Chronique d'un voyage a Cambrai

Ils avaient parcouru une grande partie du trajet depuis leur départ de Luxeuil, et avaient décidé de faire une halte près d’un ruisseau, leurs montures se reposaient, eux se restauraient en silence !!!


Il faut dire qu’Anne avait levé son fils à l’aube il n’avait rien dit habitué qu’il était à se lever souvent aux aurores, il faut dire qu’il accompagnait Anne partout, de Dole a Pontarlier en passant par Poligny.

Elle ne voulait pas le laisser à St Claude aux mains d’une nourrice aussi dès qu’il avait pu voyager Anne l’avait pris avec elle, d’abord sur Eclair et maintenant Gaïlen avait son poney qu’il montait fièrement !!!!

La jeune femme avait commandé un déjeuner copieux à l’aubergiste pour eux deux , ils avaient de la route a faire.
Elle était arrivée à Luxeuil en fin de semaine, le temps de discuter avec le Père Adso du voyage qu’ils allaient effectuer tous les trois … Le temps aussi d’obtenir les laissez passer et voila tout était en ordre

Anne était heureuse de ce voyage, depuis longtemps elle projetait de partir et voila que le Père n’avait pas trop envie d’aller a Cambrai tout seul …. Comme la vie est bien faite pensait- elle j’aurai un compagnon pour la première partie de mon périple !!!

Elle sortait avec son fils de l’auberge et plusieurs paniers dans un les provisions un autre ou un miaulement aigüe se fit entendre Mistoufle manifestait son mécontentement de n’avoir pas pu dormir plus longtemps sur les coussins moelleux de la chambre !!! Anne sourit et caressa le chat blanc qui aussitôt ronronna.


Gaïlen arrivait avec un petit panier qui contenait de la viande pour Mistoufle, Anne regarda son fils qui tout fière alla chercher son poney et attacha le panier à la selle

- Voila maman je suis prêt on part quand dis …

- Bientôt dès que j’ai lié mes deux paniers nous partons mon grand

Eclair le cheval d’Anne hennit de joie en voyant que le départ approchait !!!!
Une fois les paniers attachés tous deux sautèrent en selle et partir direction le lieu de rendez- vous avec le Pére Adso.

Au petit matin la ville de Luxeuil était comme toutes les villes, les servantes se pressaient d’aller faire les courses, les commères papotaient sur le pas des portes, les commerçants préparer les étalages en passant près du boulanger l’odeur du pain frais les fit saliver un peu, même après un bon déjeuner !!!! Anne et Gaïlen adoreraient le pain.
Ils chevauchaient doucement dans la ville une dernière fois, quand reviendraient ils ? Si ils revenaient un jour......
Anne ne savait pas elle avait envie de voir des nouvelles contrés de voir des nouvelles personnes, son mandat l’avait fatiguée et elle voulait faire autre chose mais quoi l’avenir lui appartenait.

Voila ou étaient ses pensée, elle sourit à son fils et au Père Adso !!!

Cette fois, ce serait plus facile.

Forcément.

La dernière fois qu'Adso était sorti de chez lui, çà avait été plus délicat. Mais ce n'était pas étonnant : lui et ses compagnons ne savaient pas, alors, où ils devaient se rendre. Puisqu'ils essayaient justement de compléter leurs cartes en découvrant le tracé de la rivière qui partait de Luxeuil. Cette fois, ils resteraient dans les limites "civilisées" des cartes. Cà serait donc plus facile.

Et pour être sûr de ne pas se tromper de chemin, Adso avait mis au point une méthode infaillible. Pour commencer, il avait mesuré, avec clepsydre et tout le tintouin, la distance moyenne que sa mule parcourait pendant une heure. Ou du moins, pendant quelques minutes, parce que son outil pour mesurer les distances était assez court : il avait utilisé un ruban de tailleur, qu'il avait réussi à emprunter pour l'occasion. En fait, on pouvait plutôt parler de secondes que de minutes... Cà n'avait d'ailleurs pas été simple de faire partir la mule au moment où il commençait à vider la clepsydre, la faire marcher le long du ruban sans le piétiner, et reboucher le robinet de la clepsydre une fois qu'elle était arrivée au bout. Pour être honnête, çà s'était avéré impossible : en gros, la distance entre les pattes de l'animal était trop proche de la longueur du ruban, il fallait reboucher la clepsydre à peine l'avoir ouverte. Adso avait alors eu l'idée de génie : il avait reporté plusieurs fois la longueur du ruban le long du chemin poussiéreux, en mettant un repère au point de départ et un à l'arrivée. Cette fois, l'opération avait été couronnée de succès.

Ensuite, il avait pris ses cartes, choisi le chemin le plus court jusqu'à leur destination, et reporté sur la carte l'heure à laquelle ils devaient passer par tel ou tel point. Ainsi, il était sûr de ne pas se tromper de chemin : à telle heure, il faudrait tourner à gauche, à telle heure il faudrait tourner à droite, etc, etc... Le génie à l'était pur. On ne l'y reprendrait plus à se perdre !

Tous ses efforts intellectuels ainsi que physiques (je voudrais bien vous y voir, à faire démarrer et s'arrêter une mule en suivant le chemin que VOUS voulez, et pas celui qu'ELLE veut !), tous ces efforts, donc, avaient fort fatigué Adso, qui avait dormi comme une souche pour sa dernière nuit à Luxeuil. Heureusement qu'il avait préparé ses bagages la journée d'avant, d'ailleurs, parce que ses mesures et calculs lui avaient pris toute la journée. Il s'était donc réveillé bien reposé, avait pris un rapide repas, vérifié ses indispensables provisions de bure (oui, rappelez-vous, les morceaux de pain et de cochonnaille sèche qu'il glissait toujours dans les poches de sa bure pour les inévitables petites faims au cours de la journée !), et il s'était dirigé vers le lieu de rendez-vous fixé avec Anne. Du pas rapide et enjoué de celui qui sait qu'il a tout planifié et que rien n'a été laissé au hasard. Et qui a conscience que son incommensurable intelligence lui a permis de surpasser les problèmes quasi-insurmontables que la nature a dressé sur son chemin.

Quand il aperçut enfin Anne, il lui rendit son sourire, haussa un sourcil quand il constata qu'elle était accompagnée d'un enfant sans lui en avoir parlé, mais enchaina bien vite :

Bon, ne perdons pas de temps : en route ! Tous mes calculs reposent sur le fait que nous partons aujourd'hui à cette heure-même !
Ne t'inquiète pas, ma chère enfant (l'avantage quand on est clerc, c'est que tous les fidèles sont vos enfants, çà compense les exigences de chasteté du célibat), je gère notre itinéraire ! Je passerai devant pour te montrer le chemin.

Anne avait laissé passer devant le père Adso non sans sourire à ses mots

-Je gère notre itinéraire ! Je passerai devant pour te montrer le chemin.

-Pas de problème mon Père je vous sais une personne sage.


A peine ses paroles dites que le Père faisait démarrer sa mule aussi Anne et Gaïlen mirent leur monture au petit trot afin de suivre le Père, arrivant a ses cotés Anne lui dit


Je vous présente mon fils il a 5 ans et monte son poney depuis longtemps il ne nous retardera pas

Mais le Père tout a son itineraire ne lui répondit pas

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Dans un hameau au bord d’une forêt le lendemain matin

Une bonne nuit de sommeil à la belle étoile enroulée dans des couvertures chaudes qu’Anne avait pris la précaution de mettre dans les fontes de la selle d’Eclair, ils n’avaient pas eu froid, le soleil ce matin l'avait réveillé !!!! Les membres endoloris la jeune femme regarda ses compagnons de voyage le Père Asdo était à genoux, en prière, un peu a l’écart, elle ne le dérangea pas et son attention se porta sur son fils lui dormait a poing fermé.

Il faut dire, ils ne ménageaient pas les montures, ils avaient d’un commun accord de passer au plus vite la Champagne, juste une ville ou ils allaient faire un arrêt pour faire provisions de victuailles et de boissons après se serait direct Cambrai.

Anne avait envie de chanter dans ce matin clair, elle alla donc voir si les montures avaient de l’eau, en s’approchant elle vit que le Père s’en était occupé, elle se limita à les caresser, et revint près de son fils lui déposa un baiser sur le front afin de le réveiller !!!


Un bon casse-croute qu’elle prépara pour tous les trois avec la charcutaille et le pain un peu rassis.

Elle pouvait maintenant voir mistoufle qui la fixait des ses yeux bleus attaché a un piquet pas loin d’Anne il dévorait un morceau de viande que la jeune femme lui avait donné.


Gaïlen se réveilla tout frais et se precipita sur le déjeuner, Anne fit de même attendant que le Père termine ses dévotions

Anne si elle fut surprise de la décision de son compagnon de voyage de faire un retour en arrière afin de voire si les habitants sont de braves aristotéliciens et savent où se rendre pour assister à la messe ne dit rien, suivant le Père elle s'arrêta a l'entrée du village et fit signe de continuer sans elle, ils l'attendraient assis.

Elle et Gaïlen descendaient de leur monture quand une petite fille de l'age de son fils s'approcha avec un troupeau de moutons; Anne ne put retenir son fils qui courut papoter avec la fillette.
En grande discussion les enfants ne virent pas un homme qui venait vers eux et demanda a Anne

-Salut ma petite dame, vous faites quoi dans ce lieu ?

- Bonjour messire, j'attends enfin nous attendons le Père qui est avec nous soit rassuré pour les ouailles de ce hameau et après nous repartons pour Ste Ménèhoulde .

-Bien alors bon voyage, vous avez encore 2 à 3 heures de trajet, vous voyez le bois au loin et bien après ce bois il y a un pont et au fond dans la vallée la ville ou vous devez vous rendre bonne route a vous trois


Sur ces mots l'homme reparti aussi vite qu'il était venu.

Peu après le Père revenait, Anne appela son fils et tous trois repartir au petit trot.

Anne regarda le Père qui avait l'air un peu soucieux voulant savoir ce qui se passait elle lui dit :


- Mon Père j'ai vu que vous vous serviez d'un drôle d'appareil tout le temps mais ce matin vous ne l'avez pas?
Enfin j'ai pas mal papoter pendant votre absence, et un paysan m' assuré que nous sommes à 3 heures de Ste Ménéould, dans cette direction il y a un bois et après ce bois nous devrions voir Ste Ménèhoulde enfin un peu de civilisation ne nous fera pas de mal !!! Oh excusez moi je suis sotte je parle pour ne rien dire, vous devez savoir cela.

Anne confuse rougit et baissa la tête comme une enfant prise a manger une sucrerie

Le Très-Haut avait donc entendu ses prières. Anne les remettait sur la route, et il n'avait pas eu besoin de le lui demander.

L'air aussi calme, bienveillant et sûr de lui que possible :
Oui, évidemment, je le savais. Un érudit comme moi ne peut pas se perdre, surtout quand il a des cartes et du matériel scientifique à sa disposition. Mais je te remercie de ta sollicitude : il n'y a pas de mal à vouloir aider son prochain, ma fille.
Un drôle d'appareil ? tu dois vouloir parler de ma clepsydre. Cà sert à mesurer le temps qui s'écoule à la mesure de l'eau qui s'en écoule.

Trois heures, avait-elle dit ? Il remplit sa clepsydre et ouvrit le robinet, histoire de pouvoir s'aider de cette indication.

Il préférait toutefois ne pas trop s'attarder à parler avec elle pour l'instant. Probablement du fait d'un sentiment de honte qu'il ne pouvait d'ailleurs se résoudre à reconnaître. Histoire de ne rien laisser paraître (il aurait l'air tout aussi louche en se tenant à l'écart), il décida de converser avec l'enfant. Celui-ci lui rappelait un peu les triplés de Judith qu'il avait dû laisser à Luxeuil aux bons soins des soeurs du monastère. C'était d'ailleurs cela qui l'avait fait éviter d'adresser la parole à l'enfant jusqu'à présent. Mais maintenant, Adso préférait risquer ce pince-coeur que s'imaginer les regards moqueurs d'Anne sur son dos. Il amena sa mule aux côtés du poney.

Comment tu t'appelles ?
Si Anne le lui avait dit, il n'avait pas retenu. Et de toute façon, c'était une façon comme une autre d'engager la conversation.

Puis, conscient que l'enfant devait être impressionné par son aura d'intelligence et de prestance, histoire de "briser la glace" :
Je m'appelle Adso.
Je suis un grand érudit. Et le nouvel archevêque de Cambrai.
Mouais... peut-être pas le meilleur moyen de briser la glace, après tout...

Tu veux devenir quoi, quand tu seras plus grand ?

Anne regarda l'Archevêque remplir la clepsydre comme il appelait cet instrument et ne dit rien, elle avait appris à lire et à écrire durant son séjour a ma prévôté et n'avait rien d'une femme savante, mais la jeune femme était fière du chemin accompli.

L'archevêque l'a lassant devant se dirigea vers son fils et engagea la conversation Anne se demanda ce qu'allait répondre Gaïlen , le petit garçon d'une voix claire dit :

- Ze suis Gaïlen d'Ormerach,un petit cousin de Lysiane et Ze l'adore elle est très zentille et belle aussi , mon papa est Acis il est dans l'armée avec le grade de ..............

Gaïlen plissa le front d'un air soucieux et enfin un grand sourire éclaira son visage quand il reprit


- Voila z'Aide de Camp il est mon papounet , mais moi plus tard ze serai comme ma maman zendarme, et z'encore plus surement.
Tu sais z'ai déza voyager avec maman ze connais toute le Franche-Comté, et toi tu as voyagé aussi ?
Mais dis moi c'est quoi un z'Arcevêque ? il est aussi dans la zendarmerie


Anne riait sans se faire entendre des deux personnes qui se trouvait derrière elle, mais elle ne pouvait empêcher ses épaules de tressauter aussi mit- elle Eclair au petit trot ne voulant pas vexer son fils !!!

L'enfant regarda le Père avec des yeux comme des soucoupes, il se gratta la tête en signe de réflexion


Ze dois vous dire mon Père ou z'arcevêque ? La clepsydre que vous avez dans vos mains est bien intéllizente si elle arrive a faire tout ca!!! Si ze comprend vous pouvez savoir combien de temps il faut pour faire un voyage ?
Ben alors vous aussi z'êtes intillizent ?



Anne lassa son fils discourir avec le Père, elle fit avancer Éclair doucement les autres la suivraient bien