Definition
La fortification est l'art militaire de renforcer une position ou un lieu lors d'une attaque.
Principes
Elle a deux fonctions principales:
l'obstacle en retardant l'attaquant dans sa progression vers l'affrontement rapproché et l'obligeant à rester plus longtemps sous le feu des défenseurs
la protection, en mettant à l'abri des attaques de l'ennemi les troupes chargées de défendre les obstacles. Cette composante de protection peut-être remplie de deux façons, directement, par l'utilisation de constructions assez solides pour arrêter les projectiles ennemis, et indirectement par l'emploi de la distance et de l'avantage en portée. De façon générale, la généralisation d'armes à feu de plus en plus perfectionnées à eu pour conséquence d'accroître le besoin de protection, l'obstacle perdant lui de l'importance.
Elle peut cependant avoir d'autres fonctions, comme une symbolique, concrétisant un pouvoir ou une propriété.
Classification
Permanence
Les fortifications sont habituellement divisées en deux branches, celles permanentes, bénéficiant d'un travail et de ressources importants, et celles de campagne qui sont réalisées de façon plus ou moins improvisée sur le terrain par les troupes. Cependant la limite entre les deux est assez floue, car des fortifications de campagne peuvent se transformer en fortifications dite semi-permanentes, quand le temps et les ressources le permettent, ou quand le besoin s'en fait sentir.
Taille et objectif
L'objectif des fortifications, lui par contre, a toujours été très variable, cherchant à protéger d'une simple demeure comme une maison forte ou un chateau fort féodal, à un pays entier avec un vaste système défensif, comme la Grande Muraille de Chine.
Histoire
Fortifications primitives
Le moyen de garder l'ennemi, en dehors du lieu que l'on veut protéger, est trouvé très tôt dans l'histoire de l'humanité avec la palissade en bois, le talus de terre, ou le mur de pierres sèches empilées, selon les régions. Suffisant contre la faune, cet obstacle va vite se révéler insuffisant contre l'Homme, qui imagine quantité de moyens pour le franchir, le premier instrument de siège, apparaît avec l'échelle qui permet d'escalader la muraille. Il devient donc nécessaire de défendre l'obstacle, contre l'envahisseur. Le mur étant difficile à défendre d'en bas, on invente le chemin de ronde qui permet de parcourir son sommet, tout en étant protégé de l'extérieur, par le parapet, plaçant les défenseurs dans une position avantageuse pour le corps à corps et le tir.
Le lieu protégé par ce type de fortification précoce, est généralement le village, où vivent les défenseurs et où ils stockent leurs réserves et richesses. L'enceinte est souvent circulaire, entourant les habitations, la forme de défense la plus courante semble avoir été le Dun, où un talus de terre est crée à l'intérieur, en creusant un fossé. Le parapet est constitué soit pas un autre talus plus petit, ou une palissade en bois. Dans les régions rocailleuses comme l'Irlande ou l'Écosse, la pierre est utilisée pour tenir le flanc du talus. Dans la zone méditerranéenne, les enceintes sont constituées par des pierres colossales empilées sans aucun liant.
L'apogée de ce type de fortification semble avoir été atteint par les tribus germaniques, qu'affronta César en son temps. Leurs villes étaient entourées par des talus composites constitués par un assemblage de pierres, de troncs d'arbre placés en longueur et de terre, très difficile à détruire, car épais et donc résistant à des coups de béliers et insensible au feu grâce à la présence de terre humide.
D'autres perfectionnements commence à se répandre, de nombreuses tours sont bâties sur une base circulaire ou ovale, au lieu de carrée ou rectangulaire auparavant, ce qui leur permet de mieux résister aux impacts des balistes. Par ailleurs, les matériaux évoluent, la brique cédant la place à la pierre, plus courante aux latitudes septentrionales et moins sensible au effet du feu et des chocs. Il semble aussi que les romains aient mis en place les premiers hourds qui permettent de tirer vers le bas du mur, sans se découvrir.
D'autres perfectionnements commence à se répandre, de nombreuses tours sont bâties sur une base circulaire ou ovale, au lieu de carrée ou rectangulaire auparavant, ce qui leur permet de mieux résister aux impacts des balistes. Par ailleurs, les matériaux évoluent, la brique cédant la place à la pierre, plus courante aux latitudes septentrionales et moins sensible au effet du feu et des chocs. Il semble aussi que les romains aient mis en place les premiers hourds qui permettent de tirer vers le bas du mur, sans se découvrir.
L'apparition de la maçonnerie
L'invention de la brique séchée au soleil, va révolutionner l'art de fortifier, permettant de créer des murs beaucoup plus haut, et donc imprenable par escalade. Ces techniques naissent parmi les civilisations du croissant fertile, elles nécessitent outre les progrès dans l'art de la construction, une structure sociale autorisant la réquisition de nombreux travailleurs pour de longues périodes, ce que permettent les premières royautés qui émergent, alors. L'objet de ce nouveau type de fortification, apparaît aussi, ce sont les premières grandes villes de l'histoire. Le but est de pouvoir abriter, les réserves et la population de toute la campagne environante, dans un lieu inaccessible à l'ennemi, les travaux de défense sont donc autrement plus important que ce qu'exigeait la protection d'un simple village. On voit ainsi apparaître des œuvres colossales, comme les murailles de la ville de Ninive en Assyrie, avec des murs en briques de près de quarante mètres de haut.
L'apparition du bélier et des travaux de sape et de mine contre les murs, oblige à construire ceux-ci de façon solide avec plus de dix mètres d'épaisseur. Pour éviter un travail trop important, la solution est alors trouvée, de construire deux murs parallèles et de combler l'intervalle entre les deux avec de la terre. Ces nouveaux types d'attaque, provoque l'apartition des tours qui garnissent les longueurs de mur, permettant par son avancé par rapport au mur, de battre par des tirs croisés, l'angle mort où opèrent les sapeurs et le bélier. Elles constituent aussi un refuge surplombant le parapet, qui permet de bombarder celui-ci après une prise par l'assaillant, et de plus, elle sert de contrefort au mur. C'est aussi à cette époque, que le parapet se garni de créneaux, qui permettent aux défenseurs de s'abriter entre deux tirs. Les villes fortifiées de cette époque deviennent quasiment imprenables par un assaut direct, il ne reste que la solution de l'investissement et du siège de longue durée, pour la faire tomber par la famine ou la redition.
Cependant, les grecs de la période classique et par la suite les romains, vont développer et systématiser de nouvelles tactiques et techniques de siège, celles-ci sont liées à l'apparition de nouvelles armes de jet lourdes, les balistes et catapultes, et des tours de siège. Ce type de siège, bien qu'efficace demande de très longs travaux préparatoires, dont l'édification d'une enceinte, souvent double, ceinturant l'assiégé, pour éviter les sorties de celui-ci et éventuellement, une attaque d'une armée de secours adverse. De grands terrassements, sont aussi nécessaires pour amener les engins de siège au contact des défenses, par exemple de grandes rampes en remblai, pour avancer les tours de siège.
Comparativement, les systèmes défensifs évolue moins pendant cette période, l'effort porte principalement sur l'utilisation du terrain existant pour concevoir, le réseau fortifié, on cherche à s'appuyer sur des cours d'eau ou des dénivellations importantes naturelles. Pour protéger les villes, on crée des forteresses, situées sur les hauteurs pour constituer les point forts de la positions. Les romains vont par contre apporter beaucoup dans le domaine de la fortification de campagne, avec leur camps plus ou moins provisoires. Ces travaux en terre et en bois, réalisés parfois en quelques heures, sont néanmoins assez difficile à capturer, fournissant un abri sûr aux troupes. Une de leur caractéristiques, le fossé, se généralise aussi dans les fortifications permanentes. Il présente trois avantages, il empêche l'assaillant d'amener une machine de siège au contact du mur, sans l'avoir préalablement comblé, il fourni des matériaux pour la construction du mur ou de la butte constituant l'obstacle, et enfin il augmente par sa profondeur, la hauteur de celui ci.
D'autres perfectionnements commence à se répandre, de nombreuses tours sont bâties sur une base circulaire ou ovale, au lieu de carrée ou rectangulaire auparavant, ce qui leur permet de mieux résister aux impacts des balistes. Par ailleurs, les matériaux évoluent, la brique cédant la place à la pierre, plus courante aux latitudes septentrionales et moins sensible au effet du feu et des chocs. Il semble aussi que les romains aient mis en place les premiers hourds qui permettent de tirer vers le bas du mur, sans se découvrir.
L'apparition de l'artillerie
L'apparition des canons change au départ peu de chose dans les méthodes de siège, se révélant marginalement plus performants que les diverses balistes. Mais peu à peu, les pièces deviennent de plus en plus puissantes grâce à l'amélioration des techniques de fabrication et commencent à utiliser des projectiles en bronze, puis en fer battu, au lieu de la pierre et du bois en usage auparavant. Ces nouveaux boulets qui n'éclatent pas à l'impact avec des vitesses supérieures lors de l'impact, rendent la construction de murs maçonnés capables de leur résister, de plus en plus ardue. De plus, les canons tirent de plus en plus vite et précisement, il devient possible de concentrer plusieurs tirs successifs sur une zone précise, pour créer une brèche, dans n'importe quel mur, ce qui était impossible avec l'artillerie nevrobalistique. La fortification doit évoluer devant cette nouvelle menace. Suite à la démonstration par l'armée de François Ier, lors des guerres d'Italie, de la fragilité des forteresses traditionelles est une cause entendue.
Le siège est désormais considéré comme un duel d'artillerie entre les canons qui attaquent la place forte et ceux qui la défendent, l'art de fortifier va donc consister à donner à ces derniers le maximum d'avantages dans la lutte. Dés le XIVe siècle apparaissent les tours à canons, basses et massives qui renforcent les forts existants. La phase suivante va être de diminuer la hauteur des courtines et des tours. L'ouvrage émerge alors à peine de son fossé, qui à repris la fonction d'obstacle, tenue depuis l'aube de la civilisation, par le mur haut qui est devennu trop vulnérable. Les courtines perdent leur créneaux, au profit d'embrasures pour les canons, et des ouvrages détachés commencent à apparaître autour du corps principal de la forteresse. La fonction de ces derniers est de retarder au maximum l'attaque contre la forteresse, elle même, sans présenter un quelconque abri pour l'assaillant, une fois qu'ils sont pris. Des caponnières permmettent aussi une défense plus aisée du fossé.