Demande de Jerone : benediction d'un arsenal

L'aspirant-Lieutenant de Luxeuil avait eu un jour envie de faire benir ses armes mais en l'absence d'aumonier il n'avait pas pu le faire. Il arriva donc pres de la chapelle avec l'integralité de ses armes à part la poudre à canon qu'il n'avait plus le droit de transporter. C'est donc avec 3 épées, 1 arc, une bonne centaine de flèches, son petit canon à main ottoman et son gros canon tiré par une de ses mules, qu'il salua l'aumonier en chef.

Mes respects, mon Aumonier en chef

Ce serait pour benir quelques armes.

Diable ! Quel attirail !

Telle fut la première réaction du jeune Peccatore en découvrant l'arsenal du soldat Jerone. Les épées, l'arc, et les flèches, passe, le clerc en avait déjà vu. En revanche, les deux derniers ustensiles de guerre, de forme semblables, mais de taille distincts, étaient inconnus de l'aumônier.

Il fut d'abord surpris donc. Il n'allait pas bénir toutes ces choses une à une (surtout pas les flèches)...

Bonjour, mon frère.

Inutile de vous mettre au garde-à-vous devant moi, je ne suis pas militaire, déclara-t-il dans un sourire.

Bien, d'accord, je vais les bénir. Je reviens dans un instant...

L'aumônier partit dans le presbytère cherchait une écuelle, puis, revenant, alla l'immerger dans le bénitier et, lorsqu'il fut de nouveau dehors devant le soldat, trempa deux doigts dans l'eau bénite avant de les agiter au-dessus d'une première épée. Il répéta en silence ce geste plusieurs fois, de sorte que bientôt toutes les armes furent légèrement humidifiées par le saint liquide.

Saints Archanges, qui chantez sans cesse les louanges du Créateur de toute chose, qui ne respirez que la gloire du Très Haut, et qui resplendissez du feu de son amour, qui présentez au Père les misères et les vœux de Ses Enfants, qui volez à notre secours, bénissez ces armes.

Saints Archanges, qui nous soutenez dans tous nos justes combats, qui nous protégez de nous même comme vous avez protégé les justes à Oanylone, qui portez nos âmes devant notre Juge et Créateur, bénissez ces armes.

Que les Saints Archanges et les saints Apôtres Titus et Kyrène, dont la puissance et l'autorité a notre confiance, intercèdent personnellement pour nous auprès du Très Haut !

Saint Michel, Archange de la justice, défendez-nous dans notre combat. Soyez notre rempart contre la malice et les pièges de la créature sans nom.

Que les prières et les mérites des bienheureux de la communauté aristotélicienne vous apportent la paix, la prospérité, la force et le salut par la foi et l’amour de notre Créateur.

Et que cette bénédiction permette à la quintessence divine de descendre sur ces armes et y demeure à jamais.

Puis Peccatore déclara au soldat :

Ayez la bénédiction divine. Mais pensez qu'en permanence il vous faut faire le bien, que ces armes, je ne les ai pas bénies pour qu'elles servent au meurtre et à la guerre, mais pour qu'elles protègent la paix.

Dieu vous protège, mon frère !

Puis, fouillant dans ses poches, ses mains entrèrent en contact avec de petits objets. Elles en sortirent un.

Ah ! j'allais oublier ! Tenez, voici une barrette attestant de la bénédiction de vos armes :

Jerone suivit la ceremonie, voyant bien que l'aumonier semblait perplexe devant ses canons. Le Lieutenant le remercia en prenant la barette en le rassurant.

Vous en faites pas, mon canon me sert qu'a me defendre où à faire peur, je n'ai tué personne avec. Tout comme le reste de mes armes d'ailleurs, celle qui a malencontreusement oté la vie à des reformés s'est brisée le dernier jour des croisades à Geneve, permettant à mon agresseur de me laisser sa petit signature sur le ventre.

Merci encore, et bonne continuation.

Jerone ramassa ses armes et salua l'aumonier en chef en partant.