[Clos : relaxe] [début 29/09/1457] Nuriabernat sorcellerie [inquisition zippo]

Accusation :

Citation :

Monsieur le juge, vous avez à juger une personne dont il est absolument certain qu'elle a commis des actes de sorcellerie. Est-elle une invocation ou un invocateur ? Nul ne sait. Ce qui est assuré, c'est qu'elle a perpétré ces crimes en compagnie de Steyer.

De tels actes sont véritablement effroyables. Cependant, monsieur le juge, n'oublions jamais que cette ignoble créature, transfigurée par un affreux rictus qui est celui du Malin, est une créature de Dieu. Pour lui donner une petite chance d'échapper à la damnation éternelle, je vous demande donc la brûler sur la place publique.
Obéissant aux consignes laxistes du pouvoir temporel, nous allons néanmoins écouter le prévenu nous dire qui, parmi les personnes accusées, est l'invocateur, et qui sont les invocations. Peut-être, monsieur le juge, serez-vous touché par le témoignage du sorcier et ne le condamnerez-vous pas à la peine maximale. Je vous recommande, quant à moi, d'être clément envers l'âme du pêcheur, en étant sévère avec son corps.

L'évèque Zippo

Dernière Plaidoirie :

Citation :

La nouvelle leur arriva comme une tuile...directement sur la tête ! ...et ce, au beau milieu de moult rebondissements qui se jouaient autour de l�union de sa Pupille...
La période était mal choisie, mais y�avait-il vraiment de bons moments pour de telles nouvelles ?
Hector les avait conduits jusque devant le Palais de Justice, où ils avaient été convoqués très solennellement, son Parrain adoré et elle-même... Elle avait soigneusement choisi leurs tenues, pour être à la hauteur de l�occasion.
L�énoncé de l�acte d�accusation avait de quoi faire frissonner d�horreur....
Ils avaient fait le trajet dans le plus religieux des silences...la nuit avait été longue, toute dédiée à la recherche des causes de ces terribles allégations....
Ils entrèrent dans le bâtiment imposant à l�architecture austère, puis se firent indiquer par un huissier, dans quel lieu présidait le Juge Léonin.
Ils pénétrèrent dans la salle d�audience. Messire Steyer avait finalement cédé. Nuria voulait s�exprimer la première.
Elle s�avança, suivie de son Parrain, l�air digne, un mouchoir blanc délicatement brodé, à la main.
Arrivée à la barre, elle leva les yeux sur le Juge, le salua d�une légère révérence fort élégante ...

Votre Honneur, je me présente...NuriaBernat, châtelaine de Flumel, je comparais devant vous, librement comme nous l�a intimé le Tribunal de l�inquisition, qui nous accuse, Mon Cher Parrain et moi-même, de sorcellerie. Je suis, toutefois agréablement surprise, de constater que cela se déroulera devant un Tribunal Civil...
J�ai tenu à vous expliquer la première, les faits qui nous ont très probablement menés à nous faire dénoncer et ce, après de très mûres réflexions...
C�est une bien triste et étonnante histoire...

Nous avons été des mois durant sur les chemins, en voyage, appelés par des nobles de capitales en capitales de Duchés et de Comtés du Royaume, pour que mon Parrain, Messire Steyer, prête son art à la construction d�hôtels particuliers.
Son talent fût rapidement à tel point reconnu, qu�il nous mena, entre autres en Domaine Royal, où il profita de l�occasion pour me présenter à sa vieille Tante, Dame Aubépine d�Aigrie. Je m�en réjoui dans un premier temps, vu la proximité de la Cour et des échoppes exclusives qu�on ne trouve que par ces contrées et où je me suis laissée aller à des emplettes un peu nombreuses il est vrai, mais que voulez-vous mon péché mignon et puis ce n�est pas de ma faute si.......

Elle senti le regard de son Parrain, s�appuyer sur sa nuque...

Pardon Votre Honneur, je m�égare...
Je disais donc que je ne pouvais pas me douter, que Dame Aubépine d�Aigrie portât si bien son nom...
Il faut que je vous précise que je ne voyage jamais sans mon indispensable Majordome Norbert, qui ne manque pas d�esprit créatif, curieux et studieux. Ainsi il ne manque pas une occasion d�apprendre de nouveaux arts dans les endroits que nous traversons.
Là, il se lia d�amitié avec le domestique d�un vieux Général des Armées Impériales, qui l�avait à son service depuis les temps immémoriaux de ses exploits guerriers, qui avaient laissé, eux, de terribles séquelles sur son pauvre corps meurtri.
Je dois vous mentionner que ce domestique a une origine chinoise, je crois, ou tout au moins d�une une terre lointaine à l�Est.
Il pratique des manipulations du corps et des décoctions souveraines et ancestrales, originaires de son pays, qui vous remettent sur pied la plus déprimée des fonctions vitales...
Norbert, insista énormément pour apprendre toutes les subtilités de cet art, sachant bien que de telles pratiques nous sauveraient bien souvent la mise, si vous me permettez l�expression...
Oui, il faut avouer que par nos obligations, nous sommes amenés à abuser de toutes les bonnes choses qu�offrent les soirées se terminant aussi joyeusement que tardivement....d�ailleurs une certaine potion a des Vertus qu�on pourrait, targuer de magiques...

Elle eut une bouffée de chaleur soudaine, sortit son éventail, l�agita énergiquement pour la chasser, toussota légèrement et reprit d�une voix un peu étranglée...

.....pas magiques votre Honneur, plutôt étonnement miraculeuses...
Bien...pardon.La vieille Tante de mon Cher Parrain, a deux particularités.
Elle adoore, ou devrais-je dire adorait ?, son Neveu, qui est le légataire universel, d�un domaine et une fortune non-indifférents. Mais la Dame Aubépine d�Aigrie est également percluse de rhumatismes qui la clouent, enfin plutôt, devrais-je dire, clouaient au lit....En effet, à ma demande, je suggérai à mon bon Norbert de trouver un remède auprès ce Maître Asiatique, pour soulager la brave Dame...

Elle laissa échapper un long soupir...

Bien mal m�en prit...
Tout d�abord elle refusa tout net, de peur que je ne veuille l�empoisonner pour toucher la fortune et la dépenser en toilettes et diamants, rendez-vous compte enfin, me dire ça, à moi, qui, alors vraiment....

Elle perçu un tapotement nerveux, sur le banc de bois, dans son dos et enchaîna rapidement...en toussotant délicatement et en se couvrant la bouche de son très joli mouchoir...

Eh bien, oui je disais ...voilà! Sous les exhortations convaincantes de son Neveu, mon Parrain, elle accepta enfin d�ingérer l�élixir... et là Votre Honneur, là !...

Elle gesticulait, faisant voleter son mouchoir à dentelles...

Grimaçant d�horreur, la vieille Dame Aubépine, poussait hurlements et se tortillait comme une truite hors de l�eau, sous nos yeux horrifiés par tel spectacle. Quand soudain elle se releva en gambadant comme un chevreau, sous nos regards médusés....
Quand elle réalisa qu�après plus de 10 ans recroquevillée dans son lit et hurlant de douleur à chacun de ses mouvements, elle pouvait trottiner, légère comme une sylphide, c�est là que contre toute attente, elle nous toisa et qu�elle lâcha dans un hurlement vengeur:

« Vade retro êtres-sans Nom ! Que votre magie vous engloutisse dans le plus glauque des enfers ! Vous m�avez ensorcelée, quelle est donc cette diablerie...et vous, benêt de vous mon Neveu, qui vous laissez mener par le bout du nez par cette enchanteresse, boulimique de toilettes fines et de pierres précieuses...Ahhh non elle ne dilapidera pas ma Fortune si patiemment amassée...Foi d�Aubépine d�Aigrie et vous payerez pour cette infamie !!! »

Là, devant nous qui étions purement et simplement pétrifiés, mais également devant ses fidèles serviteurs pantois, elle se jeta sur son écritoire, se saisit de plume et parchemin, griffonna rapidement quelque chose, cacheta le tout et bondissant sur sa fidèle gouvernante, la vieille Tante lui glissa le parchemin, lui souffla un ordre à l�oreille...
La servante eut l�air déconfit et ce fut sous un coup violent, qu�elle fut poussée en dehors, non sans nous adresser un regard désespéré et déchirant, qui trouvera son explication à la réception du courrier qui nous amène icelieu, dans ce tribunal et jusque devant vous...

Elle serra son mouchoir dans sa main et elle le porta discrètement au coin de l��il...puis elle releva ses yeux embués vers le Juge...

Vous y comprenez quelque chose, vous, votre Honneur, parce que moi dès lors, je ne comprends plus rien à la nature humaine.....
Voilà comment en essayant de faire le bien et par l�aveuglement d�une vieille Dame acariâtre et avare, nous nous retrouvons tristement à trembler devant une peine qui ne trouve pas une logique dans mon esprit tourmenté par un sentiment d�injustice devant une telle réaction !
Voilà Votre honneur, je vous narré cette histoire au plus près de ma conscience et je remets mon sort entre vos mains, que je veux espérer, vous considérerez avec la sagesse de la réputation qui m�est parvenue...

Elle était sur le point de lâcher un sanglot qu�elle réprima.
Elle sentit les mains de son Parrain la soutenir, elle se reprit, afficha péniblement un sourire courageux, auquel il répondit par un hochement de tête encourageant... Il l�aida à s�asseoir sur le banc le plus proche...Elle lui céda la place...

Citation :

# Léonin prit sa pose du Juge impartial et d'un air très grave. Il écouta attentivement ce que l'accusée lui disait. Mais au bout d'un moment, les explications se mélangeant il commença à piquer du nez dangereusement. Il releva la tête et dès qu'elle eut fini il ne dit rien pendant quelques secondes de plus qui durent durer des heures. Puis d'une voix grave de stentor. #

Dame Nuriabernat,
Vos explications ... Particulièrement embrouillées dirons-nous, on failli m'endormir et surtout m'ennuyer. Mais malgré tout, j'ai écouté et essayé de démêler l'écheveau de votre témoignage. Mais vous m'avez convaincu et enlevé le moindre doute que j'avais sur votre personne. Il semblerait bien que vous ne soyez pas une sorcière.

Donc, en connaissance de tout ceci, je vous relaxe de tous les faits qui vous ont été reprochés.

Fait à Dole,
Le 3 octobre 1457,
Par Léonin de Monmouth, Juge de Franche Comté.