[CJ] Trahison (Affaire Pontarlier) : Bobyzz

Dépôt de plainte

Messire prévôt,
Dames et messires les maréchaux de Franche-Comté

Après plus de dix mois durant lesquels différents parlements se sont succédés, la prévôté et la justice comtoise n'ont jamais réussi à faire la lumière sur ce qu'on nomme pompeusement "l'affaire de Pontarlier", et je viens d'apprendre par le plus grand hasard que cette dite-affaire serait classées "sans-suite".
Ainsi donc, quand quelque chose semble complexe -mais ne l'est absolument pas !- on préfère fermer les dossiers et les mettre au rebuts...

Que ça arrange les coupables dans cette histoire ne fait pas l'ombre d'un doute, mais moi, ça ne fait pas la mienne, et comme tout comtois, je réclame le droit à la justice, ne serait-ce que pour clouer le bec des calomniateurs, auxquels je rappelle qu'aucun jugement de trahison n'a jamais corroboré leurs dires.

Je rajouterai qu'en la matière, ceux qui se livrent à cette calomnie sont en premier lieu tous les franc-comtes qui se sont succédés depuis cette affaire, alors que leur devoir de suzerain à mon égard, jusqu'à la destitution de mon fief par le dernier, Seigneuaslan, était de rendre justice à leur vassal...Je me garderai bien de vous faire perdre votre temps à porter plainte contre chacun d'entre eux, mais une mise en demeure de présenter au minimum des excuses publiques me semblerait l'élémentaire de la correction et du respect du droit des individus à bénéficier d'une justice équitable.

Par cette missive, moi, Lothilde Adams de melincour, je porte plainte contre Messire Bobyzz de Sparte.
Je dénonce sa culpabilité dans l'affaire dite "de Pontarlier", au cours de laquelle, sur son ordre, les défenseurs de Pontarlier ont attaqué les compagnons de maxima Sequanorum lors de son entrée dans l'enceinte de la ville.
Je rappelle ce que tout maire sait, et plus encore lorsque, comme Bobyzz de Sparte, on a été franc-comte donc chef des armées, une armée n'a aucun pouvoir de déclencher une quelconque attaque en entrant dans une cité, seul le maire de la cité peut le faire, en autorisant ou en refusant l'accès à la ville, chose qu'il a refusé

Dans ce contexte, j'accuse messire Bobyzz de Sparte de tentative d'assassinat et demande qu'il soit jugé, comme l'ont été les maires Mirel à Poligny, Honneur à Dole, pour crime de Haute-trahison.

Il n'est pas admissible que le coupable de cette attaque soit resté impuni, qu'il ait bénéficié d'une protection de la part de ses amis politiques, et qu'aujourd'hui ces mêmes amis et lui-même fassent partie du parlement de Franche-Comté sans que personne n'y trouve à redire. Pas plus qu'il est admissible qu'il se permette de calomnier.

J'ose espérer, sans me faire trop d'illusions, que le parlement nouvellement élu aura l'honnêteté de rendre la justice avec impartialité et n'usera pas de son pouvoir comme l'ont fait les précédents, pour masquer les agissements d'un criminel.

Enfin, je voudrais revenir sur le déroulement de cette affaire de Pontarlier, qui, si elle avait été engagée dans les règles par le prévôt de l'époque, Jerome, aurait trouvé son aboutissement en respect de la loi comtoise.

- Le lendemain même de l'attaque de Pontarlier, le prévôt Jerome, sans prendre le temps d'avoir tous les éléments en main, a porté plainte contre moi pour assassinat.
Il a ensuite lancé une enquête, des témoins ont été cités, des preuves avancées -y compris celle de la non-mort de l'assassinée, dame Kirikette, et rapidement, le résultat de l'enquête a fait apparaître qu'il n'était matériellement pas possible de m'accuser, mais qu'au contraire elle conduisait à la reconnaissance de la culpabilité de Bobyzz de Sparte, ajoutée à la négligence du trio sécurité...
C'est alors que par le plus curieux des hasards, l'ensemble du dossier de l'enquête a mystérieusement disparu. Un maréchal a été accusé d'être à l'origine de cette disparition, et se frottant les mains, l'affaire a été gentiment reléguée aux oubliettes.

- J'ai alors porté plainte contre 2 personnes : la franc-comtesse Yde, qui lors de la première enquête a dit n'avoir jamais été informée du déplacement de l'armée sur Pontarlier alors que des témoins l'avaient vue me donner la liste des ennemis de Franche-Comté à signaler dans l'armée lors de son voyage vers Pontarlier, et le prévôt son époux, pour diffamation et abus de pouvoir pour tenter de me faire porter la responsabilité de sa propre négligence en m'accusant de meurtre.

- De son côté, Yde de Laviron a porté plainte contre la Compagnie Maxima et demandé la résiliation de son contrat. A ce moment, ironie de la situation, elle venait par la voix de son capitaine, le capitaine Arpenteur, de lever le BAN et de mettre la compagnie au service de la Franche-Comté soi disant menacée. En dépit de sa demande, j'ai obéï aux injonction et Maxima Sequanorum a effectivement été mise à disposition, bénévolement je tiens à le souligner.

Donc au final 2 plaintes déposées par moi même, contre 2 plaintes déposées par le prévôt et la franc-comtesse Yde...pour une seule et même affaire dont le vrai coupable, Bobyzz de Sparte, n'a à aucun moment été inquiété ni même presque cité, occupé qu'il était à se défendre d'une plainte portée contre lui par l'avoyer de Grandson au sujet de l'ordre qu'il avait donné à Pendarric d'y envoyer une armée.
Mais pour cette affaire dite "de Pontarlier", rien, aucune plainte, n'a été portée contre lui.

On était en droit de penser que le prévôt Jerome, une fois son enquête bouclée et avant qu'elle ne disparaisse mystérieusement, allait mettre Bobyzz de sparte en accusation. Il avait bien décidé de lui-même de porter plainte contre moi 'parce qu'il avait le droit de le faire" m'a t-il dit à ce moment là.
Il avait donc AUSSI le droit de porter plainte contre Bobyzz de Sparte, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas l'avoir fait ?? Et j'apprends avec stupéfaction que cette affaire si simple à juger est déclarée sans suite ? Peu m'importe que mes plaintes contre Yde de Laviron et Jerome soient déclarées sans suite.
Ma demande de ce jour n'est pas la reprise d'une affaire classée, c'est un simple dépôt de plainte contre Bobyzz de Sparte, et j'espère que la prévôté et la justice comtoise seront assez honnête pour la traiter sans délai.

Je reste à votre disposition pour vous fournir les éléments nécessaires, et vous présente mes salutations
Lothilde Adams de Melincour
Annecy, le 8 février 1459

NB : à toutes fins utiles, je reste sous la juridiction comtoise dans la mesure où je suis propriétaire d'un appartement à Dole, ainsi que le mentionne mon document civil