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| Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! | |
| | Auteur | Message |
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Derdekan Troubadour
Nombre de messages : 5678 Date d'inscription : 17/05/2008
Feuille de personnage Pseudo IG: Type de personnage:
| Sujet: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 12:04 | |
| Bonjour à tous ! Actuellement, un vote est en cours, sur la gargotte, pour déterminer qui aurait écrit le meilleur texte, pour le concours du CFFC. Je vous invite à aller les lire et à voter pour élire le meilleure et la meilleure. Voici une copie des textes, malgré tout. Il faut savoir que chaque participant devait écrire un texte en se prenant pour un objet. Erwin, qui était une pomme ! - Spoiler:
- Le..jeune a écrit:
- Petite, ronde et rouge,
Je suis une pomme. Tout le jour je bouge, Au gré du vent d’automne.
Mon bonheur se trouve Aux branches du pommier, Où le soleil me couve, Mon si fidèle allié.
Je pourrais vivre ainsi Un bonheur sans pareil, Mais ma santé s’enfuit, De la terre on me raye.
Ce crime plus qu’odieux Est commit par un vers, Qui me renvoi à dieu Ou peut être en enfer.
Et mon cœur me ronge, Pour nourrir le sien, En mon sein il s’allonge, Je serais mort demain.
Voilà toute ma journée. Je ne fais que grandir, Du soleil profiter, Et lentement mourir.
Larrycool, jouant une statuette de terre. - Spoiler:
- Larrycool a écrit:
- " Si j'étais une statuette de terre cuite façonnée par les mains habiles et expertes d'un potier amoureux de sa réalisation, examinant de ses doigts délicats mes formes si admirablement conçues par lui-même et qu'il me dépose bien en vue sur la devanture de son échoppe attisant ainsi le regard des enfants tiraillant les jupes de leurs mères pour que celles-ci sortent quelques écus de leur bourse et que l'une d'entre elles cédant enfin aux caprices de son enfant espiègle m'enlève à la douceur de mon père créateur, ma vie deviendrait-elle éphémère ?"
" Si j'étais une statuette de terre cuite, sans doute l'enfant terrible m'emmènerait dans un endroit où vivent des hommes et des femmes, des animaux à poils et à plumes remuants et agités. Les enfants sont de profonds fétichistes. Pierre (c'est le prénom de cet enfant turbulent) est un profond fétichiste. Il me demanderait de réaliser des choses de façon identique à ce que les adultes demandent aux Dieux : la joie et l'oubli ; le secret de l'être. Quelquefois je lui inspirerais la terreur, d'autres fois l'amour. A certains moments je serai sa nymphe, à d'autres le Diable... Il m'attacherait par la tête, pendue à un arbre ! Il ferait rouler sur mon corps de déesse son chariot de bois ! Il marquerait mon doux visage d'ineffaçables cicatrices avec son couteau ! Il s'approcherait de moi...peut-être me saucissonnera-t-il ? Il m'agiterait au-dessus des flammes de la grande cheminée, la chaleur me cuisant, mes peintures fondant en faisant chanter dans l'âtre un sinistre crépitement. Je serai pétrie d'inquiétudes et à chaque heure de cette terrible journée, je me demanderai si ce ne ne sera pas la dernière que je vivrai...
Ah ! Si je pouvais parler, je lui dirais les gestes amoureux qui m'ont créée je bouderais en lui montrant ses pieds et ses mains qui m'ont maltraitée. C'est la grande tristesse des objets inanimés qu'il faut aimer beaucoup sans être jamais certain d'aimer assez. Nous autres objets, ne vivons pas comme eux, nous subissons la vie des autres et gardons à jamais les séquelles de leurs émotions...
Le sorcier a perdu la formule qui m'aurait permis de redevenir humaine, alors le temps a passé...
Je suis désormais une statuette de terre cuite et Pierre s'est assagi en grandissant. Je vis dans sa poche et de sa main devenue adroite, il caresse mon sein droit...le seul qu'il me reste. Je n'ai plus de tête, plus qu'un bras, les doigts de ma main gauche ont été amputés, mon socle n'existe plus...souvenir de guerre lorsqu'il me fit tournoyer ; après un long vol et au hasard de ma trajectoire je me fracassai contre le mur de sa chambre. Au gré de ses émotions, je sens sa main sur moi, quelquefois ses ongles pénètrent dans ma chair d'argile en ôtant une partie de moi-même. Je sais également que jusqu'à sa mort (il me l'a dit), il me serrera très fort contre lui. Je suis devenue l'unique étreinte de sa vie, sa confidente, son égérie.
Ma vie est devenue plus calme dans ses poches, dans cet univers clos et sans lumière...mais je sais qu'il m'aime...et toujours ses doigts qui me caressent indéfiniment...indéfiniment."
Irmine, une ceinture à la taille d'un bedonnant. - Spoiler:
- Irmine_de_treviere a écrit:
- * Pffffffffff j’en ai assez ! J’en ai marre mais alors vraiment marre !!! *
Oui elle en avait assez d’étouffer, d’être tiraillée, d’être malmenée, il fallait que tout ceci cesse ! Elle le haïssait de plus en plus, oh oui et pas qu’un peu qu’elle le haïssait. Lui et son ventre flasque et graisseux, ce ventre qui venait l’étouffer et qui cachait ses fines ciselures, sa belle découpe et aussi surtout son beau polissage. Eternelle cachée mais pourtant au combien présente par son soutien dans la vesture de cet être répugnant et ventripotent . Elle était usée, fatiguée de résister à de telles pressions. Celles occasionnées par la gravité qui attirait irrémédiablement la panse de son propriétaire vers le sol, la recouvrant ainsi de sa masse gélatineuse.
La pauvre de débattait comme elle pouvait, s’adonnant à de multiples contorsions, se retournant presque parfois à en avoir mal au cœur. Mais chaque fois une main aux larges doigts venait la remettre, de façon assez violente, dans sa position initiale et au combien désagréable. A croire qu’il prenait un certain plaisir à l’étouffer et la faire souffrir. De son côté la pauvre avait bien pu de moyen de défense, le seul en sa possession, son ardillon. Et malgré le fait que celui-ci soit étriqué dans le cuir de la ceinture elle en usait et abusait pour lui martyriser la bedaine. Celui-ci assaillait et piquait comme il pouvait la masse molle et apathique. Hélas tous ses efforts étaient bien vains …
* Bon ça suffit maintenant ! Là trop, c’est trop ! *
Sa décision était prise, elle arrêtait la lutte. Elle allait même rendre son tablier ! Lasse, si lasse, trop lasse … Au prix d’un dernier effort, la boucle de ceinture qui avait été fabriquée avec amour, ciselée avec soin la parant ainsi d’un charme fort agréable. Mais elle ne supportait plus de vivre caché.
Au prix d’un dernier effort elle entama une torsion vers l’avant, n’opposant plus aucune résistance à l’énorme bedaine. Le poids la tiraillait mais elle devait lâcher prise et faire face à son destin. Elle était résignée, soudain ….
*Clack !!!*
La boucle de désolidarisa de son fidèle ardillon, laissant l’énorme bedaine s’épandre dans une vague graisseuse avec le sac et le ressac occasionné. Elle entama une longue chute avant de toucher terre enfin libéré de toute contrainte. Et son bourreau se retrouvant défroqué, les braies aux chevilles en pleine grand place polygnoise.
*Gling.. Bling… Bling … Gling ..*
Greenwarrior, un ... canard ! - Spoiler:
- Greenwarrior a écrit:
- Si j'étais un canard coin coin.
J'aurai le plumage qui se confondait le plus avec mon environement. Je dandinerai mon croupion d'allégresse et surtout je serai libre.
De cette liberté que seul un canard de mon espèce pourrait être. Marcher de mes belles pattes palmées, tranquillement sur les bords de lacs, à l'assaut dans les haies et bordures pour voir sans être vu. Je pourrai même m'envoler à la rencontre de ma canne qui me donnera de beaux tits canetons jaunes Néanmoins, je garderai l'espoir d'en avoir un vilain qui frait les quatre-cents coups avec son papa.
Et dans l'eau, je batifolerai gaiement, montrant mon postérieur à qui veut m'observer pêcher. Nous nous déplacerons en formation rangée de manière à pouvoir décoller ensemble comme des militaires parfaitement entrainés. De temps à autre, je surveillerai les allentours à la recherche du vilain chasseur.
Et dans les airs... Je parcourerai le monde, je verrai ces animaux étranges marchant sur deux pattes. Je me manderai pourquoi ils abattent les arbres et jettent ce qu'ils n'ont plus besoin dans la nature. Je comprendrai pourquoi mon meilleur ami est mort avec un objet étrange qui lui coinca les pattes. Je comprendrai pourquoi l'eau à changé de couleur, d'odeur et de goût depuis qu'ils se sont installés surles berges. Je ne comprendrai pas leur désir d'aggrandir la taille du nid. Cette volonté d'être propre chez soi et de balancer le reste ailleurs. C'est alors que je découvrirai des chemins qu'ils ont créés et pourquoi ils avaient tant besoin de détruire mon nid douillet. A la place de beaux pavés qui ne protégeront pas mes enfants.
Heureusement qu'il y'a ses hommes en bas qui me regardent avec le sourire. Au départ j'ai cru qu'ils étaient chasseurs et que le sourire provenait de leur image de moi dans un four à bois et puis non. Ils nous ont fait des maisons, des mangeoires, et ils prennent soin de nous. Leurs lacs accueillent toute une variété de volatiles et d'animaux. On a même croisé des cousins qui avaient disparus depuis longtemps.
Un couple d'hirondelles habite à côté de nous et les mammifères se plaisent égallement au milieu d'une flore luxuriante.
Pour finir ma lettre à toi, Cousine Aglaé, sache que parfois, notre symbole de liberté nous permet de nous envoler, retourner chez ceux qui détruisent tout. Et c'est ainsi, qu'en formation, nous les survolons, pour que de fientes subtilement bien bombardées, nous nous vengions de leur individualité.
Signé COIN COIN Lieutenant de la première escadrille de canards anti comards. Pour que la liberté persiste.
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| | | Derdekan Troubadour
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 12:05 | |
| Elaessya, un balai ! - Spoiler:
- Elaessya a écrit:
- La complainte du balai dépressif.
*CRAC CRAC CRAC* Font des pas dans l’escalier, au-dessus de ma chambre. Dès le lever du jour, alors que je dormais, peinard dans mon placard, l’on m’empoigne. Je regarde en coin. C’est Bonne Femme. Mais fichtre, elle n’a rien d’autre à faire celle-là ?
LAISSEZ MOI DORMIR !
Vous pouvez penser que j’ai une écharde dans le manche, mais quand même… je préfère mon lit à mon travail. Me saisissant sans me laisser d’autre choix, elle me tire vivement hors de mon nid. Ma seule réplique possible, c’est le coup que je lui file en plein sur sa grosse caboche, le coup qui dit tiens ne me tire pas comme ça, hé oui, fallait être plus douce. En définitive, c’est toujours elle qui gagne : elle me tire du lit et me fais nettoyer le sol…
BOUHOUHOU PAS FICHU D’AVOIR LE DESSUS SUR BONNE FEMME ! JE SUIS UN BOIS CASSE !!
Parce que vous savez, BonHomme lui il y arrive. Des fois même il a le dessus sur elle qui est en dessous, puis ça y va hein.. et des fois c’est l’inverse. Et ça grince.
*iiiiiiiiii iiiiiiiii iiiiiii iiii i* Alors Bonne Femme elle est contente. Avec un sourire qu’elle affiche pendant des lustres, elle m’attrape presque amoureusement le matin et me fait valser.
*Souiichhh souiichhhhhh souichhhhhh souichhhhh* Et sa grosse main moite sur mon cœur elle chante pendant des heures.
ET ELLE CHANTE MAL !
Non mais quelle horreur… sérieusement, par charité, abrégez mes souffrances. Elle me fait virevolter parfois, se trémousse comme une déglinguée, dandine son popotin comme une oie en m’obligeant à participer.
*Keuf Keuf Keuf* Fait ma toux... enfin... je n'ai pour ainsi dire plus de poumons, à force de manger la poussière.
soupir JE VEUX MOURIR. C’EST PAS UNE VIE.
*Souiichhh souiichhhhhh souichhhhhh souichhhhh* Heureusement ça ne dure qu’un temps. Y’a des jours comme aujourd’hui aussi. Des jours où elle m’attrape à la gorge le matin, brusquant mon réveil au possible, et me sort du lit de force. Des jours où je lui cogne la tête pour la punir donc, feignant qu’elle ne m’a pas sorti du placard comme il faut, et que je suis coincé en un coin. Parfois elle parvient à esquiver évidemment. Cela compense toutes ces fois où elle non plus n’est pas bien réveillée et où je parviens presque à l’assommer.
MOUHAHAHAH … je suis diabolique.
Les jours où j’ai le dessus, ce sont généralement les jours où BonHomme n’a pas le dessus. Et elle le dessous, et vice. Et versa. Il n’a pas eu Bonne Femme.
Souvent, pour avoir Bonne Femme, BonHomme la laisse avoir le dessus. Elle crie, elle n’est pas contente. Il a encore eu le dessus sur des autres Bonnes Femmes qui ont vu son dessous. Ca, elle n’aime pas.
Il a dû recommencer, car elle me fait nettoyer le sol à l’en user, se cramponnant à moi comme au cou d’un poulet qu’on veut plumer.
SAUVAGE !
*Souiichhh souiichhhhhh souichhhhhh souichhhhh* Fait-elle, continuant à user son sol.
*CRAC CRAC CRAC* Font des pas dans l’escalier au-dessus de ma chambre…c’est BonHomme qui descend. Lui non plus n’est pas content. Il crie, fort. Elle crie, plus fort encore.
*BAM* Fait une gifle. Maiiis… maaiiis… Ah bin oui, ça y est, c’est parti…ils se querellent encore. Toujours la même rengaine. Diantre qu’ils sont pénibles. S’ils étaient comme moi, on ne les entendrait jamais.
MAIIIIIS NON Hééé !! LAISSEZ MOI EN DEHORS DE VOS HISTOIRES !
*PAF* Fait le coup qui nous a cabossés BonHomme et moi. Bonhomme la gifle de plus belle. Et c’est repartit. Bagarre quand tu nous appelle…
*PAF* …le chien... il aboyait de trop.
*KAÏ KAÏ KAÏ* Fait le chien.
*PAF* …Fait un autre coup.
*CRAAAAC* …Fais-je.
AIE…
Je souffre. Fendu jusqu’au bas du manche, des parties éclatées, projetées, écartelées, cassées en deux, je ne ferai pas long feu. Adieu ma chambre, adieu BonHomme, adieu Bonne Femme, adieu sol, ad…
*ARG* Fait ma mort…
…
…
…
…et je renais, rafistolé au possible par Bonne Femme qui n’a pas le sou. …et je vis… …et ça continue… …encore… …et encore… …ce n’est pas un début… …d’accord, d’accord… …je suis à tout jamais cloîtré dans le tourbillon de ma vie.
DELIVREZ-MOI ! ...achevez-moi et balancez mon corps dans une fosse à purin...là ou je suis sûr qu'elle ne viendra jamais me chercher.
Leonin, une .. carte d'un jeu de ramponneau ! - Spoiler:
- Leonin a écrit:
- Je suis ...
Ah ben tiens je ne sais pas trop qui je suis ni où je suis ... Ah si ... Un deux de pique. Vous savez, une de ces cartes que des joueurs se battent pour avoir. Enfin du moins c'est ce que je me dis ... Même si tout le monde me raconte que je suis la plus faible du jeu je n'en crois pas un traitre mot. Depuis quelques secondes j'ai la face contre le mauvais bois d'une auberge. On me tort, on me tire vers le haut et on me découvre.
Je regarde qui me tient. Berk ... Il est pas beau lui et il pue l'alcool. En plus il doit pas m'aimer il a fait la grimace. Il met une de mes congénère à ma droite, une autre à ma gauche et me redéplace vers la droite. Décidément il est pas très adroit lui. Je regarde mes amies. Rien de folichon dans ce jeu. Quoique ... Il y a un as de pique à côté de moi. Je l'aime bien lui il est sympa même si parfois il prend la grosse tête quand il est avec une tête couronnée. Tiens d'ailleurs c'est bien ce qu'il y a. Il y a l'autre ... La Pallas. Elle je l'aime pas elle se prend pour une déesse celle-là. Mais un peu plus loin il y a un trois de pique. Lui est plus sympa.
Le joueur réfléchit. Il rit. Il me prend moi et le trois. Mais quel nul ! Il veut nous échanger !
Ah ... tiens ... Il se ravise ? Il m'a écouté ? Tiens ... Mais que fait t-il ? Il nous pose. Il pose tout son jeu face contre table il fait quoi là ? Il crie un message bizarre ... ASSPCCAVEMAB ... Qu'es-ce qu'il raconte celui-là ... Un fou encore ... Il nous reprend. Je le dévisage. Décidément il est pas beau. D'ailleurs tout ces bipèdes sont pas beaux. Moins belle qu'Argine. Elle c'est la plus belle du jeu. Pas méchante pour un sou qui ne pique jamais de colère et le cœur sur la main. Mais pour pouvoir l'approcher je dois savoir me tenir à carreaux ou avoir un trèfle à quatres feuilles pour avoir beaucoup de chance. Là elle est loin. Dans les mains d'un de ces bipèdes hideux. Une femelle on dirais, elle a pas la même voix que les autres, plus aigue. En tout cas la partie est animée. Ca rigole. Pas moi. Marre de cette main qui pue la vinasse de ce blondinet moche comme tout.
Ah enfin ! Ils posent les cartes sur la table. Alors qui a gagné ? Je suis posé contre le bois avec violence. Le moche doit perdre ... Je regarde ... Ah oui ! Il a perdu. Bien fait pour lui. Moi je suis content je suis à côté d'Argine et je profite de ce moment.
Mais tout de suite, une autre main me reprend pour une nouvelle partie.
Ma vie continue ...
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| | | Derdekan Troubadour
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 12:05 | |
| Macricri, une marguerite ! - Spoiler:
- Macricri a écrit:
La Marguerite romantique - Citation :
- Je suis née ce matin, enfin !
Quelle hâte avais-je à m’ouvrir et pouvoir étendre mes pétales au soleil, lui offrir mon cœur du même jaune que lui.
Des semaines que j’ai grandi, des jours que mon bouton a grossi, et moi écoutant mes sœurs parler des merveilles autour d’elles. Ce matin, je me hisse, droite et fière, défroissant mes pétales, exposant ma corole juvénile aux regards de tous. Ah cette lumière, la chaleur des rayons du soleil, le bercement du vent d’été, que je vous ai attendu. Où est-il le papillon qui va venir se nourrir en mon sein ? Où l’abeille mutine qui viendra recueillir mon pollen, caresser mes pistils ? Mais un danger rode. Combien de mes sœurs n’ai-je entendu pleurer la perte d’une autre ? Et le cri de douleur de la victime ramassée dont la vie lui est violemment arrachée ? Pour quelle destinée ? Il est question de bouquets, de colliers ou couronnes, agrémenter, c’est l’avenir de toute fleur cueillie. A part les marguerites qui ont un privilège par rapport aux autres à ce qu’on m’a contée. Moi, j’en ai cure, je vis, mon cœur palpite.
La journée se passe, telle que je me l’imaginais, abeilles et papillons, mais aussi coccinelles ou fourmis. La prairie grouille de vies. L’après midi touche à sa fin, j’ai hâte de découvrir la nuit et la lune, la fraîcheur, me désaltérer à la rosée du matin.
Le calme fut soudainement brisé par des rires, deux jeunes femmes se promenaient, discutant de leur amourette. L’une est gaie comme un pinson, l’autre inquiète, son amour a-t-il un écho ? Elles s’assirent au milieu des fleurs qui frémissaient de crainte, tentant de se faire oublier, à part notre marguerite jeunette qui se dressait, curieuse.
L’inéducable se produisit : Oh regarde cette marguerite, je vais savoir ce qu’il en est.
Mais qu’est ce que cette chose qui s’approche de moi, qui me saisit ? Qui m’enserre et tire, douleur fugace et me voilà cueillie. Mais je vis encore ! Fière, j’étire mes pétales, grand bien me fasse, ne voilà t-il pas qu’elle m’en ôte un, puis un autre et un encore... Je la sens inquiète.
Il m’aime, un peu, Beaucoup, Passionnément, A la folie, Pas du tout !
Mon cœur est à moitié nue, tandis que le sien palpite, dans l’expectative et elle continue :
Il m’aime, un peu, Beaucoup, Passionnément ! Oh il m’aime ! Pourquoi m’inquiétais-je tant ! Cette fleur ne saurait mentir !
Elles se relèvent et s’en vont, s’éloignent et rient, tandis que moi, près de mes pétales éparpillés, je gis. Ce matin, j’étais née.... La Marguerite grivoise - Citation :
- Je suis là vieux et solitaire, tranquille à l’ombre de cet arbre, goûtant à son ombre pour ne pas griller au soleil, profitant du petit cours d’eau : Un paradis !
Les jours filent les paisibles, quel poète je fais ! Tout cela jusqu’à aujourd’hui ou deux tourtereaux décidèrent de venir batifoler ! Oh l’hypocrite qui lui conte fleurette pour mieux butiner la naïve fleur qu’elle est. Il n’a qu’une envie, déflorer la belle ! Aveugle car amoureuse, elle va se laisser embobiner. Mots doux, effleurements, il gagne du terrain tel le chasseur s’avançant vers sa proie, un geste plus téméraire, et il est contraint de rebrousser chemin. Ne voilà-t-il pas ce coquin qu’il me ramasse et se sert de moi pour lui caresser la joue, effleurer ses lèvres. Et l’idiote qui pouffe, cette fois sera la bonne et je vais finir piétiné...
Mais la belle est rebelle : m’aimes-tu ?
Il lui sourit, me glisse dans son corsage déjà mis à mal. Bien sur que je t’aime, demande donc à cette marguerite si tu veux t’en assurer.
Entre les doigts de cette naïve qui me triture hésitante, je sens ma fin proche. Je lève mes yeux (oui oui j’en ai) au ciel quand elle plonge les siens dans ceux de son amant, ça y est, elle va succomber et m’épargner. Aie ! Loupé, elle commence sa ritournelle :
Tu m’aimes.... Quelle cruche ! Un peu... Même pas en rêve ! Beaucoup ... Andouille ! Passionnément... Pauvre tu es perdue.... A la folie ! Je ris par avance mais mais... merdouille mon dernier pétale, où est il ? Tombé !
C’est elle qui rit en me jetant à terre tandis qu’il l’enlace, sa main s'aventure déjà sous la jupe. Cette fois, elle est cuite, son jardin secret sera défloré.
Quand est ce que les femmes préfèreront la peine d’un « pas du tout » au chagrin futur d’un « passionnément » ou « à la folie » menteur ? Je m’assèche, meurt, demain ses larmes viendront désaltérer mes graines. La Marguerite poétique - Citation :
- Promenade champêtre, champs de Marguerite
Je la vois la future victime, là telle une stalagmite C’est en ce site, près du gîte Qu’elle met son amour en audit Est-il solide comme du granit ? Ou atteint de Flemminite ? Fleur aux pétales par huit Suis-je la clé de la réussite ? Ou au pétage de durit ? Allez osons, et attention par de droit à un édit Je t’aime, un peu,,, mince elle tousse, une bronchite ? Beaucoup, arf son nez coule, une rhinite ? Passionnément, au tour des yeux, va pour une conjonctivite A la folie, quelle joie, quel Coït ! Mon amant, je viens, j’arrive vite Et elle file comme une météorite
La Marguerite tragique - Citation :
- Oh rage, Oh désespoir, Oh femmes ennemies
Que n’ai-je tant vécu que pour cette infamie ? Voir tomber un à un mes pétales chéris Pour trouver face à moi, une toute pleine folie !*
Inconsciente de mon mal, elle m’égrène Elle me questionne, m’aime-t-il ? Pourquoi venir sur cette terre Si c’est pour avoir cette fin atroce Un peu, beaucoup, passionnément Et je souffre de tant de douleurs ! A la folie, pas du tout ! Oh perte insupportable et accablante Moi qui me consumait d’amour pour une belle Qui saisissait la moindre bise pour conter fleurette à ma douce C’est fauché dans le zénith de ma vie Qu’aujourd’hui je me meurs Je pourrais pleurer de mes yeux, toute mon âme ! Dit elle dans un dernier souffle Et nous plongeons ensemble dans les abymes Quelle raison donc pour abréger ainsi sa vie L’amour, l’amour, quelle ironie.
Elzebeth, un vieux portail en bois. - Spoiler:
- Elzebeth a écrit:
Souvenirs d'un portillon Portillon de bois d'un vaste domaine abandonné, désormais on m'évite et me fuit. Jadis, fièrement poncé et régulièrement graissé, je pivotais sans cesse, laissant place à une multitude de personnages plus colorés les uns que les autres. De jeunes damoiselles, dans leurs robes pastels, leurs rubans voletant dans leurs boucles de cheveux, venues admirer la parade des militaires, gloussant de plaisir, agitant discrètement la mains dans l'unique but de se faire remarquer, allant même parfois à se hisser sur mes solides bases... Et les enfants ! Cherchant à m'escalader par bravoure ou défi, à se balancer dans des éclats de joie spontanée. Mais aussi, des nobles magnifiquement parés, des domestiques bien stylés avec leur tablier bien empesé, des paysans au teint hâlé par le grand air, des vagabonds venus mendier leur pitance. Tous, je les laissais passer, fier, j'étais le point d'entrée des terres de mon propriétaire, le premier passage, l'accueil ! Aujourd'hui oublié, je grince lorsqu'on ose m'approcher, on me délaisse, on m'oublie. Le lierre m'envahit, les herbes folles me frôlent. Ma solide structure peine sous le poids des ans. Il ne me reste que mes souvenirs, celle d'une jeunesse colorée qui me manque terriblement. Pourquoi doit-on avec les années être abandonné ? Je pourrais pourtant être encore utile ! Un jour prochain, je le sais, on viendra m'abattre, me démonter, me détruire... et pour seul but de me finalement me consumer....
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| | | Derdekan Troubadour
Nombre de messages : 5678 Date d'inscription : 17/05/2008
Feuille de personnage Pseudo IG: Type de personnage:
| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 12:07 | |
| Et pour finir, le mien, qui n'est pas un texte, mais une histoire racontée oralement. Et je suis un oreiller. - Spoiler:
- Derdekan a écrit:
- Derdekan, cherchant l’inspiration depuis un long moment, vit que le temps qui lui était imparti pour rédiger son histoire ne serait pas suffisant pour qu’il termine dans les temps.
Et connaissant Line, il n’aurait jamais le droit de dépasser légèrement. Comme le flot d’idées ne vient jamais sans une qui dépasse du panier de crabes, le retardataire trouva la solution à son épineux problème.
Il se leva, et vint près des gens qui avaient déjà remis et ceux qui écrivaient encore. Oui, il allait les déranger, mais c’était pour une bonne cause, il avait déjà presque tous fini.
Mesdemoiselles, Messires et autres gens, j’ai quelque chose à vous dire …
Il prit une chaise qu’il retourna et s’appuya sur le dossier, les regardant tous.
En fait, j’ai plutôt quelque chose à vous raconter… Prêtez votre oreille, je vous la rendrai saine et sauve mais enrichie d’une histoire passionnante comme celles que nos aïeux racontent au coin du feu, les soirs d’hivers, remémorant des temps plus anciens, plus … légendaires ! Pour se faire, je vais le conter avec l’accent d’la bas, ca rendra plus réaliste !
Il marqua une pause, les considérant tous, certains l’écoutant, d’autres se dépêchant à terminer leur histoire. Tant pis, ils rateraient un conte formidable ! Derdekan se racla la gorge et commença.
Y avait dans une contrée lointaine, vers les steppes plus froides à l’est, y a d’ça quelques centaines d’années, un grand empire qui prospérait. Y avait pas d’empereur comme chez nous, ni même de franc comte ou de duc. Y avait un Roi, unique et tout puissant, l’plus grand des souverains qu’y z’avaient jamais eu !
Derdekan accompagnait son histoire de gestes grandiloquents, pour montrer la puissance du roi dans cet empire lointain.
Et la légende raconte … enfin, elle raconte pas, vu qu’elle parle pas ... mais on raconte que ce Roi avait réussi à maintenir paix et prospérité dans son royaume grâce à un moyen pas commun … parait qu’il était secondé par un type génial, une crème d’intelligence et d’logique. Même qu’il était un peu sorcier, c’type là ! Enfin, c’est c’que les gens pensaient … comprenez .. quand il fallait qu’y pleuve, y pleuvait, quand y fallait un soleil aussi radieux qu’ma compagne, y faisait aussi chaud qu’un jour d’été ! Normal’ment les sorciers, on les brule … mais cui-ci l’était tellement bien qu’ont décidé de le garder. Comprenez … maitriser l’temps qui fait, ca leur donnait à manger à foison ! Alors, l’paysan qu’était heureux, pensez donc s’il allait chipoter sur ça !
Mais l’problème, c’est qu’le sorcier, il était coureur de jupons … il aimait les bonnes dames et les jolies donzelles. Il aimait t’encore plus les avoir dans son lit. Mais l’problème, pasqu’y en a pas qu’un, c’est qu’l’roi avait peur qu’on vienne prendre son trône … parce que pas dupe, le monarque savait bien que son pouvoir venait du sorcier.
Encore heureux qu’lui et l’magicien, z’étaient copains, sinon … Et donc, comme que j’disais, l’roi craignait pour sa vie… Alors, y faisait dormir l’sorcier dans la même chambre que lui ! Oh rien d’contre nature, n’imaginez rien ! Juste une question d’sécurité ! C’qui fait que lorsque que l’sorcier, y voulait culbuter la fermière d’à côté, eh ben, y pouvait pas ! C’pour qu’il a installé un paravent. Pour l’bruit, l’roi s’mettait des bouchons d’oreilles et tous étaient content, pour sur !
Mais un jour, car y a toujours un moment où ca couac dans une légende, c’toujours comme ça, un jour, donc l’roi qui vivait bien, l’avait fini par devenir ventripotent, si pas dire, bien charnu. Et quand on a la bedaine qui rivalise avec l’plus ventru des cochons, on finit par avoir d’la graisse un peu partout. Et l’pauv’ roi n’pouvait plus dormir sur l’côté, comme à son habitude et il fut obligé d’dormir sur son dos. Sauf que quand on dort sur son dos, on finit par ronfler. Et pu qu’on est gros, pu qu’on résonne.
Imaginez l’sorcier, obligé de faire chambre commune ! Il n’en dormait pu ! Mais quand on est magicien, on est intelligent, parait-il. Moi, j’sais pas, j’suis qu’un honnête gars qui touche pas à ces trucs pas bien qui n’existent pas, la seule vraie puissance, c’est celle d’not’ bon seigneur sur l’soleil.
Eh ben, l’malin magicien, l’aurait, selon la légende, transformé le roi en oreiller ! Eh, pas bête ! D’un côté, l’roi ronflait plus et d’l’autre, sa ventripotence en faisait un oreiller tout à fait confortable pour l’nuque du sorcier rusé. Au ptit matin, l’enchantement partait tout seul. Ca c’est su parce qu’un jour, une servante matinale fut terrorisé par un oreiller avec de la barbe et des yeux. Elle s’rait venu plus tôt, l’bon roi aurait fini dans la rivière et frotté sur de la pierre pour l’nettoyage !
Enfin, l’bon roi et son conseiller vivaient ainsi, sans que de gros ennuis leur tombent dessus. Mais l’sorcier vieillissant commença à prendre gout à la bonne chair. Non, pas l’chaire de l’université ni celle qu’on voit sur les tabl’ d’banquets, mais bien celle de la femme bien en chair, c’était l’cas de l’dire. Sur que si le roi avait été une reine, elle n’aurait pas passé la nuit en oreiller !
Et c’est là qu’ca devient bien bête pour not’ faiseur de beau temps. Le vla t’y pas qu’il se ramène dans sa chambre avec une bonne grosse crémière, le genre à t’arrêter un taureau à une main, tout en trayant une vache de l’autre et en enguelant l’pauvre homme qui l’a marié ! L’roi, sitôt presto, d’vient un joli coussin bourré d’plumes tout blanc. Et l’conseiller et la crémière font leur ptite affaire. Chance pour l’homme, qui aura eu le beurre, l’argent du beurre, et bien plus que le sourire de la crémière.
Mais voila, comme j’le disais avant, quand on a l’bout d’gras qui montre trop son nez, on finit par faire des vocalises la nuit. Malheur pour l’conseiller ! Pas d’bouchons pour ses pavillons, et voila qu’la matrone descelle les pierres du château à chaque respiration ! Si jamais y avait eu une idée d’attaque nocturne par les ennemis, n’auraient jamais osés, croyant que l’diable lui-même vivait là. Sur que c’était un tapage digne des 7 enfers ! Même que si on avait mis la lune à côté du château, c’t’encore la lune qu’aurait pu s’taire.
Ni une, ni deux, le conseiller dont la jugeote avait visiblement suivi la même voie que sa progéniture de cette nuit, il prit l’oreiller géant sur l’quel il dormait et il cacha sa tête en dessous. Ah, pour sur, il n’entendait plus rien, c’est dire s’il était gros, c’te coussin. Mais voila, le conseiller, épuisé, se réveilla tard. Et pour ainsi dire, trop tard. L’roi avait pris forme humaine, quand il se réveilla. Aucune chance pour bouger le roi qui dormait à poings fermés, le conseiller sorcier, si puissant, mourut alors bêtement, en s’étouffant.
Derdekan se racla la gorge à nouveau, la gorge très sèche d’avoir autant parlé. Il les regarda. Certains écoutaient, captivés, d’autres grattaient frénétiquement leur parchemin, tellement vite qu’ils allaient finir par le transpercer et ils pourraient recommencer, tiens.
Maintenant … vous allez me dire, pourquoi est-ce que tu nous racontes ça, Derdekan, où est ton texte ? Tu ne parles pas de toi, et toute autre sorte de question.
Eh bien … figurez-vous qu’après avoir lu cette histoire … que j’avais trouvée dans une des vieilles bibliothèques d’ma compagne adorée, j’ai fait un drôle de rêve. Coïncidence ou pas, croyez le ou pas, j’étais un oreiller. Je vous entends déjà venir avec vos accusations de mensonges ! J’vous jure que c’est vrai ! Même que j’étais choqué de l’annonce de Lineluna concernant mon texte ! Elle était ptet sorcière aussi, qu’elle avait lu dans mes pensées ! Mais bon, ca s’peut pas, c’est une bonne fille, Line. Et la rumeur dit qu’elle est bien dotée, enfin, je dis ça pour les célibataires présents.
Clin d’œil lourdingue
Bref, j’vais donc vous raconter mon rêve ! Parce que c’était quand même assez fou de rêver de ça juste après ! Comme si le sorcier m’avait touché de l’au delà ! Par contre, pas d’accent de là bas, j’tiens à vos oreilles.
Il eut un petit sourire et commença son histoire.
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| | | Derdekan Troubadour
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 12:08 | |
| En deux fois, il est trop long... - Spoiler:
- Citation :
- Voyez vous, je n’étais pas dans un château, dans un empire lointain.
J’étais juste un oreiller sur une étagère, dans le magasin d’un tailleur. Il était réputé, l’homme, parole ! Et cela se voyait ! Les clients affluaient à l’échoppe et l’argent aussi, mais dans les caisses, lui.
Les matières utilisées étaient raffinées ! Lin, laine, soie et autres fines étoffes composaient les pièces de ce tailleur. Et sans me vanter, je n’étais pas peu fier d’être un magnifique oreiller en soie brodé de fils chatoyants et rempli de douces plumes de poussin dont le jaune me faisait briller de l’intérieur. Et les mauvaises langues qui diront que ce n’est pas facile de dormir avec un oreiller lumineux sont priées de les rentrer, leurs langues.
Mais voila, pas facile d’être vendu quand on était aussi cher que je l’étais. Je voyais souvent des mains se tendre vers moi et se rétracter aussi une fois que le marchant annonçait mon prix. Je me souviens avoir eu le sentiment d’une profonde tristesse et je m’affaissais sur moi-même, à tel point que l’étoffier venait souvent me remettre d’aplomb d’une petite tape dans le dos et le ventre. C’était comme une punition de ne pas être vendu, ces baffes.
Mais un jour, figurez vous que je voyais le dernier client de la journée partir, m’affalant presque à en tomber de l’étagère que la porte s’ouvrit en claquant violemment. Je n’avais pas vu le carrosse arriver devant l’échoppe mais l’homme qu’il contenait, je le voyais et bien, encore.
Arrogant, fier, riche et puissant. Les 4 mots qui me vinrent à l’esprit dés l’instant où je le vis. Inspectant la boutique d’un œil connaisseur, le noble, je suppose qu’il l’était, demanda d’une voix forte où était son meilleur oreiller, car il avait fort fort mal à la nuque et sa femme le menaçait de ne plus dormir avec lui, tant il grognait de douleur la nuit.
Le marchand, un grand sourire aux lèvres accompagné de milles courbettes, alla me chercher sur mon étagère. Pas de trace de poussière sur moi comme on aurait pu l’imaginer, le tailleur prenait grand soin de chacune de ses œuvres. Oui, oui, j’étais une œuvre, mossieur.
Et c’est payé à prix d’or et sorti du magasin que je me rendis compte d’où j’étais ! A Dole, pardi ! Je reconnaissais le pavage des rues et les magasins de l’avenue commerçante ! Et nous allions directement au château ! Allais-je servir là bas ? Je restais songeur, bercé par le carrosse.
Le noble, qui devait être dans les bonnes grâces du Comte de mon rêve pour pouvoir loger là, me déposa sur son grand lit. Sa femme l’attendait et l’attaqua verbalement dés que nous entrâmes. Bouh, quelle harpie que c’était là. Elle ne m’avait même pas dit bonjour. Notez, celui qui dirait bonjour à un oreiller, je ne lui donne pas longtemps avant de se retrouver sur un bucher.
Le sujet de la « discussion » était simple. Même si l’homme avait acheté un oreiller, la femme ne le croyait pas, aussi beau que je pouvais l’être, ca ne changerait rien et qu’elle continuerait à ne pas fermer l’œil de la nuit, les gémissements ridicules de son mari emplissant la pièce. Elle exagérait sans doute, mais elle ajouta qu’elle ne dormait pas avec lui et qu’elle irait faire chambre à part. Fou de rage, l’homme s’en alla en claquant la porte, parlant de remplacement et de bonne. Bonne quoi, ca, je ne savais. Enfin, pas à ce moment là.
Bien plus tard, dans le courant de la nuit, la porte s’ouvra d’un claquement. Une habitude, décidément, chez cet homme. Il avait ramené sa femme, visiblement. Mais quand il alluma le chandelier, je vis bien que la femelle n’était pas le dragon hargneux qui lui servait de compagne. Une jeune rousse, à la chevelure longue et fournie, se tenait là, visiblement éméchée. Un détail, cependant, était à noter, une croix aristotélicienne lui ornait le cou, en pendentif. Vite fait, bien fait, ils firent leur petit manège et effectivement, les gémissements auraient empêchés la femme de dormir. Mais ce n’était pas du mari que ca venait. J’étais couvert des cheveux de feu de la femme qui me recouvrait, tombant en cascade. C’était d’un ravissement, ce mariage rouge avec mon jaune doré.
Prévoyant, l’homme ne céda pas au sommeil et renvoya la religieuse avant le petit matin. Je me sentais un peu coupable d’avoir assisté à cette tromperie. Sentiment renforcé par le fait que l’homme semblait complètement ivre, si j’avais eu un nez, j’l’aurais senti, l’odeur du vin !
Quand sa femme est revenue, il a joué l’hypocrite, le faux-jeton, prétextant que l’oreiller n’arrangeait et qu’il valait mieux qu’ils continuent à faire chambre à part pour son bien. « Menteur ! Je suis le meilleur oreiller que tu puisses trouver, sale type ! » M’écriais-je, intérieurement. C’est vrai, quoi, qu’il la trompe, passe encore, mais pas qu’on dise qu’on dort mal avec moi. La niaise naïve le crut et s’en alla. Je ne me doutais pas encore de l’orgie qui allait se dérouler sur mon dos.
Chaque soir, une nouvelle conquête. J’en ai vu de toutes sortes ! Rondes, minces, blondes, brunes, rousses, roturières et nobles, en sueur ou en graisse, j’ai vraiment tout subi. Mais un soir … le soir … il entra avec une femme. Oui, comme d’habitude, me direz-vous. Mais cette femme là …
Derdekan frissonna visiblement, avant de reprendre.
C’était la femme … seule qu’on sait destinée à soi. Sauf que là, j’étais un oreiller … Je sentais mes plumes de poussins se tortiller dans mon enveloppe de soie … Quelque chose n’allait pas. Le visage de la femme me paraissait brouillé, encadré de longs cheveux châtains, tirant vers le blond. Une taille très fine enserrée dans une robe pourpre, maintenue par une broche d’or symbolisant un chat.
Le visage de l’homme, banal jusqu’à présent, semblait changé aussi. Des yeux injectés de sang, un sourire cruel au visage. Une ombre semblait en permanence sur le sien et renforçait le malaise qui me prenait aux coutures.
Il la coucha sur le lit. Elle semblait … inconsciente de ce qu’elle faisait, comme si on l’avait drogué ou rendue ivre. L’homme posa alors sa main sur la broche d’or, un sourire monstrueux sur ses lèvres, déformant son visage dans un rictus terrible.
A cet instant, tout s’est écroulé autour de moi. Le château, les pierres, le sol, même. Il ne restait plus qu’un immense vide et le lit. En haut, en bas, à gauche, à droite, cette soirée là, que du néant qui entourait le lit, l’homme, la femme et moi.
De son autre main, il me prit et me plaça au dessus du vide néantique qui s’étendait en dessous de moi. La femme, toujours dans son flou, ne réagissait pas. Il allait me tuer, et elle, elle allait se faire … violer ?
La broche s’ouvrit en même temps que la main et là, je la reconnus. Le flou s’estompa et son visage m’apparut. Non … pas elle …
Derdekan avait baissé sa voix involontairement et murmurait l’histoire. Il fallait tendre l’oreille pour l’entendre.
L’ombre avait envahit l’homme, il n’avait plus rien d’humain … Il était démoniaque et semblait sulfureux, gluant, dégoutant … Alors … Le vide m’engloutit, je tombais à une vitesse fulgurante, je ne me sentais plus. Juste une immense peur, dans tout mon petit corps d’oreiller.
Et puis un choc violent qui me fit ouvrir les yeux. Je les avais fermés ? Ma vue était trouble … mais peu à peu, je reconnus les lieux. J’étais … chez moi. Incrédule, je me touchais. Oui, j’avais repris forme humaine ? Non … je m’étais juste réveillé … le rêve avait été si fort que j’ai eu du mal à me sortir du cauchemar.
Il marqua une longue pause.
Depuis, je n’ose plus dormir avec un oreiller.
Un sourire aux lèvres, il s’inclina.
Histoire terminée, m’sieurs-dames !
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| | | Krän Ex Franc-Comte
Nombre de messages : 15324 Age : 34 Localisation : Sur la route Date d'inscription : 01/05/2007
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 15:44 | |
| Moi j'aime bien les coins coins de Green | |
| | | Greenwarrior Poète
Nombre de messages : 12111 Age : 44 Localisation : Le Baron Rouge ne se localise pas. Date d'inscription : 02/03/2006
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 16:45 | |
| COINNNNNNN... Même si téhoriquement c'est plus des OINK que des COIN. | |
| | | Krän Ex Franc-Comte
Nombre de messages : 15324 Age : 34 Localisation : Sur la route Date d'inscription : 01/05/2007
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 16:49 | |
| ça y est je suis fan | |
| | | Greenwarrior Poète
Nombre de messages : 12111 Age : 44 Localisation : Le Baron Rouge ne se localise pas. Date d'inscription : 02/03/2006
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Lun 3 Aoû 2009 - 19:13 | |
| c'est bien, c'est ce qu'il faut. Les canards sont des volatiles extraordinaires. vive les coin coin qui font oink oink ooiiiiiinnnnkkkkk. | |
| | | Riese Ex Franc-Comtesse
Nombre de messages : 7868 Localisation : RP : Dole Date d'inscription : 20/07/2006
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| | | | Krän Ex Franc-Comte
Nombre de messages : 15324 Age : 34 Localisation : Sur la route Date d'inscription : 01/05/2007
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mar 4 Aoû 2009 - 0:18 | |
| fais la poule fais la poule tu verras c'est très cool ! Observe brièvement tous ces yeux qui le regardent d'un air désespéré
Bon euh ... aheum ... je vais faire un tour ! | |
| | | Greenwarrior Poète
Nombre de messages : 12111 Age : 44 Localisation : Le Baron Rouge ne se localise pas. Date d'inscription : 02/03/2006
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mar 4 Aoû 2009 - 0:30 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mar 4 Aoû 2009 - 11:19 | |
| Envoie un ver de terre à la poulette
Elle est où la poulette ?
Puis s'avisant que Green est en fait un canard il se ravise.
Les pattes de canaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaard !
Bon je vais faire un tour moi aussi ^^ |
| | | Greenwarrior Poète
Nombre de messages : 12111 Age : 44 Localisation : Le Baron Rouge ne se localise pas. Date d'inscription : 02/03/2006
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mer 5 Aoû 2009 - 11:52 | |
| Sautille sur lui-même en ayant des chants auvergnats dans la tête.
Ouaip, allez jacasser ailleurs. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mer 5 Aoû 2009 - 12:23 | |
| N'empêche j'arrive pas à me décider j'aime bien tous ces textes. On peut pas voter pour tout le monde ? |
| | | Derdekan Troubadour
Nombre de messages : 5678 Date d'inscription : 17/05/2008
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mer 5 Aoû 2009 - 12:33 | |
| Non, malheureusement :/ Je ne sais pas s'il y a une limite de temps. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Mer 5 Aoû 2009 - 13:02 | |
| Bon j'ai voté mais j'aurais bien aimé que tout le monde gagne parce que chaque texte m'a plu |
| | | Derdekan Troubadour
Nombre de messages : 5678 Date d'inscription : 17/05/2008
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| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! Dim 23 Aoû 2009 - 18:15 | |
| Vote clos.
Vainqueur : Elzebeth et Derdekan | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! | |
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| | | | Votons, votons, pas pour la politique, mais pour l'art ! | |
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