[clos] Brigandage : Spikelilou

(Dany arriva au tribunal, il salut d�un coup de tête et d�un petit sourire le juge Fabulous et fit de même avec le procureur. Il alla s�asseoir à côté de sa cliente et lui parla quelques instants à l�oreille, histoire de lui révéler d�excellentes nouvelles� Il écouta la première plaidoirie de son confrère avec attention, tentant d�apercevoir rapidement quel genre de procureur il est� Il écouta aussi ce que Spikelilou voulait absolument clarifier à la cour, fait qu�il trouvait intéressant, les frontières étaient bien fermées�! Enfin prêt à prendre la parole, il s�avança vers le juge, réfléchissant et ce détourna vers le public et commença sa première plaidoirie�)

Votre honneur, mon confrère, cher gens de l�assemblé. Nous sommes réunis aujourd�hui ici dans le procès de dame Spikelilou, ce qui est déjà assez étrange� En effet bon nombre de personne connaisse cette femme, sont au courant de qui elle est et surtout� SURTOUT!... de qui elle n�est pas! Je n�ai pas besoin de vous faire un roman pour vous dire qu�elle n�est pas du tout mauvaise et encore moins une brigande. Mais la justice demande des preuves pour pouvoir innocenter une personne et non pas que de vulgaire parole d�un avocat�

(Il prit une première preuve dans son dossier et s�avança vers le juge lisant à voix haute son contenu) Voici votre honneur, la missive qu�elle a envoyé à ses victimes� Qui faut-il le rappeler ne son peut-être pas des victimes, d�ailleurs que faisait-il la si les frontières étaient fermées??? Laissons faire cela pour le moment, je lis ce qu�elle aurait dit a leur victime� «� Mais c'est terrible ça !!! Enfin heureusement que vous n'aviez pas plus, comment voulez-vous que l'on vous redonne, même le peu ??? » (Il sourit au juge en lui donnant le message en entier : [https://chateau-de-dole.forumactif.com/depot-des-plaintes-f230/depot-de-plainte-saint-claude-t3155-270.htm] et se retourna vers le public) Elle est la même femme que vous connaissez tous, une bonne femme, honnête et dévouée� Jamais elle n�a eu l�idée de voler de pauvres gens� Dès qu�elle a su que ce n�était que de pauvre citoyens, elle c�est inquiétée pour eux et leurs a même offert de les rembourser� Ont n�est très loin du brigand ordinaire hum??? (Il ria avec les quelques rires dans l�assemblé et alla se rasseoir pour conclure son premier plaidoirie�) Voilà votre honneur c�est déjà tout, j�aurais quelques témoins a appeler et ca sera un très bon procès!!! C�est moi qui vous le dit! (Il regarda la pauvre femme qui devait ne pas trop apprécier cette dernière phrase et lui rendît son sourire d�encouragement, car aussi surprenant qu�il soit, il était assez confiant pour la faire sortir de la libre, comme le méritait� Déposant les bras sur la table de la défense, il ce détourna vers le procureur) À vous mon cher�

Fait à Poligny le 12 février 1457

*La vicomtesse de Dampierre se leva du banc sur lequel elle avait pris place depuis le début du procès et murmurant quelques vagues excuses, obligea ses voisins à se lever pour lui céder le passage. Le menton levé, elle franchit posément la travée centrale du tribunal, descendit les quelques marches qui la séparaient du bureau où siégeaient les membres de la cour et inclina sobrement la tête en guise de révérence à ces messieurs enveloppés dans leurs dignités.
Toussotant pour s'éclaircir la voix, la main posée à la rambarde de bois, elle prit le temps de sourire à dame Spikelilou avant de s'adresser à la justice d'une voix forte*

Messire juge, messire procureur...

Je ne viens pas ici faire l'aumône d'une quelconque clémence pour dame Spikelilou, pas plus qu'abuser de ma...qualité d'aristocrate pour tenter de soudoyer la justice, non. Je viens ici pour défendre en mon âme et conscience celle que vous vous apprêtez à juger, afin que vous soyez bien conscients de ce qui risquerait d'être une...grave erreur, si il advenait que votre justice la désigne coupable...

*Regardant dans les yeux le procureur Eiddin quelques instants, elle reprit*

Messire...les apparences peuvent être trompeuses...Il arrive parfois que de nuit, on confonde son agresseur avec un autre, ce sont des choses qui arrivent, n'est-ce pas, qu'on le voit plus petit qu'il n'est en réalité, par exemple...ou plus jeune...non, rassurez-vous, je n'irai pas au delà, ce n'était que simple digression pour vous rappeler que les chemins d'Aristote sont impénétrables et qu'il met parfois devant nos yeux une brume qui fausse notre jugement...
Mais admettons que dame Spikelilou soit entrée en relation...disons un peu brutale avec ces personnes d'une lointaine région...Ma première question est : que faisaient ils, eux, sur nos routes, puisque les frontières sont fermées ?? Notre bonne Comté serait elle plus conciliante avec ceux qui enfreignent les lois qu'avec les comtois qui les font respecter ?? Qui vous dit...qu'elle n'a pas tout simplement agi par nécessité et par sens du devoir ? et qui vous dit....
Un instant, je vous prie, je souhaiterais vous montrer quelque chose...

*Sortant de la poche de son pourpoint un petit parchemin très ancien, elle approcha devant les juges et détachant les lacs de soie usagés, le déroula précautionneusement sur la table...pointant l'index sur quelques lettres à demi effacées*

Ce sont des gens qui ont passé leur vie à faire des expériences..les uns pour faire avancer la connaissance, les autres pour faire avancer la médecine, d'autres pour trouver des denrées rares dans des contrées lointaines, d'autres...comme celui-là, cet Aristarque de Samos, qui croyait prétendre que le soleil et les étoiles ne bougeaient pas...comme si...c'était la terre qui était animée !! Parfois pour avoir simplement voulu expérimenter, on les a pouchassés...des hérétiques, des sorciers, des ivrognes, des possédés de Satan, et pourtant, ils ne faisaient que chercher à apporter leur aide à leurs frères humains...

*Reprenant son parchemin, elle prit le temps de le rouler amoureusement et de le replacer contre son coeur, sous son pourpoint*

Je sais...vous vous demandez le rapport...Dame Spikelilou est de ceux qui cherchent ! qui ne s'avouent pas vaincus, tant qu'il reste des zones d'ombre, tant qu'on ne connait pas tous les chemins même les plus dangereux, qui permettent de franchir nos frontières...Messires...Elle expérimente, pour la sécurité de TOUS ! la vôtre, la mienne, celle des pauvres hères à la recherche d'un hâvre de paix sur nos terres...Auriez-vous le courage de braver tous les dangers, vous ??

Messire, je terminerai sur quelque chose de plus personnel...J'ai été par deux fois capitaine de Franche-Comté. Par deux fois, j'ai été amenée à travailler avec le lieutenant Spikelilou.Si il y a UN militaire dans cette armée en qui j'avais toute confiance, c'est elle. Jamais je n'ai eu la moindre hésitation à lui confier des secrets concernant la défense. Je lui demandais son avis, et il était toujours réfléchi et avisé. Elle a participé à toutes les traques les plus dangereuses, elle acceptait toutes les missions, sans jamais se plaindre, et c'était au détriment de ses finances, de son repos, de ses études...Toujours pour sa région avant toute chose...
QUI peut ici prétendre en avoir fait le quart ?...
je ne jugerai pas de vos compétences, certes, ni de votre fidélité à la Franche-Comté...Je vous demande simplement de considérer ce que l'expérience réalisée par dame Spikelilou peut être profitable à tous...Peut-être que si j'avais pensé à cela, quand j'étais capitaine, lui en aurais-je donné la mission ?? Et dans ce cas, seriez-vous ici même en train de juger? Sans doute pas...

Je n'implore rien. Je voulais simplement que vous sachiez faire la différence entre les vauriens qui s'attaqueraient à Aristote lui même pour lui voler 3 miches de pain, et une comtoise qui a toujours oeuvré pour la région et pour les soldats qui étaient sous ses ordres
Je vous remercie de m'avoir écoutée

*Inclinant une nouvelle fois la tête, Lothilde quitta la place des témoins, fit quelques pas et s'arrêta en face de dame Spikelilou pour lui tendre une pomme qu'elle venait de sortir de sa poche et lui murmura brièvement quelques encouragements*
je ne vous abandonnerai pas...