[RP] Feu de camp à Poligny

Le feu brûlait les dernières branches sèches tassées au dessus des braises rougeoyantes. Le soleil montait petit à petit au dessus de l'horizon, zébrant le ciel de lumière rose. Jal avait toujours beaucoup aimé ce moment: tout était alors si simple et tranquille qu'il était difficile de croire que le monde était devenu fou. Ses compagnons allaient bientôt se réveiller, mettant ainsi fin à son dernier quart de garde, affamés et la mine brouillée par une nuit trop courte. Un léger craquement attira son attention. Le bois avait fini de se consumer et laissait à sa place un résidus parfait pour chauffer le petit déjeuner. Elle se leva, un peu engourdie, attrapa la tambouille préparée quelques minutes plus tôt et le liquide foncé qui allait avec puis les fourra sur le feu sans arrêter de remuer. Une odeur étrange se répandit petit à petit dans le campement... La jeune femme n'était pas la meilleure cuisinière du monde, c'était sûr!

Bah... il y aura toujours du pain pour nous caler l'estomac sinon!

Son esprit commença à vagabonder alors que sa main continuait à tourner la bouillie.

Mariko...

Voilà longtemps qu'elle n'avait pas prononcé ce nom! Un mariage, des fous rires, un départ en Italie... voilà tout ce que Jal se rappelait des dernières moments passés avec sa marraine. Se mordant la lèvre, elle se demanda même si elle l'avait prévenu de sa "résurrection". Comment réagira t-elle si elle venait à la croiser à St Claude alors qu'elle la croyait morte et enterrée? Son cœur se serra pour se protéger du sentiment de culpabilité qui commençait à l'envahir.

L'odeur étrange se changea en odeur de roussi. Jalyia retira le repas du feu, non sans se brûler le bout d'un doigt, et le reposa sur une table de fortune où se trouvait déjà des écuelles ainsi que des couverts. Elle fourra ensuite son doigt dans la bouche afin d'atténuer un peu la douleur et se demanda quand ses compagnons d'armes allaient enfin se réveiller.

Franchesco fut réveillé par le chant des oiseaux, il s'était endormit sur le registre de la trésorerie et cette position qu'il avait eut toute la nuit lui laissa au réveil une douleur dans la nuque et le bas du dos. Mais en bougeant, cela passerait. Il bailla puis s'étira sur sa chaise avant de refermer le registre et de se lever. Il quitta ensuite la tente et se dirigea vers le ruisseau non loin du camp. Là bas, comme à son habitude, il se lava le visage et se mouilla les cheveux pour pouvoir plus facilement leur donner une autre forme que celle du réveil. Ils n'étaient pas pour autant coiffé mais enfin, ils étaient déjà moins hirsutes. Il profitait aussi de ce petit moment chaque matin pour penser à sa fiancé et son fils qui était né quelques semaines auparavant. Chassant la mélancolie qui l'envahissait et les reproches qu'il se faisait, l'officier remonta vers le camp et à sa grande surprise, une odeur agréable mais toutes fois un peu roussie parvint à ses narines. Remontant l'allée des tentes, Franchesco imaginait ce qui avait bien put être préparer et en avait l'eau à la bouche. Il finit par arrivé au feu et trouva Jalyia assise à table. Le jeune homme s'en rapprocha et la salua avant de rire de ce geste qu'il avait eut par réflex.

Excusez-moi de ce salut... l'habitude... Je pense qu'ici nous pouvons oublier un peu le protocole, non ? Puis il s'assit et lança un regard curieux au plat. *Vivement que les autres arrivent por que l'on puisse manger !* se dit il.

Alors, ton retour à l'Armée se passe bien ?

Folinus rejoignit Jalyia et Franchesco auprès des braises pour venir manger un morceau.
C'était un de ces réveils difficiles où les yeux avaient du mal à rester ouverts
suite à une nuit trop courte.

Il avisa un morceau de pain qu'il trempa dans l'espèce de brouet
concocté par Jalyia semble-t-il tout en maugréant bonjour d'une voix rauque.

Il s'assit pour manger et profiter de la fraîcheur matinale pour s'éveiller.

Alors qu'elle allait répondre à Franchesco, Jal dû se mordre la lèvre pour éviter de piquer un fou rire. Devant eux, Folinus venait de se matérialiser, l'air hagard et la voix rauque.

Bon appétit messieurs!

Elle s'empara de ses couverts et mastiqua une première bouchée avant de répondre à l'ADC.

Mon retour est, disons le, intéressant!
Je ne fais rien de ce qui était mon lot jadis et ne suis plus que soldat, devant obéir et faire des courbettes à de jeunes officiers imbus de leur personne et plus intéressés par leur titre honorifique que par les devoirs qu'ils leur impose -je ne parle pas pour toi bien entendu Folinus Laughing

- mais ce n'est pas plus mal.

Pour tout te dire, j'avais l'impression d'être cataloguée avant et de m'être emprisonnée dans une voie sans pouvoir en sortir. Lieutenant, maire et après quoi? Politicienne? Non vraiment, je ne regrette pas cette vie! Sauf que je ne peux plus m'autoriser à rabrouer de militaires maintenant. Et qu'Aristote m'en soit témoin, certains en auraient bien besoin!

Sa longue tirade finie, la jeune femme enfourna une seconde bouchée de bouillie. Le silence régnait sur la tablée laissant les uns et les autres à leurs pensées. Une fois son assiette terminée, l'infirmière recommença le dialogue:

Et toi, que comptes tu faire après ce mandat? Tu es un bon ADC mais veux tu vraiment faire cela longtemps?

Epson n'était pas avec le reste du groupe ; levée alors que le soleil n'avait pas encore tout à fait pointer son nez derrière les monts jurassiens, elle avait préféré s’éloigner, les laissant un moment à la surveillance de l’ADC qui lui aussi était réveillé. La jeune femme avait attendu que les rayons naissants commencent à éclairer les alentours du campement pour enfiler sa longue cape noire et préparer son alezan.

Autour des petites tentes, la forêt avait revêtue son feuillage vert tendre et l’air était frais à l’ombre des grands arbres, la rouquine s’était ainsi promenée à travers le sous bois, son cheval à ses côtés retenu par la simple bride de son licol pendant plusieurs minutes, ramassant des fraises des bois en en avalant autant qu‘elle en mettait dans sa besace de cuir. Les abords de St Claude étaient paisibles ces jours-ci et personne au village n’était encore levé, lorsqu‘elle entama un grand galop à travers d‘anciens chemins de servitudes. Aucun bruissements de sabots sur la route qui conduisait à la petite cité comtoise, aucun coups de hache saignant les sapins voisins, rien, à part les oiseaux et le destrier dont les naseaux se gonflaient, s’enivrant de grandes bouffées d’air frais.

Epson rentra au campement quelques minutes plus tard, prenant conscience que son absence faisait défaut et apercevant un volute du fumée s’élevait au-dessus du bois signifiant que tous les soldats de son armée devait être désormais levés. Les abords du camp étaient sécurisés et tout le monde semblait en forme. Le gouverneur attacha son étalon à une solide branche et alla saluer tout son petit monde un fin sourire aux lèvres.

Bonjour à vous…

Curieuse de nature et l’odorat attiré par une délicate odeur de cuisine, elle s‘avança vers le groupe qui discutait, mais lorsqu’elle vit les assiettes, son sourire se transforma aussitôt en une légère grimace. De la bouillie ! Roussie en plus !

Elle balança sa chevelure ambrée en arrière et fit demi-tour, elle n’avait plus particulièrement faim. La teigne de service alla chercher sa besace et la renversa sur la petite table bancale, des fraises des bois juteuses en tombèrent.

Allez se sera pour aller avec ce… cette bouillie de je ne sais pas quoi...

Un large sourire se dessina à l’attention des soldats, une tape sur l’épaule de Jalyia, la cuisinière de l’Ost et elle s’en retourna remettre en place sa sacoche. S’asseyant sur un tronc d’arbre à quelques mètres de la table, elle lança :

Mangez mes loupiots ! Pour ma part, je me suis empiffrée de fraises des bois, mon péché mignon je n’ai plus très faim.

La gourmandise est un péché, mais tant pis quand il s’agit de petites douceurs rouges au goût sucré, comment y résister ???? La jeune femme soupira, qu’est-ce qu’on pouvait s’ennuyer à attendre comme ça que quelque chose arrive. Un moment, une idée lui effleura l’esprit, un petit plaisir sur pattes sautillait de temps à autre dans les grandes herbes, un brave lièvre qui ferait un magnifique repas du soir… il fallait installer un piège pour le coincer. La rouquine commença à réfléchir au meilleur moyen de l’attraper ; avec un collet bien sûr et on pourrait toujours revendre la peau pour se faire un peu d’argent et l’ajouter à la caisse de l’armée… ensuite vient une multitude d'idées sur comment assaisonner l'animal et le préparer avec quelques légumes ; il devait rester un chou dans les stocks avec quelques haricots et une bouteille de vin blanc liquoreux dans sa tente...

Sorti de son délire culinaire, tournant la tête vers les tentes elle vit que son mari n'était pas encore levé comme certains autres, ce qui eut don de l'agacer particulièrement, mais la flemme de se lever de son siège de fortune, elle préféré prendre sa corne de brume et souffler un grand coup dedans. Si avec ça les retardataires ne se levait pas... Elle s'époumona ensuite :

TOUT LE MONDE DEBOUT ! ICI ET IMMÉDIATEMENT ! ON VOUS ATTEND ! PREMIER ET DERNIER APPEL !

A voir sa mine crispée tout le monde avait deviné qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle aille chercher ceux qui n’auraient pas entendu _si il y en avait _ manu militari.

Il entendait Jalyia parler, parler, parler...
n'entendant pas les mots et parlant pour lui-même
comme toujours plongé dans un rêve onirique,
-" Ouuh qu'il est beaucoup trop tôt que pour parler politique et autres!"

Il entendit alors le gouverneur revenir et ne put s'empêcher de rire.
-" Quelle est donc cette femme qui coupe sa faim grâce à des fraises!
Cela n'était pas concevable pour un ventre affamé!"
Il replongea un morceau de miche bien consistante dans le brouet sur ces bonnes paroles.

Aaaaaaah!
Et voilà qu'elle faisait sonner sa corne de brume avant de s'époumoner.
-" AH décidément, tu es bien trop matinale, Epson!", maugréa-t-il
en s'étant permis sans trop y penser de la tutoyer.

Réveil douloureux, certes, mais la nourriture le réveillait et il serait bientôt prêt au travail.

Exhaussé sur un des coussins moelleux, le Grand Maistre se prélassait encore lorsque le son du cor retentit dans le campement. Il se tira de sa couche chaussant ses hautes bottes de cuir noir et reboutonna sa chemise jusqu’à la naissance du cou.

Ceint de son épée, il sortit de l’ombre de sa tente et apparut dans une forme éblouissante. Pendant quelques instants, il laissa planer son regard d’ aigle sur le paysage puis survola le petit attroupement matinal qui s’était formé autour de son épouse.

Il allongea le pas pour rejoindre le groupe, mourrant presque de faim :

- Bonjour à vous tous, j’espère que vous ne m’avez pas spécialement attendu, mais ce réveil en fanfare m’a ouvert l’appétit

Il n’osa demander à dame Jalyia de quoi étaient composée la bouillie que l’adjudant Folinus mélangeait avec du pain et fit pareil. Mais les fruits rouges ne le laissaient pas indifférent et il s’en constitua une petite réserve pour la fin du petit déjeuner

L’aube était déjà tiède et l’on sentait une chaude journée s’annoncer. Il s’installa près de son épouse et l’embrassa à pleines lèvres :

- Alors on fait quoi aujourd’hui ?

Epson avait reposé sa corne de brume et attendait que les retardaires daignent se lever. Ah Sabotin enfin. Elle esquissa un sourire à l'attention de l'aspirant Folinus, tandis qu'il la jugeait matinale.

Je dirai insomniaque plutôt que matinale et j'ai profité de ma petite promenade pour vérifier si nous n'avions pas mauvaise compagnie alentours.

Le temps était vraiment magnifique, le soleil avait fait son apparition et il commençait à faire chaud. La roquine s'étira, lorsque son mari s'installa à ses côtés la gratifiant d'un baiser. Elle grimaça, ce n'était vraiment pas l'endroit, pour ce genre d'exhibitions. La jeune femme failli lui faire remarquer qu'ici, à cet instant, elle était le chef et qu'il était son soldat. Que ce baiser était déplacé, elle se contenta de lâcher séchement en le repoussant :

Hum... bonjour Sabotin, tu es en retard.

Elle détestait ce genres de choses en public qu'elle considérait comme appartenant à la plus stricte intimité du foyer, mais n'ajouta rien de plus de peur de froisser son époux, elle préféra croire que les autres soldats n'avaient rien vu et s'empressa de montrer que si la femme c'était laisser embrasser ou n'avait pas vraiment eu le choix mise devant le fait accompli, le gouverneur quant à lui allait montrer qui commandait. Epson se leva donc de son tronc d'arbre mort et lança :

On va rester ici encore quelques jours. J'ai remarqué qu'un lièvre ou un lapin sautillait dans le secteur, je propose qu'avant qu'on parte surveiller noeuds et chemins, on pose des colets au abords du campement, peut-être ce soir aurons-nous autre chose que du brouet à manger.

Elle imaginait de nouveau ce civet dont elle avait rêvé et se reprit :

On pose les colets, trois d'entre vous reste ici à surveiller la route depuis le campement et je prend quatre hommes avec moi, on va aller sur St Claude se réapprovisionner en vivres, prendre des nouvelles et veiller à la sécurité des remparts. On reviendra rapidement. Qu'en pensez-vous ?

Oupsss la mauvaise habitude qu'elle avait pris lorsqu'elle appartenait à l'Ordre des Chevaliers Francs de toujours demander l'avis des gens qu'elle entrainaît avec elle. Ils n'avaient pas vraiment le choix, mais tant pis, elle précisa :

Je vous écoute.

Combien de temps Silver avait-il dormi? Lui même ne saurait dire... N'ayant pas entendu de quelconque remue ménage à l'extérieur de sa tente, il en avait conclu, à tort mais il ne le savait pas encore, que personne n'était encore debout. Aussi avait-il pris soin d'endosser rapidement sa tenue afin d'être prêt à la remettre impeccablement et il s'était rallongé quelques instants. Bien mal lui en avait pris malheureusement! Ce qui le fit sortir de sa torpeur, pour ne pas dire à nouveau sommeil, ne fut pas le bruit assourdissant d'une corne de brume, qu'il entendait au loin comme dans un rêve, mais la voix forte et autoritaire qui suivit...

epsonstylus a écrit:: TOUT LE MONDE DEBOUT ! ICI ET IMMÉDIATEMENT ! ON VOUS ATTEND ! PREMIER ET DERNIER APPEL !

Se dressant sur son séant d'un geste brusque, le sergent instructeur fronça les sourcils et se gratta la tête.

Mais depuis quand quelqu'un est-il debout? J'ai dû me rendormir bien malgré moi... Et je crains de faire partie des derniers!

Silver, maintenant levé et réveillé, rajusta sa tenue et sorti de sa tente pour se rendre compte que ses craintes étaient bien réelles! Sabotin le précédait de quelques mètres et il venait de recueillir un accueil plutôt glacial de la part de son épouse. Voyant la scène de loin, le sergent se dit qu'il se contentera d'un bonjour et de son meilleur sourire lorsqu'il verra la sienne! Cette dernière était d'ailleurs près du feu et Silver se doutait qu'elle était à l'origine de la préparation du petit déjeuner. Sans doute, une bouillie à base de gruau... Pas forcément ce qu'elle faisait de mieux, mais vu l'endroit et les conditions n'importe qui s'en contenterai.
Saluant brièvement toutes les personnes présentes, Franchesco, Jalyia, Folinus, Sabotin et Epson, Silver arriva pile au moment où le gouverneur exposa quelques idées. Ce fut donc le ventre vide qu'il écouta...

Je n'aurai qu'à me lever plus tôt la prochaine fois! se dit-il.

Sabotin salua l’arrivée de Silver Ghost et lui adressa un sourire complice. Il termina rapidement son repas sans dire un mot, puis fit quelques pas vers le feu.

Là il s’installa sur une pierre, tendit ses bottes vers les braises et se pencha les mains sur les genoux.

Il éleva ses mains à deux reprises vers son front avec un air renfrogné.

Près d’un fourré, il aperçut soudain, ou peut être crut-il apercevoir quelque chose comme un petit animal qui portait de longues oreilles, pas plus haut qu’un chapeau qui se glissait près du sol d’un mouvement lent, avec de temps à autre un bond léger. Il sût aussitôt de quoi il s’agissait mais la bête disparut immédiatement dans les hautes herbes.

Sur ce, il se leva en enfonçant les mains dans les poches et tourna le regard troublé vers son épouse :

-J’ai plus faim, je vais voir sous ma tente si j’ai un pigeon

Sur ces mots il regagnait le petit sentier qui remontait vers sa tente ;

Maintenant bien réveillé, il finit de s'habiller correctement.

-" Epson, je vous suis pour aller chercher les nouvelles au village.
Ça me fera du bien de marcher un peu et d'apprendre ce qu'il se passe dans les environs.
D'ailleurs sachez que j'ai appris hier que deux brigands trainaient dans le coin.
Ils se nomment Noiraon et Vlaad et ont rackettés deux soldats de Poligny.
Si nous les croisons, pouvons-nous frapper, Epson?", dit-il en rentrant son épée au fourreau.

Franchesco prit quelques bouchées qui furent délicieuses, enfin autre chose que du pain ou de la viande, pendant que Jalyia lui répondait puis il lui répondit à son tour après avoir sourit à sa remarque sur certains militaires.

Je te remercie, je fais de mon mieux mais en ce moment je trouve que je faiblis un peu, comme les deux fois où je n'ai pas payé les salaires de l'Armée ou hier quand j'ai affecté une recrue à la mauvaise garnison, mais ça va revenir. Sinon je me plais bien à être ADC, pour le moment du moins... Je pense qu'au bout d'un moment cela devient lassant... En tout cas, mon poste est précaire, tout capitaine a le droit de choisir son ADC ce qui veut dire que d'un mandat à l'autre je peux être révoqué, c'est mon deuxième mandat, en ferais-je plus ? Aucune idée. Il prit une nouvelle bouchée et reprit. Dans le futur, j'aimerai bien essayer d'être capitaine maintenant que j'ai du remplacé Macricri, je sais à quoi m'attendre. On verra ce que le futur me réserve. Termina-t-il avant de manger à nouveau après avoir salué d'un signe de tête Folinus qui arrivait. Sur ces entre faits, Epson fit son arrivée avant de rejoindre un tronc d'arbre sur lequel elle s'assit. Tout était calme en ce matin de mai. Le vent léger traversant la forêt emporter parfois quelques branches avec lui qui se pliait légèrement avant de reprendre leur position naturelle. Les feuilles quant à elles, jouaient cette singulière musique du à leur danse avec le vent dont elles ont le secret et qui est si agréable à l'officier. Le ciel quant à lui était beau et Franchesco prit un instant pour le regarder, il espérait y voir des oiseaux voler et prouver ainsi que la forêt était bien vivante même si certains animaux préféraient resté à l'écart du campement. Puis après ce court instant de pause, il recommença à manger quand soudain le corne de brume sonna et le gouverneur cria pour réveiller les retardataires. L'ADC qui mangeait tranquillement avait sursauté et avalé de travers à cette surprise. Il toussa plusieurs fois inconsciemment pour se dégager le gorge de ce qu'il avait mal avalé et se senti rougir un peu. Une fois remit, il cessa de manger ne désirant pas s'étouffer à nouveau et écouta les gens parler. Puis de toute façon je n'avais plus fin voilà... Se marmonna-t-il à soi même, gêné de s'être fait ainsi remarqué. Là encore, une nouvelle personne arriva, mais celle-ci il ne la connaissait pas, il la salua également d'un signe de tête et apprit son nom lorsque Epson le prononça. Et enfin, Silver, un vieil ami arriva, complétant le groupe.

Euh moi je veux bien aller sur Saint-Claude aussi, je n'ai jamais été très bon pour poser les collets... Déclara-t-il en se levant. Juste de remplir ma gourde, oui j'ai oublié de le faire en me rendant au ruisseau tout à l'heure, et je suis prêt.

Elle fronça les sourcils au départ de son époux et attendit la réponse de ses hommes. Satisfaite elle prit son épée, vérifia sa propreté et la rangea dans son fourreau.

Bien alors Folinus et Franchesco viennent avec moi. Quelqu'un d'autre ?

La rouquine voulait partir rapidement sur St Claude.

Aspirant Folinus pour répondre à votre question, vous devez savoir que je diaconesse avant toute chose, ma réponse est donc oui nous arrêterons ces personnes, nous ne les tuerons que si nécessaire et dans le cas d'une légitime défense. Enfin pour ma part...

La jeune femme haussa les épaules, soldats peut-être mais pas assassins. Si ces deux brigands les attaquer ou engager le combat avec eux, certainement que son petit groupe de soldats se défendrait. Oui, il pourrait y avoir morts ou blessés, mais pas de meurtre. Une tâche accomplie avec raison et prudence.

Sorti de ses doux rêves par la voix non moins mélodieuse d'Epson, Hildéric sursauta dans sa tente et s'emmêla dans celle-ci en voulant rejoindre au plus vite le reste de la troupe. Sa courte retraite lui avait fait oublié ses bonnes habitudes et le soleil avait réussi à se lever avant lui encore une fois.

Les yeux pleins de sommeil, il salua l'ensemble de ses compagnons qu'il avait eu grand plaisir à retrouver et se pencha sur la gamelle préparée par Jalya. Se ravisant il picora une petite poignée de fraises des bois posées sur la table.

Je te suis Epson. Comme Folinus j'ai besoin de me dégourdir les jambes et je profiterai de notre visite à Saint Claude pour aller saluer des amis sans oublier de passer quelques instants avec ma promise.

Le groupe d'Epson étant plein, il ne restait plus qu'à Jalyia et à ses compagnons la tâche des collets. Même si cela lui permettait de rester un peu plus longtemps avec son époux, la jeune femme grimaça en imaginant les lapins dépecés. Et qui, par Aristote, les cuisinerait?

Une fois la table du petit déjeuner débarrassée et les bols rincés, il était l'heure pour le groupe de s'activer. Ne sachant absolument pas comment poser un piège à lapin, Jal dévisagea son monde en se mordillant la lèvre.

Hum, qui sait comment s'y prendre?

Le dépeçage des lapins... Pas ce que Silver espérait de mieux, mais il s'en accommoderait tout de même! L'équipe désignée pour s'occuper de cette tache était loin d'être la meilleure certes, et les fous rires risquaient d'être omniprésents quand il allait s'agir de la pose des fameux collets!
Souriant à ces possibles comiques de situtation, l'arbalétrier finit par fixer son épouse lorsque celle ci prit la parole.

jalyia a écrit:: Hum, qui sait comment s'y prendre?

Pour ma part, je peux éventuellement me porter volontaire pour le dépeçage... Mais je suppose que tu parles de la pose des collets! Si l'aspirant Folinus, en éclaireur aguerri, pouvait nous donner une rapide explication sur la pose de pièges, je suis prêt à penser que poser un collet deviendra pour nous un jeu d'enfant!

Puisque tout le monde semblait s'être endormi sous l'effet d'un maléfice, hormis Silver son mari, la jeune femme le tira par un bras et se mit à danser la gigue.

Hop là, hop là, hop là!

Et un et deux et trois et quatre!

youpiiiiiiiiiiiii

Elle tira ensuite le bras de Folinus et recommença cette folle danse; et ainsi de suite avec tous ses autres compagnons. Rien de tel qu'une bonne danse pour se sentir mieux! La jeune femme tournoyait, encore et encore, s'amusant à faire bouger au rythme de sa musique son cavalier du moment.

Emporté par Jalyia, Folinus ne pouvait que suivre la danse.
Quelques pas pour se dégourdir, et il allait commencer les choses sérieuses.

-" Bien, je vais plutôt rester ici pour les pièges et mettre mes connaissances
à la disposition du groupe car la pose de ce piège demande quand même
une petite préparation et je ne voudrais pas vous retarder."

Il prit donc le nécessaire pour construire le collet, c'est à dire, pas grand chose.
Du fil de laiton, un couteau bien affuté et une broche flexible et résistante
qu'il avait dans son sac de voyage.
Ses affaires rassemblées, il invita Jalyia et Silver à le rejoindre.
-" C'est donc un lièvre que nous avons aperçu. Il est bon de savoir quelques
petites choses sur cet animal quand on veut essayer de l'attraper.
A la course, il vous aura à coup sûr. Et le traquer et l'avoir avec une flèche
ou un carreau est très difficile. Seuls les meilleurs y arrivent.
Personnellement, je n'en ai jamais eu ainsi. De plus, poser un collet s'avère
bien moins fatiguant que de traquer un lièvre pendant des heures."

Il but une rasade à sa gourde avant de continuer.
-" Une donnée importante à savoir est que le lièvre parcourt presque toujours le même chemin
pour aller de son lieu de repos à son lieu d'alimentation. De ce fait, il trace une espèce de chemin
avec de multiples embranchements qu'il va nous falloir repérer. Vous pourrez certainement
y voir des empreintes caractéristiques qui vous confirmeront son passage."

Il s'accroupit alors pour dessiner dans la terre la forme de l'empreinte du lièvre.
[RP] Feu de camp à Poligny Traces-lievre-1

[RP] Feu de camp à Poligny Traces-lievre-1

-" Étant donné que le lièvre se repose le jour et commence à rôder à al recherche de nourriture
du crépuscule jusqu'à l'aube, nous avons un petit moment pour poser nos pièges qui agiront
la nuit. Nous n'aurons donc notre nourriture que demain, si du moins nous attrapons quelque chose!"

Il eut un sourire en pensant aux estomacs en face de lui qui avait peut-être imaginé attraper un lièvre
en quelques minutes.

-" Bien, si vous le voulez bien, nous allons chercher ce fameux chemin du lièvre.
Trouvons les traces, et nous placerons quelques collets.
Attention toutefois à éviter d'emprunter le chemin et d'y laisser votre odeur.
Tâchez aussi de modifier le moins possible tout l'environnement autour.
Et alors veillez à faire le moins de bruit possible, des fois que son gîte, son nid,
ne soit pas si lointain."

Et il se mit en route à la recherche des traces du lièvre.

Après un petit moment de détente orchestré par son épouse, dont Silver se demandait quel pouvait bien être son secret pour déborder autant d'énergie, le groupe préposé à la recherche de la nourriture venait d'être reformé. Composé à présent de l'aspirant Folinus et des deux arbalétriers, le trio allait pouvoir partir en chasse mais c'était sans compter l'intervention de l'officier éclaireur sur la pose des fameux collets.
Restant attentif au moindre mot, Silver aquiesca lorsque Folinus donna ses dernières recommandations. Se levant d'un bond, il se frotta les mains et encouragea ses collègues.

Allez! Ne perdons pas de temps quand même... Notre relative inexpérience de ce genre de chasse peut nous faire perdre du temps malgré tes bonnes recommandations, Folinus! Doit-on rester groupé ou pouvons nous nous disperser afin de couvrir plus de terrain? Mais c'est vrai qu'il ne faut pas trop déranger l'environnement de l'animal... Arf... Je ne serai pas contre un avis supplémentaire, moi!

-" Bien, avançons à une distance de 20 pas l'un de l'autre
dans la direction où nous l'avons vu. Ainsi, nous ne devrions
pas manquer sa trace.
Quand vous l'aurez trouvé, sifflez et nous nous rejoindrons
comme cela je vous montrerai la pose d'un piège concrètement."

Et il avança tranquillement parmi les hautes herbes,
faisant bien attention à regarder au sol à quelques pas devant lui.

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