les fleurs jaunes à même la peau rougie ... fit un légère grimace, et tenta d’envelopper son bras avec les feuilles d’iris, ... difficile, il lui aurait bien fallu une troisième main pour que cela tienne correctement quelques heures, le temps que la douleur se calme...

Sirkis s'approcha d'elle, elle eut un léger mouvement de recul, Il va voir la croix se dit-elle mais Sirkis la calma d'un regard apaisant...

Spikelilou observait Sirkis pendant qu’il l’aidait à maintenir les plantes, elle ne comprenait pas comment deux personnalités aussi différentes pouvaient cohabiter dans une même personne.

"je ne savais pas que vous connaissiez les soins que peuvent provoquer certaines herbes..."

Elle se demandait comment elle allait répondre à sa question. Elle hésita un instant...

Toutes les femmes savent sûrement utiliser certaines plantes... mais pourtant ... il y a des choses que je fais pour la première fois, mais ... que j’ai l’impression ... enfin ... d’avoir déjà faites...

"J'ai moi même été alchimiste par le passé...Mais...C'était il y a très longtemps

Elle ne savait pas vraiment ce qu’était un alchimiste, mais elle lui poserait la question plus tard.
Elle se demandait pourquoi il n’avait rien dit sur le tatouage qu’elle avait sur la paume, cette fois il ne pouvait pas ne pas l’avoir vu... mais peut-être en connaissait-il déjà la signification.

Spikelilou sentait la chaleur de la main du maître d’arme sur sa peau, elle n’osait bouger de peur de rompre le plaisir que cela lui procurait ... mais sa respiration se fit un peu plus rapide, il fallait qu’elle fasse quelque chose, alors elle prit la main de Sirkis et la posa doucement sur sa pommette tuméfiée... et plongeant ses yeux bleus dans son regard lui dit d’une voix qui tremblait un peu :

Dans trois jours, c’est vous qui retirerez les fils et pas Aleks,... dans trois jours pas plus, ... je ne veux pas garder de trace de geste...

Je veux aussi que vous me promettiez que quoiqu’il arrive ou quoique vous découvririez vous mènerez ma formation jusqu’à son terme...

Promettez...

Toutes les femmes savent sûrement utiliser certaines plantes... mais pourtant ... il y a des choses que je fais pour la première fois, mais ... que j’ai l’impression ... enfin ... d’avoir déjà faites...

Sirkis sourit et resta muet...

Citation :

Dans trois jours, c’est vous qui retirerez les fils et pas Aleks,... dans trois jours pas plus, ... je ne veux pas garder de trace de geste...

Sirkis dit d'un air calme:

" votre voix n'a point besoin de trembler pour me demander cela..."

"c'est d'accord..."

Je veux aussi que vous me promettiez que quoiqu’il arrive ou quoique vous découvririez vous mènerez ma formation jusqu’à son terme...

Promettez...

"Je vous le promet, et je n'ai qu'une parole..."

Mais parlons un peu de tout ceci...

Si j'ai bien tout suivit...

Sirkis avait été resté muet devant la plupart de ces dires et avait bien vu le tatouage

Vous avez vécu comme une guerrière à un certain moment, du moins d'après ce que j'ai pu voir...Ensuite apparement...Par un évènement quelqu'onque vous avez du perdre une partie de votre mémoire, néanmoins certains réflexes ou connaissances vous reviennent...Comme lors de notre entrainement au corp à corp , ou bien lorsque vous avez clairement dit:

Citation :

il y a des choses que je fais pour la première fois, mais ... que j’ai l’impression ... enfin ... d’avoir déjà faites...

et enfin...Je ne sais pas ce que représente ce tatouage, mais il a peut être un lien...

Maintenant Spikelilou...

Sirkis la regardait toujours dans les yeux de son regard envoutant, son bras était toujours sur le bras de Spikelilou

"vous allez tout me dire...vous allez me faire confiance, comme je vous fait confiance"

Spikelilou avait du mal à respirer, ce qu’elle avait tenté de mettre en place pour ne plus se sentir dominée venait de s’inverser... elle se retrouvait au point de départ...

Sirkis dit d'un air calme:
" votre voix n'a point besoin de trembler pour me demander cela..." "c'est d'accord..."
En écoutant ce que lui disait Sirkis elle venait de se rendre compte qu’il n’avait pas compris.
Aleks était la seule personne en qui elle avait vraiment confiance au château.
Et elle venait du lui demander de faire la seule chose qu’elle n’aurait confiée qu’à Aleks ...
Il n’avait pas compris que c’était la plus grande preuve de confiance qu’elle pouvait lui donner à ce jour...

Il avait aussi promis d’aller jusqu’au bout de sa formation, c’était l’essentiel, mais elle n’avait pas aimé le ton...

Depuis un moment elle n’écoutait qu’à moitié, elle n’arrivait plus à réfléchir, et n’arrivait plus à faire la part des choses...
Tout d’un coup, elle entendit les mots

" ce tatouage, mais il a peut être un lien..." et enfin...Je ne sais pas ce que représente

Mais elle, elle savait,... cependant ne comprenait pas comment elle pouvait porter le signe de quelque chose qui avait disparu il y a plus d’un siècle...

Sirkis la regardait toujours dans les yeux de son regard envoutant, son bras était toujours sur le bras de Spikelilou.

Elle garda les yeux plantés dans le regard de son maître d’arme, retira son bras, ... se rapprocha, ouvrit sa main et la posa sur le torse de Sirkis ... elle sentait la chaleur de son corps et les battements de son cœur juste sous la petite croix, elle attendit quelques instants et annonça :

Je vous ai déjà donné la preuve de ma confiance et vous que me donnez-vous en retour ?....

Spikelilou sursauta, le lieutenant se trouvait juste derrière elle. Comment faisait-il pour arriver toujours au moment où elle s'y attendait le moins?

Mais en plus il avait tout vu, pas seulement ses tirs ratés, mais avant aussi, tout quoi..., bon ça la gênait un peu mais pas trop, et elle avait ri de bon coeur.

Je vais m'améliorer mon lieutenant, je vous le promets, et au moins je ne me blesse plus l'avant-bras...

Quand Sirkis lui proposa de lui retirer les fils elle se sentit soulagée...
Elle s'assit, se mit à respirer très lentement pour se décontracter et le laissa faire sans bouger. Elle ferma les yeux...

Comment pouvait-il avoir des gestes si doux alors qu'il l'avait giflé si violemment... elle ne comprenait pas ou alors c'était ça être un guerrier, être capable des plus grands extrêmes.

Il avait presque terminé, elle rouvrit les yeux mais ne pu s'empêcher de les plonger dans son regard...elle lui sourit... Elle aurait tant voulu,... mais ce n'était pas le lieu
Merci, ...ce que vous avait défait vous venez de le refaire et c'est bien.

Voulez-vous que je continue à m'entrainer?

Les rumeurs étaient arrivées jusque dans les jardins du château.
Le refus du serment d’allégeance à Duncan_Idaho avait été annoné et même placardé...

Citation :

Nous, Comtes, Vicomtes et Barons de Franche-Comté

Par la Présente et Commune Déclaration, déclarons refuser de preter toute allégeance à Duncan_Idaho pour ses diverses actions entreprises à l'encontre des intérets du peuple comtois et du Parlement que nous estimons honteuses. Nous lui refusons tout droit sur les terres qui nous ont été attribuées afin de préserver nos peuples de sa dictature.

Nous prêtons allégeance à la Franche-Comté, terre d'honneur et de liberté, et à son peuple glorieux et grand, à eux et à eux seuls, et en aucun cas à celui qui se prétend Franc-Comte.

Nous jurons sur notre vie de nous dévouer corps et âme à la juste cause que représente notre peuple et de mettre à son service notre savoir et nos compétences, afin que règnent pour lui Justice, Liberté et Honneur.

Signé le 07/06/1454 au siége des Lions de Franche-Comté

Signataires:


- Bralic "Le destructeur" Fauconnier d'Isles-Montbarrey, Vicomte d'Isles (Limousin), Vicomte de Montbarrey (Franche-Comté), Chevalier de plein droit de l'ordre royal de la Licorne au grade de Lieutenant-Commandeur, Chevalier d'Honneur des ordres Hospitaliers et Templiers et Premier Conseiller Militaire à l'Etat Major Interarmé du Haut Commandement Impérial.

A la vue du sceau de Bralic Spikelilou avait blêmi ... il existait donc encore une personne qui appartenait à quelque chose qui avait disparu il y a plus de 100 ans ...
Elle regarda le tatouage de sa main droite

... elle savait que les symboles était liés ...

La personne qui portait ce sceau était un des signataires ... peut-être aurait-elle dû se trouver à ces côtés ...

Mais elle était sous les ordres du lieutenant Sirkis ... il avait disparu avec ses armes ... il ne lui avait pas donné l’ordre de le suivre ...

Sirkis apparut en courrant auprès de Spikelilou

"je vous en prie, venez donc, et ne me quittez point à partir de maintenant!"

"aujourd'hui, point d'entrainement mais nous devons rester vigilant..."

"?mh? qu'y a t il? pourquoi fixer vous le sceau de bralic?"

[HRP: suite faites autre part]

Aleks arriva d'un pas rapide dans les "quartiers" du maitre d'armes où elle n'avait encore jamais mis les pieds... elle regardait partout d'un air un peu affolé à la recherche de Spikelilou, qu'elle trouva enfin, assise près d'un arbre, un arc à la main. Elle se dirigea vers elle, arriva à sa hauteur, la salua d'un air distrait, puis s'agenouilla pour observer de plus près les entailles qu'elle avait à la main.

Bonjour Spikelilou, c'est le maitre d'armes qui m'envoie. Il parait que vous négligez votre santé, encore une fois, et que vous vous ne soignez pas... Vous savez pourtant que vous pouvez passer à l'infirmerie ! à n'importe quelle heure, je m'occuperais de vous enfin !

Tout en parlant elle prenait délicatement sa main droite et l'examinait du regard, de profondes entailles y avaient été faites, apparemment par la corde d'un arc...

Mais... mais vous vous blessez à la tache enfin ! Je... Vous n'êtes vraiment pas raisonnable !

Aleks prit donc sa besace et en sortit le nécessaire qu'elle avait pris en sortant de l'infirmerie... Plus particulièrement un flacon de décoction de menthe, un autre d'infusion de genthiane, et des compresses. Elle nettoya lentement la main en sang de Spikelilou avec la décoction de menthe, pour empêcher une éventuelle infection, tout en continuant à l'assomer de reproches sur son inconscience, et la banda après y avoir appliqué un peu d'infusion de genthiane.

Voila, c'est fini. Vous vous rendez compte que cet acharnement à l'entrainement ne fait que vous causer du tort ? Regardez vous ! Vous êtes éreintée, blessée de partout, vous dormez au moins ?!

Spikelilou ne répondait pas, elle regardait d'un air absent le bandage qu'Aleks venait de lui faire. Agacée, Aleks l'attrapa doucement par le menton, et lui releva la tête afin de la regarder droit dans les yeux, puis changea de ton.

Ecoutez... je sais que l'entrainement du maitre d'armes est rude, très rude... Je sais que vous devez faire des efforts énormes pour ne pas craquer, mais vous ne devez pas vous bousiller la santé pour ça. Promettez moi de penser à vous, de faire un peu attention à l'avenir...

Spikelilou résista un instant, puis regarda Aleks...

C'était Sirkis qui l'avait envoyée ....

Ca ira Aleks ... je m'habitue .... je vous fait perdre votre temps .... ce n'est rien ...

Comment ça perdre mon temps, c'est mon métier je vous signale Spikelilou... Enfin bon de toute façon, maintenant c'est fini, votre main devrait aller un peu mieux si vous n'y touchez pas pendant quelques jours... Sinon...je ne peux rien faire.

Elle baissa d'un ton, il lui avait semblé entendre des pas...

Sérieusement, vous êtes consciente que vous vous êtes fait plusieurs coupures répétées et profondes à la main, par acharnement à l'arc ! Mais vous ne croyez pas que vous allez un peu trop loin ?! Promettez moi de faire un effort et de respecter un peu vos limites, Spikelilou, je n'ai pas d'ordres à vous donner, je vous le demande en tant que médecin, et surtout en tant qu'amie.

Aleks se leva, piquée par tant de cynisme dans la voix du maitre d'armes. Elle ramassa rapidement ses affaires, les rangea dans sa besace, puis se tourna vers le lieutenant.

J'ai fini mon lieutenant, si vous avez besoin de moi vous savez où me trouver.

Puis elle partit d'un pas rapide, non sans chercher un peu son chemin dans les jardins, en se dirigeant comme elle le pouvait vers l'infirmerie.

Spikelilou avait sursauté et s'était redressée d'un bond...
Elle ne pourrait pas parler avec Aleks...

Mon lieutenant.... j'allais... continuer ...

Elle recula ....

Elle avait récupéré et sa main lui faisait moins mal.
Elle était contente qu'Aleks soit passée la soigner.

merci Aleks dit-elle à voix haute, dommage que vous ne puissiez m'entendre.

Elle se leva pour regagner le chateau, mais au passage elle cueillit une branche de lys .... au parfum si envoutant .... un sourire glissa sur son visage ....

Pour une fois Spikelilou ne sursauta pas à l'arrivée du lieutenant, elle avait entendu le hennissement de la jument ...

Avec difficulté elle se mit debout, bloquant son bras gauche contre son corps pour moins sentir la douleur qui lui tenaillait l'épaule depuis la veille.
Même si Sirkis la lui avait remise en place immédiatement, il aurait fallu l'immobiliser pour qu'elle guérisse correctement ...
Mais le temps semblait manquer...

Elle s'avança vers le lieutenant et le salua ... puis observa la jument qui à présent grattait le sol de son antérieur droit ... elle faisait preuve d'impatience et d'ennervement ... cela ne présageait rien de bon...
Pourtant elle s'approcha lentement de la jument ... sa crinière était magnifique ... mais à un mètre environ elle s'arrêta et s'accroupi, ne bougeant plus ... l'animal souffla bruyamment ...
Spikelilou prenait des risques mais ne voyait pas d'autre moyen.

Alors doucement elle avança sa main droite, ouverte, paume au-dessus vers la jument, elle ne bougeait plus, n'osant plus respirer, pendant que la jument continuait à souffler et à gratter le sol

C'est elle qui viendra me chercher cette fois se dit Spikelilou et pas moi...
Elle jeta un coup d'oeil rapide à Sirkis qui l'observait...

Elle attendit un long moment ... la jument semblait vouloir renifler sa main, elle allongeait le cou, mais ne faisait aucun pas en avant ...

Spikelilou décida alors de joindre la voix à son geste ... et toujours sans bouger, elle murmura :
Viens, viens ma belle.... allez viens ... la jument secoua la tête et avança un sabot et finalement fit un pas en avant pour flairer sa main

Accroupie, Spikelilou sourit, mais ne bougeait toujours pas, restant à la merci d'un écart de l'animal ... elle sentit le souffle chaud de la jument dans la paume de sa main ... alors elle établit le contact entre sa main et la douceur des naseaux ...

La jument frémit légèrement, mais ne recula pas ... Spikelilou frissonna elle aussi...

La jument était immobile ... elle semblait calme maintenant ... Spikelilou ne put réprimer un grimace en se relevant doucement ... la jument avait maintenant sa tête face à son visage ... la main droite toujours en contact, elle lui souffla tout doucement dans les naseaux ...

Spikelilou laissa glisser sa main sur la joue de la jument, remonta vers le haut de la crinière et caressa lentement son encolure ... elle sentait les tressaillements de la jument sur le parcours de sa caresse ... elle tenta de lever un peu son bras gauche pour faire le contact sur le poitrail, mais elle dû renoncer à cause de la douleur... alors Spikelilou avança sa cuisse contre l'antérieur de la jument et appuya son ventre sur son flanc... elle continua à faire glisser sa main sur les reins et s'arrêta enfin sur la croupe ... la jument blanche ne bougeait pas ... Spikelilou avait peut-être gagné ....

Elle se retourna vers le lieutenant, gardant toujours le contact avec le destrier... et l'interrogea du regard ...

Spikelilou s'écarta lentement de la jument qui secouait sa crinière, mais qui semblait calme ...

Elle s'approcha du lieutenant, heurta sa main en prenant le filet qu'il lui tendait ... recula brusquement ... troublée ... elle secoua la tête ...

Elle se rapprocha de la jument en lui parlant ... se positionna à sa gauche et caressa son encolure ... elle tenta de faire passer les rênes sans geste brusque par-dessus la tête, mais la jument la redressa ... elle fit une grimace de douleur au moment où elle leva le bras gauche ... elle se mordit les lèvres pour que la deuxième tentative ne lui arrache pas de cri ...
Heureusement les cuirs passèrent par-dessus les oreilles et glissèrent sur l'encolure ... le plus dur était fait...

Passant sa main droite sous l'encolure de la jument, elle présenta de sa main gauche le filet en remontant lentement le long du chanfrein ... la douleur lui coupa le souffle ... sa main droite rattrappa la têtière ...la main gauche présenta le mors dans la bouche ....
Spikelilou se contracta pour tenir jusqu'au bout de son geste ... enfin elle fit passer les oreilles et dégagea le toupet .... elle avait la tête qui tournait et s'appuya un peu sur l'épaule de la jument pour récupérer ...
La jument ne fit même pas un écart en sentant le poids de Spikelilou ... ses muscles s'étaient un peu tendus et elle résistait...

Spikelilou savait qu'elle avait gagné la confiance de la jument et même plus ... il fallait qu'elle lui trouve un nom...

Elle fit avancer la jument vers le lieutenant et le dévisagea un instant, puis baissant les yeux ...
Vous voulez que je monte à cru mon lieutenant ?
Dans ce cas il faudra que vous m'aidiez, je ne pourrai pas utiliser mon bras gauche, je ne peux presque plus le lever, alors faire un appui en plus ...

Spikelilou laissant son bras gauche le long du corps prit appui derrière le garrot avec sa main droite ... le ventre contre la jument, elle plia la jambe gauche et attendit que le lieutenant lui serve d'appui pour qu'elle puisse se hisser sur le dos de l'animal ...

Au dernier moment elle passa sa jambe droite au-dessus de la croupe et se retrouva à cheval...

"Merci mon lieutenant" murmura-t-elle

Elle sentait la jument tressaillir entre ses jambes ...
Détends-toi se dit-elle où tu pars à la catastrophe. Elle se pencha un peu en avant pour rattapper les rênes qui avaient glissé sur l'encolure quand la jument avait baissé la tête et gémit tant la douleur était vive au moment où elle se remit droite ... Ne sachant plus que faire, elle posa son avant bras gauche sur sa cuisse pour qu'il soit au moins au repos et ajusta ses rênes ... ferma les yeux un instant pour récupérer ...

Soudain des phrases se précipitèrent dans sa tête:
Ne t'accroche pas à tes rênes .... ne lui tire pas sur la bouche ... baisse tes genoux ... bascule un peu le bassin ... ne calcule pas, travaille à l'instinct ... tu as le don ... quand tu commences à travailler, lache le cheval et sent ses mouvements, ses respirations ... ne demande rien à ta monture, c'est elle qui te donne ce qu'elle veut ...

Spikelilou secoua la tête et rouvrit les yeux comme si elle sortait d'un rêve ...

Du regard, elle chercha son lieutenant et vit qu'il l'observait avec attention ...

Elle mit les rênes longues, appuya un peu avec ses talons sur les flancs de la jument blanche qui partit souplement au pas ... Spikelilou la laissa se déplacer à sa guise le temps qu'elle se trouve en communion avec le mouvement et la respiration de son destrier ...
Reprenant les rênes avec difficultés, elle les rajusta, mais sans tirer sur la bouche de la jument ... elle serra un peu plus ses talons et la mit au petit trot bien droit.
... même si son trot était délié et presque sans à-coup, Spikelilou sentait chaque foulée augmenter la douleur de son bras ... sa respiration s'était accélérée, elle avait trop chaud ....
Après quelques tours à main droite autour du lieutenant, la jument s'était mise en place toute seule ... dans une sorte de brouillard Spikelilou se dit que cette jument semblait déjà dressée ....
Il aurait fallu la faire trotter à main gauche, mais elle était totalement incapable d'écarter sa main de sa cuisse pour faire un rêne d'ouverture à gauche .... alors toujours à main droite en gardant son pied droit appuyé sur le flanc, Spikelilou recula légèrement son pied gauche et la jument démarra au galop ... sur un ovale toujours autour du lieutenant...

Ce qui aurait pu être un moment de délice se transforma en enfer .... les oreilles de Spikelilou se mirent à bourdonner, elle se sentait devenir toute molle, elle ne voyait plus rien , elle ne sentait que cette douleur qui lui laminait le bras.

Spikelilou s'affaissa sur l'encolure de sa jument ... qui après avoir ralenti doucement ... vint s'arrêter à côté du maître d'arme ...

... le corps inerte de Spikelilou glissa sur le sol ....