[RP] Pour reprendre nos écus et...quelques fûts.

Le frison marchait lentement suivant le reste de la colonne, le pas vigoureux et l’encolure droite ; sa cavalière piquant du nez de temps à autre, conséquences de plusieurs nuits blanches. Et puis la rouquine trouvait le paysage ennuyeux, une alternance de collines et de petits valons, avec partout des vignobles où l’ombre était difficile à trouver et parfois des champs de blé dont l’épiaison était déjà commencée. Vivement que les armées arrivent dans une région plus verte et plus humide ou qu’un orage éclate, il commençait à faire chaud, très chaud.

Elle détacha la gourde qu’elle portait à la ceinture et but une gorgée de bière, malheureusement éventée, puis la replaça où elle l’avait prise. Passant sa manche sur son front pour éponger quelques gouttelettes de sueur, elle vit s’approcher le Sénéchal sur son alezan, la questionnant sur sa monture. Elle sourit, mais pas le temps de lui répondre qu’il était déjà occupé à autre chose que la discussion à peine entamée.

Bon, nous allons nous arrêter pour la journée. Je dois faire installer la compagnie pour la nuit. Veuillez m’excuser…madame

Et voilà encore repartit à donner des ordres. La rouquine se contenta de sourire en le voyant s’éloigner et interpeller Brieuc au passage, puis revenant finalement vers elle.

Alors... il est à vous ce cheval ?

Bientôt il eût mis pied à terre et leurs deux montures restèrent quasi immobiles. Elle sourit de nouveau et ne tarda pas à lui répondre :

Oui, il est à moi. Cadeau d’un mari fait à son épouse pour fêter la naissance d'un fils.

La rouquine passa sa main dans la crinière de l’animal et se laissa glisser doucement le long de son flanc, posant à son tour pied à terre.

Cet étalon vient d’arriver à maturité…

Epson plongea un instant son grand regard bleu dans celui du Sénéchal.

Il se nomme Aaron, comme le Cardinal…

Elle éclata de rire, puis se reprit rapidement.

Je vous jure qu’il s’agit d’un pur hasard et qu'il ne faut point y voir une quelconque moquerie.

La jeune femme passa sa main dans les quelques boucles ambrées qui s’étaient échappés de sa coiffure et se tourna de nouveau vers le Sénéchal :

Souhaiteriez-vous l’essayer ? Avant toute chose, je préfère vous prévenir que l’animal est très enjoué et a mis plus d’un cavalier au sol, à moins que celui-ci n’ait les faveurs de sa cavalière.

Elle sourit et lui tendit les rênes, les yeux plein de malice.

Je veillerai sur vous.

Makita écouta les ordres du Lieutenant Jasona puis elle exécuta en dirigea vers le sud. Elle s'assoit sur une bûche de bois puis elle regarda tout le long du tour de garde.

Regardant la rousse lui tendre les cuirs, il déclina doucement l’offre en posant la main à la sienne, lui rendant en la fixant à son tour.

Non. J’essaie souvent, mais rarement des chevaux. Je mets à ma main, c’est plus certain. Cependant, j’ai déjà dressé de ces bêtes. Vrai qu’elles sont intelligente et agréable, de bons destriers en plus. Et votre entier est…bien de lignée. Votre mari sait y faire. Du moins…avec les chevaux.

Laissant son lourd trait aux soins d’un compagnon, il retira ses gants et passa près de la femme pour glisser ses doigts aux longs crins du frisson en le gratouillant du bout des doigts avant de lui tapoter l’encolure. Baissant un peu les yeux à Epson, il hocha la tête en la contournant de près, redéposant et glissant sa main à la croupe de la bête noire avant de passer ses gants à son ceinturon en s’éloignant souriant.

Saurez-vous me confirmer qu’il est plus doux que l’autre Aaron ?

Se grattant doucement la joue avant de retirer le lien de cuir retenant sa tignasse il secoua la tête légèrement en s’adressant à elle s’évitant bien de tourner la tête, observant déjà ses hommes s’activer aux ordres en posant la main au manche de sa spathe.

Allez ! Il est temps de manger Madame Epson. Un peu de repos fera le plus grand bien...

Votre mari sait y faire. Du moins…avec les chevaux.

Epson se mordit la lèvre inférieure avec un petit sourire. Il fallait oser… Elle desserra la sangle qui maintenait la selle, prit les sacoches sur son épaule et se saisit de sa besace.

Saurez-vous me confirmer qu’il est plus doux que l’autre Aaron ? Allez ! Il est temps de manger Madame Epson. Un peu de repos fera le plus grand bien...

Avec un petit sourire moqueur, elle lui répondit sans tarder :

Je crois que tous les Aaron ont le même caractère... bien affirmé, ainsi faut-il les caresser dans le sens du poil, si je puis dire ainsi.

La rouquine sortit quelques céréales de sa poche qu'elle donna à l'étalon, s'apprêtant à rejoindre les autres qui s'affairaient déjà à la préparation du repas et du campement. Un court sifflement strident et voilà le chien à nouveau à ses pieds, remuant la queue et tirant la langue.

Ah au fait, Epson tout simplement ça suffira. Avec cette chaleur pas besoin de gaspiller votre salive en politesses diverses et variées, gardez-la pour donner des ordres et venir discuter à mes côtés.

Elle fit glisser sa main de l'encolure à la croupe de sa monture et donna une bonne tape dessus afin de retirer la mince poussière qui souillait son crin noir de jais. Mais avec cette chaleur, le voyage et tout ce bruit dans le campement, Epson trouva bien vite le moyen d'avoir le tournis. L'espace d'un court instant, elle ferma les yeux, puis se tournant vers le Sénéchal qui observait ses hommes dresser le camp.

Vous avez raison, un peu de repos fera le plus grand bien. J'ai somnolé tout le long du trajet, mais avant je vais aller aider à la marmite, j'emmène toujours avec moi ceci...

Elle secoua un petit sachet de graines d'épices et d'herbes aromatiques diverses.

Voilà de quoi parfumé un peu le bouillon. Ne me demandez pas comment j'ai eu ça... Elle baissa la voix : c'est un secret...

Les sacoches sur l'épaule, la besace sur l'autre épaule, le sachet d'épices et d'herbes dans la main, elle contourna le Sénéchal en lui lançant un rapide coup d'oeil et attacha son frison. Quel secret ? Elle adorait faire la tambouille chez elle, celle de tous les jours comme celle des jours de fêtes et sachant qu'elle devrait partir dans un coin de campagne sans confort, c'était bien l'une des rares choses qui tenait encore dans ses sacs, qui sentait meilleur que la transpiration des hommes sous les assauts répétés du soleil et qui pouvait servir à apporter un peu de goût aux préparations du cuisinier du camp.

Allons-y, Sénéchal... vous allez voir quelques graines de ceci ou cela et ça change tout. Souvent les herbes comme les épices font double emploi, on peut aussi s'en servir contre les maux de ventre, les maux de tête...

Elle fit une sortie en douce de la ville, tenant sa blanche arabe les cuirs longs, l'épée toujours au fourreau et le bouclier à la selle, par la porte qui ouvrait vers le fleuve.
Le seul pont pour traverser était devant elle, enjambant les rives... aux alentours, les vignobles s'étalaient...

Ne pas trainer... personne n'avait pu lui faire savoir... tant pis... elle ferait suivant les documents qu'elle avait reçus, il y a un moment déjà.
A peine en selle, elle mit sa monture au petit trot, changeant souvent d'allure... petites collines boisées... toujours les vignes... les orages de la veille semblaient avoir éclairci le ciel et rafraichi l'air...
Elle poussa Khemya au galop... la route était meilleure... le temps pressait...

Depuis un moment, elle avait tendu l'oreille et porté son regard plus loin... des bruits étouffés et comme des voix lui parvenaient...
Elle se pencha un peu en arrière pour ralentir et dévia la jument sur le côté du chemin qui prenait un tournant sur la gauche...
Le claquement des sabots s'arrêta... absorbé par la terre meuble et cette fois elle entendit plus distinctement... et ne put s'empêcher de murmurer.

Diantre la blanche... il y a du monde... et pas qu'un peu... trop de voix....

Elle secoua sa tête et serra un peu les mâchoires.
Lâchant l'un des cuirs, sa main droite vint passer nerveusement à la petite cicatrice de sa pommette gauche... puis descendre rapidement vers sa cuisse pour vérifier la place de son épée qu'elle fit glisser aller-retour de quelques pouces dans son fourreau, puis continua machinalement vers sa petite lame fine...

Elle continua à faire avancer, le souffle court d'un coup, aux aguets, s'apprêtant à mettre la jument au galop s'il fallait.
Chaque toise d'avancée lui paraissait plus longue et le bruit grandissait et se précisait... au tournant du chemin alors qu'elle s'apprêtait à sortir son épée, elle s'arrêta net, la bouche entrouverte et les yeux en grand.


Ben ça alors... j'ai déjà rejoint... mais.... mais...

Sa main tapota l'encolure de la blanche qui secouait la tête et dilatait sûrement les naseaux... et remontait la queue... Un petit sourire et elle se détendit lentement... hennissements... cliquetis... voix...

Du beau monde pour toi aussi on dirait.. la belle....

Repassant rapidement au petit trop, la rousse pénétra dans la clairière... balayant du regard l'endroit et les silhouettes... qui pour plusieurs ne lui étaient pas inconnues... des anciens militaires de Vesoul qui avaient été sous ses ordres et d'autres...
Une tente plus loin...
Elle leur hocha la tête à son passage... Matika.... toujours là..
Un sourire aux lèvres, elle vint s'arrêter près du chariot de Lassa...

Dame Lassa... heureuse de vous revoir...

Elle se pencha un peu pour rajouter...

Si longtemps que je ne vous avais revue... vous allez bien ?
Oh... mais... vous avez blessure... déjà...

Euh... je cherche Dame Lothilde, pour me mettre sous ses ordres et lui dire mon arrivée plus tôt que je ne m'attendais.
L'auriez- vous aperçue ?

Occupé à manger son bout de pain et à observer distraitement la femme enceinte, Lassa n'avait vue Spikelilou que lorsqu'elle s'était arrêtée près elle. L'Intendante avait sourit, à demi surprise de la voir là étant donné que la gouverneur lui avait dit qu'elle y serait, mais elle ne croyait pas la voir si tôt.

-Spike... heureuse de vous revoir également. Ça fait si longtemps...

Nouveau sourire de la petite dame assise à l'arrière de sa charrette et elle lui donna quelques nouvelles.

-Je vais à merveille ! Si on met de coté cette cheville qui refuse de guérir rapidement...

Elle se pencha un peu vers l'avant, comme pour lui confier un secret qui n'en était pas un.

-... c'est qu'une fracture ne guérit pas facilement quand on est sans cesse en mouvement.

Elle esquissa un sourire et se redressa un peu en la regardant.

-Mais à part ça, j'ai tout ce qu'il faut pour être heureuse.

Une pensée pour le beau Capitaine et elle tourne un peu la tête... Il n'était pas là ? Elle se mordilla un peu l'intérieur de la joue; peut-être qu'il les rejoindrait plus tard. Ramenant son regard vers la rousse qui était à ses cotés, elle secoua négativement la tête à sa question.

-Hum non... je ne l'ai pas vue... à dire vrai, je viens tout juste d'arriver également. Je ne me suis pas annoncé encore. Vous pouvez toujours aller voir le Sénéchal...

Tournant un instant la tête vers le gros qui discutait avec Epson, Lassa reporta de suite son regard vers l'ancienne maitre d'arme et lui offrit un petit sourire.

-Il est également à la tête de toute cette troupe, alors vous pouvez allez le voir directement, il saura vous... mettre sous ses ordres.

Elle plissa un peu les yeux et tourna de nouveau la tête lorsqu'un jeune soldat s'approcha d'elles pour s'occuper de la blanche.

De haltes en haltes. Étrangement calme, étrangement solitaire aussi. Après tant et tant de mots qu'elle n'arrivait pas à oublier tout à fait et qui résonnaient encore dans sa tête, tant de houle et tant de controverse, Lothilde s'était isolée, chevauchant en arrière des compagnons, toujours, murée dans un silence qui ne lui était guère coutumier.

Levant parfois les yeux sur la colonne qui marchait en avant, elle sentait son cœur se pincer. Combien reviendraient sans blessure de cette échappée qu'elle pressentait meurtrière et quels quolibets essuieraient ils en foulant à nouveau le sol comtois, de ceux qui les avaient regardés partir, goguenards ou indifférents, ou carrément hostiles..Elle avait fui la Franche-Comté qu'elle ne reconnaissait plus mais doutait maintenant qu'elle redevienne un jour ce qu'elle avait été autrefois...Et puis après tout, quelle importance...

Secouant la tête pour chasser ces pensées qui l'assombrissaient depuis quelques jours, elle descendit de cheval à mi-pente du chemin caillouteux qui partait à l'assaut des coteaux de Sancerre et les rênes passées à son coude, desserra la sangle d'Arès d'un trou, passa la main le long de l'encolure écumante de sueur et reprit lentement sa marche, son cheval sur ses talons, se laissant volontairement distancer par la troupe.
Pressentant vaguement une présence derrière elle, elle s'immobilisa au sommet de la crête, la main en visière sur ses yeux plissés, et balayant minutieusement l'horizon du regard, pour s'arrêter sur le chemin loin en contrebas, guettant dans les trouées de la végétation l'ascension d'un cavalier à leur suite...Seul. Ils n'avaient rien à redouter.

Rejoignant la troupe qui s'était installée pour la nuit dans le creux d'un vallon, elle chercha un emplacement à la corde tendue pour les chevaux et y conduisit le sien, déposa le harnachement contre le tronc d'un arbre, et ses fontes sur l'épaule, sa couverture sur l'autre, traversa le campement jusqu'à la tente de toile dont elle écarta les pans de la tête en avançant le cou. Personne... Jetant négligemment son chargement sur une des paillasses en bordure de la toile en se promettant de dormir plutôt à la belle étoile, elle avança jusqu'à la petite table de campagne, soupira en sortant un par un les feuillets chiffonnés de ses poches et s'assit sur le petit tabouret. Et de la paperasse, et des listes, et des cartes, et passer plutôt par ce val que par celui là, et pourquoi ne pas lancer un éclaireur là, et combien de pains restait il dans les sacs, et où était passée Macricri, et...pffff...

Et soudain, elle posa les deux coudes sur la petite table, ferma les yeux, le front appuyé sur ses deux mains, proche du désespoir...Un long moment. Et relevant la tête, les yeux soudain agrandis de surprise, elle sourit lentement...elle n'avait pas remarqué..Repoussant les parchemins étalés loin devant elle, elle quitta le tabouret et revint jusqu'à la paillasse, s'y accroupit pour ramasser un bleuet, y planta le nez, tourna un instant la tige entre ses doigts avant de la piquer dans la dentelle du col de sa chemise, et saluant d'un petit rire bref la découverte de quelques biscuits
Pivotant le cou à la paillasse qui faisait vis à vis, elle rit à nouveau et se releva à toute vitesse, traversa la tente en deux enjambées et enfourna dans la poche de ses hauts de chausses d'autres petits sablés qui s'y trouvaient aussi...Il ne fallait pas chercher très loin...

De bonne guerre, sénéchal...pour tous ceux que vous m'avez piqués...et qui rendent aujourd'hui votre armure...très ajustée

Dédaignant le petit bureau, ses tracasseries administratives qui pouvaient attendre, la nuit de travail qui s'annonçait après cette longue marche, elle tendit l'oreille aux ordres de l'artilleur, à quelques pas, et passa un oeil par la fente de la portière, profitant qu'il tourne le dos pour se glisser hors de la tente et filer discrètement à la recherche du chevalier Brieuc qu'elle avait à peine pu croiser depuis le départ de Dole.
S'asseyant à ses côtés devant le feu, sur le tronc d'arbre où il s'était installé et d'où il surveillait visiblement avec attention les gamelles , elle lui sourit en tendant un petit biscuit sorti de sa poche

Voyons, mon ami, si nous sommes capables de partager les plaisirs les plus simples...avant de savoir si nous partagerons aussi facilement les autres...et...heu...aussi les épreuves qui nous attendent. Toutes les épreuves... Je suis heureuse de vous savoir là...Et puis...et..et...Spike ??? Lieutenant Spike ??

Se mettant brusquement debout, la main cramponnée à l'épaule du chevalier Brieuc et les yeux ronds d'étonnement, elle suivait du regard la rousse maître d'armes de l'armée de Franche-Comté qui se frayait un chemin au milieu du campement...Alors elle était vraiment venue...et c'était bien elle qu'elle avait aperçue au loin...Se penchant vivement, elle effleura du bout des doigts la joue rugueuse de son compagnon et chuchota à son oreille

je reviens...

Tournant le dos au feu elle avança vers la nouvelle venue, jetant de côté un regard vaguement inquiet au sénéchal qu'elle voyait de dos...La mère de son fils...Ce fils qu'elle avait promis de...au cas où...ce n'était vraiment pas le moment de penser à ça...et pour le reste, ce n'étaient pas ses affaires.... Allongeant le pas en contournant les groupes de soldats, elle sourit en approchant de la nouvelle venue

Bon retour dans Maxima, lieutenant !

Brieuc s'était aperçu de la présence de Lothilde a ses côtés... il était fort heureux de cela... depuis le temps. Ils n'avaient pas encore vraiment eut l'occasion de se retrouver un peu ensemble. Cette soirée serait la première. Il l'écouta lui parlé en remarquant que le bleuet était accroché... le bleuet qu'il avait déposé avec les biscuits.
D'ailleurs elle lui en présentait une et...

Citation :

...Et puis...et..et...Spike ??? Lieutenant Spike ?? je reviens...

Brieuc qui s'apprétait à lui répondre poliment resta là, un instant, bouche ouverte, main tendue vers le biscuit qui avait soudainement disparu en compagnie de sa belle de caractère!

Bah! C'était la vie ça... Il continua à remuer sa tembouille. Il avait cuit une morteau accompagné de lentilles vertes, d'oignons et de petits morceaux de lard salés. Avec le pain, c'allait être un régal! Par contre, il avait négligement jeté ses fontes au sol cassant du même coup le contenant de vin qu'il avait prit avec lui. Ses housiaux de corps en lin écru , qui séchaient tendu sur une petite corde, avaient maintenant une belle couleur lie de vin...

Il sera parfumé des heuses quelques jours!

L'homme était coincé entre les trois charrettes, une charrette de tente, une charrette d'outils, et une troisième avec des tonneaux, surement de l'eau. Le Herault transpirait comme un bœuf, le soleil le tapait dure avec tous les cheveux sur la tête il n'allait surement pas attrapé un rhume avec sa. Au début de la marche la plupart des hommes était à leurs rangs, mais au file de la journée la tendance c'est inversée, et tous le monde est dans les rang de tout le monde, bref, c'était la fin de journée. Adrien bailla un coup, il contemplait les environs. Soudain, le sénéchal ordonna l'arrêt, et chargea l'archer de récupérer, d'ailleurs il sourit au coin quand il entendit encore une fois le sénéchal brailler. Adrien pris Wiloose et quelques autres membres sous sa responsabilité. Il accrocha sa monture sur le chariot et pris les piquets il dit à Wiloose en lui tendant la lourde et longue corde:

- Tiens trouve moi deux arbres avec beaucoup d'herbe et accroche moi sa solidement, prend ce compagnon pour t'aider.

Adrien, tenant sous ses bras quelques piquets en bois prit la même direction de Wiloose pour planter les piquets dans le même endroit, accompagnée de deux costaux qui tenaient les outils. Il croisa Wiloose ainsi qu'une seconde personne, rousse, sur une monture... il leva la tête. La bouche ouverte, les yeux rivaient sur elle, la vue de cette femme plongea Adrien dans ces pensées où les secondes étaient minutes. L'ex militaire ne s'attendait pas à voir Spikelilou. Il passa devant Wiloose, et dit à l'ancienne lieutenante:

- Lieutenante... c'est vraiment vous? vous partez pendant des mois et vous réapparaissez ... comme sa... sans prévenir... regardez sa je pues la sueur à plein nez, j'aurais fait un bond dans une rivière je sais pas... Lothilde?. dans la tente la bas, j'espère vous y voir tout à l'heure on a plein de chose à se dire je pense, vraiment heureux de vous y revoir Spikelilou...

Adrien continua son travail tous en se remémorant les souvenirs passés

Ah bah voilà...

Déjà qu'il commençait à en avoir ras le pompon du grand plein de soupe qui passait son temps à gueuler... A tel point qu'à chaque fois qu'il passait devant Zephirin, il se mettait du persil dans les oreilles... Mais là, Spikelilou se faisait nommer Lieutenant. Alors qu'elle était devenue brasseuse.
C'est en pensant à celà justement qu'il se permit de récolter un ou deux baluchons de houblon qui poussait dans un champ.

Ce qui ne boue pas, n'extrait pas!

La bannière était planté au sol, le cuivre de maintien sur son épaule. Il ne la lacherait pas. Et pourtant, deos seul sait qu'il se sentait bien mal à l'aise quand, lors de la selle, on le repérait à travers les fourrés par l'étendard bleu.

Lassa semblait respirer le bonheur, malgré sa blessure qui trainait en longueur.

Si vous êtes heureuse, c'est l'essentiel.... Lassa...
Oh vous n'irez pas au combat alors... avec votre patte folle...

Elle rajouta, le sourire en coin tout en passant sa jambe par dessus l'encolure et se laissant glisser au sol..

Mais, mais... tout le monde va vouloir avoir blessure pour passer entre vos mains.. si vous avez votre charrette... c'est que vous venez pour soignez...

Oh vous arrivez aussi ?
Je ne sais où prendre les ordres de marche pour ce jour.
Si nous voyageons ou pas...

Elle remonta le quartier de la selle tout en parlant avec Lassa et la retint avec son front, pour desserrer un peu la sangle, qu'elle sentit un autre présence à son dos.
Spike pivota un peu lançant encore un sourire à Lassa, et s'arrêta à l'homme qui s'était approché, Son regard le balaya un peu de haut en bas, elle eut un nouveau sourire...

Euh... messire, mon bonjour... vous ... oh.. palefrenier de la Maxima...

Elle ne put s'empêcher de se rappeler qu'elle avait fait cette fonction à la bataille de Genève.

Hum.... messire.. pas que je n'ai pas confiance... mais je vais faire moi-même... pour ma blanche.
J'aime trop pour laisser autre... mais... nous pourrons faire ensemble...

Son regard parti un peu derrière l'homme... vers l'endroit où les montures étaient accrochées au repos... elle plissa les yeux... L'overo... mais... mais... Foghar peut-être bien...

Hum... vous me direz où je peux laisser ma jument, nous avons fait du chemin... et...

La rousse sursauta à la voix qui hurlait presque son nom, restant un instant la bouche entrouverte et se retourna brusquement vers l'endroit... la femme qu'elle cherchait pour lui annoncer son arrivée était là... après tant de temps.
Elle écarta un peu le nez de Khemya pour la faire tourner et avancer quelques pas et se retrouver devant la capitaine...

Elle se redressa droite et hocha un peu la tête, les yeux qui brillaient d'un coup à son ancien grade et au plaisir de revoir celle qui lui avait apporté tant d'aide après ce que ce Roy de pacotille lui avait fait.
Salut militaire appuyé, elle souriait en annonçant... fixant la femme longuement.

Capitaine Lothilde... ma Dame... je vous salue... et me mets sous vos ordres !


Elle ne put rajouter autre... que déjà Adrien s'avançait rapidement ... la joie de le voir lui aussi après tout ce temps...

Seigneur Adrien... oh... bonheur de vous revoir.

Petit rassemblement d'anciens militaires qui avaient tant fait ensemble. Si agréable de les retrouver.
Bon choix qu'elle avait fait de partir sans faire retour sur l'abbaye... Le meilleur elle venait d'avoir, lui restait le pire à affronter. Elle pivota de nouveau vers Lothilde.

Euh... juste, je dois savoir si nous continuons dès ce jour.
Capitaine, vous pouvez me dire ?
Pas que je reste là sur place après avoir fait le plus vite possible.

Lassa avait sourit à la rouquine, vrai qu'avec ce pied, elle n'irait pas au front.

-Oui, et bien... ca prend toujours quelqu'un pour soigner nos blessées ! Et comme je ne suis pas en état d'être un soldat hors pair sur le champ de bataille, je vais rester derrière avec ma charrette et mes petits soins !
Les ordres du jour ? Hum.. il me semble que nous faisons arrêt ici pour la journée.

Alors que Spike déclinait poliment l'offre du palefrenier du moment, l'Intendante continua de manger le bout de pain qu'elle avait entre les doigts, promenant son regard dans le petit campement et aperçu enfin la gouverneur, près du feu qui avait été allumé. Pivotant dans sa charrette pour s'adresser de nouveau à la femme qui lui tenait compagnie, elle n'eut pas le temps de lui dire qu'elle venait de voir Lothilde que cette dernière hurlait le nom de Spikelilou en venant à sa rencontre. Un petit sourire de la part de l'infirmière qui continue de macher distraitement son morceau de pain avant d'engloutir ce qui en restait en voyant Adrien s'approcher. C'est que l'ancienne maitre d'arme ne passait pas inaperçu dans ce petit campement.

Se grattant la tempe en voyant l'archer repartir, Lassa reporta son regard sur les deux femmes qui discutait près d'elle...

Elle n'avait pas changé... Lothilde sourit intérieurement, pas étonnée de voir le palefrenier venu sans doute chercher la belle jument blanche repartir bredouille vers l'enclos des chevaux..Elles partageaient la même passion, sans en avoir jamais vraiment parlé, et rares étaient ceux qui avaient l'insigne honneur de toucher un seul crin de leurs montures...Combien de fois, plantée devant la fenêtre de son bureau à l'état major de Dole, elle avait ragé de devoir affronter des paperasses et des conciliabules au parlement en regardant avec envie la rousse cavalière entraîner son cheval...
Elle inclina sobrement la tête au salut du lieutenant et leva la main pour caresser doucement les naseaux veloutés de la belle Khemya, regardant, amusée et surtout un peu émue, les anciens militaires de Vesoul faire accueil à l'une des leurs...Suivant des yeux Adrien qui s'éloignait, elle désigna du menton la silhouette qui traversait le campement à grandes enjambées

Pour les ordres, lieutenant, je ne vous apprendrai rien en vous disant à qui vous devez aller les demander...n'est-ce pas ?

et regardant la jeune femme droit dans les yeux, esquissant un sourire de connivence

Maxima n'a pas changé de sénéchal, et il arrive encore que des éclats de voix fassent trembler la toile de la tente de commandement...En somme, rien que de très habituel...Prenez le temps de soigner votre cheval, lieutenant...nous aurons l'occasion de parler ensuite..Je ne vous accompagne pas, je pense que le sénéchal sait votre présence ici...vous n'êtes pas passée inaperçue

Ponctuant sa phrase d'une petite tape sur l'encolure de la jument, Lothilde pivota et tendit simplement le bras en direction du ruisseau

Vous trouverez un endroit pour la jument...je vous laisse avec vos amis retrouvés !

Spike resta sans bouger, laissant pourtant percevoir un serrement de la mâchoire à propos des ordres et de la personne qu'elle avait largement entendu la voix traverser le campement.

.. le sénéchal... ... plus tard sans doute....
Je vais prendre un peu de repos. J'ai besoin... ma Dame...
Ma jument aussi...
Le ruisseau plus loin... c'est parfait.
A plus tard... capitaine...

Petit hochement de la tête et sourire... elle s'éloignait.
Son regard balaya l'espace... évitant l'endroit, mais reconnut la silhouette du baron Rouge qui s'activait a quelque besogne.


Déjà il fallait repartir...
Levée tôt... la rousse avait recouvert les dernières braises poussant du pied la terre sableuse.

Sa blanche étrillée et brossée, la crinière et la queue démêlées, les sabots graissés... avaient été sellée. Fontes et couvertures fixées, elle accrochait son bouclier rajustant les liens de cuir.
Le temps de passer les rênes par dessus l'encolure et de lever le genou pour mettre dans l'étrier, l'ancienne militaire était déjà en selle, prête au départ.

Elle partait au devant, tapotant l'épaule de Khemya et lui soufflant...

Allez la belle.... en avant...

Sortant de la clairière, elle déboucha sur la route et poussa ses talons aux flancs pour lui faire allonger un peu le pas.
Dressée sur les étriers, elle pivota les épaules pour voir, derrière les deux armée... se mettre en branle avec tout leur bardât sur les chariots...

L’artilleur avait fait route en direction de la tente du commandement en écoutant Epson lui parler …sachet secret. Présenté comme ça…à quoi bon se faire tirer l’oreille ?

Oh..euh..oui..oui..je vous laisse à votre sorcellerie culinaire et vous fait promesse de venir m’y soumettre. J’ai à faire pour l'heure. Je reviens vous y rejoindre damoi.. euh..enfin...madame.

Souriant légèrement avant de redresser le dos et de s’éloigner, il leva le pouce en direction de Brieuc qui revenait avec le large sourire. Mais..il avait fait quoi ? Il se moquait là ? Bah...Efficace le joli cœur au final car déjà trônait le campement et les chevaux s’alignaient à la corde. Poussant le rabat de la tente du bras, il s’y engouffra en vitesse et posa les mains à la table où les cartes s’y étalaient déjà. Glissant le doigt, il marmonna.

Ici, ici, ici…et là !

Voilà où ils étaient. Aussi bien en prendre note du nord et du sud aussi…car ni Caméliane, ni Lothilde sauraient dire…si jamais. Souriant en coin à avoir si peu à se tracasser, il retira sa veste en vitesse et déposa son ceinturon sur sa couchette, soulevant le sourcil au petit paquet qu’il attrapa et se porta immédiatement au nez. Non, pas de Lothilde. Le relançant au lit, Zéphirin se dirigea immédiatement vers un sceau d’eau fraîche, il y plongea les mains, s’y humectant généreusement le visage. À la seconde plonge, il s’arrêta brusquement en entendant la guigne s'exprimer fortement. Fronçant les sourcils, il resta silencieux tendant l’oreille. Nan…impossible. Il ne pouvait pas avoir entendu…non. Replongeant les mains au sceau, il s’y aspergea cette fois le visage, posant ses larges mains au sceau pour laisser s'égouter l’excédent. Soufflant la mèche à son nez, il ferma les yeux en entendant se présenter l’homme de main de la gouverneure. Bon sang...il avait un présentiment sur ce qu’il allait…

Sénéchal ! Pardonnez-moi. Deux personnes demandent à rejoindre nos rangs. Le grand intendant et infirmière Lassa et une femme en provenance de l’Artois que la gouverneure à nommée, lieutenant..

Ouvrant les yeux, le lourd officier termina la phrase.

Spike. Lieutenant maître d’armes Spikelilou. Archer. Garnison de Vesoul.

Euh….

Merci. Rompez.

Soupirant longuement en regardant son reflet au sceau, il fronça doucement le nez. Arff..la guigne ? La rousse avait bien eu contact avec quelqu’un pour débarquer ici !
Se glissant les mains au visage, il se remonta les cheveux et respira profondément. Bon. Un de plus, ce ne serait pas de trop. Aussi bien une archère qu’un boucher à la guerre. Spikelilou. Saprisiti…

Pivotant en vitesse en arrachant le petit linge placé près du sceau, il s’essuya le visage en vitesse et repassa sa veste, remontant ses guêtre savant de baiser la tête pour passer la porte de la tente et de faire trois pas. S’arrêtant en se passant la main au menton, il scruta lentement les alentours. Où elle était ….la…maître...d’ar...

Son regard s’arrêta sur une blanche et sur la femme la guidant vers le ruisseau. Plissant les yeux, il l’observa un moment, incertain de cet étrange sentiment qui le traversait. La tête haute, le pas long, la crinière rouge flamme; pas de doute...elle était là. Rhaa !!! Observant les allentours, regardant la gouverneure qui bien sûr..faisait mine de ne pas le voir... il grommela faiblement. Il serait incapable de faire comme si. Fermant les poings, il tourna quelques pas de long en large. Aussi bien allez direct ! Serrant la mâchoire en se sentant bouillir, le colosse charpentier se mit en marche en direction de Spike d’un pas lourd, écartant ...prestement…ceux qui se trouvaient dans sa route jusqu’à ce qu’une autre rousse lui barre le chemin, le toisant de ses grands yeux bleus en le tirant par le bras.

Sénéchal ! Vous venez ? Je suis là ! Et vous allez aimer, j’en suis certaine !

La regardant embêté en n’ayant à peine compris ce qu’elle lui disait, il souleva un peu le sourcil et secoua un peu la tête.

Oui ! Le bouillon !! Vous vous souvenez ??

Ah..euh..oui…le bouillon. En effet…

Oulà..quelle bonne idée ! Oui. Aussi bien manger après tout. L'estomac est un organe exigeant. Ça lui permettrait de…d’éviter de dire des bêtises et de hurler toute la soirée. Se grattant la tempe en jetant un œil rapide à Lilou qui disparaissait aux fourrées en direction du ruisseau, il rammena le regard sur celle qui l’invitait.

Oui. Manger. Voilà qui…qui sera bien. Je vous suis...

Au matin, tôt, le sénéchal avait fait sonné le départ et ordonné le démantèlement du camp l’objectif était atteint : L’Edelweiss faisaient maintenant corps avec la Maxima. Il n’y avait plus rien à attendre de plus. Il serait un autre arrêt plus loin pour grossir encore les rangs, mais ça...personne ne savait quand..et où...

Makita qui était de tour de garde vers le sud. Elle était encore assit sur une bûche mais elle décida de se lever un peu pour se dégourdi les jambes. Mais un petit bruit entendi c'était son ventre qui criait famine. Elle prenait son sac puis elle prend un miche de pain et elle commence à manger sa miche de pain tranquillement tout en regardant l'horizon.

L'aube commençait à peine à poindre quand elle ouvrit les yeux et l'étrange impression qu'elle avait ressentie la veille la rattrapa aussitôt...elle repoussa sa couverture humide de rosée en évitant de réveiller le dormeur à ses côtés et resta assise un moment, pensive, une main fourrageant ses cheveux emmêlés, à repasser dans sa tête l'arrivée de la rousse cavalière. Sa crispation quand elle avait parlé du sénéchal ne lui avait pas échappée. Normal...même si elle savait qu'il serait là, Maxima n'ayant jamais eu d'autre que lui pour commander les hommes...Mais la suite...là, elle n'avait toujours pas compris...Elle l'avait regardée s'éloigner vers le ruisseau et ne l'avait pas vue revenir...et encore moins se rendre dans la tente de l'état major...et le bougre de sénéchal était venu s'asseoir près du feu, comme si rien n'était, à plaisanter avec Epson..

Et la plus mal à l'aise dans tout ça...eh ben c'est moi...

Elle se pinça la lèvre en tournant la tête vers le dormeur qui n'avait pas bougé. Voilà qu'elle parlait toute seule...Bah après tout, elle avait peut être mis à profit la fin de la nuit pour le rejoindre, le père de son fils...et l'homme qu'elle aimait toujours...Pas bien fidèle, l'homme en question..Pas prêt à supporter la corde trop serrée, plutôt...Elle sourit malgré elle...Pas tout seul dans le genre...
Elle se leva et accrocha sa couverture à une branche frappée par les premiers rayons du soleil pour la faire sécher, et un drap de grosse toile sur l'épaule, descendit au ruisseau, posant prudemment les pieds sur les plus grosses pierres pour atteindre le trou d'eau en contrebas d'une chute et y entra en retenant sa respiration et les dents serrées...Bigre...vigoureuses, les ablutions, et rapides aussi. Se séchant à toute vitesse, elle sauta dans ses vêtements en frissonnant et remontait le sentier en terminant de lacer sa chemise au moment où le clairon appelait au rassemblement...Passant en revue rapidement les chevaux encore à l'attache et ceux qui avaient déjà leurs cavaliers sur le dos, elle fronça les sourcils...Elle était passée où, la rousse Spikelilou ?? Elle lança un regard de côté au sénéchal qui mettait le pied à l'étrier et fit de même, remerciant Adrien d'une tape à l'épaule et d'un grand sourire ...étrillé de frais, sellé, brillant de l'encolure à la croupe, Arès...Pas comme elle....Machinalement, elle ramassa ses cheveux entre ses doigts et les fit disparaître sous sa veste après les avoir torsadés à la va-vite...

Meilleurs écuyer de tout l'empire...rappelle moi de te trouver une décoration spéciale dès notre retour, Adrien !

Elle tourna bride sans attendre et rejoignit Caméliane au petit trot...Pour une fois, un autre qu'elle fermerait le convoi. Le sénéchal, par exemple, qu'elle entendait arriver dans leur dos sans avoir besoin de tourner la tête. Fermant les doigts sur les rênes, elle l'écouta parler aux hommes, le cœur serré. Pour un peu, elle allait oublier ce qui les attendait derrière cette colline, peut être. Aujourd'hui, demain, ils approchaient de l'Anjou, ils étaient attendus, ils devraient se battre et se battre encore...Poussant les hanches de son cheval pour laisser le gros trait remonter à sa hauteur, elle s'évita de tourner la tête et remit son cheval au pas. Et après un long moment de silence, elle se décida enfin à parler, puisqu'il avait l'air de ne pas vouloir le faire...Lâches, les hommes. Elle le savait depuis longtemps...

Je n'ai jamais cessé de correspondre avec votre..avec Spikelilou, sénéchal. Jamais dans nos correspondances nous n'avons parlé de vous. Elle est partie un jour, pourquoi, je l'ignore et ça ne me regarde pas.... Je...vos fredaines avec l'une ou l'autre de ces dames...si elle les sait, ce n'est pas de ma bouche...Elle vous a évité, pourtant elle savait que vous seriez là...mais vous n'êtes pas seuls au monde...ceux de Vesoul ne doivent pas comprendre ..moi non plus, je ne comprends pas....et la voir vous fuir me met mal à l'aise. C'est comme si...je l'avais prise au dépourvu, ou vous...ou que j'aie mijoté Aristote sait quel plan secret pour que vous soyez à nouveau face à face...

Et si il savait pourtant...Se décidant enfin à tourner la tête du côté de l'artilleur, elle soutint son regard un instant avant de regarder à nouveau le chemin devant elle

Elle est compagnon de Maxima, au même titre que tous les autres...C'est vous qui commandez...A tous. Vis à vis des hommes, sénéchal...il serait bon que les choses soient claires.

Une lieue au moins, sans un mot. Devant eux, au loin et par moment selon la géographie du terrain, la rousse maître d’arme et sa blanche. Une année presque, et elle débarquait. Glissant le nez à son épaule, il écarta un peu la tête pour jeter un œil aux antérieurs de sa bête. Pas de blessure, pas de crevasse. Elle devait avoir fait route depuis l’Artois, ouais…c’était là qu’elle était la dernière fois, avec son fils.

Regardant à peine du coin de l’œil en entendant la guigne prendre timidement mais promptement la parole, Zéphirin releva un peu le menton. Allez voir ça…les remords pesaient maintenant assez lourd sur la conscience de cette diablesse pour lui faire ouvrir la mâchoire. Serrant les dents, il resta attentif en observant le paysage, s’évitant d’ajouter ou d’interrompre Lothilde. Les paupières lourdes en ayant peine à croire ce qu’il entendait, il se contentait de calmer sa respiration et de s’éviter d’exploser repassant les paroles à sa tête.

Une correspondance ? Tient! Tient ! Ces petites dames papotaient par pigeons doré depuis des mois de ci et de ça…et probablement à s’échanger des recettes de galettes mais n’avait jamais parlé de lui ? Et ben…

Se passant nerveusement la main sous le nez, il se pencha un peu à la selle et regarda en vitesse les postérieurs, fixant les larges sabots à la recherche de fissures par trois fois. Non.. bien...c’était bien…et bla bla bla…elle continuait…

Relevant la tête en vitesse en l’entendant dire…vos fredaines avec l'une ou l'autre de ces dames...le Sénéchal tourna lentement la tête en sa direction et fronça les sourcils, se mordant bien les joues pour ne pas dire de mots …inappropriés et ramena comme elle, les yeux a la route après son dernier mot.

Pourquoi elle ne lui avait pas dit ??? Simple pourtant ! - Ah bonjour sénéchal de mon cœur ! Simplement vous dire que Spikelilou manifeste un intérêt sans nom pour se prendre des taloches loin de Franche Comté et que de ce fait...elle viendra nous rejoindre ! Oh oui ? Mais quelle bonne nouvelle madame la vicomtesse qui êtes ma vie ! Vous me voyez heureux de revoir une femme douce et aimante, de qui je me sauvé, habile à l’arc et à la rapière, et qui ne souhaite qu’une chose : Me voir mort !!! Ha ! Ha! Ha !! Grrrr....

Tenant les cuirs de sa bête au pas que d’une main, le colosse artilleur se passa l’autre main lentement au visage en soupirant. En plus...la gouverneure lui demandait d’aller mettre les choses au clair. Y’avait quoi à mettre au clair hein ? Elle était à la Maxima, elle savait quoi faire et elle savait se battre. Alors...que dire de plus ?? Désolé d’être le chef de camp mo ruin ? Vous voulez que je donne ma place à Adrien ou Wiloose ? Ou encore ; Vous préférez rejoindre le chef Karnap ? Il est bien moins directif et en plus, il offre à ses hommes des après-midi de repos et du pain aux raisins ? Psfffff….

Arrachant la gourde à sa selle, il prit une longue gorgée avant de se passer lentement la manche à la bouche. Regardant droit devant, il marmonna qu’à l’intention de la femme.

Laissez-lui un peu de temps Lothilde. Il lui faut faire face à un uniforme, des compagnons et un homme qu’elle n’a pas vu depuis des lunes. Elle n’est jamais partie. Je suis parti en Lorraine. J’en avais besoin. Point. Je n'ai pas offert de nouvelles, car je n'avais pas de nouvelle. À mon retour, elle était en Artois, avec le petit.

Tournant un peu la tête, il regarda la gouverneure avant de baisser le nez quelques secondes, le relevant en direction de la silhouette aux crins de flammes qui marchait sur la blanche beaucoup plus loin au devant.

Ça ira. Enlevez-vous ce mauvais sentiment. Je vais lui parler....gouverneure. Personne n'a à savoir..qu'elle et moi.

Dole, le 10 juin 1458

Anna avait beaucoup de vague à l'âme et de petits bleus au coeur. Elle pensait à son grand frère Imladris parti avec Maxima reprendre ce que l'on avait pillé à la Franche-Comté.
L'aîné n'était pas d'un naturel expansif, seulement râleur, bougon, grognon, jamais content mais très perfectionniste. Chaque chose à sa place, chaque loi devait être respectée, rien ne devait aller de travers...

Mine de rien Imla lui manquait, alors elle s'assit en salle de détente, s'envoya deux bons verres de Fougerolles et s'empara d'un parchemin pour lui écrire.

Citation :

Mon cher frère,

Dire que vous me manquez serait évident. En fait vous manquez à tous ici à la Garde Civile...même à d'autres à Dole. Bref, là n'est pas le propos. Je vous envoie ce fidèle coursier pour vous mettre en garde contre les refroidissements que vous pourriez contracté en Anjou. J'ai placé dans votre malle, deux gros tricots de laine ainsi qu'un couvre-chef. Bien que nous soyons bientôt en été, le temps est plutôt automnal, alors soyez prudents.
Vous êtes parti si précipitamment l'autre jour que je n'ai pas eu le temps de vous signaler qu'un sac de toile, dans le fond de votre malle contient des herbes médicinales contre les extinctions de voix, d'autres pour les problèmes de rhumatisme ; a donner à ce cher Sénéchal s'il hurle trop...donnez-lui d'ailleurs tout de suite, sans attendre, pour prévenir, il aura besoin de sa voix lorsque vous arriverez sur les bords de la Loire. Les autres sont pour Lassa, sa cheville doit être encore douloureuse.


Je ne désespère pas de venir vous rejoindre, mais la paroisse de Dole et surtout la GC ainsi que la liste de lysiane accapare tout mon temps.
Lysiane et moi d'ailleurs vous languissons. Nous avons besoin de mouvement toutes les deux...qui sait si...mais n'anticipons pas, nous risquerions d'être déçues si nous ne pouvions vous rejoindre.
Vous ferez toutes nos amitiés au Sénéchal, ainsi qu'à Lothilde, Adrien et tous les compagnons de Maxima.

Prenez soin de vous

Votre soeur qui tient à vous

Anna Van Ansel

Elle accrocha le vélin à la patte de son meilleur pigeon, essuya une larmette puis se rendit à la paroisse de Dole...une main sur le pommeau de son épée, l'autre sur sa croix autour de son cou.

Lothilde sursauta imperceptiblement aux derniers mots de l'artilleur et serra les mâchoires...Qu'est ce qu'il avait cru comprendre, ce diable ? Qu'elle voulait lui arracher quelques confidences ?? Bien sûr, qu'elle était de ces femelles qui trompent l'ennui en se complaisant à quelques médisances chuchotées au coin du feu sur les malheurs sentimentaux d'un tel ou d'une telle et bien sûr, qu'elle raffolait des confidences de servantes en mal d'émoi...Pffff...Comme il l'avait bien démasquée, ce rustaud...
Elle allait répliquer vertement quand le chemin herbeux, se rétrécissant entre deux ronciers, les obligea à se mettre en file et elle salua mentalement cette digression qui lui évitait de persifler, se contentant provisoirement de lever un œil noir sur le large dos qui la précédait dans le goulet étroit. Le dénivelé du chemin cabossé par le ravinement des pluies incitait chevaux et cavaliers à la prudence et retint son attention assez longtemps pour apaiser la méchante humeur qu'elle avait senti poindre. En d'autres temps, les chausses auraient volé bas...
Elle remonta aux côtés du sénéchal à l'élargissement du sentier et se remit en ordre sur sa selle en flattant l'encolure d'Arès avant de répondre

Je ne crois pas vous avoir demandé autre chose que considérer Spikelilou comme n'importe quel autre compagnon de Maxima...Ce que vous n'avez pas fait, et je ne suis sans doute pas la seule à l'avoir remarqué. Elle n'est pas venue à vous ? C'était à vous d'aller l'accueillir, comme vous avez accueilli tous les autres...

Marchant un moment en silence, le regard attiré par le clocher d'une église surgissant d'un vallon d'où s'égrainaient les douze coups de midi, elle tourna la tête à nouveau et leva les yeux à la haute silhouette, un vague petit sourire moqueur au coin des lèvres

Vous qui connaissez si bien les hommes... vous savez que la moindre tension entre deux personnes dans un groupe est gênante pour tous et oblige à surveiller ses moindres mots pour ne heurter ni l'un ni l'autre..ça s'arrête là. Le reste n'intéresse personne...sauf à meubler quelques bavardage d'écuries ou d'arrière-cuisine..et à propos de cuisine, sénéchal...

Regardant autour d'elle après avoir constaté en palpant les poches de sa veste que les biscuits de son chevalier n'étaient plus que des souvenirs, elle se dressa debout sur les étriers, les yeux plissés sur les champs environnants avant de tourner la tête à l'arrière de la colonne pour s'assurer qu'elle n'était pas la seule à se frotter l'estomac et à manifester une certaine fatigue

J'ai faim !

Ayant regardée le soleil se lever, Jasona constata qu'elle n'avait pas fait de relève, les heures avaient défilé sans qu'elle s'en rende compte. Le Sergent Makita avait du resté aussi toute la nuit.

A l'appel du Sénéchal, elle remballa ces affaires et aida les soldats à plier les tentes et à les remettre dans le chariot.
Elle sella et monta sur son destrier. Quand l'ordre fut donner, toute la troupe se mit en marche.
Le Lieutenant s'en voulait de ne pas avoir dormit un peu, elle tombait de fatigue.
En entendant une personne l'appeler, elle se tourna sur sa selle et regarda derrière elle.
L'aspirant Bensira faisait de grand geste et elle se demandait ce qu'il faisait. Il ne cessait montrer du doigt elle même, lui même et le Sergent Makita qui était plus loin derrière.
Elle leva un sourcil, ne comprenant pas ou il voulait en venir.
Jasona lui fit un signe de la main distraitement, peut être voulait-il lui dire simplement bonjour.
Elle se redressa sur sa selle et regarda droit devant elle.

Soudain, elle comprit, elle arrêta son destrier d'un coup, ce qui eut une conséquence en chaine, le cheval derrière elle se cogna dans la croupe de son étalon se qui le fit cabrer.
Elle se retient de justesse à la crinière en lançant un vague désolé pour la personne derrière elle et fit demi tour pour rejoindre son Aspirant.

-Jennlastar! mais ou est le Soldat Jennlastar! non , elle ne m'a rien dis du tout, la dernière fois que je l'ai vu, elle dormais en attendant son tour de garde, comme nous sommes partit assez tôt, nous n'avons pas fait d'autre tour de garde donc personne ne l'a réveillé, je suppose que c'est pour sa qu'elle n'est pas là, elle ne nous a pas vu partir!
Je vais allez voir tout de suite le gouverneur Lothilde et le Sénéchal!

Jasona fit tourner son étalon et partit au grand galot en mettant la pagaille dans les rangs.
Elle arriva enfin en tête de la colonne.

-Gouverneur! Sénéchal! nous avons perdu un soldat! je crois qu'elle ne c'est pas réveillée! elle doit être resté là bas!

Juste avait t-elle dis ces mots qu'un pigeon se posa sur son épaule. Elle lu la missive.

Citation :

Mon lieutenant,

Je ne sais pas si vous avez remarqué mon absence mais vous êtes partis sans moi !
Je me suis donc dirigé vers le village le plus proche qui est St Aiguan.
Je vous demande donc que dois-je faire ? est ce que j'attends que vous veniez me chercher ??

En espérant que vous recevrez ma missive rapidement,
Soldat Jennlastar

-Ah! elle est à Saint Aiguan, elle vient de m'envoyer un message. Je vais la chercher ou elle nous rejoins à un endroit?

Comment il n’avait rien fait ?? Comment il aurait pu faire quelques choses ?? Il ne savait pas !! Et même à elle, elle n’avait rien dit !!! Soupirant, il se glissa la main au visage. Bien sur cette rousse était comme tous les autres compagnons !! Même Lassa y était depuis la veille et il n’avait pas eu l’occasion de la voir !! Ça faisait d’elle un soldat à part ??? Redressant le dos, il s’adressa à la guigne affamée en tournant lentement la tête vers elle.

Gouverneure, sauf votre respect, je suis Zéphirin Blaireau, homme de pont, chargé de batterie, ingénieur charpentier, artilleur et officier Sénéchal. Je ne suis pas le capitaine douceur qui offre un bonnet de laine fait de ses mains, avec les initiales de chacun au soir plus froid ! Vous faites bien votre travail, je fais le miens au mieux.

Arrêtant son cheval, il la pointa du doigt en serrant un peu les dents.

Aucun des hommes de cette compagnie n’a eu de moi de petite boisson chaude, de discours de début de mandat, de buffets ou de promesse bidon !!! Ils n’y sont pas venus pour mes gentillesses, pour mes poèmes, pour apprendre à coudre des blasons et encore moins pour se faire dire…je ne sais pas !! Mais aucun ne pourra dire qu’il n’est pas à sa place en cette compagnie ! Aucun ne pourra dire qu’il fait l’objet d’un traitement irrespectueux, injuste ou encore, qu’il souffre plus que les autres !! Je ne suis pas la colonne Lothilde !! Je ne suis que son point d’appuie ! Je ramène toujours mes gars ! Et cette fois ne fera pas exception ! Alors je...

S’arrêtant en tournant la tête, il écouta les bruits en provenance du centre de la colonne avant de voir remonter vers eux le lieutenant Jasona.

-Gouverneur! Sénéchal! nous avons perdu un soldat!

Soulevant un sourcil en voyant arriver le pigeon, le sénéchal se hissa sur ses étriers et regarda en direction de la foret d’où le volatile avait fait son arrivée en écoutant Jasona faire lecture. La regardant, il souleva un peu la main.

Non ! Vous restez ici. Je comprends votre sens du devoir, mais souvenez-vous : Ne jamais perdre une compagnie pour un homme. Votre présence ici assure la vie des autres. Elle saura faire et s’éviter les ennuies le temps que nous assurerions sa récupération. Et justement…

Haussant le ton, il commanda qu’on se rassemble un peu autour de lui.

Approchez !

Une fois au centre d’un cercle de chevaux, de militaires et de compagnons, il enchaîna moins fort.

À partir de maintenant, FINI les pigeons !!! Chaque fois que vous donnez des détails sur nos positions, sur les villes que nous croisons ou encore…sur des gens composant nos rangs, vous risquez de nous faire repérer. À partir d’ici, chaque bosquet, chaque arbre, chaque brise risque d’avoir des oreilles. Compris ??? Plus de paquet, plus de pigeons, plus de coursiers !!

Baissant le menton pour regarder à sa gauche, il désigna deux compagnons.

Brieuc ! Wiloose !! Vous me lâchez vos rapaces sur le moindre pigeon ou moineau qui passe à proximité !!

Relevant le menton en regardant plus loin aux hommes, il fixa la maître d’arme.

Spike ! Vous allez nous retrouver et mener cette recrue à bon port. La gouverneure vous donnera la marche à suivre. Si cette blanche a la jambe aussi fine qu’à l’époque et que votre savoir faire n’est pas resté en Artois, nous arriverons à ne pas perdre de temps et à faire de cette perte…partie d’une stratégie à venir. Rebienvenue à la Maxima lieutenant.

Prenant un instant de silence, il ramena le regard sur Jasona en souriant en coin.

Les soldats de Vesoul savent très bien se sortir du pétrin. Ayez confiance lieutenant, elle sera bientôt de retour avec nous. Vous avez bien fait.

S’adressant à tous, il haussa légèrement de ton.

Courte pause à cette clairière. Eau pour les chevaux. Soyez prêt au départ sous peu..et assurez-vous cette fois que personne ne dort au départ !!!
Green ! Vous vous assurez que chaque coursier qui repartira de cette compagnie, sache qu'il lui est plus sécuritaire de fermer sa gueule, que de raconter ce qu'il a vu. Compris ?

Souriant en coin, il souleva un sourcil au baron.

Vous devriez arriver à vous faire convaincant hein ?

Allez ! Repos !!

Voyant les hommes se diriger vers le pré, il jeta un oeil à la gouverneure. Sortant le paquet de biscuits ficelés à sa selle au départ de Dole, il le lança aux mains de Lothilde.

Désolé. Hop !! Attrapez ! Mangez toujours ça…

Tout au long du chemin elle avait réfléchi... si le soldat était déjà hier dans une ville, c'est qu'elle n'avait pas suivi de la veille encore... Et son chef de section ne s'en était pas rendu compte... rahhh... c'est depuis 2 jours que l'armée l'avait perdue... Ils avaient avancé depuis deux jours... et cette militaire s'en était retournée vers l'est... à moins qu'elle soit perdue depuis trois jours déjà....
C'était la chienlit... qui n'avait pas fait son travail là ?
Enfin... pourquoi se faire inquiétude alors qu'elle ne faisait que marcher à côté.... mentalement elle fit le point sur les vivres qu'elle avait sur elle... et fit la grimace.
A force de détour, elles s'amenuisaient.
Elle passa nerveusement le dos de sa main à la cicatrice de sa pommette gauche et effleura aux flancs pour mettre pour quelques foulées sa jument au trot... elle allait s'endormir... sur la fin... ou tirait un peu au postérieur...

Bien en avant de l'armée, elle avait mis sa blanche au pas... des bruits lui arrivaient maintenant de l'endroit prévu pour faire halte du jour.
Aux cliquetis d'armes qu'elle entendit, elle eut un petit tressaillement... et poussa sa monture aux fourrés...
Il y avait déjà une armée... en pleine forêt... à attendre... à les attendre, peut-être.

Le nœud au ventre, rapidement elle mit pied à terre et s'avança pour traverser à couvert...

Non... elle passait... personne ne lui sauta dessus. Elle ne sentit pas de lame lui traverser le corps.

Mais déjà les gros des troupe arrivaient... et se positionnaient... elle resta en retrait s'occupant des pieds de sa jument.... Elle en curait le sabot du postérieur droit en appui sur sa cuisse... tentant d'extraire un petit cailloux pointu qui s'était logé dans le creux de la fourchette... quand elle entendit sonner son nom...
Elle termina tranquillement et déposa doucement le sabot au sol, vérifiant de la main en remontant jusqu'au pli du genou...

... voilà qui ira mieux, la belle....

Elle se redressa et vint lui caresser à l'épaule... puis passer ses doigts entre les longs crins de l'encolure.

Un moment...je te reviens... dans peu... profite de l'herbe tendre...

Elle se dirigea vers l'homme, pendant qu'il s'adressait à elle depuis le cercle des militaires...

Quand il eut fini ses ordres, elle fit encore quelques pas vers le sénéchal... en laissant ses mers remonter sur lui depuis le bas jusqu'en haut de sa taille... elle prit petite inspiration et planta son regard aux couleurs de la mer en tempête dans le sien.

Sénéchal... !
Nous sommes à deux jours de marche de l'endroit où elle était hier !!!!
Deux jours qu'elle n'était plus dans votre armée... puisque hier elle était déjà en ville !!!!
Et chance que nous n'avons marché que 10 lieues l'un des jours...

Hier, si j'avais eu ordres à temps et ce n'est pas faute d'avoir attendu... et que je sois restée sur place et que cette militaire ait eu ordres de faire 20 lieues toute seule vers l'ouest, cette femme serait à l'heure qu'il est dans ma lance.
Ce jour, où se trouve-t-elle ? Le savez-vous ?
Pas moi !
D'abord il faut lui donner ordre d'avancer là ou nous étions hier, si jamais elle est encore dans cette ville.
Qu'elle fasse 20 lieues de son côté... alors j'en ferai 20 du mien vers elle... et demain je la prendrai avec moi.
Si elle est ailleurs qu'en ville déjà, qu'elle fasse savoir.
Aussi... qu'elle prévienne par missive, là... ici... et pas ailleurs... si elle a fait et dans ce cas je ferai chemin vers elle.

Si je vais la chercher... nous ne rejoindrons pas avant 6 jours au mieux si nous voulons passer inaperçues et encore nous le seront visibles, puisqu'en lance.

Elle souleva un sourcil, baissa un peu la voix pour lui murmurer...et terminer...
Chacun sa fonction, chacun ses responsabilités.... vous m'avez suffisamment rabâché... j'attends de savoir ce qu'il en est pour faire vers l'est.

Maintenant je vais terminer de m'occuper de Khemya... elle a besoin...

Sénéchal...

La rousse lâcha le regard de l'homme, et pivota pour rejoindre sa monture.

Ramenant le regard sur la femme, le sénéchal l’écouta en posant le main au pommeau.
La voyant se retourner, il l’interpella à nouveau en fronĉant un peu les sourcils.

Spike ! Ce n’est pas l’EM ici ! C’est une compagnie Franche ! Je n’ai pas besoin de compte-rendu !! Je vous ai demandé de penser l’opération ?? NON ! Je vous ai réclamé pour la mettre à bien sous les consignes de la gouverneure Lothilde ! Alors, soit vous attendez les ordres à venir, soit vous retournez sur les routes ! Votre présence à ce groupe est un ajout d’importance, et vous faite honneur aux soldats de Vesoul et de Franche-Comté, mais je ne vais pas cessez de vous rabâcher pour m’assurer cohésion, sécurité et que nous puissions atteindre notre objectif !! Je sais ! Je suis un salaud de vous avoir laissé en plan avec un fils qui est le miens ! Je sais, j’ai été un salaud de vous avoir laissé sans nouvelles depuis 1 ans ! Je sais, j’ai été un salaud de vous avoir dit que j’allais revenir après quelques bouffés d’air !!! Je sais, je suis le pire des pires des pires des salauds d’avoir osé poser les mains sur autres que vous ! Je sais, je suis le pire des hommes, le pire des lâches, le pire de tout !!! Alors, je ne sais pas pourquoi vous êtes devant moi maintenant, et encore pourquoi vous avez fait toute cette route, mais j’ose espérer que c’est parce que vous savez, tout comme je sais de vous, que vous êtes militaire et compagnon d’exception, décorée plusieurs fois. Ces braves gens autour, ont promis de veiller à ceux qui se joindraient à eux dans cette campagne, peut-importe leur statu, leur allégeances ou ce qu’il était avant ! Je m’en attends autant de vous…Lieutenant ! Vous m’en voulez ? Parfait ! Je vais vivre avec, mais d’aucun d’eux ne doit se prendre votre hargne et colère qui ne me sont que destinés ou encore douter de votre confiance, voir pire, craindre de vous voir déguerpir quand ils auront besoin ! Alors, faite connaître à ces hommes et femmes, la maître d’armes réputée que vous êtes, celle que la milice à vu naître et qui a porté l’armée à bout de bras avec d’autres avant que l’histoire n’en fasse ce qu’elle est devenu !!! De ça !! Ils retiendront et apprendront ! Est-ce que c’est clair SPIKE ? Pour le reste, le choix est vôtre. Personne n'a eu à cocher un formulaire d'engagement, la Maxima est affaire de confiance au groupe, rien de plus.

Mouais, un chef qui se trompe de route, il devait y avoir autre chose là dessous, une cave à vider ou autre chose à marauder.
Pas grave, la bonne route c'est de marcher à l'ennemi.

Ca y est, je viens de comprendre à quoi sert le bigniou. Ce n'est pas pour éloigner les serpents comme je le croyais au départ, mais un truc pour que l'ennemi arrive à nous trouver quand on n'a pas de montagnes pour s'orienter. Super, si je ne veux pas manquer la bataille il faut toujours que je le garde à vue. Allez en route, allongeons la jambe car la route est longue.

Aux paroles la rousse fit volte-face et planta une nouvelle fois son regard dans les yeux noisettes de l'homme.

Sénéchal... vous avez vos chaleurs subitement ?
Causez donc moins, vous embrouillez tout et tous.

De un... je ne suis plus maître d'armes, ni militaire.
Et là il y a plein d'officiers supérieurs à qui je ne vais pas marcher sur les pieds.

De deux... j'ai demandé que ce soldat Jennlastar envoie une missive ici dès qu'elle se déplace de 20 lieues vers l'ouest pour que je retourne de 20 lieues vers l'est et la récupère au nœud.

Ai-je eu ?
A cette heure non !

Je vais donc faire au petit bonheur la chance.
Je retourne de 20 lieues.
Si elle n'y est pas.
Je n'attendrai pas.
Je rejoins la Maxima.

Compagnie franche ou pas... un militaire doit savoir obéir aux ordres.
Et apparemment c'est comme si j'avais soufflé dans un violon.

Maintenant, Sénéchal...
Ça suffit de mélanger notre vie privée à cet endroit.
Nous n'avons jamais fait avant.
Alors pourquoi commencez-vous ?
Des remords... vous connaissant, ça m'étonnerait !

Elle tourna les talons et finit de préparer sa jument... Bientôt elle se mettait en selle et reprenait le chemin inverse.

Elle trimbalait dans ses sacoches des cartes des régions environnantes, un peu cornées à force d'être déroulées à tout bout de champ, puis carnets de notes sur lesquels elle faisait courir sa plume chaque fois que l'occasion de présentait, et autres vélins pour correspondre avec la Confédération. D'ailleurs la nouvelle de Genève lui avait fait courir un fâcheux frisson dans le dos... Aussitôt un pigeon pour l'Etat Major Confédéral dont elle détenait toujours les clefs d'ailleurs parti pour donner conseils et un autre à Berne pour engueuler le nouveau Chancelier dont la tâche ne devrait être que de mener les discussions entre Avoyers Helvètes et Conseillers Confédéraux en toute sérénité et non pour donner des directives complètement absurdes. Elle rageait ! L'incompétence de certains croyant être dans le vrai lui avait toujours hérissé les cheveux de la nuque s'échappant du chignon. Bref... elle devait rester concentrée sur leur objectif...

Un regard sur ses hommes du haut de sa selle, un sur Rudy qui reprenait un peu du poil de la bête qui est en lui, un sourire attendrit pour lui, un autre regard sur Lucia la gouvernante qui menait la carriole transportant ses enfants à l'abri d'une bâche et elle fut rassurée de voir que tout le monde suivait et se portait bien.

Elle tenait Lionel à l'oeil... Lui et ses envies de pillages, de viol, de maraudage en campagne... Il lui avait promis de s'abstenir sur les pillages et le brigandage. C'est déjà bien... mais... et le reste ! Il n'avait rien promis ! Diantre ! Elle fit ralentir Enailemac jusqu'à qu'elle se trouve à sa hauteur...

- Lionel ? Mon bon Lionel, je pense à quelque chose... Hmmm... Vite vite une idée ! Vous pourriez me rendre un service ? ouiii mais lequel ?! viiiiiiiite ! Il faudrait que... que vous parliez à tous les hommes sur un sujet d'importance ! Je vous dirai quoi demain matin exactementvous voulez bien ? Et puis aussi que vous recensiez les fûts de cervoises dans la charrette de l'intendant... oui oui je sais c'est son travail, mais justement... je me demande s'il ne se sert pas un peu en catimini des fois... vous voyez ?

Des tâches, il fallait qu'elle lui trouve des tâches pour lui occuper l'esprit et le corps...

Jenn arriav au village de Loches. La route avait été longue mais heureusement elle n'avait croisé aucun brigants! Comme on lui avait dit il falait qu'elle rejoigne la lance de Macricri mais au moment de vouloir y adherer elle recu une missive d'un certaine Spikelilou dont elle n'avait jamais entendu parler elle commença a la lire.

Citation :

Soldat Jennlastar,

J'ai attendu de votre part au camp de la Maxima, une missive claire qui me disait que vous vous rendiez à 20 lieues vers l'ouest de Saint Aignan.

Et je n'ai rien eu !

Demain je serai en lance sur ce noeud à vous attendre.
Je ne vais pas attendre plus d'un jour.

Alors dès votre arrivée, demandez incorporation à ma lance et dès que vous y êtes, vous suivez.

Nous allons tentez de rattraper la Maxima qui est déjà loin.

Bien à vous.

Spike

Jenn fut surprise. A aucun moment elle n'avait recu l'ordre d'envoyer une missive a cette personne !!! Et voila que maintenant elle voulait que Jenn la rejoigne et entre sa missive ...

Jenn reflechit; Apres tout, elle ne connaissait pas cette Dame, elle ne l'avait vu ni a l'armée, si en ville, ni au sein de la Maxima! Et puis zut, Lothilde lui avait donné des ordres tres clair qui avait été assurer par le lieutenant Jasona, Jennlastar devait rejoindre la lance de Macricri, ce qu'elle fit apres avoir repondu a Spikelilou.

[ En rase campagne à 20 lieues à l'ouest de la ville où le soldat Jennlastar s'était réfugiée ...]

Elle dépliait le billet...
Là c'était le bouquet.

Citation :

Expéditeur : Jennlastar
Date d'envoi : 2010-06-12 09:38:56
Bonjour,

Je suis désolé mais j'ai recu des autres ordres de la part de Lothilde: Je dois integrer la lance de Macricri!!!

Ca n'est pas contre vous mais etant donné que c'est Lothilde qui conduit cette armée, je me dois de l'écouter surtout que le lieutenant Jasona m'a confirmé elle aussi qu'il falait que j'adhere a cette lance.

Bien a vous,
Soldat Jennlastar

Elle fit rapidement une réponse avant de se prendre un petit repos et de se mettre en route pour rejoindre la Maxima... c'était vraiment la chienlit...
Finalement elle éclata de rire... d'un rire nerveux... et passa sa main à sa pommette.

Citation :

Soldat Jennlastar,

Faites comme vous voulez.
J'ai donc fait 20 lieues de retour pour vous prendre pour rien.
Merci pour le retard que j'ai maintenant.

C'est le sénéchal qui m'a envoyée et pour rien.
Et votre lieutenant, le sait aussi.
Attendez donc cette Macricri.
Je l'ai croisée il y a maintenant 5 jours... 5 jours !!!!
Alors où est-elle maintenant... mystère ???

Si jamais vous me voyez au noeud où vous êtes je vous prends sur ma jument et on va galoper, pour rejoindre.
Je suis juste avant Loches.

Sinon... tant pis... faites à votre sauce.

Au plaisir !

Spike

Hochant la tête aux propos de la femme, il souleva légèrement un sourcil. Bon ! Voilà ? Tout était dit, tout était fait ? Maintenant, ils pouvaient passer à autre. Elle avait voulu des salutations officielles ? Elle les avait. Tout le monde la connaissait maintenant.

Laissant son cheval pivoter en la regardant regagner sa blanche, le sénéchal avait fait quelques toises en direction de la compagnie Helvète .Se concerter un peu, prendre information sur la suite et sur les…disparitions…Helvètes si il en était. Dès son retour, il avait transmit l’ordre de faire arrêt pour la nuit. L’Edelweiss allait s’y arrêter, aussi bien ne pas les distancer.

Au matin, très tôt, le convoie avait repris la route. Plusieurs étaient silencieux, la fatigue probablement bien que concentré à écouter les bruits en provenance des fourrées, des forêts, des champs, bien peu trouvaient à dire.

Se laissant lentement remonter par la colonne, il ferma la marche un temps, celui d’être rejoint par le groupe du chef de camp de l’Edelweiss. Hochant la tête en souriant légèrement, il fixa le commandeur Rudolf qui comme bien d’autres, avait les traits typique des hommes de campagne. Jamais une ne conversation ne débutait par…vous avez bien dormi ?

Vous êtes de la chevalerie ? Archer ? Artilleur ?

Se passant rapidement la main au nez, il écouta les réponses et enchaîna.

Dites moi compagnon, vous étiez sur Genève au moment de la dernière croisée ? Enfin…celle avec les Français ?

Observant les alentours, le sénéchal laissait les cuirs reposer en devant de selle, son cheval ayant pris le rythme de ceux des officiers de L’Edelweiss.