[RP] La longue marche...ou les écus du repentir...

Lothilde interrogea Aldhor des yeux en ramenant le jeune poulain à l'attache. Ce n'était peut-être pas une bonne idée...

Sa mère a bien du lui apprendre à monter, tout de même, non ? D'accord, celui là est un peu...vif. Jeune cavalier, vieux cheval...L'inverse n'est pas toujours vrai, hein ! Et j'en ai vu, des cavaliers soi-disant accomplis s'envoler au premier bond de gaîté de leurs jeunes chevaux !...à commencer par moi, je vous l'avoue ! J'en ai fait, des plats-ventre dans la boue, avec le père de celui-là !

Sans attendre de réponse de son nouvel écuyer tout frais débarqué dans son existence, elle poursuivit, en passant la main sur le dos de l'animal

Et celui-là est près du sang...Il pourra parcourir des lieues sans s'épuiser. Il suivra !...Enfin, j'espère...Aldhor, veillez à l'état du matériel dans la sellerie et préparez le départ, si ça ne vous ennuie pas. Je me charge de l'intendance avec la Belette...On fera monter Diluain en fin de journée et si ça ne marche pas entre eux, on ira chez un loueur...mais je préférerais qu'il s'entende avec celui-là...

Un sourire de connivence et une petite tape sur l'épaule de son écuyer avant d'aller vaquer à des occupations pressantes

Et vous aussi, Aldhor, il va falloir vous préparer ! Départ...demain aux aurores !

elle souleva un sourcil et glissa un sourire à l'enfant, soulagée de le voir réapparaître...étrange petit homme, farouche et indépendant...Elle se garderait bien de lui demander à quoi il avait occupé sa journée, ni de lui faire remarquer qu'elle s'était inquiétée de ne plus le voir dans la maison...quoi d'étonnant à ce qu'il s'ennuie, avec une maladroite de son espèce...
Elle lui fit un petit signe de la main, l'invitant à approcher

Venez-donc, Diluain !! justement, je parlais de vous avec Aldhor il y a un instant à peine ! Posez votre besace, là, contre le mur de l'écurie...Miséricorde, mais qu'est-ce que vous transportez donc là-dedans ?? Vous avez dévalisé la mairie de Dole ?

Elle essuya ses deux mains contre ses cuisses en le regardant et l'entraîna aussitôt vers le jeune poulain qui mâchonnait consciencieusement le bout de sa longe

Dites-moi, jeune homme !...Avec une mère aussi bonne cavalière, vous ne devez pas ignorer grand chose de la manière de monter à cheval..Que diriez-vous de celui-là...mmm ?? Juste trois ans, à peine débourré...un fort caractère en perspective mais il comprend vite... pas craintif..

elle effleura le museau duveteux du plat de la main, la remonta le long du chanfrein pour grattouiller entre les oreilles, et la laissa glisser le long de l'encolure, les doigts peignant la crinière emmêlée en lançant un regard de côté au petit

je me disais qu'il pourrait vous convenir...et...

Comment lui dire qu'elle aimerait que ce petit cheval lui plaise, qu'elle aimerait les voir tous les deux filer le long des chemins, qu'il se mette à rire aux éclats et ne soit plus si terriblement sérieux avec elle qui l'était si peu... Elle aimerait, oui, qu'il s'attache à ce poulain qu'elle avait envie de lui offrir, juste parce qu'elle y tenait, parce que c'était le fils d'Arès..et parce qu'il était, lui, le fils de son sénéchal...elle se contenta de hausser une épaule

et puis qu'on pourrait faire la course sur les chemins, parce qu'il tient de son père une belle amplitude au galop...et le gagnant aurait le droit d'être le chef du jour, et commander l'expédition jusqu'à la nuit...et serait exonéré de l'obligation d'allumer le feu pour le repas du soir

Regardant l'enfant, l'air très sérieux

inutile de vous dire que je ne vous ferai pas de cadeau, j'ai horreur qu'on me dépasse !! enfin...je ne suis pas trop mauvaise perdante, tout de même...votre réponse jeune homme ? Voulez-vous l'essayer ?...Si il vous convient, il est à vous, et vous aurez le droit de lui donner le nom qu'il vous plaira..

Se taisant, elle sourit à l'enfant en lui tendant la longe après l'avoir détachée de l'anneau, et désigna du menton la porte de la stalle

la selle et le filet sont là...Les brosses aussi !...Essayez-le, et si il vous convient, ce sera mon cadeau de bienvenue...

M'dame Lothilde... euh oui, j'suis bien là et prêt à venir à avec vous.

Au signe de la main, il fit encore quelques pas, jetant un regard suspicieux à l'homme du Nord.
.... messire Alhor...

Oui, j'vous suis m'dame... oh... bien...

Il fit passa la sangle de la bougette par dessus sa tête et la fit glisser lentement pour la mettre là où la dame lui avait montré, mais sursauta... en entendant la fin de la phrase...
Il sentit la chaleur lui monter au cou, comment pouvait-elle se douter qu'il avait fait un peu de rapine aux étals pour compléter ses vivres.

Il fut poussé vers une jeune monture et ouvrit les yeux en grand.

Oohhhh... mais...
Si m'dame... j'ai bien monté un peu la blanche arabe, mais là, elle n'est plus toute jeune et pas si haute.

Il eut comme un noeud dans son estomac, regardant les doigts de la dame se mêler aux crins.

J'ai jamais eu un que pour moi, m'dame... et les moines...
Ben... ils n'ont que des mules ou des ânes... J'me rappelle de celui du frère Cuisinier...
Il eu un petit sourire... se rappelant de la farce qu'il lui avait faite.

Je sais pas si je peux... enfin si je fais assez bien...
Faire la course... oh... mais... oui ?
Vous promets que j'vais pas vous dépasser... sauf si c'est lui qui veut dépasser son père.

Diluain fronça le nez en observant la dame.
Ses yeux se mirent à briller de se souvenir des galops à la forêt autour du monastère encore petit contre sa mère.
Se mordillant les lèvres, il était tiraillé entre une petite peur et l'envie d'avoir un cheval rien qu'à lui, encore tout étonné que cette dame puisse lui offrir tel cadeau.

Si je veux... oui...
Même lui choisir son nom... pour vrai m'dame ?

Il était comme un rêve en ce moment alors qu'il avançant la main vers la longe que lui tendait la dame, ses yeux ne pouvant quitter le poulain gris. Lentement il offrit sa paume aux doux naseaux... lui laissant prendre son odeur.
Remontant ensuite sa main jusqu'à l'encolure, il tourna vers la dame son visage où ses yeux brillaient et un sourire étirait ses lèvres comme jamais.

J'vous promets m'dame, j'vais m'en occuper parfaitement.

Il le fit marcher un peu avant de le ramener doucement sur l'anneau et de le rattacher pour le préparer.
Le brosser et le toucher de partout et observer ses réactions et regarder sa robe frissonner.
Dame Lothilde avait dit qu'il était débourré... mais ça voulait pas dire dressé...
Il serra un peu les mâchoires quand il sentit qu'il allait bouger quand il posa la selle... il se mit à lui parler doucement en chantonnant et en le flattant et put serrer un peu à la sangle.
Il dût se hisser sur les pointes et s'étirer, pour passer les cuirs aux oreilles et que ça lui coupa même le souffle tant il craignait un peu qu'il secoua la tête et que tout fut à recommencer.

Dame Lothilde... il lui faut un nom... là rien ne me vient...
Mais j'vais en trouver un qui va lui aller... c'est sûr.

Oui... j'vais t'en trouver un et le plus beau des noms pour toi le beau gris.

Il se retourna vers Aldhor... et lui chuchota.

Il est beau.. hein messire Aldhor... ?

Lothilde regardait sans en avoir l'air, se gardant bien d'intervenir sans raison dans une affaire qui ne concernait plus que l'enfant et son cheval. Ils avaient toute une histoire à construire et tout à apprendre l'un de l'autre, mais intuitivement, elle savait déjà qu'ils allaient tous les deux y prendre plaisir et elle se sentit soudain incroyablement heureuse, comme elle ne l'avait pas été depuis longtemps, oubliant dans l'instant tous les petits désagréments qui avaient jalonné son existence depuis son retour en Franche-Comté. Ils allaient bien ensemble, elle ne s'était pas trompée...sans modestie, elle se savait assez finaude pour savoir associer un cheval à un cavalier, et celui-là était de toute évidence fait pour lui... Aussi beaux l'un que l'autre..A croire que ce petit était tombé du ciel juste au moment où le poulain cherchait son maître...

Adossée au muret, un petit sourire aux lèvres, elle se revoyait enfant, en train de préparer son cheval sous l'oeil sévère du maître des écuries de Dampierre, et l'attention qu'elle mettait à faire correctement pour obtenir de lui ce petit hochement de la tête accompagné d'un vague grognement...Le plus beau compliment qu'il ait jamais été capable de faire...

Elle se détacha imperceptiblement du muret quand il tendit le mors à la bouche du poulain et se hissa pour passer les rênes sur l'encolure. Douceur, prudent comme il faut, et détermination...Oui, il savait faire, et elle s'approcha lentement en hochant la tête affirmativement à la remarque du petit

Bien sûr que vous allez vous en occuper parfaitement, Diluain, je n'en n'ai jamais douté ! Au début, vous marcherez entre Aldhor et moi. Pour le mettre en confiance et le canaliser un peu...Comme ça, il apprendra petit à petit son travail et sera rassuré...Je ne vous apprends rien sur l'instinct grégaire de nos gentils compagnons, hein ! Si le mien prends le mors aux dents parce qu'une pie s'envole presque sous son sabot, le petit gris risque fort de vous faire une belle démonstration de frayeur aussi ! Mais après tout...c'est comme ça qu'on apprend son métier ! Lui, et vous aussi !

et baissant la voix, en lui faisant une petite mimique amusée

Et il est que pour vous, comme vous dites, et il s'appellera comme vous l'aurez décidé, rien ne presse...Allez, en selle, maintenant ! je vous guide jusqu'au petit pré, la barrière est fermée, et il est un peu tôt pour la sauter...Encore qu'il le fait sans vergogne pour aller croquer les pommes du verger, ce diable ! Allez Hop !
Aldhor, lâchez donc tout votre matériel, et venez avec nous !

Diluain se mit à rire avec l'homme du Nord, qui s'était rapproché de lui tout en faisant tri des affaires qu'il fallait emporter.
Lui aussi trouvait qu'il était beau ce poulain.
La première fois qu'il riait avec cet homme et sans penser à ce qui s'était passé dans la taverne.

Aux paroles qu'il lui chuchota plus bas encore, il ouvrit les yeux en grands et eut un sourire coquin. Il répondit en murmurant plus doucement encore.
Messire Aldhor...
... euh... mais... vous pensez qu'elle va pas se mettre dans une colère folle si le gris fait plus vite que ça monture ?

Alors qu'il mêlait doucement comme l'avait fait Lothilde ses doigts aux crins, tout en humant l'odeur du poulain pour la faire sienne, il s'était senti observé en même temps qu'une chaleur montait à son cou.
Le moment était venu de faire son essai.
La voilà qu'elle le poussait, et que lui se prenait ce petit malaise dans le ventre avec cette envie de faire marche arrière.
Il trouva d'un coup comme s'il avait un peu de mal à parler, mais il s'obligea de répondre.

Bien m'en occuper... oui-da je ferai de mon mieux m'dame.
Oh... il saute en liberté... juste pour manger des pommes... un gourmand...

Le pied à l'étrier, il fit appui à la selle de tout son poids mais sans monter, juste pour voir un peu ce qui risquait de se passer.
Le poulain pivota un peu sur ses antérieurs écartant sa croupe et Diluain fit grimace.

Aie... pas bouger mon gris... tout doux... pas bouger...
Je refais...

Le poulain cette fois n'eut qu'un frisson à son encolure, mais resta immobile.
Il relâcha, prenant respiration profonde pour calmer la tension qui montait en lui.
Là il ne fallait plus attendre.

Bien... bien... pas bouger... bien...

Ne plus faire attendre, il saisit les cuirs fermement en même temps que le pommeau, et cette fois se hissa de toutes ses forces s'accrochant du mieux à l'arrière de la selle avant de passer la jambe rapidement.
Chance que la selle ne tourna pas, il s'y laissa s'enfoncer sans heur et souffla doucement en esquissant enfin un demi sourire.

C'est bien... le gris... tout doux...

Restant calme et il fit caresse à l'encolure, cherchant de la pointe de la chausse, sans trouver, l'autre étrier.
Il reprit sa respiration qui s'était comme bloquée pendant un moment .
Il tourna un peu la tête pour croiser le regard de Lothilde.

Euh... m'dame... j'crois qu'là.. j'y suis presque...

Les deux mains enfoncées dans les poches et le col de sa veste relevé pour échapper au petit vent froid qui s'insinuait dans son cou, elle releva le nez et fronça les sourcils. Ils auraient de la neige en route...C'était certain, à voir la lueur blanchâtre qui envahissait le ciel depuis le début de la journée.... Et ça n'allait pas faciliter le voyage, ça...en plus d'exciter le jeune poulain ! Mais le petit s'en sortirait très bien.
Le regardant évoluer autour du petit pré, elle lança un regard satisfait à Aldhor à ses côtés et murmura presque pour elle

Regardez...il l'a déjà mis en confiance...c'est l'avantage des enfants, ça, ils n'ont pas des mains de fer qui emprisonnent et veulent tout contrôler...et ne rebondissent pas sur le dos de leurs montures comme des sacs de noix mal arrimés !...Regardez, c'est bien, ce qu'il fait, là !...Rênes longues pour ne pas gêner le balancier de son encolure et lui permettre de satisfaire sa curiosité...

Elle sourit et hocha la tête, approuvant la démarche de Diluain qui revenait paisiblement vers l'affreux poteau de clôture qui avait fait faire un écart au petit gris et le faisait approcher calmement de l'objet de toutes les paniques. Elle émit un petit rire

quoi de plus affolant qu'un piquet quand il n'a pas la même forme que ses voisins, hein !...Allez donc savoir, mon cher Aldhor ! Si jamais ce piquet décidait de sortir de terre et de sauter aux naseaux, ça pourrait faire très mal !...

Elle se tut, attentive aux gestes du petit et sourit à nouveau. Naseaux écartés, à peine rassuré tout de même, le poulain venait de plonger la tête pour faire connaissance avec cette méchante chose en bois et aussitôt, la main du petit cavalier avait flatté l'encolure pour cette prouesse.
On pouvait paisiblement envisager le départ. D'un signe elle invita Diluain à revenir à leur côté et reprenant le chemin de l'écurie, elle sortit de sa poche la lettre qu'elle avait reçue le matin même...Lui faire la surprise ? Lui dire maintenant, pour qu'il puisse savourer ce bonheur de l'attente jusqu'au lendemain ?
Soudain, elle arrêta le poulain en saisissant les cuirs sous la gorge et leva la tête vers le petit

D'abord, je vous félicite ! Vous vous êtes débrouillé comme un grand cavalier et...ça me fait un immense plaisir de savoir que ce petit gris va avoir un complice digne de lui ! et ensuite, j'ai une surprise pour vous...je crois que vous allez être très content...Vous voulez la connaitre maintenant ? Ou...après avoir soigné le petit gris ?...Ou...avant d'aller dormir, quand votre balluchon pour partir sera prêt ?...A vous de décider !

Redonnant les rênes au petit en reprenant sa marche à ses côtés, elle lui sourit, tête penchée sur une épaule

Alors ? Tout de suite ? Plus tard ? Ou encore plus tard ? Ou...demain matin ?

Il avait tenté de faire au mieux... trottant au petit pré sans être vraiment à l'aise pourtant, ne sentant pas vraiment le jeune gris entre ses jambes, se prenant aux mains les a-coups lorsqu'il secouait sa tête, bien qu'il n'osait pas tendre trop les cuirs.
Elle l'avait encouragé, mais cela n'avait pas diminué son inquiétude... surtout avec ce morceau de bois qui lui avait fait peur... comme à la jument blanche parfois, où juste une chose qui avait une forme inattendue pouvait lui faire faire écart ou souffler par les naseaux comme s'ils étaient soufflets de forge.
L'estomac si serré de mal faire et de décevoir sa dame et que peut-être elle jugerait qu'il ne méritait pas cette monture, il ouvrit pour tourner et se rapprocher de la femme et de Aldhor.

Lothilde allongea le bras pour reprendre le poulain et l'arrêter. Diluain laissa presque échapper un soupir de soulagement, en se laissant conduire maintenant.

J'ai pas bien fait ma dame... j'ai bien senti...
Oh... si... vous pensez que je m'en suis pas sorti trop mal... merci...
Non pas, ma dame... je dois apprendre plus...

Il respira plus librement... et tourna la tête au mot surprise.

Euh... là... je veux bien tout de suite.
Oui-da... autant savoir maintenant que d'attendre ma dame.

Les yeux qui brillaient brusquement, Lothilde lui redonna les cuirs... et lançant un regard vers l'homme du nord pour qu'il parle en sa faveur .

Hein... messire Aldhor... les surprises, vous pensez aussi qu'il ne faut pas trop les faire attendre.

Bien sûr que non, qu'il ne fallait pas faire attendre les surprises ! Enfin, juste un tout petit peu, quoi, pour attiser le plaisir tout de même ! Elle agita un bref instant la lettre dans sa main et fit mine d'attendre la sentence d'Aldhor, convoqué à s'exprimer au sujet du bien-fondé de faire attendre ou pas les surprises, mais aussitôt, elle déplia le feuillet, et se racla la gorge en regardant Diluain

Alors je vous lis...Mais regardez tout de même devant vous, jeune homme, parce que votre gris, lui, il risquerait bien de profiter de votre allégresse sur son dos pour vous jouer un petit tour à sa manière...et je n'ai pas envie que demain ce soit un éclopé qui accueille...Alors...

Elle ralentit le pas presque jusqu'à l'arrêt et parcourut les premières lignes des yeux avant de les lire tout haut

....décembre de 1460...
Madame,
Arrivée à Vesoul ce 1er jour de décembre j'ai passé une journée dans l'inquiétude de ne pas y trouver Diluain. Pourtant, il m'avait fait savoir que vous l'aviez pris sous votre protection alors que j'étais encore à bord de La Rousse Tempérance à naviguer en mer d'Irlande. Sans doute l'avez-vous emmené avec vous sur Dole et je vais avoir la joie de l'y retrouver en même temps que vous. J'ai vidé au plus que je pouvais mon chariot et je me mets en route pour la capitale cette journée encore pour être prête.......

Elle cessa sa lecture et releva les yeux sur l'enfant, un large sourire étirant ses lèvres de voir ses yeux soudain devenus tout brillants. Et rapidement, elle poursuivit

...à prendre la route avec votre groupe dès lundi. Je ferai halte à la Fourche où j'ai taverne et je dois déposer des fûts en provenance de l'abbaye du Tastevin. Pourriez-vous avertir mon fils que je serai du voyage. Je ne lui avais rien dit.
Prenez soin.
Que du bien.
Spike

Repliant le feuillet, elle le tendit à Diluain

Vous avez le droit de relire ! J'ai préféré attendre pour vous prévenir, Diluain...Le temps d'être certaine que votre mère n'avait pas eu de contretemps, pour que vous ne vous inquiétiez pas en cas de retard...On raconte tellement de choses sur les dangers des chemins...Mais vous voyez, elle va arriver ! Peut-être même ce soir ! Oh ! Je crois que...

Tendant la main, elle ferma énergiquement les doigts aux cuirs en riant et arrêta net une gaîté subite du poulain avant qu'il ne se débarrasse de son cavalier sans ménagement

Allez hop !! Au travail, messire Diluain !! On descend, on cure les pieds, on donne une bonne ration de foin, de l'eau...et on fonce aux étuves.... oui messire ! Et non, messire, vous ne sentez pas mauvais, mais c'est pour le plaisir et de toutes façons, on doit reluire de la tête aux pieds pour accueillir sa mère ! Vous savez, je suis aussi très heureuse de la revoir et je me réjouis de faire cette grande virée avec vous tous...Vous verrez !..je sais que vous allez aimer aussi ! Et n'oubliez pas de chercher un nom pour votre poulain, n'est-ce pas ? On ne va pas l'appeler toujours le gris !...

Elle lui sourit et l'abandonna à ses devoirs d'écuyer, le laissant sous la bonne protection d'Aldhor, lançant sans se retourner quelques petits ordres anodins

Nous dînerons tôt ! Je vais de ce pas prévenir la Belette ! Si vous entendez des cris de bêtes fauves, ne soyez pas inquiets ! La Belette aime se donner en spectacle !

Le petit et ce cheval, rien qu'en regardant l'enfant concentrer sur ses gestes, chaque mouvement. La confiance entre sa monture et son monteur. Cela se ferait petit à petit. Et si c'est deux êtres grandissent, ensemble... Un respect s'installera, même si c'est un animal et qu'il est dépourvu d'âme. On ne doit surtout sous-estimer les pouvoirs qu'ils ont, autant que ceux que l'ont a sur eux.

Aldhor se sentait bien, ici avec ces deux partenaires, mais apparement ce n'était pas pret d'être terminé... Une surprise. Cette femme aura toujours quelque chose pour le surprendre. Comment faisait t'elle ? L'enfant lui demanda son avis. Aldhor voulait le taquiner un peu. Mais Lothilde ne fit pas patienter l'enfant plus longtemps. Dur de faire ça un enfant. Il écouta attentivement la dame. Une femme allait nous rejoindre. Mais pas n'importe qui... La mère de ce petit. Il le fixa

Devait être tout aussi guerrière que Lothilde, pour avoir un enfant qui n'ait peur de rien. Ou peut être quelqu'un ne sachant pas magner l'épée... Peut être le père qui lui avait appris. Peut-être une deuxième personne a protéger. Cela faisait beaucoup. L'impatience de rencontrer cette personne s'installa.

La propriétaire rappela que l'ont partait bientôt. Aldhor était assez nomade. Préparer ses bagages n'allait pas être bien long. Belette, oui il l'avait croisé. Marmonné toujours... Marmotte, belette... Qui sait... ils sont peut être de famille. Adrien ricana tout seul. Il regarda l'enfant. Et lui dit :

- Tu vas devoir me présenter ta maman. S'il elle est aussi courageuse que toi, à nous 4 on ferra un bon groupe tu crois pas ? Bon Belette est partie nous faire des petits plats. Pourquoi Belette... Furet aurait était bien aussi. Tu veux de l'aide pour ton baluchon ?