[RP] Enclos du maître d'armes

Lothilde arrivait de Pontarlier, les bras chargés de parchemins, et s'apprêtait à passer encore une rude journée de labeur. Comme à son habitude, elle contourna la muraille pour longer l'enclos des chevaux, fouillant au fond de ses poches à la recherche des morceaux de pain sec qu'elle destinait à ces animaux pour lesquels elle éprouvait une secrète passion. Elle vit au loin la silhouette familière du lieutenant maître d'arme et pressa le pas pour la rejoindre

"bonjour lieutenant..Vous êtes bien téméraire...Jamais plus je ne met une claque sur la croupe du moindre cheval depuis le jour où mon cheval le plus placide, surpris par ce geste qu'il n'avait pas vu venir a failli m'expédier ad Patres...les fers ont sifflé tout près de mes oreilles et ça m'a servi de leçon..Au fait, je vous remercie . j'ai trouvé sur le bureau vos remarques sur la restructuration des casernes et elles sont toutes pertinentes. Et vous ? avez-vous déjà songé aux modifications que vous vouliez faire dans la cour de la caserne ? Gros chantier, n'est ce pas ...Nous aurons l'occasion d'en reparler je pense..Je vous laisse. Bonne journée lieutenant je vais aux nouvelles de la garnison de vesoul qui patrouille à Dole..J'attends un pigeon.."

Lieutenante... Spikelilou hocha la tête pour la saluer... et sourit...

Ne vous inquiétez pas pour moi... et cette jument arabe... sûr que vous ne deviez pas être bien placée au moment où vous l'avez fait... et que vous avez dû avoir chaud au cou...
Il est vrai qu'avec de telles bêtes il vaut mieux toujours prévoir... une erreur ne pardonne que rarement...

J'ai hâte que cette écurie soit construite... je peux vous le dire...

Oh... l'ingénieur Zephirin cherche Adjib son trait comtois qui tirait son chariot... au retour de la mission...
Il doit errer dans les dependances du chateau... mais... il est aveugle à gauche... alors vous imaginez ce qui pourrait arriver... si quelqu'un l'abordait sans savoir par la gauche...
Ne l'auriez-vous pas vu ? Euh... et si jamais vous le croisez ça serait gentil de le ramener avec Kémya... mais attention... n'oubliez pas qu'il n'y voit rien à gauche...
Mais maintenant que ma jument est au parc... il va sûrement revenir tout seul vers l'enclos...

Oui... les modifications pour la cour... je vais y penser...
Bonne journée à vous aussi...lieutenante...

Retourna vers son bureau...

De retour d’une visite aux entrepôts, Zéphirin arrêta sa marche net, et fit deux pas derrière au passage d’un muret. Il plissa rapidement les yeux. Sapristi, c’était bien le gros qui était de retour et qui se trouvait aux enclos avec la blanche Arabe. Il fit un sourire observant la maître d’arme peiner à le faire avancer. Il traversa la cours sur sa béquille et se pointa à sa hauteur en lui parlant.

Tiens… Tiens…Messire Adjib ! Vous vous permettez des jours de permission et en plus, vous venez importuner les dames ? Vous permettez gente dame ? Donnez moi cette corde.

Se tournant vers la maître d’armes, il lui tendit la main avec un sourire. Attrapant la corde, il la desserra et la retira doucement du cou de l'animal. Écartant doucement du bras la lieutenant, il tira légèrement sur la crinière tout en lui tapotant sur la cuisse.

Allez...c’est l’heure, fini la ballade, suis moi avant que je ne te retourne à Vesoul. Si tu fais comme un noble, tu pourrais bien pouvoir rester ici avec moi un peu.

Marchant doucement à ses côtés, il s’avança jusqu’à Spikelilou qui tenait la barrière ouverte, et stoppa sa marche en tapant à l’encolure de son Comtois, lui indiquant d’avancer. Zéphirin s’adressa à la femme, lorsque celle-ci referma la barrière derrière lui.

Avec une masse de ce genre, rien ne sert de s’acharner. Soit il vient, soit vous le laissez là. Mais merci quand même, je commençais à m’inquiéter un peu. Vous l’avez retrouvé ici ? Vous avez remarqué cette lacération sur sa cuisse gauche ? Probablement l’armure du Breton. Je vais devoir regarder ça plus près en venant le brosser ce soir.

L’ingénieur regarda à gauche et droite, longeant les enclos, se grattant légèrement la tête.

L’armée à des outils pour les chevaux ? Je peux vous demander les vôtres ?

La lieutenante se tourna vers l'ingénieur après avoir refermé la porte de l'enclos.

Non je n'avais pas vu la blessure... je n'ai pas eu le temps... je voulais le faire entrer au plus vite.

Sourit en coin... il était là... oui... à souffler bruyamment devant ma jument... un vrai soufflet de forge...
... comme accoudé à lui faire la conversation...

C'est sûr que contre ces quantités de livres je n'ai aucune chance de le faire bouger s'il ne veut pas... mais même cette Kémya... si elle a décidé de ne pas bouger, je n'ai que le choix de ruser et de la faire tourner sur place avant de la faire avancer... mais elle est beaucoup plus souple que ce trait...
Lui, je ne voyais même pas le faire tourner sur place.

Oh... l'armée n'a rien pour le moment... je vous donne les miens...
Que voulez-vous exactement ?
De quoi le brosser et l'étriller... , de quoi lui curer les pieds et un couteau pour parer... mais encore ?
J'ai aussi un onguent pour faire cicatriser et de la graisse pour les sabots...

Dites-moi et je vais chercher...

Zéphirin écouta attentivement la maître d’armes en regardant son cheval s’approcher de la barrière à sa hauteur. Lui glissant la main doucement au chanfrein, il lui tourna ensuite un peu la tête pour lui observer l’œil.

Oh…oui…bien sûr…un sceau, avec la plus rêche de vos brosses et votre étrille. Le gros, il aime quand ça gratte fort.

Le paysan jeta ensuite un œil aux sabots….

Hummm…qu’un pic pour curer dans le moment, il est dû pour des chausses neuves le gros…Ah…bien sûr…Oui…si vous avez de la graisse…à son âge...il ne faut pas prendre de chance. Avec toute cette boue pendant la mission…je crains même qu’il ait quelques crevasses aux talons. Mais …..eihhh…difficile à voir avec cette croûte. Une fois bien nettoyé…ce sera plus facile de voir. Bien…en effet…aussi l’onguent. Vous n’aurez qu’à laissez le sceau avec les outils ici en bordure, et je vous rapporterai. Merci encore.

L’ingénieur redonna la corde au lieutenant et glissa la main doucement à la ganache de son cyclope. S’en retournant vers la cours, il observa un peu la blanche, avant d’accélérer le pas, sautillant sur sa béquille.

Zéphirin se dirigea vers l’enclos ou se trouvait son cheval, traversant la cour avec un cordage à l’épaule et un sceau d’eau chaude à la main, tentant de ne pas trop en reverser en titubant sur sa béquille. Une fois a la hauteur de la barrière, il appela son cheval par une suite de petits bruits, souriant en voyant le sceau et le matériel qu’avait laissé à sa disposition la maître d’armes. Il souleva la ferrure qui bloquait l’ouverture de la barrière et la poussa de quelques pieds, avant de revenir et de saisir le sceau de bois et de revenir encore prendre le sceau d’eau. Il assembla un licol avec sa corde et la lui glissa à la tête, l’attachant au premier piquet. Discutant avec son canasson de la dernière mission, il empoigna la brosse rêche et commença à frotter fermement, ramenant à l’étrille régulièrement. Après le côté droit, il traversa à la gauche en laissant traîner la brosse, passant par-dessus la croupe avant de reprendre pour remonter vers l’avant, signalant ainsi sa présence au cyclope. Humectant quelques plaques de boue sèche au chiffon, il nettoya lentement le bas des pattes et l’intérieur des membres. Approchant le sceaux de la patte avant gauche, Il attrapa le pic de cure et souleva la patte de son Comtois, grattant le pied, vérifiant et graissant la sole, humectant en nettoyant les talons, égalisant l’ongle au besoin et graissant la muraille en terminant. Après un bon moment, il jeta l’étrille au sceau et se passa la manche au front, attrapa sa béquille et s’y appuya, grimaçant un peu en redressant le dos. S’avançant à la crinière, il y glissa les doigts en soupirant.

Arrrff…Sapristi…Adjib, tu t’es vu la tête ? Et bien tu vas devoir expliquer à la blanche à côté que tu passeras chez le barbier à Vesoul, car…j’ai pas autre que la brosse rêche du lieutenant. Tu dois aussi désépaissir un peu… t’as une tignasse de vagabond ! Mais bon…au moins t’as les chausses et la veste qui brillent.

L’ingénieur retira doucement la corde, lui fila un morceau de pain, traversa en refermant la barrière et retourna aux ateliers de l’intendance.

Voilà qu’il était temps pour Zéphirin de prendre la route de Vesoul, un petit tour à la maison lui ferai certainement le plus grand bien. Bien que sa jambe allait maintenant un peu mieux, il n’avait pas l’intention de faire la route sur le dos de son cheval, et de toute façon, il devait bien rapporter sa petite charrette à la maison, ce qui lui permettrait en plus de faire quelques achats au marché de Dole. Il déposa donc le collier contre les perches et retira lentement le lourd attelage de son trait qui lui pesait aux épaules. Il observa un instant la blanche de la maître d’armes avant de voir poindre le gros Comtois au petit trot, le tête et les oreilles bien droite, sachant que l’heure de la ballade était arrivée. Une fois à sa hauteur, le paysan jeta un œil à l’entaille que la bête avait eu à l’épaule. Déjà la pommade semblait faire effet.

Après avoir glissé le collier et garni la tête, serré la ventrière, ajuster l’avaloir et la sellette, il desserra les porte-brancard et enroula les rênes aux colliers, remontant bien les sangles restantes avant de prendre la direction des entrepôts ou avait été laissé sa charrette. Il esquissa un sourire à ses premiers pas, voyant sa bête le suivre doucement, elle qui semblait toujours fière de porter ses outils de travail, beau temps mauvais temps.

Il referma lentement la barrière, commanda l’arrêt à Adjib et se déplaça le long de l’enclos de l’autre cheval, déposant une pomme, sur laquelle il venait de prendre une bouchée, au bout de l’un des piquets.

Bon ! Allez le gros, allons chercher notre charrette et direction la maison. Nous reviendrons demain.

Voilà quelques jours que Adjib avait reprit sa place dans l’enclos, laissez là, sans trop d’abris, en l’absence d’écuries. Sa dernière course à Vesoul lui avait value quelques jours d’inactivité. Le vieux trait qui n’avait généralement plus à faire les longues courses, avait soutenu un trot épuisant à la demande du paysan, ce qui lui avait un peu sonné les jambes.

Zéphirin arriva à la hauteur de son Comtois et poussa la barrière, jetant à sa croupe l’harnachement nécessaire à la tire. Le cheval semblait maintenant un peu plus alaise de faire des journées sans trop d’efforts. Voilà qu’il semblait même un peu y prendre goût. Le grand ingénieur lui installa son attelage et se dirigea lentement vers la barrière qu’il referma au passage de sa bête, hochant la tête à la monture de la maître d'armes. Il s'arrêta un instant pour la regarder et fronça les sourcils avant de reprendre sa marche.

Bon…allez…au travail maintenant !…Aujourd’hui tu es du corps des ingénieurs ! Bienvenue chez les mains sales !

La maître d'armes était arrivée à la course.
Ralentissant à l'approche de la barrière, elle observa sa jument qui retenait son postérieur droit.

Spikelilou se plia et passa la barrière entre les bois.... sifflant doucement elle se dirigea vers Kemya...

Glissant sa main dans les crins de la crinière, elle tapota gentiment son encolure...

Allez ma belle ... laisse-moi voir ce qui ne va pas...

Passant à son côté droit elle laissa sa main trainer sur tout le long de son dos et redescendit à la croupe...
S'accroupit et tâtant la jambe, elle ne trouva pas d'engorgement...
c'était déjà ça....
La maître d'armes se redressa et appuya un peu sur la fesse avec son épaule, espérant ne pas y trouver d'abcès... et prit le pied de la blanche qui le lui donna sans trop de réticence...

Sortant le pic à curer de sa poche, elle chercha de la pointe un éventuel petit caillou... sur lequel elle buta rapidement... le faisant sauter d'un léger mouvement tournant.

Spikelilou esquissa un sourire et relâcha doucement le pied... sortit un morceau de pain dur et le lui donna... la poussant un peu ensuite à s'écarter pour la voir marcher....

Elle fut rassurée.... la blanche reprenait à nouveau son appui normal.

Un dernier coup d'oeil ... et déjà elle repartait rapidement vers le lieu de la manoeuvre.