[RP] La chapelle Bienheureux-Pouyss

Sujet: [RP] La chapelle Bienheureux-Pouyss Lun 29 Nov 2010 - 17:46

L'édifice est le même que la chapelle anciennement dite "des Carmélites", mais a été de nouveau consacré en novembre 1458 par l'aumônier Peccatore et baptisé "Chapelle du Bienheureux-Pouyss" en l'honneur de l'ancien Cardinal-Archevêque de Rouen, fondateur de l'Ordre Lescurien, qui prône les valeurs d'Humilité, d'Enseignement et de Progrès.

La chapelle dépend de l'Archevêque de Besançon, qui siège au palais épiscopal de Besançon. Elle est un lieu de prière et de recueillement, où peuvent venir croyants (non-baptisés) et fidèles (baptisés), et un lieu de paix dont sont exclues les armes. Les soldats de l'armée auront donc la possibilité de laisser les leurs à l'entrée.

Chacun peut y venir prier seul, pour être en contact direct avec le Très-Haut, ou venir chercher l'aumônier qui s'y trouve souvent.

En se rendant à la caserne, Aaricia était déjà passée souvent devant la chapelle. Elle ne s’y était jamais vraiment attardée, pourtant…. Ses parents l’avaient élevée dans la foi d’Aristote, jusqu’à l’âge de ses six ans, elle avait toujours crue en Lui, jusqu’à cette âge là elle avait suivi ses parents lors des messes, jusqu’à ce jour fatal…. Elle avait tout perdu, son foyer douillet, ses repères, ses parents ….. et sa foi. Elle n’avait même pas pu être baptisée, Snaky et Iena avaient tout préparé mais… ce jour-là, la vie de la petite avait basculé… un seul incendie et plus rien.

Aujourd’hui encore bravant le froid, elle passait devant la chapelle, le vent soufflait à travers de son uniforme, le souvenir du passé resurgissait comme si c’était hier, pourtant des années avaient passé et sa vie avait pris des tournant parfois très douloureux. Elle tenait son arbalète, celle de Snaky, l’arbalète avait été bénite dans un temps lointain. Comme par miracle l’arme avait survécu à l’incendie. Elle se souvenait des cibles que Snaky utilisait, elle se souvenait des explications qu’il lui donnait pour bien pouvoir l’utiliser. Elle se souvenait que toute petite, elle pouvait parfois tirer avec son père. Ses yeux s’humidifièrent, c’était le passé….

Une force inconnue semblait la pousser vers cette chapelle, encore et encore, devait-elle s’y rendre. Elle grelottait de froid. Non, elle ne pouvait pas rentrer. Surtout qu’il y avait du monde à l’intérieure. Elle n’oserait pas rentrer… mais elle n’arrivait pas à partir non plus, était-ce un signe, devait-elle rencontrer l’Aumonier….

Que dirait-il de quelqu’un qui n’était même pas baptisé, que penserait-il d’elle…. Est-ce qu’elle méritait de se servir de l’arbalète de son père.

Aaricia se faisait toute discrète, essayant de se tenir un peu à l’écart, au cas où les autres sortiraient de la chapelle, elle n’avait pas trop envie d’être vue…. Et ce vent froid qui continuait à souffler…..

Peccatore sortit de la chapelle et vit une personne qui semblait transie, et comme patientant, se tenir debout à l'extérieur. Un peu interpelé, l'aumônier déclara en souriant :

Bonjour ma soeur.

Puis-je faire quelque chose pour vous ?

Le vent soufflait. Peccatore était malade, et ne tenait pas à ce que son état empire en bavardant dehors. Et sa visiteuse allait elle aussi attraper mal, si elle restait plantée là.

Voulez-vous que nous discutions à l'intérieur ? Il y fait meilleur.

Aaricia avait vu le frère arriver vers elle, elle ne savait pas comment se tenir, en plus il l'avait invité à l'intérieur.

Bien que gelée par le vent elle hésitait encore à le suivre, elle se demandait si elle avait bien sa place à l'intérieure de la chapelle.

euh... Mon père, je ne sais pas si je suis digne de frôler le sol de votre chapelle..... je... puis plus discrètement... je ne suis même pas baptisée ...

Voyant que le frère n'était pas en très grande forme et qu'il avait déjà pris les devants, elle le suivait d'un pas hésitant. Une drôle de sensation s'emparait d'elle lorsqu'elle passait le pas de la grande porte. Une sensation qu'elle ne savait pas expliquer...une certaine chaleur l'entourait ....

Elle hésitait de s'avancer encore plus loin... ,regarda le frère...et lui chuchotait....

vous êtes certain que je puisse rentrer ici ?

Peccatore esquissa un sourire amusé. La demoiselle était d'une timidité à toute épreuve.

Quelle idée ! Bien sûr que vous pouvez rentrer !

Les seuls hommes à ne pouvoir légitimement franchir le seuil d'un lieu consacré sont les hérétiques.

Et vous ne semblez pas en être une, à mes yeux...

S'il avait eu une étoffe un peu épaisse à lui offrir, il l'aurait volontiers fait, tant elle semblait frigorifiée, mais hélas il n'en avait même pas pour lui-même, alors cela lui fut impossible.

D'un air détendu, l'aumônier poursuivit donc :

Alors, ma soeur... de quoi voulez-vous que nous parlions ?

Citation :: Alors, ma soeur... de quoi voulez-vous que nous parlions ?

Ah la petite avait plein de questions, mais oserait-elle les poser? Elle regarda le frère frigorifié, déjà qu'il était venu vers elle, il l'avait laissé rentrer au sein de sa chapelle. D'une voix timide et impressionnée par le lieu Saint, elle s'adressa à lui

Mon père, je me pose pleins de questions depuis que j'ai repris une fonction active à l'armée. Ma vie ne fait qu'avoir des tournants, alors je me demandais si c'était le fait que je ne sois pas baptisée qui aurait ramené Son courroux sur moi.

Levant les yeux timidement, elle poursuivait

Mon père, d'habitude je ne suis pas si timide que ça, je ne me laisse pas faire facilement, et j'ose certains trucs en taverne..... mais euh pour le moment ça fait un bon bout de temps .... que je ne désire pas trop vous confesser, ......

Rougissant légèrement, elle regardait le frère....

Mon père que pouvez vous me conseiller, mes parents étaient tous deux baptisés et ils se sont marié devant notre diacre et mon parrain, Jontas. Le seul souci qu'ils ont eu c'est de ne pas pouvoir me baptiser avant...... une boule se formait à nouveau au fond de sa gorge.... avant leur .... leur décès.

Ses yeux devenaient humide, ça faisait tellement longtemps depuis l'incendie, mais la petite ne pouvait oublier le jour où on lui avait annoncé la mort de ses parents, ce jour-là elle avait du quitter Saint-Claude.

Mon père, j'ai renié Aristote et je lui en ai voulu pour m'avoir pris mon bonheur, mon nid douillet.... croyez-vous qu'il m'en veuille ?

Les larmes aux yeux, la petite continuait à regarder l'aumônier, lui qui était homme d'église, allait-il la comprendre. Un frisson lui parcourrait l'échine mais ce n'était plus de froid. Cet homme devant elle avait une telle aura autour de lui, qu'elle lui faisait confiance, chose qu'elle ne faisait plus si facilement depuis ses mésaventures.

Peccatore écouta la demoiselle sans rien dire, jusqu'au bout. Il était amusant de voir que face à elle, il semblait ressembler à une figure paternelle pleine d'autorité et de sagesse... Il avait toujours un peu de mal à se glisser dans ce genre de rôles... c'était pourtant sa tâche...

Et voilà que la soldate se mettait à verser des larmes, indubitablement émue.

D'une voix posée, le clerc lui dit donc :

Ma soeur, il est certain qu'il n'est pas très bon de blasphémer et de mettre sur Dieu ou l'un de ses prophètes les maux que l'on subit...

Cependant, Aristote est plein de miséricorde, et je ne doute pas que, si vous regrettez sincèrement de l'avoir jadis renié, alors il ne vous en voudra pas.

Quelque terribles qu'aient pu être les épreuves que vous avez dû endurer durant votre jeune existence, elles sont le fait des hommes, et non du Divin.

Il est par conséquent injuste de les avoir reprochées à Aristote.

Et de même, je ne crois pas que vous ayez attiré le courroux divin en n'étant pas baptisée. Il est certain que le baptême est une étape importante dans la vie, et incontournable pour se purifier de ses péchés et pouvoir accéder ainsi au Paradis solaire.

Si vous regrettez sincèrement d'avoir renié Aristote, alors je vous suggèrerais de faire votre demande de baptême auprès du prêtre ou du diacre en charge de votre paroisse.

Mais ne croyez que vous attirez sur vous le mauvais oeil, car c'est là pure superstition.

Il se tut. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait des histoires de malédiction. C'était toujours difficile de convaincre les fidèles qu'ils n'étaient pas le jouet du destin, ou les souffre-douleur du Très-Haut.

Aaricia regarda le Saint homme, quel charisme il avait. Elle se sentait vraiment à l'aise..
il avait réussi à pénétrer au fond de son coeur. Devant lui elle se retrouvait à nouveau dans sa peau de petite fille de 6 ans, quand tout allait encore bien.

Toute timide elle osait lui demander ce qu'au fond d'elle-même elle avait un peu souhaité en passant devant la chapelle.

Mon père, n'y a-t-il pas moyen que vous officiez pour me baptiser ? Je suis soldat et vous êtes notre aumônier ...... et ..... reprenant sa respiration pour continuer .... comme je vais partir bientôt suivre mon gouverneur, pourriez-vous me bénir mon épée ?

La petite regarda l'homme espérant qu'elle n'avait pas demandé de trop....

Aux requêtes de la jeune fille, l'adolescent réfléchit quelques instants... c'est que les subdivisions religieuses de la Franche-Comté empêchaient les réponses évidentes... Dieu seul savait qui avait eu l'idée saugrenue de la répartir sur deux archidiocèses différents. Il finit par dire :

Eh bien... oui, je pourrais officier... mais...

Il songea qu'il était inutile de lui expliquer dans le détail les lourdeurs nécessaires de l'administration tentaculaire de l'Eglise.

... j'aimerais savoir tout de même dans quelle paroisse vous vivez.

Pour les formalités d'usage...

Saint-Claude était le cas particulier... Bon, pour avoir déjà brièvement échangé avec la Sublimissime Ingeburge un jour, il avait de bonnes relations avec la Cardinale, mais il faudrait lui écrire, et attendre sa réponse, ce qui, en périodes de fêtes, ne serait sans doute pas des plus rapides...

Et puis, lui-même... il n'était pas en très bon état... il craignait de devoir se retirer en couvent prochainement, pour soigner la maladie qui le rongeait...

Il toussa.

Sachez qu'avant de recevoir le sacrement du baptême, vous devrez suivre l'enseignement de la pastorale. Cela, je puis le faire, sans formalités. Etes-vous d'accord ?

Puis il poursuivit.

Concernant la bénédiction de votre épée, c'est aussi dans mes cordes... voulez-vous me la montrer ?

Nous allons nous rapprocher du bénitier.

Peccatore sourit.

Aaricia regarda l'aumônier, il semblait affaibli par la maladie, mais malgré cela il se préoccupait encore des autres.

Mon père, je suis de la garnison de Saint-Claude. J'espère sincèrement que vous pourrez officier.

La petite était sincère. Elle voulait vraiment retrouver la foi, mais pour le moment elle n'aurait pas trop le temps de suivre l'enseignement de la pastorale. Elle devrait partir au combat. Elle avait eu des ordres du gouverneur, il fallait qu'elle le suive.
Elle s'y était engagée et ne voulait surtout pas décevoir. Elle voulait continuer dans la mémoire de ses parents.

Par contre elle se promettait que si elle s'en sortait, elle se ferait baptiser ...

Mon père je vous promet que dès mon retour de la guerre, je suivrai l'enseignement de la pastorale..... puis un rien plus bas .... si du moins j'en reviens....

Puis elle sortait son épée du son fourreau, elle n'était pas bien noble et n'avait pas vraiment de nom, mais cette épée simple lui avait déjà été bien utile.

Voici mon épée, mon père, elle n'a pas de nom, ni de noblesse, mais j'y tiens et elle m'est forte utile.

La petite lui présentait l'épée posée sur ses mains, et inclinait un peu la tête.

Saint-Claude ?

La loi de Murphy se vérifiait.

Bien, alors je mettrai à profit le temps que vous serez à la guerre pour accomplir les formalités nécessaires...

Puis il ajouta plus bas, pour lui-même...

Si Dieu m'en prête la santé...

Il reporta aussitôt ses yeux sur l'épée de la petite. Elle était bien jeune pour combattre, se dit-il... enfin...

Voyons voir...

Il plongea ses mains jointes dans le bénitier, puis les ouvrit au-dessus de l'épée, y déversant un flot apte à faire rouiller le métal, et ce tout en déclarant avec solennité :

Saints Archanges, qui chantez sans cesse les louanges du Créateur de toute chose, qui ne respirez que la gloire du Très Haut, et qui resplendissez du feu de son amour, qui présentez au Père les misères et les vœux de Ses Enfants, qui volez à notre secours, bénissez cette arme.

Saints Archanges, qui nous soutenez dans tous nos justes combats, qui nous protégez de nous même comme vous avez protégé les justes à Oanylone, qui portez nos âmes devant notre Juge et Créateur, bénissez cette arme.

Que les Saints Archanges et les saints Apôtres Titus et Kyrène, dont la puissance et l'autorité a notre confiance, intercèdent personnellement pour nous auprès du Très Haut !

Saint Michel, Archange de la justice, défendez-nous dans notre combat. Soyez notre rempart contre la malice et les pièges de la créature sans nom.

Que les prières et les mérites des bienheureux de la communauté aristotélicienne vous apportent la paix, la prospérité, la force et le salut par la foi et l’amour de notre Créateur.

Et que cette bénédiction permette à la quintessence divine de descendre sur cette épée et y demeure à jamais.

Peccatore eut alors une quinte de toux. Puis, comme si de rien n'était, il farfouilla dans ses poches pour en ressortir une énième barrette de l'armée, et la tendit à Aaricia :

[RP] La chapelle Bienheureux-Pouyss Aristote

[RP] La chapelle Bienheureux-Pouyss Aristote

Tenez, ma soeur. Voici qui sera le symbole de la bénédiction de votre épée. Arborez-la pour effrayer vos ennemis.

Puis il lui dit :

Dieu vous protège durant vos combats ! Revenez-moi saine et sauve et je vous enseignerai la pastorale.

Il esquissa un sourire bienveillant, et un peu contrit, tout en dessinant dans l'air au-dessus du front de la jeune fille un signe de croix aristotélicien.

Allez en Paix !

Le petite avait suivi avec attention la bénédiction de son épée, humblement elle accepta la barète qu'elle afficherait fièrement sur son uniforme, puis elle rangea son épée dans son foureau.

Jetant un dernier regard au père, elle lui promis

Mon père, si je reviens en un seul morceau, je me ferai un plaisir d'être votre élève pour l'enseignement de la pastorale ....

et un peu tracassé de la santé du saint homme, elle rajouta ...

et j'espère que nos médicastres pourront trouver remède à votre mal et vous remettre sur pied.

Après un dernier regard à la chapelle, elle se faufilait dehors, dans le vent et le mauvais temps, prête à accomplir son devoir.

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