Le château de Dole
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Le château de Dole

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 [RP] Après Annécy, le bon temps.

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zephirin
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zephirin


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MessageSujet: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptySam 26 Fév 2011 - 4:15

Annécy, Savoie - 28 février 1459.


Le menton bien haut devant la plaque d’étain, le large artilleur glissait ses doigts à revers sur sa joue. Les cheveux lissés, le jour du départ valait bien que son visage soit dégagé de ses poils rugueux, résultat de quelques jours de négligence à attendre ce moment. Tirant un peu sur le col de sa chemise, Zéphirin tendit les bras vers l’avant pour se mettre bien aise à sa chemise. Pivotant pour rejoindre la table, il noua les liens de sa chemise avant de passer son ceinturon. Pour la première fois depuis des lunes, l’aiguillon de sa boucle s’immisça au dernier trou de sa pièce de cuir. Surpris, il baissa vite les yeux en s’y rentrent un peu plus l’abdomen.

Sapristi…

Ces jours de sièges, les combats et sa réhabilitation l’avaient quelques peu amaigri, lui, le gros. Quelques livres en moins, ce n’est pas son cheval qui allait s’en plaindre, mais, il savait bien que la chose ne passerait pas inaperçu aux yeux de la guigne. La seule d’ailleurs qui lui avait toujours dit que…l’un de ses charmes, tenait cette rondeur, qu’il assumait d’ailleurs…avec grâce. Roulant les épaules pour bien descendre sa veste sans manche de laine bouilli, ses pouces allaient se charger de la suite en poussant de massives rondelles de bronze à la boutonnière. La main au dos, il ramena l’étui de son couteau à sa hanche, y plongeant solidement le poignard pris à la table. De l’autre coté, l’anneau forgé permettant d’y recevoir le fourreau de sa rapière. Un dernier tour rapide à cette chambre misérable, humide et sombre qui lui avait servi de tanière depuis plus de 2 mois. S'arrêtant au sceau d'eau, il esquissa un leger sourire en s'y regardant avant d'y plonger les mains. Plus rien n’y restait. Il y ramènerait à sa tête le souvenir de quelques heureuses rencontres et garderait à son corps des traces supplémentaires de longs combats en Savoie. Arrachant du mur sa longue veste brune, il s’y glissa avant de revenir à la table pour tirer fermement sur les sangles fermant ses fontes.

Il était l’heure de partir. Prochain arrêt : Le X sur cette petite carte. Impossible de se frotter maintenant aux armées saintes en croisant Genève. Il valait mieux s’offrir le nord, c’est ce qu’il ferait. Se hissant les fontes à l’épaule avant d’attraper sa besace, l’artilleur enfonça son chapeau et poussa la porte de l’épaule pour déboucher au corridor. Voilà ! C’était fini...Annecy. Il reprenait la route de la maison. Se passant le revers de la main au nez en laissant résonner un pas lourd, il baissa la tête au portique plissant les yeux à la lumière du jour.
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lothilde
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyDim 27 Fév 2011 - 2:13

Chambéry....

"C'est Bon..."
Assise sur le coffre qui contenait ses maigres effets, Lothilde relut pour la dixième fois les deux mots inscrits sur le billet qu'elle avait presque arraché des mains de son messager, le coeur battant, et qu'elle tournait et retournait maintenant entre ses doigts. "C'est bon". Rien d'autre ?! ....Par Aristote, Sénéchal ! ....Elle demeura un long moment immobile, fixant sans les voir les nuages qui grisaillaient le ciel savoyard au-delà de l'arcade de sa chambre, en passant mélancoliquement le parchemin sous son nez. Il aurait pu...Secouant vivement sa crinière en bataille pour éloigner la petite pointe de tristesse qui s'insinuait, elle se releva d'un bond et s'étira de toutes ses forces en grognant de satisfaction animale et un sourire se dessina lentement sur ses lèvres..."C'est bon" et ça lui suffisait ! Maintenant, elle n'avait plus de temps à perdre.

Debout au milieu de la pièce étroite qui lui avait servi de repaire depuis tellement longtemps, les deux mains aux hanches, elle soupira au capharnaüm qu'elle s'ingéniait malgré elle à semer où qu'elle passe et ramassa quelques vêtements éparpillés qu'elle envoya valser sur sa couche, avant de s'y affaler elle-même, sur le ventre, pour inspecter le plancher en-dessous. Soulagée d'y découvrir ce qu'elle cherchait, elle tendit le bras et récupéra sa précieuse carte et l'agita en soufflant pour en éloigner la poussière avant de l'étaler largement par terre devant elle. Et se mordillant la lèvre, attentive, elle posa le bout de l'index sur la croix qu'elle y avait tracée, suivant le chemin qu'elle allait emprunter. Deux jours, au mieux..plutôt trois...

Aussitôt debout, elle traversa la petite pièce jusqu'à la fenêtre et inspecta le ciel en grimaçant... Elle partirait à la nuit. Et sous la pluie...Elle ne se perdrait pas en route, non...enfin, peut-être...Rabattant le couvercle du lourd coffre de chêne, elle sortit ses robes les unes après les autres et les étala sur le lit, contemplant un court instant ces tenues d'apparat dont elle allait se défaire sans l'ombre d'un regret et choisit rapidement quelques vêtements qu'elle rangea dans ses fontes. Elle revêtit ceux qui étaient devenus son quotidien, une veste de pourpoint et des hauts de chausses de velours noir sur lesquelles elle noua solidement les liens de ses bottes, noires elles-aussi. Debout, elle regarda sans complaisance l'image que lui renvoyait le miroir. Maigre et pâle comme la mort qu'elle avait souvent appelée de ses vœux...Mais elle avait une mission à accomplir et elle la mènerait à son terme. Avec le seul qui ne faisait pas dans ses braies à la première échauffourée et le seul qui lui était resté fidèle. Se pinçant fortement les deux joues entre le pouce et l'index pour leur donner un peu de couleur, elle sourit, moqueuse d'elle même, et prit le temps de natter soigneusement ses cheveux, faisant disparaître la longue tresse sous sa veste.

Hésitante, elle souleva quelques papiers épars sur la table, en enfourna quelques uns dans sa poche et expédia les autres dans la cheminée où elle les regarda se recroqueviller sous l'assaut des flammes. Elle décrocha sa cape et glissa son épée à sa ceinture. Sa belle Thanatos, héritée de son père et forgée pour tuer, dont elle caressa amoureusement la garde en laissant courir ses doigts sur les petites étoiles qui y étaient gravées, un vague petit sourire sur les lèvres.

Dans l'escalier étroit et grinçant qui débouchait dans la salle de l'auberge, elle céda le passage à la robuste logeuse encombrée d'une panière de linge et glissant dans sa poche une petite bourse, elle la salua d'un hochement de la tête


Vous pouvez disposer de tout ce que j'ai laissé, la-haut...je ne reviendrai plus...


Elle prépara soigneusement Arès et sauta en selle, sans dire un mot au palefrenier qui repoussait la paille dans l'allée de l'écurie en la regardant par en-dessous. Elle n'avait que faire d'être dénoncée au prévôt de Savoie ou à une Éminence perverse de l’Église Aristotélicienne par un quelconque bouffeur de reblochons et se retint de lui en faire la remarque. A cheval, elle se savait capable de semer n'importe quel maréchal ou l'entraîner dans une chevauchée infernale et à ce jeu là, elle pouvait compter sur la complicité de son fidèle étalon, dont elle flatta l'encolure

Remontant sur les rênes, elle referma les talons contre ses flancs et franchit le pont-levis à la faveur de la cohue, dissimulée sous la capuche de sa cape, et une grande bouffée de liberté et de bonheur lui fit monter les larmes aux yeux. A l'orée de la forêt, elle prit le galop..vers le nord....Sénéchal, par pitié, ne vous trompez pas !
Retirant sa capuche , la tête levée vers le ciel, elle offrit sa peau au picotement de la pluie
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zephirin
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyLun 28 Fév 2011 - 5:00

Zéphirin avait contourné Chambéry par une série de petites prairies vallonnés croisant au passage des paysans, qui comme ça chaque semaine, faisaient route vers la cité pour trouver quelques écus à leurs produits et créations. Comme il n’avait donné de réponse aux autorités de Savoie quant à son itinéraire de retour et qu’il pesait encore des rumeurs sur des combats possibles sur Chambéry, il avait préféré...la contourner. Et le rendez-vous, n’était pas…Chambéry. De pistes en pistes, guidé par les montagnards, la neige tombait lentement.

Les énormes flocons tombaient lentement comme des plumes et venaient fondre aux crins de sa bête et à ses épaules. Le moment était reposant même si ses vêtements humides devenaient de plus en plus lourds mais selon ce qu’il voyait devant, la descente vers la route principale et la vallée allait s’amorcer au détour de cette petite colline. Passant sur le flanc nord-est, le frison entra dans une forêt de sapins de taille moyenne et allait disparaître dans un nuage de brume réduisant pour un temps la visibilité à quelques toises devant l’artilleur. L’endroit avait encore une fois quelques choses de très apaisant, l’air humide semblait remonter du sol alors que le couvert végétale les protégeait de la neige qui tournait lentement à la pluie au fur et à la mesure de la descente. Les pieds bien calé aux étriers en poussant vers l’avant, les mains au pommeau, Zéphirin regardait aux arbres le nez en l’air pendant que le cheval avançait lentement, l’arrière-main écrasé légèrement pour compenser à la descente.

Sortant du nuage, l’artilleur plissa lentement les yeux en entendant du bruit. Des bûcherons probablement, quelques part plus à l’ouest sur le même flanc, mais l’écho dans ces endroits pouvait être trompeur. La tête enfoncée aux épaules au sortir de la forêt, l’eau glissait à nouveau de son chapeau à ses épaules. Se passant le revers de la main au nez, il passa au trot pour rejoindre la route en fond de vallée au bout de la petite éclaircie. S’arrêtant un moment pour tapoter l’encolure de son large noir, le colosse Comtois secoua son chapeau avant de se le recaler à la tête. Regardant au ciel, tout était gris partout et sur très loin. Cette pluie allait donc lui pourrir la vie jusqu’au point de rencontre. Remontant le col de sa veste à son cou, il se plaça rapidement les pieds aux étriers en relevant un peu les talons et avança les bras en claquant la langue lançant l’énorme équidé à la course. Les larges sabots martelaient le sol et faisait voler la boue de chaque coté de l’artilleur qui, les yeux plissé et le nez retroussé avançait maintenant à une bruine froide. Le front le plus bas possible pour s’éviter de se prendre l’eau aux joues, il s’en remettait au cheval pour le tenir sur la route. Relevant rapidement la tête à une charrette qui venait en sens inverse, il s’assura de garder sa voie avant de rebaisser rapidement le nez.

Pourvu qu’elle est bien reçu le message, car il ne pouvait se permettre de l’attendre plus d’un jour. Les nouvelles en provenance de Dole concernant la vicomtesse n’avaient rien de très réjouissantes, Zéphirin espérait qu’elle y survivre. Il la savait forte et combattive mais, l’humain a ses limites. Bien que plusieurs l’avaient fait sorcière, lui savait, qu’il n’en était rien et malgré tout ce que l'on pouvait en dire, elle ne méritait un sort pareil.

La bête tenait l’allure mais elle n’allait pas pouvoir faire encore très longtemps, la descente avait probablement été assez dur sur ses articulations avant. Relevant le nez, l’artilleur serra les dents en n’évitant de justesse un gris monté d’une femme toute vêtue de noir. Tournant la tête en vitesse en voyant voler la boue, il chercha son regard dissimulé sous une capuche mais n’y vit rien. Il cria à son intention.


Ohé !! Faites gaffe !! Et..euh...désolé !

Ramenant le regard vers l’avant, il secoua un peu la tête. Au détour d’une courbe, Zéphirin aperçu un petit pont étroit destiné aux charrettes au dessus d’une petite ravine. Commandant le changement d’allure pour quelques toises au cheval qui écumait, l’artilleur s’arrêta en bordure du pont et posa le pied au sol, lentement, en grimaçant.
Descendre et monter à cette montagne était bien le pire des défauts de cette masse de muscles pourtant sans malice. Le guidant par le mors au dessus de l’eau, il le laissa boire un moment en plongeant le bout des doigts au savon sortant à son crin. Ne fallait pas le refroidir trop vite le gros. S’essuyant les doigts à sa veste, il se passa l’autre main au visage remontant des doigts une mèche de cheveux détrempé à son oreille.


Belle journée pour se ballader hein !!

Psfff…espérant seulement que l’endroit soit chaud et agréable à l’arrivée !!
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lothilde
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyMar 1 Mar 2011 - 2:10

Parvenue au sommet d'un sentier escarpé qu'elle avait escaladé à pied pour soulager son cheval, Lothilde s'arrêta, essoufflée, et parcourut lentement des yeux le paysage qui s'étendait à ses pieds. Elle avait cheminé toute la nuit, ses vêtements détrempés lui collaient à la peau et il fallait qu'elle trouve vite un refuge pour dormir quelques heures à l'abri des brigands ou des troupes malveillantes du duc de Savoie, sinon elle allait mourir d'épuisement, elle en était sûre ...Dans la vapeur de la brume qui montait de la vallée, elle distingua au loin un long ruban d'eau qu'un mince rayon de soleil trouant l'énorme masse de nuages violets faisait scintiller par endroit, et plongeant la main dans ses fontes, elle sortit sa carte, sourcils froncés, soudain fébrile...Elle avait du couper trop à l'est..là-bas, ça devait être le lac d'Annecy

nom d'Aristote ! Pas question de retourner dans cet enfer...

Relevant plusieurs fois la tête de la carte pour regarder à nouveau dans la vallée et confirmer son impression, elle poussa un soupir de découragement, et le front appuyé contre l'épaule d'Arès, elle ferma brièvement ses yeux qui brûlaient de larmes autant que de fatigue... Sans relever la tête, tâtonnant l'encolure maladroitement à la recherche des rênes qu'elle saisit d'une main, elle se hissa péniblement sur la selle avant de remettre son cheval au pas. De toutes façons, il fallait rejoindre la vallée et piquer plus au nord-ouest...et il fallait dormir !
Perchée sur les étriers, elle scruta un petit chemin de muletiers en contrebas. Une cabane de berger, une caverne de sorcière, une grotte d'ours, une taupinière, n'importe quoi, mais un endroit dormir...Pivotant à gauche en donnant à son cheval un appui plus ferme sur son mors et lui éviter de trébucher dans les ornières glissantes, elle se laissa balloter sur son dos, en essayant de garder les yeux ouverts. Coincé entre les rochers, elle trouva enfin ce qu'elle cherchait et grogna de satisfaction au tas de paille pourrie protégé par quatre planches soutenues par des bardeaux auxquels elle attacha sa monture avant de bousculer un capridé et lui prendre sa place.


Ouste !

Frissonnante, elle se recroquevilla dans sa cape et s'effondra jusqu'à ce que le souffle tiède et humide d'une chèvre qui grignotait tranquillement le col de son vêtement la tire de son sommeil. Elle se redressa en grimaçant de douleurs, le dos et les épaules meurtris, et détachant Arès, elle écarta les branches devant elle, pour rejoindre le chemin avant de rechausser les étriers en baillant et se remit en route.
Soudain alertée par un long frémissement de son cheval qui se mit à danser sous elle, les naseaux ronflant, elle referma les doigts sur les rênes et retint son souffle, l'oreille tendue à une galopade effrénée qu'il avait perçue avant elle. Un frisson de peur s'insinua dans son dos et éperdue, elle rassembla en hâte les pans de sa cape autour de ses épaules, capuche rabattue aussi bas que possible sur son front, et n'eut que le temps de pousser Arès au bord du précipice pour éviter le cavalier qui dévalait la pente et...et...et qui...QUOI ???? ...rhooo !!! espèce de... !!
Les lèvres étirées aussitôt sur une large sourire, elle essuya le paquet de boue qui lui maculait la joue à sa manche, sans quitter des yeux l'homme arrêté aux abords du petit pont et lâcha l'étrier gauche en reprenant le pas.


Vous allez voir, sénéchal, je n'ai pas perdu la main, et celle-là, vous allez vous la prendre dans le museau...

Les lèvres coincées entre ses dents, elle replia la jambe pour ramener le pied sur le pommeau, détacha le lacet de sa botte avant de la retirer et la cacher derrière son dos en approchant posément du cavalier, tête basse. Et soudain, se redressant sur les étriers, elle balança sa botte de toutes ses forces en rugissant et arracha sa capuche

Et saluer courtoisement les dames avant de les balancer dans le ravin, Sénéchal de malheur ! ça vous décoifferait ?


Souriant en approchant à sa hauteur, elle le détailla rapidement et siffla entre ses dents, la main vivement plongée au fond de sa poche

Mais dites-moi...je me trompe, où vous êtes presque aussi maigre qu'un vendredi de carême, vous aussi ?! Et attachez donc votre tignasse avec ça...vous avez une tête de botte de paille, avec votre ficelle..Sénéchal, je suis...tellement... sénéchal, tellement...

Elle se tut, submergée par l'émotion et cette si longue descente aux enfers qui avait bien failli triompher d'elle. Ravalant la grosse boule qui lui bloquait la respiration, elle frotta le bout de son nez de son poing fermé en grimaçant, et tenta de sourire en tendant le bras

Vous vous êtes trompé de chemin !! le nord, c'est là !
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zephirin
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyMer 2 Mar 2011 - 3:54

La tête enfoncée aux épaules, l’artilleur attendait patiemment, les mains plongées profondément à ses poches, que sa bête termine son verre au petit ruisseau. La tête légèrement penché vers l’avant pour permettre à l’eau de glisser à son chapeau en évitant ses vêtements, Zéphirin soufflait lentement regardant sortir de sa bouche une petite fumée témoignant de la froideur de l’air. Tournant l’œil rapidement aux oreilles du cheval qui venaient de pivoter d’un coup vers l’arrière, il pencha un peu le menton pour tendre l’oreille à son tour. Possiblement la cavalière évitée plutôt qui arrivait.

Perdant le souffle en sentant une masse lui happer fortement entre les deux omoplates, il tomba un genou au sol, s’accrochant à l’anneau du mors pour retenir son cheval qui sautillait ne sachant trop ce qui venait de se passer. Piaffant dans l’eau s'y relevant de la force du cou de son cheval qui redressait la tête, il chercha à se camoufler derrière sa bête. Passant l’œil au mieux par-dessus le garrot, la mâchoire serrée, le cœur lui battant au torse, l'artilleur arracha le poignard à son ceinturon. Voyant la femme retirer sa capuche, il écouta sa voix et fronça les sourcils en grommelant , l’endentant lui reprocher son manque de politesse.

Lothilde . Lo..thil..de. Bon sang…la guigne...

Posant le front à l’épaule de son trait, l’artilleur relâcha la tension en soupirant longuement, cherchant à reprendre son air. Relevant lentement la tête, il poussa un peu son cheval vers l’arrière, hors de l'eau, attrapant rageusement la botte au sol dès que son noir eu dépassé le projectile de cuir. S’arrêtant devant elle en baissant les yeux sur ses chausses détrempés par ses quelques sauts au ruisseau, le sénéchal leva lentement le nez sur elle, hochant la tête, en relevant son chapeau tout en remettant la lame à son fourreau.

Madame. Considérez-vous comme…saluée. Psff...

Lui tendant sa botte, il esquissa un léger sourire heureux de la revoir. À sa remarque, elle ajouta; vous aussi, juste avant lui. Les joues creuses, il remarqua aussi sur le champ son teint pâle. Pas surprenant qu’il est eu peine à la reconnaître. Le noir qui l’habillait de la tête aux pieds n’était pas non plus coutume chez la comtesse de Dampierre. Elle gardait quand même ce sourire agréable et espiègle qui donnait envie de rester à s’y battre, pour le plaisir de lui mettre le nez à la vase. Elle avait remarqué la cordelette. Comment elle pouvoir des trucs aussi banal et manquer une montagne à cheval ? Tendant la main, il attrapa le lien de cuir à sa main froide, relevant les yeux sur elle en la voyant se taire d’un coup. Plongeant vite le lien à sa poche, il s’approcha d’un pas et ouvrit les bras pour la serrer fortement, chuchotant.

Chutt..chutt…c’est bon. c'est bon maintenant. Ça va aller. Je suis heureux de vous y voir aussi gouverneure. Ça va aller..j’vous dis. J’ai su pour vous..et Dampierre..et l’église. C’est fini maintenant les coups sur la tête. Nous allons revenir sur Dole et ensuite…vous devriez pouvoir vous expliquer…ou encore, vous permettre une ou deux tirades.

Le menton déposé lentement à sa tête, Zéphirin lui frictionna le dos les mains bien à plat pendant un moment. Souriant légèrement, il lui attrapa le poignet et le releva en pointant vers un vallon plus à droite du pont.

Et le nord. C’est par là. Venez ! Il fait froid et vous devez avoir faim. Moi j’ai faim. Et vous avez une sale gueule.

La relâchant lentement, Zéphirin lui tendit un peu son bras pour lui permette de remettre sa botte avant de l’aider à se remettre sur son cheval. Le vieux Arès avait encore l’arrière-main solide et immobile, il avait toujours le dos droit et le chanfrein à peine un peu plus bas qu’avant.

Allez ! Faut pas perdre de temps, la pluie ne semble pas vouloir s’arrêter de tomber.

Les doigts de sa main gauche enfoncés sous son pommeau de scelle et ceux de la droite refermé au trusquin, le lourd militaire se hissa en selle en déliant la jambe, grimaçant de plus belle à la manœuvre. Pointant rapidement le pont du menton, il s’adressa Lothilde, agaçant son sommier des talons.

Les dames d’abord….
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lothilde
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyVen 4 Mar 2011 - 3:09

Comment ça, les dames d'abord ?

Glissant un petit regard pointu et circonspect à l'état des deux planches vermoulues qui enjambaient le ruisseau gonflé par la fonte des neiges, elle adressa à son compagnon de voyage retrouvé un petit sourire de tendresse moqueuse. Si il était bien le seul à deviner quand son courage vacillait et savoir consoler sa détresse en ménageant sa pudeur, il n'était pas le dernier à lui tendre quelques petits pièges et si quelqu'un devait s'étaler dans l'eau, après tout...Elle inclina cérémonieusement la tête et écarta largement le bras en direction du ponton branlant


Mais je n'en ferai rien, mon cher sénéchal ! A suivre mon aimable postérieur depuis tant d'années, j'ai gagné le droit de pouvoir enfin contempler le vôtre, non ? Après vous, mon ami, je vous en prie...mais..mais..Vite, sénéchal ! Viiiite !! Franchissez ce maudit pont et taillons-nous d'ici !


Le coeur soudain trop à l'étroit dans sa poitrine, le sourire figé sur ses lèvres, elle contourna en le bousculant le lourd frison, piqua de l'éperon brutalement aux hésitations de sa monture et franchit le pont en deux longues foulées lançant par-dessus son épaule un regard affolé

Des... cavaliers... arrivent ! Vite !! Par là !!

Quittant le chemin balisé en pliant Arès à sa jambe droite, elle s'engagea entre deux bourrelets de ronces, les yeux à moitié fermés pour échapper aux griffes des épines qui s'accrochaient aux vêtements et tête baissée sur l'encolure, haletante, elle poussa encore plus fort son cheval dans la montée caillouteuse, serpentant entre les boqueteaux pour éviter les rochers affleurant que les chevaux heurtaient de leurs fers...Plus vite !...aïe !...Saleté de tronc d'arbre ! Les dents serrées, elle frotta énergiquement son genou de la paume de la main, la tête tournée à demi pour prévenir de l'obstacle. Sur ses talons, le frison piochait le chemin, et elle ne put s'empêcher de grimacer un vague sourire de deviner son cavalier tâtonner à la recherche de l' étrier qu'il avait du lâcher à temps, et qui volait contre les flancs de son cheval..
Balayant désespérément le paysage qui défilait à toute vitesse, elle plissa soudain les yeux en tendant le bras, l' index pointé aux frondaisons qui dépassaient en arrière de deux énormes blocs de rochers. Passant rapidement la langue sur ses lèvres desséchées, le souffle tellement court qu'elle ne pouvait même plus parler, elle arrêta son cheval blanc d'écume d'un geste sec qui fit claquer le mors contre ses dents et interrogea du regard son compagnon arrêté à sa hauteur...Derrière les rochers ?? ...A la crispation fugitive de sa mâchoire, elle devina la même hésitation...Derrière les rochers, c'était peut-être le précipice, c'est ça ? mais on n'avait pas le choix et...Remonté sur ses rênes sans attendre, le sénéchal l'avait devancée et se mordant les lèvres jusqu'au sang pour retenir un cri de terreur, elle serra les paupières de toutes ses forces et referma les jambes avec violence aux flancs d'Arès..ils allaient s'écraser dans les rochers et...et jamais elle n'aurait autant trahi cet étalon qui l'avait si souvent tirée d'affaire et elle avait tellement peur...Elle rouvrit les yeux en grand en sentant les postérieurs s'écraser sous elle à l'arrêt et plongeant en avant, les deux bras entourant l'encolure, elle resta un long moment à reprendre péniblement sa respiration avant de se redresser lentement, incrédule...L'index sur les lèvres, le sénéchal immobile pointa d'un geste de la tête la faille entre les rochers

Se laissant glisser lentement de sa monture, elle approcha et tendit le cou au dessus du vide, une main accrochée à la manche de la veste de son compagnon, tremblante...Une marée de voix, des cliquetis de fer , des claquements de sabots sur les dalles du chemin en contrebas, les éclairs moirés de l'acier des armures dans la trouée des arbres, des étendards, le grincement des roues des charrettes...Alors c'était bien vrai, ce qu'on lui avait dit...Relevant la tête pour croiser le regard du sénéchal elle hocha lentement la tête de gauche à droite et chuchota d'une voix que la rage contenue rendait sifflante


Les mêmes que les comtois, ces savoyards...Tous des lâches, des faux-culs, des poltrons, des pleutres, des veules...Je les hais !!! Tous, tous tous ! ....Regardez, vous avez vu ?? L'étendard des croisés...Ils rampent devant ces croisés qui vont parader à Genève avec leurs épées...Mais jurent leurs grands dieux qu'ils ne veulent surtout aider personne dans ce conflit qui ne les regarde plus...


Lâchant le bras de l'homme en reculant prudemment du bord du précipice, elle pivota lentement sur elle-même, et contourna le rocher en surplomb sur le vide, s'accrochant aux aspérités de la paroi. Et finit par y trouver ce qu'elle cherchait, avec la satisfaction qu'avaient du éprouver les premiers hommes . Un abri sous roche qu'elle détailla avec une certaine satisfaction. De quoi dormir au sec. Revenant en arrière, elle mit sa main en porte-voix

Bon, on mange, sénéchal ?? Héhooo !! Venez par là ! on a une vue imprenable sur les murailles de Bourg ! C'est presque aussi beau que depuis ma tour de Dampierre...et presque moins humide ! Au menu, pain détrempé, morceau de lard détrempé, eau du ciel à volonté...


Souriant enfin, elle regarda approcher le géant


Et autour d'un bon feu, je vous raconterai....




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zephirin
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptySam 5 Mar 2011 - 6:47

Elle avait gentiment déclinée l’offre galante que lui offrait le Sénéchal. Psfff…Le menton haut, Zéphirin s’apprêtait à franchir le pont quand il la vit passer à la course les yeux en panique. Quoi ?? Des cavaliers ?? Pivotant la tête un peu à la recherche de ce qu’elle avait vu, il poussa son équidé à la course avant même la confirmation. Tant pis ! Demoiselle Lothilde n’avait pas une tête à jouer recroquevillée à sa monture. Cherchant à éviter les pierres qui dévalaient sur lui au passage du gris juste devant, l’artilleur envoya sa bête plus à gauche, s’y ramenant quand le passage semblait impossible. Fermant les yeux, l’artilleur essuya le fouet d’une branche à son visage qui l’envoya vers l’arrière s’y retenant d’une main les doigts refermé sous le pommeau. Cherchant à rattraper du bout du pied l’étrier qu’il avait perdu, l’artilleur grommela les dents serré alors que le cheval continuait son ascension.

Ayant perdu le rythme du frison, le Sénéchal tapait lourdement à la selle pendant que le cheval cherchait son équilibre malgré ce poids chancelant à son dos.
Relevant la tête en voyant le gris s’arrêter, le colosse plissa les yeux en direction du doigt de Lothilde. Quoi ?? Quoi ? Sapristi !!! Il ne savait même pas ce qu’ils fuyaient !!
Si c’était là, aussi bien y aller ! Enfonçant les talons à sa bête, l’artilleur s’y accrocha au mieux lors que la poussé aux postérieurs du frison l’arracha presqu’à sa selle. Après quelques énergique poussées et sauts en slalom entre pierres et bosquets, l’artilleur écarta les yeux tirant lourdement sur les cuirs. Ramenant les deux mains vers la gauche en serrant les dents, le frison stoppa net posant le cul au sol.

Retenant son souffle, il se retourna en vitesse agitant vigoureusement la main qu’elle s’arrête. Soupirant en voyant Arès s’arrêter, il posa vite le pied au sol en tirant sur son cheval pour l’écarter un peu. Une armée. Elle avait..vu..une armée ! Voila de quoi, ils se sauvaient. La paume écrasée sur son œil rougit par le claquement de cette branche à sa figure, il s’approcha en la voyant s’agripper à sa manche pour décrire plus bas. Bougresse…


Manger + Feu = Dormir. L’artilleur traîna un peu les chausses vers son cheval, les vêtements humides, épuisé, alors que des frissons le traversaient de plus en plus. Détachant ses fontes avant de partir à la recherche de bois pour alimenter le feu, il revint au bout d’un moment et tira son briquet et un morceau d’amadou. Rapidement Lothilde devint reine du foyer dégageant l’endroit avec un balai de branches, préparant le maigre repas tout en étalant autour du feu, avec minutie, leurs vêtements humide sur des supports défiant l’inventivité.

Silencieux, recroquevillé avec une couverture sur les épaules, Zéphirin écoutait la gouverneure lui raconter ses journées depuis leur séparation après la chute de Annécy.
Épuisé, il avait peine à s’y concentrer et perdait parfois un peu le fil. Le dos appuyé à la paroi, il allongea les jambes.


Éclairé par le feu, il les regardait. Blanche, abrupte, espacé. Entre chacune, un col de moins en moins haut chaque fois. Comme les montagnes de neige en seconds plan, elles étaient froides, voir gelés et recouverte de petites mousses. Combien elles avaient vu de gens depuis le temps ? Bien peu. Elles étaient trop souvent inaccessibles et recouverte même en plein été. Le temps les avait sculptés ainsi, elles étaient discrètes mais essentielles. D’elles, dépendait tout l’équilibre de son monde. Sortant un peu la langue entre ses lèvres en grimaçant, il les grouilla lentement près du feu : ses orteils. Tournant la tête au léger rire, il répondit impassible en prenant l’écuelle offerte :

Bon je sais, elles s’invitent, mais j’vais quand même pas les priver d’un peu de chaleur les pauvres !

Mastiquant lentement, le moment s’y passa à discuter, les silences s’allongeant de plus en plus alors qu’il regardait de temps à autre ses orteils se rosir à se réchauffer et à s’assécher. Agitant un peu les pieds à gauche et à droite, il rechercha leurs meilleurs profils. Non, finalement, elles n’étaient pas si moches ses orteils.

M’enfin…

Remontant la couverture aux épaules de la gouverneure qui s’était endormie recroquevillée la tête reposant à sa cuisse, il ferma les yeux à son tour.

Ouvrant l’œil en vitesse, il remarqua la tête de son frison à la grotte, pendant que le gris grommelait. La noirceur était partie, comme la grisaille de la veille. Les premiers rayons du jour découpaient l’entrée de la grotte. Se passant la main au visage, il baissa les yeux sur la vicomtesse en se remontant la couverture autour du cou. Le feu s’était éteint et il faisait froid. Très froid. Souriant en coin en voyant le filet de bave à la couverture, il fronça aussitôt le nez en secouant un peu la cuisse, marmonnant d’une voix rauque.

Ohé…gouverneure. Oooooohé…c’est le temps de bouger.

Maintenant, restait le plus dur. La pire torture du militaire en campagne. Pire que la guerre elle-même : Enfiler des vêtements froid. Chaque fois, il était certain que son corps allait craquer. Se casser, se figer. Le souffle court, il appréhendait déjà le moment des étoffes glissant à ses jambes et pire, la chemise à son dos. Quand Lothilde releva la tête doucement, il s’arracha du mur et fit quelques sauts sur la pointe des pieds à la recherche de ses morceaux étendu autour de ce qui avait été le feu.

Brrrrrrrrrrr !!!!

Une fois vêtu, claquant des dents, le genou au sol, Zéphirin brassa d’un bâton ce qui restait de braise tiède et y déposa quelques petits morceaux pour le faire renaître en soufflant.

Allez..Allez !! Chauffe !!

Se passant le revers de la main au nez, il alla doucement vers l’entrée, secouant la main pour faire reculer les chevaux qui avaient eux…le bon endroit : Celui que le soleil réchauffait. Plissant un peu les yeux, il se repassa la couverture aux épaules le temps que ses vêtements se réchauffent à son corps absorbant en plus les chauds rayons du matin.Comme le coq à la clôture, il tourna la tête vers l’intérieur de la grotte.

Loooooooothilde. Il est l’heure. Debout ! Allez !
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyDim 6 Mar 2011 - 19:02

Tirée de sa torpeur, elle se recroquevilla aussitôt en grognant, un bras replié en vitesse sous sa tête, couverture sur le nez, pour savourer cette espèce d'engourdissement bienheureux des sens à la frontière du réveil, laissant lentement sa mémoire refaire surface en succession de rêvasseries désordonnées, l'oreille à peine troublée par les bruits de l'aube dont elle percevait la clarté sous ses paupières closes. La pluie s'était enfin arrêtée de dévaler en torrent. La course risquait tout de même d'être rude pour les chevaux... Ils devraient forcer sur leurs jarrets dans la boue.Tiens, le sénéchal bouclait déjà sa ceinture d'armes, elle l'entendait bloquer sa respiration..Bigre, il était toujours aussi matinal, lui, pas comme elle, et il allait bientôt piaffer et la tirer de sa somnolence sans ménagement, elle le savait. Pas bouger, surtout... Elle aurait bien du lui épargner ses confidences de femelle outragée. personne n'aime entendre radoter ces histoires de malveillance.... Si elle était née homme, un coup d'épée, pas de discours, et couic ! justice serait faite au lieu de ...elle lui dirait qu'elle regrettait de lui avoir imposé ça..Lui, il savait et elle tenait bien plus à ce noble gueux qu'à cette vermine frelatée de dégénérés de cour confits de suffisance. Et même pas attirants, en plus...et affublés de femmes geignardes sans un pet d'esprit pour rattraper ça... Leur image défila derrière ses yeux fermés et achevèrent de la réveiller tout à fait. Elle les écrasa comme des nuisibles en se frottant les yeux. Elle ne les avait pas invités à lui encombrer la tête, chaque chose en son temps...

Soulevant péniblement les paupières, elle sourit aux grandes bottes du géant crottées de boue qui finissaient de sécher sur une pierre du foyer au ras de son nez et coulissant le regard aux siennes, à gauche, elle grimaça de devoir bientôt renfiler ces choses informes en cuir durci et froid. Quelle misère d'inconfort que cette invention là...pas pires tout de même que les poulaines qu'elle avait vu avec effarement transformer d’honnêtes pieds de dames pas plus hideux que d'autres à l'origine en véritables gargouilles de cathédrales...Elle les oublierait dans la grotte, voilà.

Au bruissement d'étoffe tout proche, elle referma vite les yeux, s'efforçant à une longue respiration régulière, mais sous ses cils, amusée comme la veille quand elle les avait vu pour la première fois gigoter à la flamme, elle sourit aux dix petits appendices impertinents et mutins qui terminaient tout en rondeurs incongrues et touchantes la grande carcasse du sénéchal, jusqu'à leur disparition dans les profondeurs de ses grandes bottes...
Un petit nuage de fumée âcre lui chatouilla les narines qu'elle frotta contre la couverture rêche, entendant avec plaisir le crépitement d'une branche dans le foyer. S'étirant en ouvrant les yeux en grand à l'éloignement des pas vers la sortie de l'abri, la mâchoire presque décrochée sur un baillement salutaire, elle rampa pour glaner ses vêtements à peine tiédis par la flamme et les passa rapidement en gigotant sous la couverture retenue entre ses dents, la relâchant pour adresser une grimace au large dos qui masquait à demi l'entrée de la grotte


Mais je suis debout, sénéchal !!! Bien dormi ?? On va avoir une belle journée...


Effleurant de la main la nuque de l'homme en approchant dans son dos, sourire en coin à sa réponse grommelée prévisible, elle tira doucement sur la petite tresse de cheveux déjà domestiquée et respira à pleins poumons l'air frisquet du matin, sans quitter du regard la longue muraille qui s'étirait dans la vallée d'où s'échappaient des tas de petits filets de fumée. Plissant un peu les yeux à l'horizon en suivant lentement la ligne des crêtes, elle haussa les épaules et se pinça la lèvre...Elle serait bien en peine de dire de quel côté il fallait aller mais s'était surprise souvent à arriver au but simplement en prenant le chemin inverse de ce que son instinct lui suggérait de prendre...Elle se laisserait guider bien tranquillement. De ses fontes qu'elle posa à ses pieds, elle sortit ses étrilles et brossa énergiquement les robes incrustées de terre des chevaux, inspectant longuement leurs pieds dont la corne avait éclaté par endroit aux aspérités des rochers et redressant le dos pour débarrasser le sénéchal de sa selle qu'il lui tendait, elle fit une petite grimace dubitative


Il faudra trouver un maréchal en cours de route..sinon...parer nous mêmes nos chevaux...saperlipopette, vous savez faire ça, vous ?
On y va ??


Les fontes passée sur l'encolure, glissant la carte entre ses dents elle chaussa l'étrier et grimpa en selle...,

Il faut echayer de prendre les chemins de traverche, Chénéchal ! Pas la peine de che faire tuer par une chi belle journée ! Alors !! Qu'est-che que vous faites, vous en mettez du temps !!


Se mordant la joue pour ne pas rire à son coup d'oeil assassin, elle retira la carte de sa bouche et lui tendit. C'est parti...
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyLun 7 Mar 2011 - 6:04

Les yeux fermé à prendre le soleil, Zéphirin avait entrouvert un œil en entendant venir la réponse rapidement après son dernier appel et frissonna légèrement à la main froide à son cou. Passant les mains à ses reins, il marmonna s’évitant bien de laisser sa place au chaud, relevant le visage au soleil en fermant les yeux.

C’est ça..moui. J’ai trèèeèeèes bien dormi gouverneure. Ah oui, bien au chaud dans mon petit lit douillet…Ça me manquait les grottes…ouaip..

Baissant un peu la tête en soupirant, il se massa doucement le dos, malgré les courbatures, il fallait s’activer. Rejoindre la Franche-Comté au plus vite. Installant la ventrière en plongeant les doigts entre celle-ci et le cheval pour vérifier la tension, il donna réponse à la question, la langue entre les dents en tirant la pièce de cuir, poussant l’aiguillon du pouce.

Non. J’ai fais bien des choses sur des chevaux mais, j’ai jamais paré. C’était le bougre de Aquin qui avait cette chasse à l’artillerie.

Descendant les étriers qui étaient croisés à la selle, il souleva ensuite le quartier pour y fixer sa rapière et serrer fontes et besace au trusquin. Se frottant un peu les mains, il fit le tour de son cheval une dernière fois, zyeutant les pattes de son frison une à une.

…et comme, il voulait pas se battre le paresseux boitillant et ben, il s’évitait bien de partager son savoir ! Ça lui assurait l’intendance à chaque fois. Psfff…

Se hissant à son tour sur sa bête en grommelant, il grimaça de plus belle à l’effort que lui demandait la manœuvre sur ses articulations encore frigorifié. Se passant le revers de la main au nez avant de s’enfoncer bien au fond son chapeau, il écouta la femme en noir lui parler d’un raccourci en se mettant en marche, amorçant la descente au sentier rocheux de la veille, s’y penchant sur l’arrière-main, laissant le lourd faire à son rythme entre les pierres. Couper à travers ? Éviter Chalon ? Mais…elle pensait à quoi ? Tournant un peu la tête en s’évitant bien de laisser le chemin des yeux, il haussa le ton pour se faire entendre d’entres les sabots.

La vielle piste de Bourgogne ? C’est ça ? Bon sang. Y’a longtemps ! C’était juste après la milice. Le lieutenant Amania y était encore je crois. Avec une équipée de l’intendance et des sapeurs, nous avions récupéré des engins de guerre de Dole qui avaient été dérobé par un type et ses hommes. Un mercenaire de la pire espèce. Enfin…Woodland il s’appelait. Je vous ai déjà parlé de ce gars ? À peine plus grand que vous, avec une barbe rousse. Le genre qu’il faut pas avoir à négocier car, il négocie pas beaucoup. Enfin, vous souhaite pas de rencontrer un jour ce gars ! M’enfin, il est p’t’être mort depuis le temps. Alors..oui.. nous allons sauver 1 jours de marche. Suffira alors de s’arrêter sur Poligny. Y’aura bien un ferrant !

Rejoignant la route, Zéphirin s’assura du regard que la gouverneure arrivait elle aussi et passa au trot pour un bout. Tiens, curieux. Un timide sourire ornait maintenant le visage de la guigne et elle s'était tue. Il lui avait fait peur avec ce Woodland ? Peut-être. M'enfin..Suffisait maintenant de ne pas manquer la piste qui au final, se résumait à un étroit corridor. Autrefois plus large, elle avait permise aux légions armées de jadis de tenter maintes fois de surprendre les Séquanes. Pas surprenant que les pilleurs de Dole aient eu utilisé cette piste pour fuir en douce. Voilà maintenant qu’elle permettrait de revenir vite fait sur les terres Comtoise. Restait à voir…si elle se ferait toujours voir. Cherchant à ses souvenirs, il observa les paysages tout en se laissant caresser le visage pour un vent de travers, plus chaud que celui de la veille. Soudain, il passa au pas le temps d’être rejoint par le gris et sa cavalière.

Oui !! Je me souviens !! Le ruisseau ! Il était un ruisseau ferreux au sortir de la piste. Le fond y était rouge. Au ruisseau, Il faudra s’engouffrer franc-est gouverneure. Hop !!

Fronçant le nez, il relâcha les cuirs et happa les flancs en remontant les talons. Elle ne dirait pas non. Et la dernière fois, elle avait fait la barbe au trait breton sur la route de Genève. Il allait bien voir si c’était le cheval ou le cavalier. Plissant les yeux à l’accélération, le sénéchal tourna la tête rapidement pour voir si le vieux gris allait prendre le défi ou devoir se faire marteler l’abdomen avant de s’y lancer. Pire ! La bougresse de nattée allait peut-être le retenir !! Arfff !! Aussi bien prendre l’avance pendant qu’il était temps !! Ramenant la tête vers l’avant en arrachant son chapeau, Zéphirin le fourra entre ses cuisses et se mit à haranguer à voix basse le lourd frison qui pivotait les oreilles.

Tsssssss Tsssssssss ….Ha! Ha !!! Tssssssss …Tsssssssssss ....galopegalopegalope !!!

Souriant légèrement, penché sur l’encolure, il laissait presque les longs crins lui chatouiller le visage tout en surveillant la route qui défilait, s’assurant de ne pas manquer le petit ruisseau.
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyMar 8 Mar 2011 - 17:52

Le lieutenant Amania...La récupération des engins de guerre..Mon Dieu...elle était aide de camp du capitaine Bralic à cette époque là, déjà ...Une belle armée, oui ! ...plus de 100, même 120 guerriers sous la férule de ce chef implacable qu'elle avait tellement haï par la suite..mais capitaine jamais égalé d'une armée qui avait été l'une des plus redoutées de tout l'empire..Bien sûr, qu'elle s'en souvenait ! ...Woodland, déjà, oui... il lui avait raconté .. A l'évocation de cet infâme rouquin elle eut un imperceptible sursaut et une moue de dégoût...Cette main graisseuse hérissée de poils roux s'était abattue avec violence sur sa joue, dans l'ombre de la tour de guet à moitié effondrée des remparts d'Annecy...Il gisait par terre, son sénéchal, déjà presque sans vie...Elle avait négocié avec cet infâme pour qu'il l'aide à... Elle aurait même imploré à genoux...elle serait même allée au-delà, oui...Oh non, il n'est pas mort, sénéchal...Il est bien vivant, va ! Il est né pour faire irruption dans votre vie comme dans la mienne, sénéchal...un vieux pacte doit nous lier à cet homme, allez donc savoir pourquoi... Il ne l'avait pas reconnue, mais elle !!! Cette voix grasseyante qui chuintait d'une bouche aux dents ébréchées, elle resterait à jamais gravée dans sa mémoire...Depuis la poursuite éperdue dans les marécages des bords du Doubs de ce fugitif Zéphirin, son pire ennemi de l'époque..poursuivi par la justice pour avoir fait dissidence avec cette milice de Vesoul...Risible, avec le recul des ans, d'avoir poursuivi un comtois qui voulait défendre sa ville ..tragique erreur, la suite l'avait démontré...C'était bien lui qui avait raison... Il l'avait tirée des pattes du rouquin ce jour là, ce Zephirin , et l'avait mis en fuite..Chacun son tour, sénéchal..Sur les remparts d' Annecy, c'est à la cupidité de ce Woodland qu'il devait d'être en vie, lui, sénéchal de Maxima

Un mince sourire sur les lèvres, elle leva les yeux, pensive, sur le large dos qui ondulait devant elle, au rythme du pas du frison. Quelle étrange intuition l'avait fait poursuivre ce grand diable que rien ne la prédisposait à croiser sur sa route..Ils n'avaient rien en commun...Rien ?...si, au fond...un amour inconditionnel pour cette Franche-Comté...et sans doute la même volonté farouche de défendre leurs choix...au fond, ils avaient juste en commun...l'essentiel. Et puis elle l'aimait, elle. Assez pour le voir s'éloigner sans souffrir d'abandon...Il ne saurait rien, non, de ses tractations mystérieuses avec ce Woodland pour qu'il le porte, moribond, dans la tente de l'intendance.

Laissant descendre les yeux sur la grande carcasse, elle arrêta son regard sur le paquetage accroché au troussequin, souriant au manche de l'arme qui sortait à peine des fontes...Il y avait des étoiles, gravées là...Quand le malandrin la lui avait redonnée, cette arme, elle l'avait longuement essuyée à l'étoffe de sa chemise à elle, avant de la glisser dans ses affaires...


Le..le ruisseau ?? Ah oui ! le ruisseau !! Plein est, oui ! vers Dole..mais...mais ...Héééé !!! Mais attendez...Rhoooo !!! Tricheur !!!

Elle prit le temps de coincer sa longue tresse sous sa veste et de ramener la mèche échappée derrière son oreille, les yeux plissés, rieurs, sur le cavalier couché sur l'encolure de son beau frison qui filait. Laissant échapper un petit rire à quelques croupades de gaîté de l'animal, elle lâcha les étriers et les croisa tranquillement devant la selle, chatouillant les flancs frémissants de la pointe de ses orteils nus. Ils allaient galoper, oui, et comme ils aimaient tous les deux...libres...Il n'attendait que ça, son Arès aussi vieillissant qu'elle...libre.

Dole... à nous deux et que ça saigne !

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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyMer 9 Mar 2011 - 17:02

DOLE
- Copie de topic: Gargotte Comtoise : L'arrivée de Topinambour et Trempette.

Souriant en coin en sentant les lourds sabots de son frison happer le bois du pont-levis, l’artilleur hochait la tête à quelques passants qui eux, le visage long, regardait passer la guigne s’y retournant lentement à son passage. Le menton bien haut, elle n’allait dévier de sa route pour rien au monde. Elle revenait à la maison.

À la herse, Zéphirin posa le pied au sol pendant que Lothilde elle, se voyait ouvrir le passage du bras. Formalité d’usage. Hochant la tête au gardien après 3 mois d'absence, un cri en provenance de la petite tourelle se fit entendre.

ARRÊTEZ !!!

Fronçant un peu les sourcils en posant la main sur son poignard, l’artilleur se retourna cherchant du regard l’objet de cette soudaine demande. Ramenant la tête en oyant sortir 6 hommes à la course des deux tourelles, Zéphirin accrocha le mors de son cheval et fit deux pas vers l’arrière en voyant les lames et les hallebardes se pointer sur lui en levant lentement le bras secouant la main.

WÔ !!! DU CALME !!! DU CALME !!!

Fixant les hommes devant lui, il vit sortir un septième, les pouces au ceinturon, avançant vers lui en écoutant ses premiers mots.

Tiens tiens. Si c’est pas le gros Blaireau qui revient de je ne sais z’ou..

Bélisle ? Sapristi…qu’est-ce que tu fais à Dole ? T’as fini par envoyer ta femme à la couche du capitaine pour qu’il te sorte de Vesoul ?

Ferme-la Blaireau ! Tu sais que, si je le veux, tu peux dormir à l’ombre des murs ce soir.

Ben ça vaudrait mieux que de dormir dans la ville ! T’es pas foutu de surveiller une vache et son veau !

Regardant l’un des gardes en fronçant le nez, il questionna à son intention.

Il boit encore sur le travail le chef Bélisle ? Hein ?

Voyant approchez les 5 autres hommes autour de lui leurs armes pointé sur son torse et sa tête, il releva encore la main.

Wô !! C’est bon c’est bon !!

Fouillez-le !

Comment ?? BELISLE !! Bon sang !! Tu ne vas pas me faire des misères ?? Ce n’est pas Vesoul ici !! C’est Dole !!!

Jetant un œil rapide à Lothilde, il resta surpris de la demande se questionnant sur cet accueil. Tournant rapidement la tête au garde désigné qui avançait sur lui, l’artilleur fronça les sourcils en pointant Belisle .

Si ce gars me touche ! Je te le retourne pieds devant ! BELISLE ! Je suis Comtois comme chacun des autres ici. T’as eu des ordres ? Qui t’a demandé hein ?? Qui ??

Reculant de deux pas, Zéphirin s’accrocha à la selle et posa en vitesse le pied à l’étrier en faisant pivoter l’arrière main de son large frison pour éloigner les gardes. Se hissant en se servant de la force centrifuge, il attrapa les cuirs et se remit à gueuler dressé sur son cheval.

Mais laissez-moi passer !!! BON SANG !! BELISLE !! Dis à tes hommes ce que tu as contre moi !! Dis-le !!! Arrête ton spectacle !! T’en as contre moi ?? Hein ?? C’est le capitaine ? C’est Bobyzz de Sparte qui t’as demandé ?

Voyant le responsable de la herse s’approcher de lui les mains au dos, l’artilleur baissa lentement les yeux sur lui faisant reculer de deux pas son cheval.

C’est un nouveau cheval ça ? Il est rapide ?

Soulevant lentement un sourcil, le sénéchal souffla une courte réponse.

Ouais. C’est un nouveau.

Le regardant se passer les doigts au menton, Zéphirin l’observa contourner sa bête et en faire lentement le tour.

Il sait tirer ?

Et voila…il y arrivait le bougre.

Mieux que les tiens Bélisle. Tu fais encore souffrir tes bêtes le dimanche ?

Psfff ! Ils s’amusent.

Même avec mon Comtois semi aveugle, j’t'ai toujours fais la barbe. C’est pas tes bêtes le problème, c’est toi !

Ta gueule Blaireau. J’ai seulement joué de mal chance.

Se penchant un peu sur sa selle, il chuchota à son intention.

C’est Dole ici. Gagner dans la capitale, devant les nobles, au lieu des quelques malheureux paysans de Vesoul. ça pourrait bien être pour toi la consécration Belisle. M’enfin..t’as certainement pas le courage pour tenter ça…hein ?

Se relevant lentement, en jetant un œil à Lothilde qui elle roulait des yeux en soupirant, Zephirin se gratta lentement la nuque avant de se hisser un peu à sa selle. Voyant le maigre responsable se retourner en hésitant une réponse, il resta le plus sérieux possible à sa réplique.

Dégage Blaireau !! J’ai pas peur ! C’est quand tu veux !!! Sur la grande place s’il le faut !! Je vais te montrer que je sais faire !!! Et si je gagne..je…je…

T’en fais pas Belisle…tu gagneras pas !

Tappant aux flancs de son frison, le sénéchal l'engagea rapidement à la porte voyant s'écarter en vitesse les hommes devant lui.

Bonne journée...messieurs.
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyJeu 10 Mar 2011 - 4:37

Elle s'était efforcée à la sérénité, pendant ce trajet du retour de Savoie..Du retour ? Du retour vers quoi ? ..Avant, quand elle appartenait encore à cette terre vers laquelle elle revenait après de longues absences, elle caressait ce mot-là dans sa tête tout au long du chemin, le tournant avec délectation dans sa bouche...le retour vers les siens, le retour vers la paix, le retour vers la vie...vers les...amis...pfff...les amis....
Dès l'amorce de l'interminable plaine marécageuse qui précédait l'arrivée vers la capitale, le coeur serré, elle s'était tue, écoutant distraitement le souffle des chevaux qui avaient imperceptiblement allongé le pas, faisant tinter les éperons et les gourmettes à leurs bouches...Ils sentaient l'écurie proche, eux aussi, et prenaient sans hésiter les sentiers mille fois empruntés sans qu'on ait besoin de les guider.

Les yeux rivés aux murailles qui se rapprochaient, elle ravala son amertume. Après tout...cette ville toute ratatinée dans son enceinte, aux faubourgs délabrés et insalubres, à moitié désertée d'une population qui vivait dans la crainte de roitelets indolents et sans honneur depuis tant d'années...elle ne valait pas la peine qu'on la pleure.

Elle se redressa sur sa selle, détacha sa veste du pommeau, la secoua énergiquement avant de l'enfiler, les rênes coincées entre les dents, et lissa consciencieusement le velours froissé de ses manche, faisant déborder le revers en dentelle de sa chemise aux poignets et autour de son cou. Une petite tape sur l'étoffe de ses hauts de chausses, aussi, soulevant des petits nuages de poussière...Elle aurait tout de même du prendre ses bottes...Ben tant pis...Un pan de chemise sorti de l'échancrure de la veste pour se nettoyer le front et les joues, et un rapide ratissage de sa crinière entre ses doigts, et ça devrait aller pour se présenter aux deux nigauds qui servaient généralement de gardes des portes de ce tombeau...Et puis les autres, elle n'en n'avait rien à faire...

Une nuit, un jour, deux peut-être...oui, c'est ça...deux. Un pour le curé, l'autre pour le franc-comte...par obligation et sans plaisir...Tous les autres, ouste ! elle savait maintenant les amis qu'ils étaient dans l'adversité...et puis elle irait le raccompagner à Vesoul, son compagnon, avant de tourner le dos à cette province honnie...d'y penser, elle en avait le coeur gros. Mais pas le choix...

Levant un sourcil interrogateur au sénéchal qui mettait pied à terre, elle haussa les épaules et sans un regard au vigile, l'obligeant au recul sous la herse pour lui laisser le passage, elle entra dans l'enceinte avant de commander brutalement l'arrêt à son cheval aux aboiements d'un garde...Et voilà...elle en était sûre...Il ne pouvait pas faire comme tout le monde et envoyer paître les importuns, non...Il fallait absolument faire du raffut, ameuter tous les goguenards, faire rappliquer les gardes...Par Aristote, si il voulait se retrouver en geôle, il ne s'y prendrait pas autrement...et pour le sortir de là...connaissant les méthodes de la prévôté...

Les narines pincées, les doigts tapotant nerveusement sur sa cuisse, elle s'écarta à quelques pas de la porte, échappant à l'attroupement des badauds attirés par les cris en poussant Arès sous l'encorbellement d'une masure pour éviter quelques connaissances qu'elle n'avait pas du tout envie de saluer


c'est ça...un concours, sénéchal..de celui qui pisse le plus loin ! et vous finirez dans un cachot...Pfff...Pour l'amour du ciel...Ah !! Quand même !


Soupirant d'aise de le voir remettre enfin le pied à l'étrier, elle talonna pour sortir de l'ombre et rejoindre le belliqueux, lui lançant un regard de travers avant de sourire en coin, moqueuse

A votre avis...Sur qui devrai-je parier ? mmm ??...Allons chez Aquin, sénéchal...J'ai un travail à lui confier avant de rentrer chez moi...Mon armure à marteler... Elle doit étinceler...Et mon épée qu'il faut scier...

Au sursaut de son compagnon qui la dévisagea un instant, elle hocha la tête

Vous comprendrez pourquoi..
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptyVen 11 Mar 2011 - 5:37

Sur qui parier ? Psfff !! Même avec trois en arbalète, ce Bélisle n’arrivait même pas à tenir la ligne. Il était une chose, une seule à savoir : Les chevaux n’aiment pas tirer !! Ils sont nés pour courir, pas pour tirer des charges ! Mais bon…Le nez baisser sur l’encolure de la bête sous lui, Zéphirin l’observa un temps. C’était un cadeau. Avait-il seulement déjà été harnaché ? Bah…il trouverait bien le moyen de lui faire arracher la charge. Un Perche, des Boulonnais même un Brabant !! Allez savoir ce qu’avait maintenant cet ivrogne à lui opposer ? Hein ?? Secouant la tête en redressant le cou, le sénéchal fixa la nattée

Comment ? Couper une épée ? Mais..vous n’y pensez-pas…c’est…

Soulevant lentement le sourcil, il s’aligna au trot derrière le gris de Lothilde. Depuis la porte d’Arans, la route était courte. Contournant quelques charrettes et marchands s’adonnant au commerce au coin de l’avenue LJS 1er , ils dévalèrent la rue de l’Empereur, à l’ombre de l’enceinte du château. Souriant en coin en levant les yeux aux bâtiments discret, Zephirin glissa la jambe à la croupe de son noir et posa le pied au sol. Passant les cuirs au dessus la tête de son cheval, l’artilleur l’accrocha à l’anneau du muret en jetant un œil aux alentours. Se passant lentement la main au nez, il retira ses gants en approchant de la porte, jetant un œil à l’intérieur par la mince ouverture horizontale. Tournant un peu la tête vers la guigne, il fronça lentement le nez. L’endroit était silencieux mais ce bougre de forgeron se méfiait de tout et de tous. Appuyant l’épaule à la porte, l’artilleur baissa la tête au cadre et poussa lentement en s’annonçant.

Hey ? Sergent ? C’est moi..Blaireau. Aquin ?

Entendant une voix lointaine, il plissa les yeux à l’homme boitillant qui s’amènerait vers lui.

Tiens tiens ! Les Savoyards t’on pas tué ? Psfff !! Qu’est-ce tu viens faire encore ici lieutenant ?

Se frottant les mains lentement sur un bout d'étoffe, le forgeron s'arrêta en levant le nez au dessus de son épaule.

Oh !! Fallait dire ! Tu nous ramènes ta jolie gouverneure ? Rhaa..Pousse-toi le gros !

Souriant seulement en coin en se faisant lourdement plaqué au cadre, Zéphirin baissa les yeux en voyant le forgeron lui passer sur le bout des pieds et se pointer à la porte, tendant la main à Lothilde.

M’dame. Bien content d’vous y voir. J’vous croyais bien plus dégourdie que d’vous promenez encore avec s’te gras de Blaireau ! Encore pas foutu de vous emmener dans des endroits digne de vo’te beauté hein ? Radin qui fait ! Entrez. Vous savez bien qu’c’est chez vous ici.

Roulant les yeux en écoutant son vieux compagnons, l’artilleur les regarda passer devant lui en refermant ensuite la porte, redressant un peu le cou en jetant son chapeau sur l’établie détachant sa veste.

La gouverneure aurait à te demander Aquin. Et c’est pas..en mariage.
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptySam 19 Mar 2011 - 15:50

Lothilde

Elle était toujours debout ! Les mains tremblant un peu sur les rênes, à moitié soulevée sur les étrier et le cœur battant, elle avait pressé l'allure sans s'en rendre compte, les sourcils froncés sur l'enchevêtrement des toits à la recherche de la petite lucarne toujours ouverte à tous les vents et s'était sentie défaillir de l'apercevoir, intacte.. Le roquet d'Alveran et les suppôts de Rome en jupons de pourpre ne l'avaient pas brulée, comme dans ses cauchemars qui la laissaient pantelante au réveil. Et si ils y avaient installé leurs bâtards ? Elle foutrait les pourceaux dehors et voilà. A coups de chausses dans le derrière ou à coups d'épée, parce que la justice, elle, elle n'y avait jamais eu droit, alors maintenant...

Soulagée, elle pivota rapidement la tête, esquissant un vague sourire à l'intention du sénéchal dans son sillage, qui musardait aussi, le nez en l'air, et ralentit un peu la cadence au croisement d'un attelage dans la ruelle encombrée. Ce soir, elle dormirait dans un vrai lit, le sien, dans des draps de lin bien rugueux comme elle aimait, la tête enfouie dans des coussins brodés aux armes de Dampierre qui s'imprimeraient dans sa joue ou sur son front, comme ça lui arrivait souvent sans qu'elle le veuille ! Mais là, ça serait drôle de les défier...Ils exigeraient peut être la restitution de ses oreillers de plumes usurpateurs !

Pour autant, elle passa sans s'arrêter le long du mur du jardin, se contentant de lever le nez sur la façade aux contrevents fermés rougis par les derniers embrasements du couchant...Elle avait un petit air d'abandon pas dénué d'un certain charme..Elle y resterait quelques jours, loin de la société des parvenus dont ils venaient de croiser quelques exemplaires endimanchés...Les poulettes étaient de sortie, à voir l'affluence aux abords du château, fidèles aux serments, mais terrrrrrriblement confus d'être absents quand il fallait les respecter...mon oeil ! ...Terrrrriblement poltrons, oui !

Rue de l'Empereur...Nom d'Aristote, elle l'avait oubliée, celle-là ! c'était de l'acharnement ! Ruelle du Maudit, plutôt ! Plus jamais elle n’emprunterait cette rue mal nommée, même si un souvenir cuisant la fit sourire intérieurement...Cavalcade de l'apocalypse. Remettant ses rênes en ordre dans sa main pour donner appui sur le mors à son cheval, elle allongea le trot dans la pente glissante où elle s'était étalée un soir, le nez dans le marigot, déposée par le fidèle destrier-percheron de son soi-disant fidèle ami, sa petitesse le comte Debenja, fauché à la barbe de son garde. Pas un foudre de guerre, celui-là non plus...Sans lui demander, elle aurait parié que derrière elle, l'artilleur y avait pensé en passant devant l'auberge où il l'avait détaché discrètement, ce brave canasson comtal..Elle repassa au pas à l'embranchement de l'impasse sombre de la forge, submergée brusquement par ses souvenirs..

Posant pied à terre derrière le sénéchal, elle surprit son air goguenard et suivant la direction de son regard, ses lèvres s'étirèrent à leur tour, moqueuses...Le destin facétieux avait fait grandir cette forge paisible à l'ombre de la caserne de l'armée de Franche-Comté..Misérable petite bâtisse toute basse, l'air de rien..C'était leur état-major à eux, d'où rien n'avait jamais filtré, et qui pouvait faire un pied de nez au puissant qui y était accolé, troué comme une meule d’emmental, lui ! ...

Passant lentement le bout de la longe dans l'anneau du mur à côté du frison, elle traîna pour remonter les étriers et desserrer la ventrière de deux trous, faisant mine de s'acharner , grommelant contre les lanières de cuir qui retenaient le sac des plates de son armure à sa selle, à l'écart des deux vieux amis pour respecter leur espèce de pudeur d'hommes qu'il ne devaient surtout pas montrer ...émue de leur petit manège habituel qui n'aurait pas trompé une buse...
A l'approche d'Aquin, elle abandonna brusquement la crinière d'Arès qu'elle emmêlait entre ses doigts et écarta les bras, elle, pour étreindre le tendre bourru solitaire avec fougue, ravalant les mots préparés et les larmes qu'elle sentait venir de tant de souvenirs et d'angoisses partagées...Croisant le regard du sénéchal elle lui servit 'une grimace de son cru avant de plonger pour ramasser son gros sac de ferraille appuyé au mur qu'elle passa à son épaule, et une main au coude d'Aquin, elle avança l'autre discrètement au passage de la porte pour pincer l'artilleur pile là où ça fait mal, au petit bourrelet de la taille, lui décochant en même temps son sourire le plus candide..Non mais !

Rien n'avait changé. Rien du tout. Comme si c'était hier...Machinalement, elle posa la même fesse sur le même coin du grand établi, détaillant la pièces tout autour en tripotant les outils à portée de sa main et ramena les yeux sur le forgeron


Aquin, mon ami.... Voulez-vous m'épouser, pour le pire et pour le pire du pire ??

Échangeant un sourire avec le forgeron, elle retourna le sac sur la lourde table encombrée et y étala les pièces de son armure, posant en travers au-dessus l'épée qu'elle avait détachée de sa ceinture

Le premier pire de nos épousailles futures est là...cabossé de partout, comme moi....Aquin, j'en ai besoin demain...quelques plates sont à marteler et il manque des rivets là...et là...et celui-là n'est pas loin de céder...Mon épée, il faudrait la scier, pas entièrement, hein ! Juste pour qu'elle casse net ! CLAC ! vous voyez ?

Il voyait, oui....Elle le comprit au long regard qu'il lui lança et sentant qu'elle allait perdre pied, elle respira profondément, effleurant lentement du doigt le fil tranchant, reprenant à voix plus basse

Elle a défendu notre terre..Elle ne la défendra plus jamais. Elle sera déshonorée, comme moi, et par moi ! Puisque j'ai été assez bête..Non, ce n'est pas celle de mon père, non...Pas celle qui a des étoiles gravées sur le manche comme..

Sans rien dire, le forgeron hocha la tête et se détourna pour activer le soufflet au foyer. Tournant la tête sans lever les yeux, elle sourit faiblement au sénéchal, silencieux à ses côtés

le deuxième pire est pour vous...Jusqu'au bout j'aurai été une guigne, une plaie, je le sais ! J'aimerais que vous veniez avec moi, demain...Après vous serez libéré et je vous raccompagnerai à Vesoul, mais là...j'ai besoin de vous..Je vous attendrai à l'aube, devant ma maison, vous avez le droit de refuser, je ne vous en voudrai pas..

Les lèvres pincées entre les dents, sans attendre de réponse, elle pivota rapidement et traversa la pièce enfumée, se retournant au seuil pour glisser un petit sourire aux deux hommes avant de détacher son cheval. Tout ça, ce serait bientôt fini, elle oublierait...Les cuirs sur l'épaule, évitant de plonger les pieds dans l'eau croupissantes des flaques, elle se mit à siffloter...
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MessageSujet: Re: [RP] Après Annécy, le bon temps.   [RP] Après Annécy, le bon temps. EmptySam 19 Mar 2011 - 15:51

Se frottant un peu le flanc en grimaçant, la bougresse l’avait cette fois pincé correctement et selon les règles de l’art. À croire qu’elle avait grandit dans une bande de gamins. Baissant la tête en traversant les poutres plus basse de l’arrière, Zéphirin s’éloigna un peu pendant que la gouverneure faisait un boucan de son armure à la table. S’arrêtant près des longs bacs d’eau servant à tremper le fer et des étuveuses l’artilleur glissa les doigts sur le bois de l’établi.

Les yeux plissés, l’artilleur soulevait lentement des pièces de fer qui allaient devenir des lames et des armes. Le doigt au centre, il les soulevait cherchant le point d’équilibre avant de fermer l’œil et d’en observer la droiture en les portant à la hauteur de son nez.

D’une oreille distraite, il écoutait les murmures entre la guigne et l’ex-sergent en tournant cette fois un carreau entre ses doigts. Le forgeron n’avait rien perdu de ses qualités. Les pièces étaient net, propre, longuement préparé, comme si la mort méritait d’être bien faite. C’était là différence entre les mauvais et les bons. Revenant lentement vers la gouverneure pendant que le clochant forgeron allait au soufflet, il souleva un sourcil à sa demande.

Demain ? À l’aube ? Mais..nous allons ou ? Lothilde ?

La voyant s’éloigner, il fronça un peu les sourcils en regardant Aquin le pointant du carreau à sa main.

Elle veut que j’aille ou ?? Aquin ! Elle t’a dis ce qu’elle souhaitait faire ?

D’après ce sourire vieux, elle souhaite certainement pas que tu l’accompagnes à faire les courses.

Arfff…sapristi. Bon. J’reste ici pour la nuit. Je suis impatient de voir ta femme.

Ferme-là Blaireau et va chercher le cruchon qui est au coffre.

Elle est blonde ? T’as toujours eu un œil pour les blondes…

Tu vas la fermer oui avant que je te colle mon poing au visage ?!

Ouais ouais…j’suis heureux de te voir aussi compagnon . Tu serais passé aux brunes ? Nan…une brune ??

Se penchant en vitesse pour éviter de justesse un morceau de bois qui lui était lancé, Zéphirin esquissa un léger sourire au forgeron et se pointa le nez à la porte en s’adressant à Lothilde.

À l’aube. Devant chez vous. Je dois mettre une chemise propre ?

Fronçant le nez en la regardant siffloter, Lothilde lui hocha la tête. Zephirin l’observa s’éloigner en marchant à coté de son cheval. Même après tout ça, elle avait encore la démarche fière et droite. Amaigri certes, mais toujours aussi agréable à regarder. Lui envoyant la main en gigotant un peu les doigts, il referma la porte en retournant à la forge. Marchant en se dirigeants vers le coffre, le colosse s’y pencha pour en sortir le cruchon et y attrapa deux gobelets de bois pendant que chauffant le fer, Aquin lui retournait ses taquineries.

Alors ? La gouverneure ? Hein ? Faut pas te connaître pour croire que tu lui a pas touché !!

Ce que tu peux être lassant à la fin ?! J’t’ai dis que non !! Elle n’a d’yeux que pour toi sergent ! Elle me l’a dit ! Aquin Aquin Aquin ! Elle n’en fini plus ! Même quand elle dort !

Mais qu'il est mignon le Blaireau !! J’vais vraiment finir par t’en mettre un en pleine poire !!


Martelant à la lame de Lothilde, il s'arrêta un instant en vérifiant son travail et insatisfait, la repassa à la flame en reprenant.

Alors raconte ? La Savoie ? T’étais aux murs ?

Ah ! Bon sang ! T’aurais aimé vieux !! Bon, les engins de guerre manquaient de bons ingénieurs…mais..comme ta femme veut plus que tu t'éloignes de la maison...

Voyant le forgeron sourire en coin, Zéphirin se versa un verre en lui servant un clin d’œil.

Santé compagnon...
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