Parce que nous sommes tous des
Uchroniqueurs...
- Citation :
- L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino qui influe sur le cours de l’Histoire. Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).
Et puisque les nez des empereurs successifs du Saint-Empire Romain germanique RRien ont été changés par rapport aux vrais -je ne saurais dire si c'est en plus court ou en plus long !- nos RP ont bouleversé l'histoire, et à mon sens -mais c'est une opinion tout à fait personnelle !- modifié aussi le sens de cette devise "Comtois rends-toi, Nenni ma foi !"...en bien ou en mal ? On s'en fiche..Les RP ont l'avantage de nous donner le droit d'être farfelus, ce que l'historien ne permet pas !
Petite histoire de la Franche-Comté, pour ceux qui (comme moi, je le confesse !) ont voulu que leurs personnages collent de loin à la mentalité des comtois...farouches défenseurs des franchises qu'on leur avait accordées !
C'est juste...pour ceux qui ont envie de savoir un brin d'histoire de la région où leurs personnages sont de braves laboureurs, savetiers, érudits ou nobliaux (j'ai envie de dire : culs-terreux, mais j'ose pas trop...
) et ça n'a pour mission que donner des idées aux joueurs de comtois qui ont envie de se la jouer "vieux comtois". En aucun cas ça n'a pour but de modifier quoi que ce soit dans l'envie de jouer comme on veut !
Petit résumé de l’histoire de la Franche-Comté Un bref retour en arrière permettra de mieux comprendre ce qu’il se passe dans la tête d’un comtois de 1454…
Partons de Charlemagne…puisque tout vient de là !
La Franche-Comté, ancienne Séquanie romaine, fait partie de l’empire carolingien. Les fils de Charlemagne se partagent l’empire à sa mort (traité de Verdun en 843) et Lothaire hérite de la région comprise entre le Rhin, la Saône, et le Rhône.
C’est l’origine des « prétendus » droits de l’empire sur ces pays d’origine gauloise et de langue latine. Et pourtant…
En 869, Charles le Chauve s’empare de toute la « Burgondie » et à sa mort, les évêques burgondes proclament Boson roi de toute la région de la Saône à la Méditerranée, et des Alpes au Rhône. Ce royaume portera tour à tour les noms de royaume de Provence et royaume de Bourgogne, et sera le théâtre (et l’origine) de nombreuses luttes jusqu’en 1038.
Formation de la « Comté » et réunion, séparation, et…réunion des deux Bourgogne
- 1038 /1148 : un siècle dans l’Empire et un siècle d’abandon
En 1038, Rodolphe III le Fainéant, dernier roi de Bourgogne, lègue son royaume à l’empereur Conrad qui, à la Diète de Soleure, le rattache à l’Empire. La Comté va devoir se débrouiller seule, car jamais l’Empire ne prêtera la moindre attention à ce territoire, favorisant la montée en puissance des comtes de Bourgogne.
C’est à cette date que se constitue la comté de Bourgogne, qui portera ultérieurement le nom de Franche-Comté dont furent séparés la seigneurie de Montbéliard et le principat de Besançon, laissé aux archevêques.
- 1148 : l’Empire retrouve la mémoire
En 1148, Frédéric Barberousse épouse l’héritière des comtes de Bourgogne et Dole, qu’il apprécie, devient l’une de ses résidences favorites. L’Empire s’intéresse à nouveau à la Comté, le temps d’un règne. Pas plus !
Othon, son fils, hérite de sa mère du titre de Comte « palatin » de Bourgogne, et d’héritiers en héritiers, la comté de Bourgogne passe au XIII° siècle de la maison des comtes palatins à celle de Meranie puis à la maison de Chalon, en 1248 .
- 1295 : traité de Vincennes
La comté de Bourgogne est réunie à la couronne de France par le mariage de Jeanne de Bourgogne, fille du comte Othon IV, avec Philippe, comte de Poitiers devenu Philippe V roi de France, en 1316.
A la mort du roi, Jeanne de Bourgogne laisse sa terre à sa fille qui épouse Eudes IV duc de bourgogne : les 2 Bourgogne se trouvent ainsi provisoirement réunies (non sans difficultés d’ailleurs, car l’aristocratie comtoise se rebellera violement contre le duc !)
Le petit-fils et héritier d’Eudes, Philippe de Rouvre, meurt sans héritier en 1361 et ses états sont démembrés : le duché de Bourgogne revient à la couronne de France, et la comté de Bourgogne à la grand-tante de Philippe : Marguerite de Flandre (2° fille de Jeanne de Bourgogne et Philippe V) . C’est sous son règne qu’apparaît pour la première fois le nom de « Franche-Comté » pour désigner la comté de Bourgogne.
Le fils de marguerite, Louis de Malle comte de Flandre laissera à sa mort le comté à sa petite-fille, Marguerite, qui avait épousé en 1384 Philippe le Hardi, 4° fils du roi de France Jean le Bon. Il avait reçu en apanage le duché de Bourgogne (eh oui ! on n’en sort pas ^^) en 1363.
De nouveau, le duché de Bourgogne et la comté de bourgogne se trouvaient réunis sous la seconde maison ducale de Bourgogne, celle des Valois, de 1384 à 1477
(A ce stade de l’histoire, cherchez l’erreur ! ….Nous sommes en 1454 ….le SERG est bien loin ^^, les deux Bourgogne sont réunies….)
Bref, notre Philippe le Hardi, qui était à peu près autant empereur du SERG que Lothilde est nonne au couvent des bénédictines, mais est duc et comte de Bourgogne, réorganise le Parlement qu’il installe à Dole (en 1394).
Lui succèdent au titre de Comte et Duc de Bourgogne son fils, le comte de Nevers (plus connu sous le nom de Jean Sans Peur) puis son petit-fils, Philippe le Bon et enfin Charles le Téméraire.
A la mort de Charles le téméraire, en 1477, l’union des 2 Bourgogne va prendre fin, définitivement.
- Et le vent tourne à nouveau
A la mort du Téméraire, Louis XI réclame le duché de Bourgogne, comme fief masculin retournant à la couronne, faute d’héritier mâle, et fait occuper la comté militairement.
Marie de bourgogne, fille du Téméraire, avait épousé Maximilien d’Autriche , héritier de l’empereur d’Allemagne. Leur fille, Marguerite était fiancée à Charles VIII et de ce fait, les Franc-comtois le reconnurent comme souverain. L’histoire aurait pu en rester là….Mais Charles VIII a finalement épousé Anne de Bretagne et là, personne n’était plus du tout d’accord ! S’en suivit une longue période très mouvementée qui se termina par le traité de Senlis en, 1493, qui rendit la Franche-Comté aux héritiers de Marie de Bourgogne et Maximilien. Leur fils Philippe Le beau épousa Jeanne héritière d’Espagne et mourut rapidement, laissant en 1506 un petit orphelin qui devint Charles Quint. Leur fille Marguerite (délaissée par Charles VIII) fut instituée souveraine viagère de Franche-Comté et gouvernante des Pays-Bas pendant la minorité de son neveu.
(Ce qui suit est important : c’est ce qui explique le caractère des comtois, déjà marqués par l’abandon auquel l’empire les avait habitués entre 1038 et 1148, puis celui du royaume par la suite.)
Sous le gouvernement de cette sage Marguerite, la Franche-Comté s’administra par elle-même : le pouvoir y appartenait en commun au gouverneur militaire, Guillaume de Vergy, au Parlement de Dole, et aux Etats de la Province.
En 1512 le président du Parlement devint cardinal et négocia avec la France un traité renouvelé en 1522 et garanti par les Suisses, qui neutralisait la Franche-Comté en temps de guerre.
Charles Quint confirma les franchises, libertés et privilèges de la comté de Bourgogne et maintint le mode de gouvernement.
A la mort de Charles Quint, la Franche-Comté passa à la branche espagnole de la maison d’Autriche et y resta jusqu’en 1674, date à laquelle elle fut rattachée à la couronne de France.
Commentaire personnel ^^
Dans ce contexte de faiblesse et de nullité (appelons un chat un chat) des empereurs qui n’ont jamais posé un orteil en Franche-Comté, le pouvoir des comtes de Bourgogne avait pris des proportions telles que la comté était devenue un « état dans l’état ».