Lettre publique à la Vicomtesse Lothilde

Le petit page pâlichon et essoufflé du Parlement rejoignit Lothilde sur le pas de la porte de l'agora qu'elle s'apprêtait à franchir et lui tendit une missive. Elle souleva un sourcil , étonnée, et déroula la missive qu'elle parcourut rapidement des yeux, et posa sa main sur le bras du messager pour le retenir avant de l'entraîner dans son sillage vers la première table. Sans prendre le temps de s'asseoir, elle plongea la plume dans l'encrier pour rédiger une réponse

Citation :

Messire maréchal,
Je vous remercie grandement pour cette nouvelle, et je dois vous avouer qu'elle ne me surprend pas venant de vous. Si nos querelles ont souvent fait vibrer les murs du château, je n'ai jamais douté un instant de votre droiture , et cette décision est toute à votre honneur.
Au delà de toute cette histoire qui a fait grand bruit, c'est le respect des militaires et des gendarmes dans l'exercice de leur métier qui est en cause, et le cadre de cette discussion dépasse la simple calomnie dont j'ai été l'objet, pour des raisons que vous et moi connaissons parfaitement...et qui relèvent du règlement de compte grossier et personnel.
Je pense que nos parlementaires prendront acte et sauront à l'avenir défendre ceux qui obéissent à leurs ordres. La survie de notre territoire en dépend.
Merci encore, messire Maréchal
Avec mes respects

Lothilde

tenez, jeune homme ! portez ça à Messire Artifice ! A la prévôté...Dites lui que je suis à sa disposition...Vous devriez prendre l'air, parfois...et faire le tour des remparts au pas de charge !

Souriant pour ramasser la besace qu'elle avait laissé tomber à ses pieds, elle rattacha par la même occasion le lacet de sa botte, et suivant le petit garde pâlichon, quitta l'agora...Il y avait des moments qui valaient une petite pinte en taverne, et c'est justement ce qu'elle allait faire