[clos coupable:18/08/57] Mahaud - TALP - violation du décret fermeture de frontrière.

Citation :

Madame la juge,
Ici présente Mahaud, soupçonnée de violation du décret de la fermeture des frontières ouest que voici :

Décret Comtal du 07 juillet 1457 : De la fermeture des frontières Ouest.

En ce jour de juillet 1457, nous instaurons la fermeture des frontières Ouest du territoire Franc-Comtois. C'est à dire des frontières entre Chalon et Poligny, Dijon et Dole, ainsi que Langres et Vesoul. En conséquence, toute personne qui avait prévue d'emprunter les dites frontières devra modifier son itinéraire dès prise de connaissance du présent décret, sans quoi elle mettrait sa vie en danger.
Aucun laissez-passer ne sera délivré à l'exception des personnes qui sont reconnus par la Franche-Comté comme constituant une assistance armée.

Le présent décret reste valable tant que son annulation n'est pas communiqué par le parlement Franc-Comtois.

Faict en Dole, le 05 juillet de l'an MCDLVII,
par le Franc-Comte Franchesco Galli.

Accusée, qu'avez vous à dire pour votre défense ?

La plaidoire de Mahaud

Citation :

Depuis plus de huit mois maintenant que Mahaud était installée à Vesoul
elle avait eu tout le loisir d'explorer le village dans ses coins et
recoins et elle avait décidé d'éclairer la lanterne des voyageurs qui
traversaient la Franche-Comté de ce côté-là. Ensuite elle rédigerait
une petite présentation des tavernes pour la Guilde des Soulards.
Assise à sa table de travail, elle était en pleine conception de son "Petit guide de Vesoul à l'usage du voyageur éclairé " :

" I - ETYMOLOGIE

Vesoul : L'origine de son nom est très controversée.
Certains prétendent que "Vesoul" serait née de divers surnoms, donnés
dans différents idiomes, au village par de nombreux voyageurs, souvent
en provenance du Nord, désireux d'atteindre la Venise italienne mais
qui, ayant sous-estimé les distances et les difficultés du voyage,
frustrés de n'avoir pas pu atteindre "Venise", se sont finalement
arrêtés dans ce village franc-comtois pour s'adonner aux joies du
tourisme en arguant qu'il y avait tout de même quelques points communs
avec la cité italienne comme par exemple ... l'eau.
Ils furent très sensibles aux charmes locaux : l'humidité, la boue, les
rues et les tavernes pleines de poules, les paisibles, très paisibles
villageois. L'association d'idées fut rapide : "la Venise des poules".
On garda le " VE", le "S" et on les associa au "OUL". Vesoul était née
! La "Venise du Nord".
On trouve aujourd'hui trace de cette glorieuse comparaison avec Venise
dans de nombreuses expressions et traditions issues du folklore local
et inspirées de la légende italienne :

- " Voir Vesoul et mourir"
- " Le clair de lune à Vesoul"
- " A Vesoul, on a les boules !"
- " Le bal des pompiers de Vesoul"
- " La rose pourpre de Vesoul " ( rien à voir avec Venise mais Vesoul est, mine de rien, très cosmopolite)
- " le carnaval de Vesoul"
- " le pont des soupirs de Vesoul"
- " la place des Saucisses de Vesoul" ( la configuration des lieux est là même que celle de la place des Doges )
- " A Vesoul, on se bidonne, on se gondole"
etc.

Tous ceux qui y ont séjourné plus de 24h savent que Vesoul est une
source inépuisable de progrès intellectuels et d'épanouissement ..."

Un huissier raide comme le bâton de la Justice avait toqué à sa porte
et lui avait remis son assignation à se rendre au tribunal.
Elle ouvrit de grands yeux mais ne jugea pas utile de demander des
explications à l'huissier dont la mine renfrognée était assurément
celle d'un homme peu aimable ou alors souffrant de constipation
chronique.
Elle le suivit sans broncher.

Au tribunal, elle salua la très respectable assemblée et on lui lut son acte d'accusation qu'elle écouta, perplexe.
Puis lecture du décret comtal du 7 juillet. Ah oui, elle s'en souvenait bien.

"Accusée, qu'avez vous à dire pour votre défense ?"

Mahaud se leva.

"Ma Dame le Juge, Messire le procureur,

Il y a manifestement méprise expliquée par le fait que vous disposez d'informations incomplètes à mon sujet.
M'autorisez-vous à tout vous expliquer ?
Vous devez savoir que lorsque ce décret comtal a été porté à
l'attention de tous, je me trouvais en effet hors des terres comtoises.
Je ne peux malheureusement pas entrer dans le détail et les raisons de
ce voyage car si je le faisais, je risquerais de porter gravement
atteinte à quelques notables Franc-comtois. Sachez cependant que ma
"mission" lors de ce déplacement était d'accompagner et de protéger
Dame Lothilde.
Nous étions donc hors de Franche-Comté lorsque des conflits entre la
Champagne et des armées franches éclatèrent. Et nous nous trouvions
précisément en Champagne à ce moment-là ( aux alentours du 7 juillet).
Il fut convenu que Dame Lothilde rentrerait aussitôt en Franche-Comté
car sa sécurité était de plus en plus compromise. Elle voulut voyager
seule. Vous tous qui êtes présents dans cette salle n'ignorez pas
quelle femme de tête est Dame Lothilde ! Elle refusa toute escorte
prétextant qu'elle serait plus rapide et qu'elle aurait plus de chances
de passer à travers les mailles du filet ennemi seule.
Nous la laissâmes partir. Mais elle ne fut point seule ... Je décidai
de la suivre à son insu afin de continuer de la protéger. J'insiste
bien sur le fait qu'elle ignorait totalement que je la suivais
consciencieusement à moins d'une lieue de distance ...
Bien entendu, je n'ignorais rien des consignes du décret. J'en avais
pris connaissance : " ...En ce jour de juillet 1457, nous instaurons la
fermeture des frontières Ouest du territoire Franc-Comtois. C'est à
dire des frontières entre Chalon et Poligny, Dijon et Dole, ainsi que
Langres et Vesoul. En conséquence, toute personne qui avait prévue
d'emprunter les dites frontières devra modifier son itinéraire dès
prise de connaissance du présent décret, sans quoi elle mettrait sa vie
en danger."
Je savais bien que les routes étaient infestées d'ennemis et que je
risquais " de mettre ma vie en danger". Mais je ne pouvais en âme et
conscience laisser Dame Lothilde affronter seule de pareils périls.
C'est ainsi qu'elle regagna la Franche-Comté saine et sauve avec moi à
ses trousses ...

Aujourd'hui si j'ai bien compris l'acte d'accusation qui vient de m'être lu, vous m'accusez d'avoir enfreint le décret.

D'une part, je vous rappelle que je suis Franc-Comtoise. Habitante de
Vesoul. Où voulez-vous que j'aille en plein conflit armé ? Errer sur
les routes en pleine guerre ? J'ai pensé logiquement que je serais plus
en sécurité chez moi, à Vesoul sous la protection des puissantes armées
francs-comtoises, que sur les chemins, en pleine nature.

D'autre part, j'ai observé que ce décret ne comporte aucune
interdiction ni dimension juridique puisqu'il ne se réfère qu'au
"libre-arbitre" de chacun. Effectivement, le décret stipule que "toute
personne qui avait prévu d'emprunter les dites frontières devra
modifier son itinéraire dès prise de connaissance du présent décret,
SANS QUOI ELLE METTRAIT SA VIE EN DANGER.". Il ne parle d'aucune
interdiction comtale.
D'aucune loi qui serait bafouée si le voyageur y contrevenait.
En clair, ce décret ne précisait nulle part que je risquais un procès à ne pas le respecter.
Je ne risquais que ma vie à cause des ennemis de la Champagne pullulant dans la région ...
Il relève donc du libre-arbitre de chacun, de sa liberté individuelle
si vous préférez, de choisir de mettre sa vie en danger ou pas. Ce
décret a laissé le choix de ses décisions au voyageur.
C'est donc librement que j'ai choisi de risquer la mienne pour protéger Dame Lothilde.

Votre acte d'accusation me laisse perplexe : la Franche-Comté a-t-elle
pour habitude d'envoyer dans ses geôles tous les francs-comtois qui
franchissent les frontières afin de rentrer chez eux et se mettre en
sécurité dans leurs foyers ?

Si oui, pourquoi n'ai-je trouvé aucune autre accusation de cette nature
nulle part ? Aurais-je été par hasard la seule et unique franc-comtoise
de tous les temps à jamais avoir traversé les frontières de
Franche-Comté en temps de guerre ?

Si non, pourquoi moi aujourd'hui ? "

Le témoignage de Raoulleglabre

Citation :

Voici son témoignage :
Madame
le juge, messieurs, petits enfants, Madame Mahaud est accusée devant
vous d'avoir fait mal chemin, dans le mauvais sens et par là dépasser
les bornes, et d'avoir par de-là outragé la loi de notre comté et
Aristote. Madame Mahaud est auprès de moi jusque dans mon coeur; elle
affirme devant vous qu'elle a fait cheminement honnête ; elle affirme
devant vous que sa pensée, depuis la première foulée, qu’elle a légère
comme sa cuisse, jusqu'à la dernière, est une pensée morale et bonne et
je dis religieuse, et que, si elle n'était pas dénaturée (nous avons vu
pendant dans l’accusation ce que peut un grand talent pour dénaturer
une pensée), elle serait pour vous ce qu'elle a été déjà pour les
lecteurs de moult parchemins qu’elle écrit sur les tavernes et autres
curiosités des Vosges Saônoises, une pensée éminemment morale et
religieuse pouvant se traduire par ces mots : l'excitation à la vertu
par l'horreur du vice, et en sus de cela, un appel à visiter Vesoul,
qui en a bien besoin, reconnaissons-le.
Je vous apporte ici l'affirmation que Madame Mahaud est bonne femme, et
je la mets hardiment en regard du réquisitoire du très brillant
procureur, car cette affirmation est grave ; elle l'est par la personne
qui l'a faite, elle l'est par les circonstances qui ont présidé aux
dépassements des bornes comtoises que je vais vous faire connaître.
Permettez-moi de vous le dire, Madame Mahaud n'était pas pour moi une
inconnue qui eût besoin auprès de moi de recommandations, ni sur sa
moralité qui est bien grande, ni sur sa dignité. Je viens ici, dans
cette enceinte, remplir un devoir de conscience, après avoir lu
l’accusation infâme, après avoir senti s'exhaler par cette lecture tout
ce qu'il y a en moi d'honnête et de profondément religieux. Mais, en
même temps que je viens remplir un devoir de conscience, je viens
remplir un devoir d'amitié. Je me rappelle, je ne saurais oublier que
son bras a été pour moi un vieil ami. Son bras, de l'amitié duquel je
me suis longtemps honoré, son bras et, permettez-moi de le dire, son
illustre bras, a été pendant le tournoi de Genève, mon bouclier le plus
solide. Il a été le protecteur de Raoul le Glabre ; en soutenant
hardiment ma claymore. Ce bras puissant et gracieux à la fois a laissé
de grands souvenirs, pour d'immenses services rendus à l’honneur de la
Franche Comté. Et en même temps que je me souviens de mes liaisons avec
lui, je veux vous le dire, Madame le Juge, qu’il est l'ami des preux,
comme Dame Lothilde. Je sais sa pensée, je sais ses intentions, et
j’invoque ici le droit de me poser comme la caution personnelle de mon
amie.
Madame Mahaud a dévoué sa vie à la Franche Comté et son étude, aux
lettres. Le dépassement des bornes qu'on poursuit en ce moment devant
vous est autrement ce qu’on en dit. Ce cheminement, Madame le Juge, qui
provoque les passions, au dire de M. le Procureur, est le résultat de
longues méditations, n’en doutons point. Madame Mahaud est une femme
d'un caractère sérieux porté par sa nature aux choses graves, aux
choses de l’Honneur. Ce n'est pas la femme que le procureur, avec
quinze ou vingt lignes mordues ça et là, est venu vous présenter comme
un faiseur de tracasseries. Non ; il y a dans sa nature, je le répète,
tout ce qu'on peut imaginer au monde de plus grave, de plus beau, de
plus sérieux, mais en même temps de plus franc comtois. Devant Mahaud,
Madame le Juge, il ne restera dans nos souvenirs, dans mille et cent
années, qu'un sentiment d'admiration profonde pour un talent qui peut
tout transformer.

Il y a encore le témoignage de Lothilde.

Je vais moi également appeler deux témoins.

Après ces 4 audiences, je ferai le réquisitoire.

Témoignage de Lothilde

Citation :

Voici son témoignage :

"Vous êtes gniagniagniagniagnia...au tribunal du comté pour blablablablalba..."

*Lothilde avait relevé le nez pour dévisager le messager de la justice. Gavée jusqu'à la gorge de Pater et de médiocre pitance monacale, elle avait quitté sans regret les braves nonnes du couvent de Vesoul pour suivre le freluquet en uniforme

Assise sur le banc des témoins, elle écoutait attentivement. Sans doute pas assez, puisqu'en se levant paisiblement pour approcher de la barre, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'on pouvait reprocher à cette jeune fille qui l'avait protégée à son insu dans les forêts de Champagne...elle lui décocha un sourire de reconnaissance avant de s'incliner devant les représentants de la justice comtoise*

Ma dame le Juge, Messire procureur...C'est un réel bonheur pour moi de revenir à la vie sociale entre les murs de cette bâtisse ...Et d'y être libre, car si je ne m'abuse, c'est sur le banc des accusés en compagnie de dame Mahaud que je devrais être, pour avoir fait exactement la même chose : fui les combats pour rentrer en Franche-Comté en bravant un interdit qui soi dit en passant, n'était affiché nulle part...A moins que...sur les arbres ? le long du sentier entre Langres et Vesoul ?

*prenant un air tragique, et dans une grande envolée de manchette*

Ma dame le juge, à Langres, une centaine de vilains venus pour piller la ville, caressaient le secret espoir de mettre mes tripes à l'air..totalement inconvenant et sans doute fort douloureux ! une rousse extrêmement agressive avait même décidé de s'attaquer à mes globes...Oculaires, s'entend...n'allez pas penser que...enfin ! Sans celle que vous vous apprêtez à juger, sans messire Sieurfernand, la Franche-Comté célébrerait mon trépas, pour certains dans l'allégresse, je n'en doute pas ..Et ce sont ces gueux qui ont assuré ma protection en territoire ennemi...Là où on aurait pu s'attendre à y voir la noblesse comtoise..C'est à eux que je dois d'être encore en vie.. Serait-ce la raison cachée pour laquelle vous voulez la juger aujourd'hui ??

Ma dame le juge...que des étrangers fuyant des combats se voient refoulés aux frontières est déjà en soi peu honorable et carrément pas aristotélicien du tout. Mais comment comprendre qu'un COMTOIS ne puisse rentrer dans sa propre région sans risquer d'y être jugé ?? Pour quels motifs ?? Est-ce un crime d'avoir la trouille de se prendre un carreau d'arbalète -qui ne vous est pas destiné- dans le fondement ??

Pourquoi la juger, elle...et pas moi ?

Madame le juge, cette femme m'a protégée. Je sais que vous n'avez aucune raison de vous en féliciter puisque votre intégrité physique n'était pas menacée, mais la mienne, si, et mine de rien, ça aide à voir les choses autrement... Elle n'a fait que rentrer chez elle. Elle a voulu revoir Vesoul et elle a revu Vesoul, ses flonflons, sa valse musette et son accordéon...Ma dame le juge, il n'y a rien de répréhensible à aimer la valse musette et les flonflons...
j'implore la clémence pour dame Mahaud...Merci de m'avoir écoutée

Témoignage de Franchesco

Citation :

*Comme chaque matin, Franchesco vérifia si des courriers l'attendaient, et il fut surpris d'en avoir un de la part du tribunal. Il descella rapidement la plie puis le lut, acquiesçant régulièrement. Il le replia en suite et le mit dans sa poche avant de partir pour la Sénéchaussée où il avait des choses à faire. Il rejoint alors son bureau et vaqua à ses occupations jusqu'à vouloir faire une pause. Il sortit alors sur les remparts et plongea ses mains dans ses poches. Ainsi, il redécouvrit le courrier du tribunal et jugeant que cela serait une bonne pause, il quitta les remparts, descendit quelques étages, traversa la sénéchaussée et enfin arriva au tribunal. Il entra doucement et se permit de parcourir les notes du greffier de l'audience afin d'être au fait de tout ce qui avait pu se dire ici. Après quoi, on lui fit signe qu'il pouvait venir témoigner. Franchesco s'avança alors.*

Ma dame le juge, messire le procureur, mes respects. *dit-il vers eux avant de s'adresser à l'autre partie.*

Ma dame Mahaud, messire Raoulleglabre, bien le bonjour à vous.
Ma dame la Vicomtesse, mes devoirs. *Franchesco passa ses mains dans son dos et reprit.*

J'aimerai réagir sur un point, évoqué lors de la plaidoirie de celle qui, ici, est l'accusée. Il s'agit du point via lequel elle dit que le décret, que j'ai prit, en personne, sur la fermeture des frontières n'instaure aucune interdiction seulement des cas de consciences. Je conteste ce fait. Je reprends la même phrase que celle citée lors de la dicte plaidoirie. "toute personne qui avait prévu d'emprunter les dites frontières DEVRA modifier son itinéraire dès prise de connaissance du présent décret".

Comme vous le notez, j'ai employé le verbe "devoir" conjugué au futur. Ce verbe comme chacun sait, instaure une obligation, quand on doit faire, nous n'avons pas le choix, DEVOIR, n'est pas POUVOIR.
De fait, par l'emploie de ce verbe, j'interdisais à quiconque de transiter via les frontières citées.

De facto, non mon décret ne fait pas appel au "libre arbitre" comme le dit l'accusée et oui mon décret instaure une interdiction comtale à l'inverse de ce que plaide la personne que je viens de citer.

*Franchesco marqua un arrêt et se dégagea une mèche du front avant de reprendre.*

Cependant, je me permets de donner raison aux personnes appelées à témoigner et à l'accusée sur un point. Celui selon lequel, dans pareille situation, un Franc-Comtois n'est mieux nul part ailleurs que chez lui, c'est une donnée importante selon moi.
Mais malgré ma complète compréhension et approbation de cet argument, je me dois d'en avancer un à mon tour.

Une fermeture des frontières est un acte administratif mais elle peut aussi être un acte militaire, de fait, la frontière aurait très bien pu être fermée par une armée d'où le fait que je parle de "mettre sa vie en danger" dans le décret. Et si la frontière est fermée par une armée, l'ordre ne peut être donné de ne laisser passer que les Comtois sans que cela ne soit trop complexe à mettre en place. De fait, Franc-Comtois ou non, lors d'une fermeture de frontière, on se doit de la respecter car nous ne pouvons faire, malheureusement, de cas à part pour les Franc-Comtois rentrant chez eux, à moins qu'ils ne nous contactent pour un laissez-passer.

*Franchesco cessa de parler puis fit quelques pas en arrière avant de reprendre la parole, s'adressant à tous.*

J'en ai terminé, je vous remercie de votre attention.

* Puis il recula de nouveau dans le fond de la salle.*

(Fait en Dole le premier jour d'aout 1457, par Francheco Galli.)

Témoignage de Macricri

Citation :

*Dépouillant son courrier matinal, Macricri reconnut l’écriture du procureur sur l’une des lettres. Amusée qu’il lui écrive sur un parchemin officiel du tribunal, elle l’ouvrit avec empressement et fut déçu du contenu qui n’était pas celui qu’elle espérait.
Une convocation à témoigner, il aurait pu l’avertir tout même. Mais elle ne s’appesanta pas dessus, cette convocation ne présageait rien de bon,le procès ne devait pas se dérouler comme le souhaitait Derdekan. Curieuse de connaître comment évoluait le procès qu’elle n’avait pas suivi jusqu’alors, elle se fit remettre les minutes du procès.
Quelques minutes plus tard, elle reposait les feuillets, outrée. Quelle mauvaise foi ! Elle regrettait de lui avoir proposer cette alternative. Et Lothilde, qu’est-ce qu’il avait bien pu lui faire.
Après une journée à chercher dans les registres de la prévôté et de la FCI, Macricri se présenta à la Cour.*

Madame le juge, Monsieur le procureur,

Permettez que je décline mon identité : Macricri Adams de Mélincour, Connétable de Franche Comté et Prévot des maréchaux par intérim.

Je ne reviendrais pas sur le décret même puisque Monsieur le Franc Comte a témoigné sur ce point.

Je vais commencer par rappeler quelques faits qui vous permettront de trouver une réponse à ces 2 points :

- « Nous » avions la mission de protéger Lothilde,
- Pourquoi est-elle poursuivi aujourd’hui et non d’autres voyageurs ?

La dernière fois que Mahaud a été vue en Franche Comté avant son arrivée récente à Vesoul, c’était le 19 mai, vue par le gendarme Chriskan. Elle faisait partie d’un groupe qui était composé de Galovert, Humbert, Nenuphar, SieurFernant et Adso. Malheureusement, impossible de les intercepter et ils emmenèrent leur victime, Adso sur Genève.

Un agent y retrouva leur trace à partir du 19 juin, ils étaient affichés en mairie comme personnes présentes sur Genève. Mais il ne put les localiser, impossible donc de trouver un moyen de libérer Adso. Cet agent était envoyé par le connétable de l’époque, Derdekan, sur la demande de la Franc Comtesse, soit moi-même. Sa mission était de protéger Lothilde qui devait remettre la rançon demandée par les républicains.

Tout ce beau petit monde quitta Genève en même temps que l’armée DTC de Gromukus, pour autant nous n’avons aucune preuve s’ils en faisaient partis ou voyageaient en même temps. Mahaud n’a pas été vu sur St Claude ni Poligny, pourtant elle n’était plus dans les registres genèvois.

Nous ignorons en détail ce qu’elle a fait en Bourgogne et en Champagne, mais son nom était sur la liste communiquée par la Bourgogne des personnes ayant été vu lors des tentatives de révoltes sur leur territoire.

Le décret a été annoncé le 7 juillet, la traque a débuté le 9 juillet, Mahaud a été vue par un garde, arrivant à Vesoul le 9 juillet dans un groupe composé de Galovert, Humbert et Vassilissa. Elle a pu échapper à l’Armée Aequitas qui était dans les murs de Vesoul.
Dès le 10, Mahaud n’a eu aucune chance de réchapper de Vesoul sans être prise par une des armées participant à la traque. Aussi, parce que la traque laisse peut de chance de réchapper sans blessure, il lui a été proposé une alternative : un procès.
Proposition qu’elle a accepté. La Bourgogne n’ayant pas sollicité nos services de justices, le procès a donc été ouvert pour le seul délit dont elle s’est rendu coupable : le passage de la frontière.

Concernant la parole de Sieur Raoulleglabre, que la Cour sache qu’il voyageait en compagnie de Kirkwood et Skiid pour se rendre à Dijon et se marier avec la Princesse Armoria si j’ai bien compris ses missives. Or Kirkwood et Skiid sont des républicains reconnus impliqués dans la campagne de Pontarlier et l’armée du Salut de Gromukus.

Pour ce qui est de Lothilde, je crains que son propre rapt n’ait occasionné quelques traumatismes.
Les informations que nos services de sécurité détiennent sont ceux-ci : Elle a procédé à la remise de la rançon le 28 juin, à partir de cette date, aucune nouvelle, et nous avons appris le lendemain qu’il y avait eu combat entre SieurFernand et elle.
Elle est ré-apparue le 7 juillet, vue par la maréchaussée de Vesoul, soit le jour même de la mise en place du décret sur la fermeture de la frontière. Elle est entrée en retraite jusqu’à une date très récente.

Pour conclure sur une autre incohérence : Mahaud dit suivre Lothilde à 10 lieues derrière, ce qui fait une journée. Or il y a 2 jours de différence entre leur arrivée respective.

Voilà Madame le Juge et Monsieur le Procureur, en espérant que mon témoignage puisse vous aider.

(Fait en Dole le 3 aout 1457, par Macricri Adams de Mélincour.)

VOUS pouvez me faire avancer ce dossier s'il vous plait.

Citation :

Bien ...
Je vous ai tous bien entendu.
Et écouté, d'ailleurs.
*il réfléchissait*
Comme l'accusé a violé le décret pour une bonne cause et que celle ci est confirmée par l'objet de la bonne cause ...
Je réclame la clémence de la justice, nulle mauvaise intention n'était derrière ce franchissement de frontière.
Je demande donc la relaxe.

*en retard, par derdekan, le 12/08/57*

Dernière plaidoirie de la défense

Citation :

Mahaud se tourna vers le procureur Derdekan : Messire Procureur, soyez remercié pour votre sagesse et votre compréhension à mon égard. Longue vie à votre célébrissime hallebarde.

Mahaud n'avait jamais eu l'occasion de croiser la hallebarde de Derdekan et se demanda furtivement si l'engin valait la couleuvrine de Raoul ...

Respectable Assemblée, permettez que je me retire afin de me consacrer dorénavant à l'étude et au Guide des Tavernes.

Dossier en attente de verdict

Où s'arrête les bonne intentions messire Derdekan, au voleur qui vole pour nourrir sa famille au lieu de travailler ou à celui qui égorge un homme parce que celui-ci à fait les yeux à sa femme sans savoir...?Ou encore à celui qui prend la mairie de force croyant faire le bien en vendent les biens acquis dans un village d'un autre comté pour les nourrir...

Je suis ici pour faire respecté les lois et je vois ici, avec preuves et témoignage que la loi à été brisé. La dame n'était pas seule comme dit par Macricri et bien qu'elle est supposément voulue protéger une personne importante sans consentement, elle aurait du demander une permission pour entrer chez elle.

De plus, je vais rajouter que aucun des témoignages de la défense me rapporte une preuve complète des agissement de la dame.

Lothilde avoue ne pas savoir que la dame la suivait et la protéger avant d'être ici lieux en justice... Son ami dit qu'elle est gentille...soit pour un ami on est toujours gentils. Je ne peux me fier à cela non plus.

Voilà donc je suis ici pour la loi et elle a belle et bien été brisé. Les arguments qui explique ses agissement ne prouve pas qu'elle est innocente. Les lois sont fait pour être respecté de tous même du comte, donc maintenant je ne vois pas pourquoi elle serait gracier de punition plus qu'une autre personne.

Vous dite même sieur Procureur, *Comme l'accusé a violé le décret pour une bonne cause, et que celle ci est confirmée par l'objet de la bonne cause ... *

Et non je n'accepte pas la confirmation qui a été fait, après mise en procès, alors que la personne ne savait pas qu'elle était suivis donc ne peut dire par pensé sur et clair que la dame la suivait bien pour la protège à

*Prend un ton sarcastique:*

DEUX, jours de marche derrière...

Mais je laisse tout de même la circonstance atténuante, nommé par le comte lui-même. Je rajoute aussi que le titre du décret est pas en accord avec le décret...Le décret concernant L'ouest mais Vésoul étant au nord...

L'accusé a donc, violé décret et c'est la seule chose qui est recevable en se cas...

Elle est donc coupable de trouble à l'ordre publique avec circonstance atténuantes.
Je la condamne donc à 1jours de prison et 5 écus d'amende.

On ne joue pas avec les décrets il sont là pour être respecté comme les lois.

Elva. Casaviecchi de Sparte
Juge de Franche-Comté
Dame de Mandeure
18 aout 1457

Dossier clôturé au 19/08