Gnouf

L'endroit était sombre, sale et sentait le rat pourri. D'ailleurs, certains de leurs congénères, encore vivants se disputaient les restes d'une patte. Clo arriva, la tête basse et le moral encore plus bas. Elle entra dans la pièce en adressant un regard triste au soldat qui l'y avait accompagnée, mais rien n'y fit. Il la poussa d'un geste brusque.

Doucement grosse brute ! Je suis punie mais je suis pas une prisonnière ! Va voir c'qu'y va t'faire mon père s'il apprend ça !

Il lui laissa néanmoins une bougie, pas très grande. Faudrait qu'elle fasse attention si elle voulait tenir un peu. Elle se baissa pour la ramasser alors qu'il s'éloignait. La visite des lieux fut très rapide. Une paillasse où un tas de paille sale grouillait de bestioles, une table en bois vermoulu, un tabouret, voilà ce qui composait le fameux gnouf. Même pas un bâton pour s'entraîner ou une corde tient, pour entretenir la forme. Ou un autre usage si besoin.

Elle s'installa sur le tabouret, avec sa bougie à la main, regardant vers la grille. Il y avait très peu de lumière. Elle ne savait si on était le jour, la nuit, elle avait déjà perdu la notion du temps. Pis rien à boire ici ! Qu'est-ce qu'elle allait faire pendant tout ce temps ? Compter les punaises ? Elle se leva d'un bond

Hey le garde-chiourme ! Au pied ! J'ai quand même le droit à avoir un peu à manger ! J'ai faim ! Oh ! J'ai faim !

La porte s'ouvrait. La tambouille ? Elle se leva doucement, un peu ankylosée par l'inaction. Elle entendit une voix qu'elle avait déjà entendue, mais laquelle ?

metaxas a écrit:

Allez sortez moi de là et vite ! J'espère que ce là vous a servit de leçon !

Ben je peux pas ! Vous êtes déjà dehors !

Puis elle entendit servi de leçon... La quille ? Trop bon ! Elle se leva aussi vite que son corps le lui permettait, puis courut sans même attendre l'ADM qui était venu la chercher.

Le dernier dehors est un trouillard !

Casiope ayant été condamnée à quelques jours de gnouf, elle joignit l'utile au désagréable.

Elle ouvrit la porte et fit assaillie par une odeur de moisi. Luttant contre les nausées, elle entreprit de récolter le salpêtre qui serait utile dans bien des compositions. Elle fit une récolte abondante, elle respirait déjà mieux dans ce lieu sordide.
Ayant amené de la chaux, elle en libéra son action en en enduisant les murs. Elle fit une petite pause et s'endormit usée par ces derniers jours.

Cassy fut heureuse de la visite de sa sœurette mais triste qu'elle fut partie aussi vite. Elle mangea de bon appétit et attendit patiemment en lisant et étudiant le traité de médecin amené par Fredy. Elle était vraiment satisfaite de son travail, le gnouf était propret voire accueillant.
La récolte de salpêtre avait été abondante. Et le plus beau dans cette punition est qu'elle pouvait enfin se reposer après de longs mois d'activité intense. Il faudrait d'ailleurs qu'elle pense à remercier le Capitaine de cette très gentille attention à son égard.

Cassy, à moitié endormie crut qu'elle rêvait! Mais non, c'était bien Lanna qui venait lui rendre visite. Elle se leva de sa couche toute guillerette.

Bonjour ma petite mascotte adorée, mon caporal, c'est gentil de venir me voir! Je m'ennuie ici ! Oh merci pour les sucres d'orge ma chérie, un seul me suffira ! Tu es encore partie de l'infirmerie je suppose !

Puis Cassy partit dans un grand fou rire en imaginant la tête de Spa.

Cassy regarde Lanna lui tendre les sucreries et celle-ci tremblote !
C'est adorable ma puce, si tu en as d'autres je veux bien car je m'ennuie. Mais tu es pieds nus, rrhho tu vas attraper froid et je m'en voudrais, attends je vais trouver une solution !

Cassy farfouille dans sa besace et en sort des bandes de tissu blanc. A travers la grille, elle enveloppe les pieds de la petite caporale avec soin.

Voilà cela va mieux, il fait froid le soir ici, tu devrais rentrer ma puce, j'espère que tu ne vas pas croiser Sauveur et ton papa, j'ai entendu dire qu'ils vont venir. Je vais t'indiquer un petit passage secret.

Cassy prend un bout de parchemin, dessine un petit plan et le donne à Lanna.

Voilà, tu passes vite dans la salle des gardes et derrière la plaque de la cheminée, heureusement elle est éteinte tu peux te glisser, le passage est toujours un peu éclairé, c'est un petit raccourci que je connais pour aller à l'infirmerie mais chut ne le dit à personne, c'est notre secret, d'accord ?

Ils sont seyants ces nouveaux chaussons dit Cassy en souriant.

Tu peux rester un peu mais pas trop longtemps, en attendant si nous discutions de nos petits chemins secrets ?

Cassy passa une petite couverture à Lanna pour qu'elle la mette sur ses épaules.

Tu peux rester un peu mais pas trop longtemps, en attendant si nous discutions de nos petits chemins secrets ?

L'en a une cachette secrète dans le bureau du Capitaine derrière la croisième planche dans le mur.

Lanna se blottit dans la vieille couverture, ses longs cheveux blonds tombant sur ses épaules virevoltaient à chaque fois qu'elle secouait la tête. Le sourire de la blondinette et comme d'habitude toujours présent.

Elle prit un sucre d'orge de son sac et mit le haut de la friandise dans sa bouche pour laisser fondre le sucre sur sa langue.

Cassy fit pareil que Lanna, elle mit la douceur dans sa bouche et la laissa fondre. Elles étaient bien là toutes les deux à se raconter des histoires de passages secrets. Lanna était petite et cassy très très mince. Cela était parfait.

Je le connais celui du Capitaine, connais-tu celui du jardin des médicastres? Tu sais ce que l'on va faire ma chérie, et bien je vais repartir avec toi. J'ai fait mon temps. Sauveur n'étant pas venu avec Jerone et le gnouf étant désinfecté et chauler je repars comme je suis venur, toute seule. Je vais juste laisser un mot.

Citation :

Capitaine,
M'étant rendue de mon propre chef au gnouf et rendu celui-ci salubre, je décide ce jour de réintégrer mon corps d'arme.
En effet, je tiens à vous signaler qu'aucun gardien ne s'est occupé de moi y compris pour me nourrir. Je veux bien obéir mais il n'y a point que moi à l'Ost et je trouve particulièrement inacceptable ce qui se passe en ce moment.
Je pars en ayant la satisfaction d'avoir accomplit ce que pourquoi j'étais ici.
Mes respects Capitaine

Sergent Casiope Van Ansel

Tu viens ma puce, sortons de cet endroit et allons explorer les raccourcis !

Cassy qui connaissait bien le chemin du gnouf pour y avoir été invitée à chauler et désinfecter par le Capitaine, y revint pour parler au Sergent Sauveur et qui n'y vit - elle pas l'adorable Mascotte.
Bonjour ma belle Euh pardon caporal  
 Sergent Sauveur, je viens te voir car je ramène la punition au jour prévu initialement étant donné la rapidité de réponse de la recrue Sarani, cependant elle doit se former à l'administratif ! Vérifie bien qu'elle n'a point de fiole alcoolisée sur elle, c'est une habituée, il paraît !
lanna j'ai encore des bonbons à la violette tu en veux ?

Cassy tend un sachet à Lanna et un à Sauveur. Je viens de les faire ! Tenez !

Lanna, comme à son habitude, curieuse, demandât la permission d'attendre la recrue en compagnie de Sauveur, ce que le sergent accepta. A peine avait-il croisé Lanna, que Cassiope arriva à son tour.

Bonjour sergent, ne t'inquiète pas. Je veillerai à ce que la recrue ne soit en possession d'aucune boisson alcoolisée ou autre breuvage enivrant. Et merci pour les violettes

La principale concernée, par cette histoire, ne tarda pas à faire son apparition. Après une présentation correcte et un salut parfait de la part de la recrue, Sauveur ne peut s'empêcher sourire. Rares sont les soldats obéissants en cette période alors que penser des recrues. 

Repos recrue  Puis d'un ton doux mais néanmoins sérieux il enchaîna. Dites moi recrue, avez-vous quoique ce soit sur vous qui pourrait vous valoir quelques jours en plus au gnouf ? J'ai ouïe dire que la boisson était votre petit péché. Si c'est le cas, veuillez m'en faire part tout de suite.

Puis se tournant vers le caporal qui venait de faire une proposition.

Non, mais peut-être veux-tu prendre sa place ou l'accompagner dans la tâche qui l'attend ? Dit-il d'un ton taquin

Mais quand un supérieur ordonne, on ne peut que s'exécuter. Elle savait que si elle ne lui donnait pas d'elle même, il la fouillerait certainement, et avait clairement compris le message : si elle ne s'y soumettait pas, sa peine pourrait être bien plus longue et ses chances de survie amoindries. Elle déglutit en ôtant sa besace qui contenait sa flasque et son poignard, entre quelques vieux courriers. D'une main, elle retira le stylet rangé dans son étui, laissant la chevelure rousse retomber en de lourdes boucles. Elle les lui tendit avant de tirer détacher son fourreau et de déposer son épée sur le côté. Il ne lui fallait conserver aucune lame, aucun objet qui aurait pu contribuer à blesser quelqu'un ou à faire qu'elle se meurtrisse elle même. Elle lui confia également sa barrette en nacre ainsi que sa broche. Peut-être ne comprendrait-il pas ces derniers détails, mais elle, elle en connaissait l'importance, elle savait ce dont elle serait certainement capable.

Un pas, un second, un troisième ; le bruit sourd d'une porte qui se clôt derrière elle, libérant sa pluie poussiéreuse ; puis la clef meurtrière de sceller condamnation à un destin funeste. Elle resta debout, le regard perdu dans le vide, espérant un sursaut dans la situation, mais rien ne vint. Impossible de savoir si elle était restée une minute ou une heure sans le moindre mouvement. Rien que cette gorge serrée, et les mains moites, tandis que son corps était gelé par le sang qui semblait se glacer dans ses veines. Elle finit par traverser les quelques mètres de cellule jusqu'à un coin. Son dos se posa contre le mur, et elle se laissa glisser sur le sol. Ses bras entourèrent ses genoux repliés contre son buste.

[Le néant dans mes yeux ne clame qu'expulsion.
Vide-toi de ta tête et respire le poison.
Sens-tu l'air te sortir de tes veines assoiffées ?
Il ne reste que Morphée, il ne reste que Morphée.]

Le temps défilait, impassible à son sort. Sa langue sèche finit par ne plus être en mesure d'humecter ses lèvres. Sentant son esprit commencer à se perdre en divagations, elle glissa une main sous ses vêtements pour en ressortir la lettre de sa petite hispanique. Lire, se raccrocher à quelque chose de réel dans l'espoir de ne pas être engloutie.

Citation :

Maman,

Le monsieur, il dit que c'est ton frère, et pis tout ! Je crois peut-être t'as un frère et t'as oublié ! Mais il a l'air sûr de sûr de sûr que c'est ton frère, hein, tu sais!

Je suis sage, toujours, quand il y a des caramels !! Du coup, je crois je peux en avoir plus, hein? Hein, dis? Dis?

Tout plein de bisous doux !

Gaby.

PS : Tu vas gronder les gardes, dis? Mais ils m'ont rien fait, ils me laissent sortir et rentrer quand je souris !*

Les poings se cadenassèrent sur le vélin. Elle ne pourrait lui répondre ce soir, elle ne le pourrait peut-être jamais. Il y avait aussi Ambre, sa mini-rouquine, elle était encore si jeune. Se rappellerait-elle de sa mère dans quelques années si celle-ci venait à rendre son dernier souffle ? Et Lancelot qui l'attendait au dehors, qui ne comprendrait pas de ne pas la voir sortir. A coup sur, il penserait qu'elle avait disparu, une fois de plus. Après la violente dispute qu'ils avaient eue quand il a constaté qu'elle avait intégré les rangs. Le brun avait fini par fléchir à tous les caprices de son épouse, mais redoutait par dessus tout qu'il ne lui arrive malheur sur le champ de bataille. Elle éclata d'un rire nerveux en songeant qu'il n'aurait jamais pu imaginer qu'elle pouvait risquer sa vie dans les locaux même de l'armée, et ce, grâce à ce que l'on appelle communément une Soeur d'arme. Elle passa du rire aux sanglots, les deux paumes plaquées contre sa bouche pour en étouffer le son. Tandis que le manque s'amplifiait, son esprit dérivait complètement. Elle savait, elle savait forcément, la petite sergent, elle était médecin, elle l'avait forcément fait exprès, elle voulait la tuer, elle ne l'aurait pas.

[Le néant sous nos yeux, des rêves plein les pupilles
Quand l'été aride pleure son chant, des cris s'inclinent
Des pavés encore chaud aux enclos dépravés
Il ne reste que Morphée, il ne reste que Morphée]

Les heures passaient encore, chacune d'entre elle la rapprochant un peu plus de sa fin. Elle avait fini par réussir à ramper jusqu'à la paillasse, malgré ses membres engourdis par le manque, et s'endormit. Peut-être le sommeil pourrait-il.. Le spectre de ses plus profonds démons s'invita en torture. Violence, meurtre, agression, viol. Rien ne manquait au tableau de ses tourments, les visages, les odeurs, les sensations, tout était présent, palpable.

Les fourmillements envahirent son corps et les paupières s'entrouvrirent. Des araignées, elles étaient là, elles étaient partout. Elle se recroquevilla contre le mur, empoignant la chevelure rousse de part et d'autre. Elle voulait crier, hurler, sa bouche s'ouvrait, béante, mais aucun son ne sortait de cette gorge nouée par la terreur. Tout avait l'air tellement réel. Ça grouillait et se répandait sur le sol, le recouvrant d'un tapis sombre. Il fallait qu'elle trouve leur repaire.

Son regard oscillait en tous sens, jusqu'à s'arrêter sur ses vêtements. Ça s'échappait d'en dessous de sa tunique. Elle dénuda son buste dans des gestes vifs et désarticulés pour découvrir le flot d'arachnides qui sortait de ses entrailles par la cicatrice à son flanc. L'armée.. l'armée avait encore frappé, et la faucheuse étendait de nouveau son voile sur elle pour lui prendre son enfant.

Les ongles se plantèrent dans les chairs encore fragiles, et les doigts fins se crispèrent jusqu'à faire céder le derme, rouvrant la plaie, juste assez pour que s'en écoule le carmin, juste assez pour que l'index et le pouce s'y glissent et cherchent à extirper les insectes imaginaires. Une remontée acide fit s'échouer une mousse épaisse et blanchâtre au bord des lèvres desséchées. Un spasme vint étreindre sa poitrine dénudée, le buste retomba en avant, et la joue de se plaquer à terre comme son pouls ralentissait. Son regard s'éteignit lentement tandis qu'elle commençait à sombrer vers le néant de l'inconscience.


*Lettre incluse sur accord de JD Gabriela

Cassy d'un pas décidé se rendit au gnouf avec un plateau chargé de victuailles et de boissons diverses afin de tenir compagnie à Sauveur et à la recrue Sarani. Elle s'en voulait un peu d'avoir envoyé au gnouf une jeune militaire mais tant pis il était temps de remettre de l'ordre dans l' Ost.
Arrivant, son sang ne fit qu'un tour en voyant une ombre à chevelure rousse, au sol, inanimée. Elle poussa Lanna, ne vit pas Sauveur et ouvrit la porte de la cellule et porta aux lèvres de la recrue le contenu d'une fiole prise dans sa besace.
Elle s'assit au sol, la tête de Sarani soutenue par ses jambes. Elle prit sur le plateau l'aiguière et une timbale. Elle y versa le précieux liquide ambré et la plaça dans la main de l'emprisonnée...

Cassy fut soulagée de voir arriver sa soeur. Elle avait privé Sarani de sa flasque comme le prônait le code de l'ost, mais à son avis mal lui en avait prit, elle répondit à son Médecin Chef.

 Médecin Chef, je ne sais ce qui c'est passé. je portais les repas pour l'emprisonnée et le sergent Sauveur, quand je l'ai vue ainsi.
Je n'ai pas bien fait je crois de dire au Sergent de lui retirer sa flasque, son contenu lui est indispensable, mais je ne pensais pas à ce point. En respectant notre code, je crois que je l'ai mise à mal involontairement. Je viens de lui donner une fiole salvatrice je l'espère et je lui ai préparé une timbale d'Arbois. Je sais très bien que cela n'est pas dans nos habitudes de soins mais je crains fort que là nous soyons devant une légère impasse, espérons qu'elle reprenne conscience très vite !

Sergent vous avez bien fait ! je pense que la recrue fait un malaise vagal est elle habituée à boire ? sinon nous ferons d'autres examens pour voir si c'est de le désydratation ou alors de l'hypoglycémie ne vous inquiétez pas les gardes arrivent avec un brancards !

Nous allons la transporter à l'infirmerie pour enfin savoir de quioi elle souffre ,pour sa taillade elle n'est pas trop profonde mais je regarderai ça de plus près aussi !! suivez moi aussi sergent svp !


Sur ce les brancardiers arrivèrent et transportèrent la recrue inconsciente mais vivante à l'infirmerie sur sa demande .

A la recherche de la recrue Draugaran, Sauveur s'enfonçait dans le dédale de couloirs du château en direction du bâtiment de la section 1. Sur place, il fouilla les pièces une à une mais sa prospection fut inutile. Pas moyen de mettre la main sur la recrue ! Il ne pouvait pas revenir bredouille auprès de la jeune femme. Comment allait-il justifier l'absence de celle qui semblait compter ? Comment allait-il la rassurer après cet échec ? Car, en effet, Sauveur ressentait la chose comme un échec. La compassion qu'il avait eu pour la rouquine aux yeux émeraudes se transforma en affection; et comment pouvait-il décevoir quelqu'un qu'il appréciait, lui qui considérait que l'Homme se devait de protéger ceux qu'il aime comme l'arbre protège en son sein des oiseaux...

Il parcourra la caserne au pas de course, comme si sa vie en dépendait ! Pourquoi faisait-il tant d'effort pour elle alors qu'il ne l'avait jamais vraiment côtoyée ? Il continua sa quête... Au fil des locaux visités, le sergent était de plus en plus morne. N'ayant pas trouvé ce qu'il cherchait, il prit le chemin qui menait à la rouquine, désespéré comme un arbre abattu qui n'a su protéger.

La tête baissé, songeant à ce qu'il allait lui dire, il fut percuté par quelqu'un... S'il aurait été dans son état normal, Sauveur se serait surement mis en colère contre celui qui l'avait embouti. Mais ce ne fut pas le cas... Il se releva sans même regarder le coupable. Sauf qu'en l'entendant demander pardon, Sauveur reconnu la voix de celle qu'il cherchait. Levant la tête, il n'en croyait pas ses yeux. Heureux, il l'était surement ! Il mit un temps avant de réaliser ce qui se passait. L'arbre abattu avait repris racine et pouvait enfin protéger ou du moins essayer...

Sa joie se dissipa aussi incroyablement qu'elle était apparue lorsqu'il se rappela pourquoi il avait couru tout ce temps. Il était inquiet... Et son inquiétude le rendit nerveux ! Sur un ton irrité, le sergent prit la parole.

Recrue, sacré nom d'un chien ! Où étiez-vous passé ? Sarani est dans un mauvais enfin... un très mauvais état. Elle vous demande. Dépêchez vous de me suivre et plus vite que ça ou vous finirez votre vie trou ! Lui qui était d'un naturel gentil et aimable, parlait soudainement comme un vipérin. C'est dire, il était angoissé ! Il partit rejoindre la rousse aussi vite que possible, espérant draugaran le suive

(edit : correction de quelques fautes d'ortho^^)

Draugaran avait regardé le Sergent à terre puis se relever dans un vague état de confusion. Il faut dire que la collision avait été aussi violente que subite. Elle n’eut même pas le temps de rassembler ses esprits que Sauveur lui tombait dessus à son tour, verbalement cette fois. En position de salut raide comme un piquet elle encaissa la manifeste mauvaise humeur du sergent sans mot dire. Les seuls mots qui atteignirent sont cerveau furent Sarani et mauvais état. Le reste la traversa dans une froide indifférence tandis que son inquiétude grandissait. Il lui était arrivé quelque chose, et elle avait manqué à son devoir en n’étant pas là.

Le sergent se mit à détaler comme un lapin et la blonde lui emboita le pas avec promptitude. En réalité, la seule chose qui l’empêcha de le dépasser est le fait qu’il connaissait la route. Chemin faisant, Draugaran culpabilisait. Pourquoi diable n’avait-elle pas accompagné Sarani ? elle n’avait certes pas pensé que son amie risquait quelque chose dans les locaux de l’armée. Qui aurait pu croire qu’un court séjour au gnouf donnerait un tel résultat. Elle se maudissait de ne pas avoir tout envisagé. Le fait est que depuis son retour elle se relâchait, et il fallait mettre un terme à cet état de fait une bonne fois pour toute.

N’ayant aucun renseignement précis, elle s’attendait à tout. Les portes de l’infirmerie en vue, elle força l’allure et s’engouffra à la suite de Sauveur.


[La suite en salle d'opération !]