Bureau des Infirmières

Et bien, très émouvant. Les départs, les décorations remises en l'honneur de..les promotions, c'est toujours plein d'émotion.
Ce qui m'a le plus touché, c'est le nombre de personne. C'est rassurant de voir l'armée unie dans ces moments là aussi.
Je me sens déjà comme chez moi dans cette grande famille,ayant rencontré beaucoup de ses membres.
Je ne regrette pas que vous m'ayez recrutée mon capitaine.

Lui souriant, elle but ensuite une gorgée de tisane, grimaçant, se disant que rien ne valait la bière franc comtoise, décidément !

Relevant les yeux, elle regarda de nouveau son uniforme.

Le sergent couture va avoir beaucoup de travail ! Je dois dire, qu'il connait son métier à la perfection : ce nouvel uniforme vous va à ravir !Et si vous le permettez, cette grande nouvelle vaut bien mieux que de la tisane, non ?
Un voyageur de Bourgogne m'a offert du bon vin de sa région. Pouvons-nous ouvrir la bouteille et trinquer à votre nouvelle fonction ?

Voila qui faisait plaisir à entendre.

- Oh je suis si content que vous ayez accepté de nous rejoindre à l'Armée. On m'accuse souvent de raconter des balivernes pour mon recrutement dans les taverne, surtout lorsque je dis que nous sommes avant tout une grande Famille ici. On peut compter sur chacun de nous, je n'hésiterai pas à confier ma vie à l'un des soldats de la caserne, c'est important la confiance. J'ai certes beaucoup recruté, mais je suis d'autant plus fier que je les vois beaucoup roder dans les couloirs, c'est une bonne chose. Rappelez-vous que j'ai débuté comme vous, au bat de l'échelle, et regardez, j'en suis tout en haut aujourd'hui ... Tout es possible, tout es réalisable, suffit de montrer de l'engouement dans ce qu'on fait ...

Puis, voila qui le rendait vraiment heureux.

- Oh oui, notre couturier fait du bon travail. Mais attention, il est maintenant Aspirant de Luxeuil, je l'ai promu avant-hier. Regardez bien les galons de la personne à qui vous parlez, cela vous évitera des ennuis. Je sais que vous avez toujours eu quelques soucis avec les grades ... Auriez-vous une mauvaise vu? Vous, infirmière?

Puis entendant le mot de "bouteille", il sourit.

- Oui, j'aime bien la tisane, mais j'avoue que je préfère le génépi. Et ne parlons même pas de la bière ... Un régal dans le gosier. Oh oui, je veux bien goûter ce petit Bourgogne, mais il ne faut pas ébruiter l'affaire, normalement pas d'alcool à la caserne.

A la boutade du capitaine sur sa vue, Hermine répondit ceci : Mes yeux sont assez bons pour voir que quand je vous fais un compliment sur votre uniforme, vous avez les vôtres qui brillent !
Et ne vous en faite pas, je saurai parfaitement appeler chaque gradé comme il se doit.
En parlant de grade...


Hermine ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit la fameuse bouteille de vin de Bourgogne.
Elle prit aussi deux verres qu'elle cachait parmi les dossiers, buvant de temps en temps un petit peu avec Dydie et les servit.

A vous capitaine !

Elle trinque et porte le verre à ses lèvres.

Humm ce voyageur ne s'est pas moqué de moi, dites donc ! Fameux ! Il faudra que j'en parle à Dy.....Heu...Non, rien.

Elle lui fit son fameux sourire innocent, cherchant vite un autre sujet de conversation.

Ces cérémonies ont aussi la vertu de remotiver les troupes. Celles-ci souffrent à Dole, en ce moment. L'inactivité est mère de folie ! Tous trépignent d'être depuis bientôt 20 jours à guetter et s'ennuient.
Croyez vous que nous resterons encore longtemps mobilisés ?

Il la regarda, perdue dans ses pensées. A quoi pouvait-elle bien penser en le regardant de la sorte? Lui avait-il fait peur? C'était l'effet attendu.

- Oh oui, ma visite. Il me tarde de la faire je dois dire. La dernière m'a laissé comme qui dirait, un arrière goût des plus plaisants ... Pas de soucis, dès le pigeon reçu, je le mangerai ... Ah non, ce n'était pas ça que je devais dire ... Dès le pigeon reçu, je le ... non ... j'irai vous rejoindre dans la salle des visites ...

Dubitatif.

- Hum, Hilary et Devil dites-vous. Hilary, je l'ai vu la dernière fois à la cérémonie. Devil, curieux, je le vois souvent à l'Etat-Major. Renvoyez-leur un pigeon, leur disant que s'ils ne viennent pas avant ce week-end, alors ils auront un coup de pied au fesse de la part du Cap'Tyran ... Je dois dire que ça en envoit ... Passez au menace infirmière, parlez-en avec la médecin, mais cela, vous en avez le droit ...

Hermine ne pur s'empêcher de rire entendant le capitaine se perdre dans ses mots.
Elle se demandait bien ce qu'il voulait dire par "manger le pigeon"... Ce lapsus était des plus révélateur en tout cas.
Pour l'heure, c'est lui qu'elle aimerait faire voler avec ses remarques sarcastiques, son air supérieur et suffisant.

Il ne le savait pas mais elle aimait à l'imiter en taverne, parfois, en compagnie des soldats. Quels fous rires ils avaient eu aux dépend du Cap' Tyran !!!

Je vais régler cela au plus vite, mon capitaine. Je ne veux vous ennuyer avec ces petits tracas sans gravité. Un autre verre ? lui demanda-t-elle tout sourire.

Voilà, le capitaine était ivre et il restait juste un fond de bouteille que l'infirmière s'empressa de lui servir.

Une chose à vous demander ? Mais pour qui me prenez vous ? Il m'arrive d'être aimable gratuitement ! Lui répliqua-t-elle toujours sans se départir de son sourire enjôleur.

C'était drôle de le voir perdre ses moyens. Les hommes aussi puissants qu'ils sont sont facilement manipulables : argent, alcool, sexe.
Elle savait déjà que son capitaine avait un faible pour la boisson. Pour le reste...
Elle chercha un sujet de conversation pour qu'il reste finir son verre.

Le caporal Tristan m'a dit qu'il allait devenir maréchal des logis, je suis très heureuse pour lui.

Il essayait de rassembler ses idées, mais il en avait de plus en plus de mal. Pourquoi?

- Aimable gratuitement. ..... Vraiment possible ... Non, impossible ... Pas vous, je vous connais .... trop bien ...

Vraiment était-ce l'alcool ... Puis, il se souvint qu'elle préparait souvent des décoctions, avait-elle drogué ce merveilleux vin? Cela aurait été péché ... mais c'est une femme, c'est normal pour elles, c'est même inné, n'est ce pas une femme la cause de tous les malheurs du monde?

- Oui, maître des chevaux .... enfin, paleeeeeeeeeuuuufreeuuunier .... chémaral des logis .... Oula, j'en perd le mot. Quel idée d'en faire un si compliqué ... Mais, vous m'avez drogué .... Je le sais, mais je suis bien lucide voyez-vous ....

Vous n'avez pas encore compris qu'il faut se méfier de TOUt ce que je fais boire ?

Hermine s'était levée, était passée derrière son capitaine et s'était penchée à son oreille, posant une de ses mains sur la barrette de grade à l'épaule.

Vous savez sans cesse me rappeler qui vous êtes ma grandeur et bien, je n'aurai de cesse de vous rappeler qui je suis, moi !

[i]Revenant à sa place, elle prend le dossier de Amata et note ses observations, comme si de rien n'était.[/i]

Sa tête tournait de plus en plus. S'il se levait, il allait tomber, c'était certain. Aussi, il tenta de se raisonner de rester assis, attendre que la drogue ne fasse plus effet.

- Hermine, vous me le paierez .... Je ne sais pas ... que ce a mis vous ... dans le Bordeaux ... non ... Savojart ... arf non, ce vin quoi ....

Puis la sentant arriver derrière lui, lui poser les mains sur ses épaules et lui murmurer des mots à l'oreille.

- Donnez-moi .... un remède ... Dépêchez-vous, c'eeeeeesssssstttttt un un un un un oooorrrrddrrrrr

Il avait du mal à parler, il bégayait en plus. Puis il la vit, entre deux tournis, se rasseoir sur sa chaise comme si de rien n'était.

Ma foi, elle s'en sortait à bons comptes car elle avait été insolente et fourbe.
Elle n'osa rien ajouter, se contentant de hocher la tête quand il lui donna ses deux conseils.
Ce qui la réjouissait c'est qu'elle avait réussi à trouver les bons arguments.
Elle avait vraiment un don pour cela.
En taverne, elle s'en servait déjà mais dans l'armée, peut-être que cela servirait aussi un jour pour servir la mère patrie, bien évidemment.

Elle ne savait comment clore ce moment qui avait été jubilatoire pour elle. Humblement lui soufflait une petite voix dans sa tête : reste humble.

Vous allez poursuivre votre visite mon capitaine ?

- Poursuivre ma visite? Mais quelle visite?

Il savait qu'elle se foutait de lui, mais il l'aurait, c'est certain. Il la poussera à la faute et là, elle purgera au moins deux semaines de gnouf. Ne parlant pas, il se contenta de lui sourire mesquinement.

A ces mots : "C'est un ordre infirmière!" Hermine reprit son sang froid.
Sans mot dire elle fit bouillir de l'eau qu'elle versa sur des feuille de menthe et servit la tisane.

Elle revint s'assoir face au capitaine et commença à parler :

Soit. Je vais donc vous parler de mon travail. J'ai en charge d'aider le médecin chef Dydie dans les soins à apporter aux malades, aux blessés.
Ceux-ci peuvent être blessés à l'entrainemant ou au combat. Amata, comme vous l'avez vue a eu une artère de sectionnée. Quand elle est arrivée, elle se vidait de son sang, et hurlait de douleur.
Dydie a dut la recoudre à vif, avec une aiguille énorme. Pauvre femme...Ses cris déchiraient le silence de l'hospice.
Parfois, en cas de blessure plus grave, il faut prendre une scie et couper un membre.
C'est une des choses les plus difficiles dans ce métier : le bruit de scie sur l'os, le blessé mordant un bout de bois et perdant connaissance qui est trempée de sueur, de sang. Ce bruit..J'en fait des cauchemars parfois.
Une autre chose terrible c'est quand il faut cautériser une plaie. Il faut brûler les chaires. C'est l'odeur la plus atroce qu'il m'est été donné de sentir à part peut être l'odeur d'abus de pouvoir mais ça c'est autre chose....
Cette odeur m'a fait perdre connaissance la première fois tellement c'est terrible....

Hermine continuait et continuait, saoulant le capitaine de détails les plus sordides les uns que les autres attendant qu'il l'interrompe, dégoûté.

Acis écoutait, très curieux par nature. Si elle voulait le dégouté, c'était perdu d'avance, il en avait vu des choses, et des pires que cela. La Guerre fait du mal, il vaut mieux perdre un membre que de perdre une personne de sa famille, là est la pire douleur à ses yeux. Elle connaissait bien son travail, et semblait l'aimer qui plus est. Puis, il fut frappé par une phrase prononcée par l'infirmière.

- Quel odeur a l'abus de pouvoir ... Cela m'intéresse grandement vous savez ... Sinon, votre description est remarquable, j'aimerais vraiment en savoir un peu plus, que pouvez-vous me dire?

Puis il but une gorgée de tisane. C'était infâme, mais il se devait de la boire pour continuer la conversation.

Visiblement, son stratagème ne fonctionnait pas. Cela ne l'étonnait nullement d'ailleurs: Acis était depuis longtemps dans l'armée et il en avait dut voir des choses atroces lui-aussi.
Elle devait changer de tactique mais là, elle était à cours d'idée...
Elle était bien tentée par quelques plantes mais il était à l'affût de chacun de ses gestes et s'il arrivait à prouver qu'elle l'avait drogué, s'en était finit d'elle.

Comment se sortir de ce mauvais pas ? Déjà, ignorer qu'il avait relevé sa phrase au sujet de l'odeur d'abus de pouvoir, le noyer encore de paroles.
Peut-être quelqu'un entrerait-il entre temps. C'était là sa seule porte de sortie.
Elle continua donc à parler :

Je dois aussi m'occuper de faire passer les visites médicales aux soldats, comme le savez pour vous y êtes rendu à de nombreuses reprises.
J'ai d'ailleurs put constater votre grande forme, votre force physique.

Peut-être la flatterie fonctionnerait.
A bout d'argument, elle se tut.

Iroutche passait dans le couloir quand il entendit la voix d'Hermine dans le bureau des infirmières. Elle avait l'air de se disputer avec quelqu'un. Par solidarité, il frappa à la porte et attendit de recevoir l'autorisation d'entrer. Peut-être pourrait-il l'aider ?

Aristote existait !!! Hermine avait souhaité entendre un petit son sec sur la porte et voilà qu'elle était exaucée !

D'une vois claire et enjouée elle dit :ENTREZ !

Il est vrai qu'à Dole, elle avait rencontré beaucoup de pères, et même un notre seigneur et autres homme de robes. Peut-être avait-elle été frappée par la grâce de Dieu.

La porte s'ouvrit et elle vit Iroutche, un jeune soldat avec qui elle avait sympathisé, le coude au comptoir et la main sur les chopes.

L'infirmière l'accueillit avec un bonheur non caché, affichant un large sourire.

Iroutche entra et aperçut le Capitaine Acis.

Aie, c'est avec lui qu'elle se disputait alors... Il faut que je trouve une excuse..., pensa-t-il.

-Mes respects, Capitaine . Bonjour, Hermine .

Il répondit à son sourire puis demanda tout de même au Capitaine :

-Euh je vous dérange, Capitaine ? Je venais voir Hermine mais...

Il se mettait dans des situatons parfois...

Dydie qui passait dans le couloir... entendit des voix dans le bureau des infirmière, la grand curieuse qu'elle était avait entendu la voix de son cher Capitant Acis, et elle n'allait pas rater l'opportunité d'aller le voir, en plus elle adorait les échanges entre Acis et Hermine. LA femme frappe à la porte et dès qu'on la fait rentrer et passe sa tête en premier pour voir l'ambiance.
Puis prend de son serieux pour aller saluer le Capitant Acis.

Bonjour Mon Capitant Acis quel plaisir de vous voir dans notre service. Vous m'avez fortement manqué. Dydie regard les yeux du Capitan mais n'ose rien dire, pour s'éviter une des ses fameuses punitions, mais en se disant qu'elle avait raté un bon moment.

Bonjour ma chère infirmière Hermine Soldat Iroutche plaisir de vous voir en si bonne compagnie. Dydie rentre un peu plus dans la pièce et s'approche des présents.

Je vous ai entendu du couloir et je n'ai pas pu m'empêcher de venir vous voir.