Bureau des Infirmières

Par tous les saints, voici que le médecin chef venait elle aussi, à son secours !
Elle lui sourit, ravie de la voir et attendit de voir ce que le capitaine dirait.[i]

Citation :

Vous voulez que je vous laisse?

Hermine n'avait qu'une envie dire : oui mais elle ne voulait aggraver son cas. Elle s'en tirait déjà à bon compte et les éclairs que lui lançaient le capitaine avec son regard se voulaient très clairs : elle ne perdait rien pour attendre.

Faites pour le mieux pour vous mon capitaine. Vous êtes toujours le bienvenu parmi nous. Dit-elle d'une vois mielleuse.

Iroutche, Dydie quel bon vent vous amène ?

La jeune infirmière se sentait momentanément soulagée.
Bien sûr, le capitaine n'en resterait pas là mais elle aurait le temps de trouver des arguments, des mensonges, des manigances pour le contrer.

Hein, quoi, mais ????? pensa Hermine que la panique envahissait. Il reste ! Calme toi Hermine. Réfléchit.
L'infirmière regarda Dydie et Iroutche et elle vit alors sa porte de sortie.

Médecin chef, vous aviez besoin de moi je pense. Au chevet d'Amata, c'est bien ça ?

Hermine regardait sa supérieure, suppliante, espérant qu'elle comprenne qu'il était urgent qu'elle quitte ce lieu.

Citation :

Non Dydie, j'ai vraiment besoin de lui parler ensuite en privée. C'est pour une perspective de carrière, cela ne sera vraiment pas long, je vous la libèrerai après une petite demi-heure.

Hermine devint blême. Elle croyait avoir put s'en tirer mais voilà qu'il la prenait de vitesse.
Dydie n'oserait jamais contredire le capitaine. D'ailleurs l'état de santé du soldat Amata ne justifiait aucune urgence.
Le piège se refermait sur elle, elle entendait déjà le cliquetis des clés de la prison, la lourde porte se refermer sur elle, le rire triomphant de cap tyran...

Ses jambes flageolaient, la sueur perlait sur ses tempes, sa vue se brouillait. Elle dut prendre appuie sur le dossier de la chaise la plus proche pour ne pas tomber inanimée.
S'en était fait d'elle, elle était prise au piège comme un rat...

Iroutche pensait avoir arrangé la situation lorsque le Capitaine se leva et fit mine de sortir. Le soldat avait l'impression qu'il le chassait, ce qui le mit mal à l'aise. Il répondit à Acis :

-Je vais bien, merci, Capitaine.

Le médecin-chef Dydie entra alors dans la pièce. Il la salua :

-Bonjour, Médecin-chef

Le Capitaine semblait énervé et appelait sans cesse l'infirmière "inso...infirmière". Iroutche s'en étonna puis lui dit :

-Je vous souhaite une bonne journée, Capitaine.

En voulant le saluer, Hermine l'invita à rester encore un moment. Le soldat comprenait de moins en moins la situation. Elle semblait vouloir son départ mais... Si Acis lui donnait directement l'ordre de partir, il devrait obéir et la laisser seule. L'infirmière sembla avoir un malaise. Iroutche dit :

-Tout va bien, Hermine ? Je venais vous demander si la fièvre que vous avez attrapée l'autre jour s'était arrangée. Vous semblez encore fatiguée, peut-être devriez-vous vous reposer un peu ? Qu'en pensez-vous, Médecin-chef ?

Iroutche aida le Médecin-chef à soutenir l'infirmière et à la faire s'asseoir sur une chaise. Il observa anxieusement Dydie l'ausculter puis jeta un regard interrogateur vers le Capitaine. Cette dispute était-elle si sérieuse ? Le soldat espérait qu'elle n'aurait pas de problème.

Le Tyran ne put s'empêcher de sourire aux douces paroles de la médecin. Vraiment des choses qu'il aimait entendre plus souvent, mais cela était impossible, qui peut vraiment aimer un capitaine? Personne d'assez fou sur cette Terre.

Il avait réussi à prendre au piège l'insolente infirmière. Il était heureux, prêt à attendre que les autres sortent afin de savourer cette victoire. Mais voila qu'elle s'évanouit, enfin, pas sûr. Elle semblait partie, mais il y avait comme une chose qui n'allait pas ... elle semblait toujours parmi nous. Toujours est-il que cela eut l'effet désiré, tout le monde se jeta sur elle afin de la retenir, prendre de ses nouvelles. Même son admiratrice, en la personne du médecin, détourna son attention du beau Capitaine, pour prendre le pouls de la bonne comédienne.

- Oui médecin, je sais à quoi cela est du. Mais je ne pense pas que l'inso ... non, l'infirmière veuille que je le dise. Une très grande promotion, je commençais à lui annoncer la nouvelle que vous arriviez ... sans doute prise par une trop grande émotion ... Mais attendez, dans l'espoir d'une reconversion future, je vais m'occuper de tenter de la ranimer. Vous permettez médecin?

Mais que racontait-il? Il était capitaine, il pouvait se permettre ce qu'il voulait.

- Non soldat Iroutche, ne vous en faites pas, vous pouvez rester, bien au contraire. Une fois réanimée, vous pourrez lui dire ce que vous voudrez, même votre amour pour elle, je comprendrai. Mais il faut que je la réanime. Comment faites-vous médecin? Peut-être comme ça .... ?

Ses paroles furent secondés par ses gestes, persuadé qu'elle jouait la comédie, le Tyran prit de l'élan avec sa main, et rabattit cette dernière sur la joue de l'infirmière. C'est ainsi, sur un champ de bataille, qu'on réanimait les soldats assommés. Il n'y avait pas de raison que cela ne fonctionne pas, surtout qu'elle jouait la comédie, elle n'était pas blanche comme les évanouis ...

Iroutche écouta les explications du Capitaine. Alors Hermine avait reçu une promotion ? Elle ne semblait pas si heureuse... Acis s'avança ensuite vers l'"inso...infirmière" et lui asséna une gifle, pour la "ranimer". Ces méthodes semblaient bien étranges et le soldat espérait ne jamais s'évanouir ici. Il rougit à la remarque du Capitaine et dit :

-Euh, Capitaine, ce n'est pas pour cela que je suis venu...

Il se tut ensuite pour ne pas s'enfoncer davantage.

Iroutche dit au Capitaine :

-Euh Capitaine, si je puis me permettre, je pense que vous devriez arrêter. Hermine n'a vraiment pas l'air de se sentir bien.

Il regarda ensuite l'infirmière, qui semblait choquée par le coup.

Iroutche se demandait pourquoi le Capitaine tenait absolument à le mettre mal à l'aise. Il dit, plus rouge encore qu'avant :

-Euh Capitaine, s'il vous plaît...

Acis semblait vraiment en vouloir à Hermine, toujours à moitié consciente sur la chaise, la main du Capitaine ayant laissé une trace rouge sur sa joue.

Voila qu'elle sortait d'elle même. Elle avait craqué. Encore trop vite à son goût, en temps de guerre il faut être plus courageux, un militaire se doit de résister, même à la torture. La voyant se lever brusquement, il eut le réflexe de reculer d'un pas, mais voila qu'elle venait lui crier à la figure, lui crachant même dessus. Insupportable, humiliant même, se faire reprendre par une simple insolente, vraiment, l'Armée, où va-t'on? Mais il allait redresser tout cela, il y en avait besoin

- Infirmière ! CALMEZ-VOUS ! J'ai envie de vous mettre au gnouf oui, je ne le nie pas. En revanche que vous vous proposiez toute seule, cela m'embête, ce n'est pas comme cela qu'on fait d'habitude. Dison que je vous ordonne de me suivre au gnouf, et vous devez me prier de changer d'avis ... On peut refaire la scène infirmière

Reprenant votre sérieux.

- Non, mais vous vous croyez où? Je suis le Capitaine, que diantre. Je vous ai sauvé la vie qui plus est, vous étiez dans les pommes, enfin évanouie, je vous ai réanimé. Vous devriez me dire merci. Puis pour le soldat, j'y peux rien s'il rougit moi, c'est qu'il a une chose gênante à demander. Alors soldat Iroutche, GARDE A VOUS ! Demandez-lui vite ..., j'ai d'autres projets pour notre insolente ...

Voila qu'il venait de faire la bourde. Il n'eut pas le temps de se contrôler, c'était sorti tout seul, puis maintenant ce n'est pas grave, cela donne la vraie raison, aux yeux de tout le monde.

- Non infirmière, le gnouf vous le voulez. Vous irez certes, mais pas maintenant. Ce sera les pissoirs de l'Armée. Ainsi, je veux que vous nettoyez ceux de chaque ost et bien entendu ceux du Gros Roger. Cela vous apprendra à amener de l'alcool à la taverne, tenter de saouler le Capitaine, lui répondre, ne pas lui obéir. La liste est longue, vous vous en tirez bien. Puis vous aurez le temps nécessaire pour réfléchir à ce que je pense être une demande en mariage de la part du soldat Iroutche. Soldat ! Dépêchez-vous, les pissoirs l'attendent

Il sourit de son plus beau sourire, dévoilant ses dents impeccables.

Iroutche, de nature très calme, n'éleva pas le ton mais toute chaleur avait disparu de sa voix lorsqu'il s'adressa au Capitaine après s'être mis au garde-à-vous conformément à son ordre.

- Alors ce n'est pas une promotion que vous vouliez lui accorder, en fin de compte, Capitaine ? Ensuite, je tiens à vous signaler que je venais juste voir si je pouvais aider l'infirmière Hermine à se sortir d'une situation délicate. Malheureusement pour moi, c'est avec vous qu'elle se disputait. Je ne sais pas ce qui a conduit à cette dispute, mais j'ai pour valeur d'aider mes connaissances en cas de difficultés. Je souhaite aussi vous informer que je la considère comme une amie et que, même si ce n'était pas le cas, je doute que votre situation vous autorise à vous mêler de la vie sentimentale des soldats. Je ne vous connaissais pas ce visage, bien que je ne vous ai jamais parlé qu'à mon engagement. Enfin, si mon amie, puisque vous tenez tant à ce que nous faisions quelque chose ensemble, Capitaine, doit être punie, je tiens à l'aider dans sa tâche. Ce sera tout, Capitaine.

Il vit ensuite que Hermine le regardait et lui dit :

Merci de m'avoir soutenu, mais cela vous a causé bien des problèmes. Je vous prie de m'en excuser.

Le Médecin-Chef revenait avec des médicaments destinés à l'infirmière puis s'en alla. Il la salua :

-Bonne journée, Médecin-chef.

Le soldat prenait peu à peu conscience qu'il venait de manquer de respect à un officier supérieur et attendit la sanction.

(hrp : désolé mais je m'en vais déjà ajd)

Iroutche resta immobile aux remarques du Capitaine. Bien qu'il sût que cette sortie lui vaudrait une punition, il ne regrettait pas d'avoir essayé d'aider Hermine, bien que le résultat fût le même en fin de compte. Le soldat fut tout de même étonné d'être qualifié de "courageux", juste après un "imbécile" qui correspondait mieux à la décision de l'officier. Il répondit :

- Capitaine, si l'armée m'a appris une chose, c'est la solidarité entre soldats. Je suis conscient d'avoir commis une erreur, mais je ne regrette en rien mes paroles. Vous êtes libre, en tant que Capitaine, de me punir quand bon vous semble et de la manière que vous estimerez la meilleure. Mon intention n'était pas de contester votre autorité, mais d'aider une amie et une camarade.

Acis souriait étrangement. Il semblait approuver cette unité entre les soldats tout en voulant maintenir son autorité.
Iroutche hocha la tête en direction de l'infirmière en se souvenant des quelques soirées qu'ils avaient passées au sommet des murailles de Dôle ou à discuter avec d'autres personnes en taverne.

Iroutche regarda l'infirmière et la colère qu'il vit dans ces yeux l'effraya. Il pria pour qu'elle n'agresse pas le Capitaine, ce qui lui vaudrait la Cour Martiale et bien plus encore... Il devrait l'arrêter si elle tentait de l'attaquer, pour que son cas ne s'aggrave pas encore plus.

Il attendit ensuite les ordres d'Acis et parvint à adresser un sourire à Hermine pour lui signaler qu'il ne la tenait pas le moins du monde pour responsable de cette situation.

Iroutche se contenta de sourire ironiquement aux remarques du Capitaine, qui avait répété exactement ce qu'il voulait dire à sa dernière intervention. Le soldat ne releva pas ses remarques sur l'infirmière afin de ne pas envenimer encore plus la situation. Souhaitait-il la solidarité ou la discorde dans son armée ? Voulait-il absolument le monter contre Hermine ?
Cette dernière quitta la pièce,toujours fulminante de rage mais elle parvint à se contrôler. Il lui sourit à ses paroles et lui fit un clin d'oeil. Il lui dit :

- C'est tout à fait normal. Je recommencerai si il le faut. Je vais immédiatement aux geôles pour avancer le travail, nous nous y retrouveront plus tard. Bonne journée !

Le soldat se tourna ensuite vers l'officier et se mit au garde-à-vous, comme si rien de tout ceci ne s'était jamais passé :

- Capitaine, si vous n'avez plus besoin de moi, je demande votre permission de quitter la salle .

(hrp : bien sûr je participerai au RP, c'est la moindre des choses )